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EAN : 9782368121573
464 pages
Charleston (15/05/2017)
3.79/5   21 notes
Résumé :
Alep (Syrie), 1915.
Elizabeth Endicott, une jeune Américaine, arrive en Syrie durant le génocide arménien. Elle se lie d'amitié avec Armen, un ingénieur arménien qui a perdu sa femme et sa fille. Mais très vite, Armen quitte Alep pour s'engager dans l'armée anglaise. Il entame alors une correspondance avec Elizabeth et comprend qu'il est tombé amoureux de la riche Américaine, si différente de la femme qu'il a perdue.

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Avec Filles du désert, Chris Bohjalian commémore le centenaire du génocide arménien de 1915. Il mêle avec savoir-faire intrigue historique et romanesque dans ce roman poignant qui se déroule sur deux époques.
De nos jours, Laura Petrosian découvre l'histoire de sa défunte grand-mère lorsqu'une amie lui parle d'une photo dans un musée d'une dame qui porte son nom Petrosian. Est-ce sa grand-mère Elizabeth ? Laura commence son enquête. Quel terrible secret cachait-elle ?

Le lecteur suit en parallèle l'histoire d'Elizabeth en 1915 en Syrie, à Alep. Elle arrive de Boston avec son père et est bénévole pour l'association « Friends of Armenia » qui a pour but d'aider les Arméniens victimes de la Première Guerre mondiale. Elizabeth se lie d'amitié avec Armen, un ingénieur arménien qui a perdu sa femme Karine et sa fille Taline.

Ce roman m'a appris beaucoup sur l'histoire du peuple arménien et les massacres qu'il a subis. Elizabeth sympathise avec deux survivantes Nevart et Hatoun, une petite fille, qu'elle décide de protéger à l'ambassade. Les rescapés des grandes marches dans le désert sont envoyés dans un camp situé à Deir ez-Zor où les autorités turques les laissent mourir en plein soleil, sans eau, sans vêtements, sans nourriture car les vivres que l'association apporte sont détournés et détruits.

Durant la Première Guerre mondiale, des millions d'Arméniens qui vivaient en Turquie à Kharpout et Van, entre autres, furent ainsi anéantis. le gouvernement turc, chef de l'empire ottoman qui se battait aux côtés des Allemands, prétendait qu'ils étaient des ennemis, alliés des Russes pour justifier ce génocide. Au cours de son enquête, Laura s'interroge avec effroi : comment peut-on se débarrasser de tout un peuple sans que personne ne le sache ? Elle a cette terrible réponse : il suffit de le faire au milieu de nulle part. Quoi de mieux que le désert ?

Si ce roman contient parfois des scènes difficiles, il n'en est pas moins passionnant car Chris Bohjalian maîtrise à merveille l'art du suspense et du récit. Il sait peindre des personnages courageux tels Elizabeth qui quitte son confort à Boston pour aider les Arméniens ou des ingénieurs allemands, collègues d'Armen, qui n'hésitent pas à braver les interdits pour photographier les rescapés dans l'espoir que cela serve de preuve de ce qu'il se passe à Alep.

« Un texte éblouissant, effrayant et inoubliable », titre Publishers Weekly. Cette formule me semble tout à fait appropriée. Il est à noter que ce roman fut précédemment publié en français sous le titre La Femme des dunes.
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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1915, Elizabeth Endicott est une jeune américaine qui débarque à Alep, en Syrie, en tant qu'infirmière. Elle vient en aide au peuple arménien contraint de fuir les persécutions des Turcs.
Elle fait la connaissance d'Armen, un ingénieur arménien qui a perdu sa femme et sa fille. Emporté par la vengeance, il quitte Alep pour s'engager auprès des troupes anglaises.
Entre eux débutent une correspondance passionnée .

Quasiment un siècle plus tard, une amie de Laura Petrosian, romancière, l'appelle. Elle pense avoir reconnu sa grand-mère sur une photographique extraite d'une exposition au musée de Boston. Laura se lance dans les méandres du passé de ses ancêtres.

L'auteur, Chris Bohjalian, s'inspire de ses origines et revient sur un fait marquant de l'histoire et qui reste aujourd'hui si délicat à aborder : le génocide arménien. Le sujet est encore extrêmement sensible, mais il semble cependant nécessaire de l'évoquer, ne serait-ce que pour ne pas oublier.

Habilement construit, ce roman mêle les événements du passé à la recherche de Laura au cours de l'année 2012. Mais parfois, remuer le passé n'est pas forcément salvateur, son mari la met justement en garde. Ainsi, à la relecture des lettres de sa grand-mère, les secrets enfouis refont surface et laissent entrevoir d'autres perspectives.

Une fois encore, un grand merci à Babelio et à son opération Masse critique qui m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas et une maison d'édition, les éditions Charleston, dont je vais m'empresser de découvrir le catalogue.
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Mon avis:

On parle très souvent du génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale mais très peu de celui des arméniens qui s'est déroulé entre 1894 et 1922 alors qu'il a fait pourtant des millions de morts. Lorsque j'ai vu que ce roman traitait de ce massacre j'ai bien évidemment eu envie de le lire ne serait-ce que pour en apprendre plus sur ce drame terrible malheureusement encore trop peu connu aujourd'hui. Je remercie donc les Editions Charleston pour l'envoi de ce titre.

C'est un roman je pense que je ne vais pas oublier de sitôt sans doute parce que l'auteur pour créer son histoire c'est basé sur des faits réels, des faits abominables qui se sont déroulés en Turquie à partir de la fin du XIX ème siècle. le roman mêle deux époques différentes. D'un côté nous suivons en 1915 l'histoire d'Elisabeth jeune Bostonienne venue aider les victimes du génocide et de l'autre Laura de nos jours qui décide de faire des recherches sur ses ancêtres arméniens et qui nous raconte leur histoire. On comprend petit à petit le lien qui unit les différents personnages à travers les époques, mais je dois dire que j'ai eu des difficultés au début à me situer dans le temps et parmi les personnages. J'étais souvent perdue parce que je ne savais pas qui parlait et en quelle année on était. Je trouve que le choix de la narration n'aide pas à la compréhension du récit, mais c'est le seul point négatif que je reprocherais à ce livre car il est tout simplement magnifique. Je suis ravie qu'à travers le destin d'Armen, d'Elisabeth, de Nevart et d'Hatoun j'ai pu en apprendre plus sur ce pan tragique de l'Histoire. A la fin de ma lecture que j'ai refermé les larmes aux yeux je me demande encore pourquoi on en entend si peu parler. Je ne me rappelle pas avoir étudié ce drame terrible à l'école et j'en suis la première étonnée, voir consternée. C'est en lisant ce genre de roman que je me dis que c'est pour cela que j'aime tant la littérature, parce qu'elle permet de nous informer au même titre que les journalistes sur des événements marquants de l'Histoire, de nous ouvrir les yeux sur ce qu'ont vécu un jour il n'y a pas si longtemps de pauvres gens du seul fait qu'ils n'avaient pas la bonne religion, la bonne couleur de peau, ou parce que tout simplement ils ne faisaient pas partie du bon peuple.

Il émane des personnages de ce roman une émotion si forte que cela en est bouleversant. J'ai tellement aimé Elisabeth qui bien qu'elle jouisse d'un très bon train de vie à Boston a fait pourtant le choix de partir avec son père en Turquie en guerre, en plein coeur du génocide arménien. Je l'ai trouvé très humble, très courageuse, très forte et surtout très humaine. Elle ne fait pas de distinction entre riches et pauvres, arméniens, turques et américains. Pour elle il s'agit avant tout d'individus, d'humains à qui on ne devrait pas infliger de telles souffrances et que l'on devrait traiter de la même façon. J'ai aimé sa sensibilité, sa bonté qui la pousse peu à peu à s'attacher à deux arméniennes, Nevart une jeune femme et Hatoun une petite fille traumatisée et devenue muette qu'elle prend sous son aile malgré le danger d'une telle interdiction. J'ai été émue par le sort de ces gens qui ont tout perdu, qui ont été arrachés à leur foyer mais aussi à leur famille, qui ont vu certains proches se faire violer ou mourir sous leur yeux comme Nevart, Hatoun et Armen dont Elisabeth va peu à peu tomber amoureuse. Armen est un homme brisé car il a été séparé de sa femme Karine et de leur petite fille d'un an, qu'il suppose décédées toutes les deux. Son courage est tout simplement admirable parce que malgré la douleur il décide de ne pas rester les bras croisés, mais au contraire de se battre pour venger sa famille et pour sauver son peuple. Nous le suivons ainsi pendant de nombreuses pages à travers le dangereux périple qu'il entreprend seul pour rejoindre le front, puis dans les tranchées au côté des alliés.

Ainsi de nombreux passages sont très difficiles, je ne conseillerais donc pas ce roman aux âmes sensibles. Chris Bohjalian ne nous épargne rien ce qui donne à mon sens encore plus de poids au récit qui passerait presque pour un témoignage de toutes les horreurs qui ont été perpétuées à cette époque dans ce pays. J'ai été révulsée de voir la barbarie prendre autant d'ampleur et sous tant de formes différentes. Pourtant ayant l'habitude de lire énormément sur le sort des juifs dans les années 1940, certains mots étaient tout simplement insoutenables. Lorsque l'on lit que des millions de femmes et d'enfants étaient conduits en plein désert sous une chaleur accablante sans eau, ni nourriture dans le seul but de les faire mourir de faim ou de déshydratation cela parait à peine imaginable. On reste sans voix face aux tortures, viols, décapitations, et humiliations faites à tous ces malheureux sans raison, mais aussi en voyant que certains habitants d'Alep restent les bras ballants, qu'ils choisissent de fermer les yeux, ou que d'autres photographient sans honte comme des bêtes de foires qu'il faut exhiber les victimes terrorisées, affaiblies et affamées. C'est une oeuvre que chacun devrait lire, un ouvrage à mon sens important et qui sans tabous lève le voile sur les atrocités d'une telle tragédie.

Pour conclure:
Un roman dur mais à mon sens indispensable, qui m' a appris énormément sur le génocide arménien et que je recommande bien évidemment à tous.

Ma note: 20/20. Un coup de coeur!
Lien : http://autantenemportelesliv..
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Des femmes fortes évoluant dans des faits réels horrifiants...

Dans cette histoire, nous suivons deux femmes à deux époques différentes. La première se nomme Elizabeth et va se rendre à Alep, en plein génocide arménien dans l'empire ottoman de 1915 durant la première guerre mondiale.
La deuxième se nomme Laura, elle est romancière et est la petite fille d'Elizabeth. Elle va découvrir les horreurs dont ses aïeux ont été témoins alors qu'elle vit en 2012.

Je dois avouer avoir beaucoup apprécié cette histoire malgré les événements très durs dans lesquels les héroïnes évoluent. Cela m'a beaucoup fait penser au livre le sel de nos larmes pour le coup.
En effet, on va découvrir ce qu'il s'est passé en Turquie, durant un génocide méconnu voir démenti. Encore un fait de l'histoire que certains préfèrent oublier. En effet, plus d'un million et demi d'Arméniens ont été massacrés par les Turcs qui étaient alors alliés à l'Allemagne. le génocide a donc eu lieu dans l'empire ottoman. Leur religion différaient, en effet, les Turcs sont musulmans, les Arméniens chrétiens.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Elizabeth qui évolue durant cette période. Elle est courageuse, passionnée, et ne rechigne pas à se relever les manches. Elle quitte son confort américain pour aller aider les arméniens. Une femme forte que j'ai beaucoup appréciée !

Le récit alterne entre les faits passés et le présent durant lequel Laura découvre peu à peu ses origines.

La plupart des faits sont tragiques, les scènes sont parfois dures, les mots percutants. Cependant, ce livre porte aussi un peu d'espoir de par le destin de certains des personnages.

J'ai beaucoup aimé ce roman percutant parfois dur mais nécessaire. La fiction s'allie à la volonté de dénoncer un génocide méconnu de beaucoup, démenti par certains. Il est certain qu'après avoir lu ce roman il faut se tourner vers quelque chose de bien plus léger mais j'ai beaucoup aimé le découvrir !
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Ne vous fiez pas à la couverture: il ne s'agit pas d'une romance, mais bien d'un récit poignant inspiré de faits réels : l'extermination programmée du peuple arménien.
Le roman mêle deux époques:
En 2015, une Américaine d'origine arménienne se penche sur l'histoire de ses grands-parents et découvre, à la lecture de la correspondance entre ses grands-parents, toute la tragédie qu'ils ont vécue en 1915: l'assassinat systématique et délibéré par les Turcs de la population arménienne qui vivait en Turquie: d'abord les hommes fusillés dans leurs villages, ensuite la déportation forcée des femmes et des enfants en Syrie dans des camps au milieu du désert où la chaleur, la faim, les maladies ont eu raison des plus résistants.
Ce roman commence donc à Alep en 1915; si vous ne savez pas qu'il s'agit du génocide arménien, vous avez du mal à croire ce qui est décrit (des femmes que l'on a dénudées pour le soleil les achève plus vite) tant cette partie de l'Histoire est méconnue du grand public.
Ce génocide se déroule durant la grande guerre, les batailles sont également évoquées , pas celles des tranchées du nord, mais celle des Dardanelles où les Brittaniques, Australiens et Néo-zélandais ont connu une cuisante défaite.
On apprend donc beaucoup de choses à la lecture de ce roman magnifique.
Ce qui m'a un peu déstabilisée c'est que j'ai vraiment cru qu'il s'agissait d'un récit auto-biographique; le prénom de l'héroïne de 2015 n'est évoqué vaguement qu'à la page 62 et sur la 4ème de couverture. L'auteur aurait dû faire dire à son héroïne (qui parle toujours à la première personne): "je m'appelle Laura Petrosian", j'aurais mieux compris qu'il s'agit d'une fiction. de plus la critique sur la couverture indique qu'il s'agit du roman le plus personnel de l'auteur. Mais vous, futur lecteur, qui le savez maintenant, pourrez vous laisser emporter par cette histoire émouvante !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Celui qui ne voyage pas ne connaît pas la valeur d'un homme.
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Comment un million et demi d'individus peuvent-ils mourir sans que personne ne le sache? Il suffit de les tuer au milieu de nulle part.
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