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EAN : 9782913904439
96 pages
La Chambre d’échos (20/05/2009)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Une femme raconte: son mari est atteint d’une maladie incurable. La paralysie gagne peu à peu tout son corps, il ne peut plus parler, bientôt il ne pourra plus rien. Il a décidé de mettre fin à ses jours avant d’en arriver là, et c’est de sa femme qu’il attend assistance. Elle lui a promis d’être avec lui jusqu’au bout.
«En livrant un récit de l’essentiel qu’ornent les moments simples et précieux de la vie abolie, Monique Jouvancy trouve le ton et le rythme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est l'histoire d'un départ....

" C'est fait. Ça n'en finissait pas. C'est fait. Mort. Tu me quittes. Tu me laisses vivante sans toi.
Vacante. "

Monique Jouvency se fait l'interprète de cette femme qui raconte la lourde décision de son mari atteint d'une maladie incurable et dégénérative.
Mettre fin à ses jours avant le stade ultime.
Quand le corps n'en peut plus, que la tête n'en veut plus.
Quand on a fait ce qu'on a pu pour rester encore un peu dans l'amour et la tendresse des siens.
Quand plus rien ne vient calmer la douleur.
Quand la lassitude se fait trop profonde.

"Tu refuses d'adoucir les douleurs, l'ankylose, par la caresse de l'été finissant doucement, tu refuses de le laisser distraire ton malheur de devoir quitter pour toujours nous que tu aimais. "

Alors vient la déchirante prière à la personne qu'on aime, l'ultime geste d'amour....
Mais comment se résigner à donner la mort à celui qu'on ne veut pas voir partir ?
On tergiverse, on essaye de gagner du temps.

" Je parlemente mais tu restes fermé sur ta résolution. Je m'effondre. "

Elle raconte, elle se raconte, elle raconte son mari...
Elle raconte le temps du bonheur, l'insouciance.
Elle raconte, la maladie, la déchéance physique, les regards de souffrance, les appels silencieux.
Elle raconte la douleur du manque.

" Tout ce qu'il reste du monde, comment désirer sans toi le découvrir ? "

" le trop- plein de noir je m'en suis déchargée là, dans l'encre de ces pages où je relis maintenant la fin de l'histoire. "

Une lecture poignante toute en émotion.
Une plume délicate et pudique, un ton juste.

Merci à Babelio et aux éditions La Chambre d'échos pour ce très beau livre !
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"Finir" où le témoignage d'un suicide assisté. Véritable hommage d'une femme à son époux qu'elle a tant aimé, qu'elle a vu combattre la maladie, puis se résigner à vivre. Tant la vie lui était difficile dans ce corps qui ne semblait plus le sien, paralysé et atteint intiment dans sa chair d'une maladie incurable. Gober les pilules avec l'aide de ses proches restait la seule solution envisageable, celle de ré-atteindre une forme de dignité, celle de mourir pour être libre.

Merci à Babelio et la Chambre d'échos ))) dans le cadre de sa masse critique pour la découverte de ce témoignage.

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Un témoignage magnifique, pudique tout en étant très humain et très émouvant.
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Un roman poignant qui m'a beaucoup touché.

Les mots sont parfaitement choisis et ont chacun leur importance. Un roman court mais dans lequel tout est dit et toutes les émotions retranscrites.

Cette femme raconte la maladie de son mari mais surtout la tourmente en choisissant d'aider son mari à mettre fin à sa vie.

Une problématique complètement d'actualité sur l'accompagnement en fin de vie.

Bravo ! Un véritable coup de coeur pour moi.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A table ce jour-là, vous étiez côte à côte, la petite et toi. Vous deux et vos installations particulières. Sa chaise haute, ton fauteuil électrique, vos deux bavoirs. Ton coude est posé sur la tablette de sa chaise, cela te soulage pendant le repas. Ce bras droit qui pèse et ne bouge plus seul. Elle te regarde longtemps. Ses yeux sur toi sans sourire. Tellement intriguée et sérieuse. L'intensité de ce questionnement muet nous amuse, nous émeut. Tu essaies de lui sourire. Elle ne bronche pas. Cet adulte sans voix, lent et fragile. Dont il faut s'occuper, comme on s'occupe d'elle. Avec quelques mots simples on lui a dit pourquoi. Mais elle scrute d'autres réponses. Sa gravité nous rend graves aussi. Et ssoudain elle brise l'infinie compassion qu'on lui prêtait. Offusquée de ce bras sur son territoire, elle le repousse violemment. Stupeur et suspens des réactions...puis tu donnes le signal du rire !
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Elle arrive petite et tapie, entêtée, la douleur. Penser ta mort m'arrache à la quiétude du banal. Un cri de bête sort de moi, je m'y vautre. Vite retourner au solide, à l'opaque. S'y agripper. Mes mains ont à faire, mon corps vaque, ils tiennent la distance, retiennent la bête, empêche l'abysse de s'ouvrir. C'est du menu. Tailler le chèvrefeuille. Planter les deux rosiers de Damas qu'on t'avait offerts. Choisir leur place. Là, au bout du portail en bois. Creuser, toucher à pleines mains la terre où tu n'es pas. Épines acérées. Je saigne. Je vis. Remiser le lourd fauteuil où tu passais tes jours. Vider le frigo des compotes, des petits suisses. Quand je les achetais je regardais la date de péremption. Et je me demandais.
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Ton malheur tu ne le retiens plus. Tu me l'adresse, cru, dans des regards dévastés qui m'effondrent. Je déborde d'impuissance. Je ne sais si ma détresse accroît la tienne ou la soulage. Tu réponds à mes larmes par tes sanglots secs, par ta main qui tâche de serrer la mienne. Je suis au sol devant ton fauteuil, démunie, j'enserre ta poitrine, ma tête blottie contre elle, je reste là. Et puis tu essaies de parler, tu répètes à voix blanche jusqu'à ce que je la comprenne quelque pirouette qui tourne en rire le malheur, qui nous sort de là. Ma faiblesse te rassure. De nous deux tu restes le plus fort. C'est toi qui nous tiens encore.
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Si je suis soulagée, toi aussi. J'ai livré l'attirail. Cent soixante-quinze comprimés, sept par plaquette, vingt-cinq boîtes. Je t'ai rendu pouvoir d'agir. Mais décembre est là et tu dis que tu ne veux pas nous faire ce cadeau de Noël. Apaisé maintenant, tu t'accordes encore un peu de temps. Les filles et leurs petites familles arrivent bientôt. Noël savouré, précieux, qui sera le dernier nous le savons tous.
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Presqu'une année a passé ainsi. De sursis en sursis mon souffle se suspendait, se relâchait. J'avais fini par me convaincre que la fonction véritable de ces flacons était de te rassurer. Tu n'en ferais pas usage.
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