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EAN : 9782072834387
96 pages
Gallimard (10/01/2019)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Dans ce récit cruel - conçu pour le grand écran - Irène Némirovsky traite d'une plume cinématographique l'un de ses thèmes récurrents: le rapport mère-fille.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ecrit avec l'idée dans faire un film - mais ce n'est pas un scénario - ce texte est d'une très belle beauté visuelle. On se croirait dans les films des années 40, les trottoirs mouillés de Paris sur lesquels se reflètent la lumière des réverbères, les dancing, les taxis circulant dans la nuit, les cocottes et la musique, les rires, les talons dans le silence des petites rues...
Irène Némirovsky a l'art de décrire, de créer une ambiance, c'est une évidence, même si ici elle est conforme à tout ce qui se faisait à cette époque.
Anne, élevée par sa tante en Province, décide à 16 ans de rejoindre sa mère, prostituée, à Paris non seulement parce qu'elle ne supporte plus cette tante qui l'insulte et la vole, mais tout simplement parce qu'elle veut vivre, enfin.
Sa mère, bouleversée de rencontrer sa fille dont elle n'avait que des nouvelles par sa soeur, décide de tout arrêter et de partir refaire sa vie avec elle, mais Anne refuse; elle veut découvrir le monde de sa mère à laquelle elle a si souvent pensé. Ce sont deux femmes abîmées par la vie, toutes les deux précocément, qui se rencontrent et essaient de s'aimer, mais pour Anne, cette rencontre arrive peut-être trop tard...
Le roman est court, avec de nombreuses ellipses dans le temps, et si clair qu'on voit en effet le film se dérouler devant nos yeux. Pour tout dire, c'est un récit triste et cruel dans lequel on voudrait tant voir Anne et sa mère Eliane s'envoler pour quitter cette misère.
Quelle écriture!
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Belle écriture! Très objective, aux allures d'un scénario, avec des ellipses bien maitrisée par l'autrice, cette nouvelle est un petit bijoux où le destin de femme s'élabore sur trois générations. Si la mère n'a pu se battre dans la vie pour sauver sa fille, elle a laissé les circonstances dominer sur elle, par contre la fille, elle choisit d'affronter les circonstances, de les renverser, de se percer un chemin et de sauver sa fille, sa petite famille...
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Le monde est cruel et la plume d'Irène Némirovsky est superbe mais ce n'est pas une découverte, ceci sont deux réflexions que m'inspirent toujours ses textes....ici il s'agit d'Éliane. Éliane vit à Paris, des hommes surtout, dans une existence de fêtes débauchées de bas étages et d'alcool. Et voici que sa fille Anne, qu'elle avait eu très jeune et laissé à sa soeur en province, débarque à seize ans et lui dit qu'elle veut profiter de la vie, de la fête, elle aussi....Horreur d'Éliane et mécanisme de tragédie dont le ressort immédiatement se temps, laissant le lecteur au bord de ce chaise à se demander comment cela va s'achever.
Superbe.
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Une nouvelle avec deux femmes marquantes
Tout d'abord Eliane, la trentaine, qui vit à Paris. C'est une courtisane.
Elle a laissé sa fille Anne chez sa tante. Celle ci est une horrible femme et « maltraite » Anne; l'adolescente s'enfuit à Paris dans le but de retrouver sa mère qu'elle idéalise. Et qu'elle déteste également.
Le Paris qu'elle découvre lui apportera bien des joies mais aussi des déconvenues.
Une nouvelle qui, par ellipse, nous emmènera dix ans plus tard, pour assister à une dernière rencontre entre Anne et Eliane.

Une nouvelle qui, effectivement, fait penser par moment à un scénario tant la lumière et l'angle de vue sont bien indiqués…
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Film parlé n'est pas une nouvelle mais un texte écrit pour le cinéma.
Pourtant le style d'Irène Némirovsky en fait une véritable oeuvre littéraire de qualité et les indications scéniques, au contraire de rompre cette sensation, lui apportent une dimension poétique supplémentaire.
L'histoire est contemporaine à Némirovsky (1903-1942) et se déroule dans le Paris des années 30. Elle met en scène deux femmes, mère et fille, Éliane et Anne, et leurs relations distendues. Éliane travaille comme courtisane dans un bar, tandis qu'Anne rêve d'amour et de liberté…
Paris est quasiment un troisième personnage de ce texte. Il y a le Paris des soirées folles alcoolisées, les quartiers sombres mal famés (Éliane frivole et désabusée) et le Paris des parcs, des manèges pour enfants et des amoureux sur les bancs publiques (Anne naïve et pleine d'espoir).
Il est difficile d'en dire plus sans dévoiler l'histoire, mais voilà un texte à part, peut-être à découvrir..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Brouhaha confus et doux qui enfle et se rapproche rapidement comme une houle sur la mer. Il pleut. Les hautes maisons sont noyées d'ombre et de brouillard ; un phare d'auto énorme passe, troue la brume ; des trottoirs mouillés, le toit de l'Opéra brillent sous l'averse comme de sombres miroirs. C'est Paris, à la fin de mars, au crépuscule. Les lumières tournent si vite qu'on ne distingue rien qu'un torrent de flammes. Puis des mots, toujours les mêmes, surgissent, se rapprochent et grossissent démesurément ; ils tremblent à travers la pluie. Bar, Hôtel, Dancing. Au moment où s'apaisent les cris des klaxons, on aperçoit une rue noire, vide, mouillée. Des lettres brillent de haut en bas et s'éteignent. Willy's Bar.

(incipit)
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-Tu es allée t'amouracher de ce gamin, ce vaurien? Mais vous mourrez de faim tous les deux, voyons !
-Non. D'abord, il travaillera. Et puis je n'ai pas peur de la pauvreté, moi.
-Pardi, tu ne sais pas ce que c'est.
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-[...] Ils vont tous bien? La mère Sarah est venue me voir la semaine dernière...Dis donc, Éliane, elle est toujours avec Bobby...Il est méchant avec elle, une vraie gale...elle m'a montré ses bras couverts de bleus, et puis elle me dit comme ça " Crois-tu, hein? Qu'il m'aime?"
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Des traits d'homme apparaissent l'espace d'une seconde ; d'abord communs, quelconques, souriants, qui se tordent tout d'un coup, grimacent, sous l'effort du plaisir, se transforment en figures de cauchemar et de folie. L'une surtout, d'un vieil homme à barbe blanche, calme, vénérable, surgit plusieurs fois et toujours plus effrayante avec une bouche énorme et molle tendue dans un baiser.
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Videos de Irène Némirovsky (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Irène Némirovsky
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Elle fut l'une des romancières les plus en vue des années 30 puis on l'a oublié après sa mort en déportation… jusqu'à sa redécouverte il y a quelques années. Son nom ? Irène Némirovsky;
« Suite française » d'Irène Némirovsky, c'est à lire aux éditions Denoël.
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