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EAN : 9782720215520
304 pages
Fayard/Pauvert (05/10/2016)
4.08/5   13 notes
Résumé :
Bien sûr, on le sait poète. Grand maître de l’improvisation, capable d’enchanter le monde dans ses refrains. On l’imagine moins absorbé dans le silence, penché des heures durant sur ses cahiers. Inspiré, concentré, traquant sans se lasser le mot
le plus juste, le plus pertinent, le plus étonnant.

Tel est pourtant Jacques Higelin. Auteur acharné qui, depuis près de quarante ans, noircit des pages où se côtoient l’humour, le désir, les tourments,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est une mélodie juste tombée du ciel
Aux rythmes éternels et à la note hardie
C'est une comédie caressant l'essentiel
Quelques mots pour Babel rallumant l'incendie

Flâner entre les intervalles
Marcher la tête en l'air

C'est un hymne à la vie, des hauts des bas sans fard
Réveillant le regard et chantant à l'envie
Qu'il n'est de tragédie portée par le hasard
Car quand Jacques a dit pars c'est question de survie

Flâner entre les intervalles
Notes tombées du ciel

La consonne amicale a eu un sacré flair
Sans commettre d'impair, se fait instrumentale
La voyelle idéale toujours la tête en l'air
Répond en un éclair d'une voix musicale

Flâner entre les intervalles
Encore un peu et pars

Champagne.

Quelle merveilleuse idée, frère Jacques, d'avoir rassemblé tous ces textes inédits dans un recueil de poésie. Flâner entre les intervalles et se laisser aller, se laisser emporter, se laisser envouter. Qu'il est bon de se perdre dans les dédales de la vie d'Higelin, de s'y enrhumer dans des courants d'air aux notes aigues, aux notes graves. C'est peut être parce qu'il y a longtemps que je n'avais pas croisé d'alexandrins me faisant vibrer. Trop longtemps aussi que j'avais plus ou moins déserté la poésie classique et ses formes multiples. Ah les mélodies d'un triolet (ma forme préférée) d'un sonnet, d'un pantoum, d'une ballade, d'un chant royal, que je les aime ces sons. Hermétiques à la poésie classique, rassurez vous, rien de tout ça dans ce recueil si ce n'est quelques alexandrins dans des textes où les intégristes de la contrainte ne se reconnaitront pas. Vous imaginez Higelin enfermé dans une forme sans pouvoir s'en échapper à tout moment pour retrouver sa liberté ?
Ici les vers à pieds enivrent le lecteur de leur nectar. Un nectar butiné de ci de là, distillé à grand coups de liberté, à grand coups de rythmes qui vont et viennent, qui cassent comme une vague venant flirter avec le sable. Les chants d'amour tutoient la rage, le désir, l'espoir, la vie, la mort, la sagesse et la folie.
Ici, pas de rimes ou de vers libres. On passe de l'un à l'autre, de l'un sans l'autre.
Oui l'ivresse m'a saisi dès le premier texte « Théâtre ». Quel texte, quel poème !!! Malheureusement trop long (12 pages) pour que je puisse le mettre en citation car je ne me vois pas l'amputer pour n'en mettre qu'un extrait.
Ce recueil est construit en cinq parties où les textes sont répartis selon leur date d'écriture. Années 80, 90 2000, 2010 (jusqu'à 2015) et non datés. Certains d'entre eux ont inspiré quelques unes de ses chansons.
Ah, Higelin avec ses listes de mots, son magnétophone, son cahier et son stylo, toujours prêt à fixer l'inspiration pour ne pas la laisser filer. J'aime.
Higelin se livrant sur papier, je m'imagine comme dans une autre vie avec cette ambiance particulière qu'il me fallait, ces heures au bout de la nuit dans un bar d'Hossegor ou en terrasse à Paris entouré d'un café de mes Camel, du brouhaha du monde ou de musique, de blues avec la guitare qui retourne les entrailles ou avec le piano qui fait vibrer la corde sensible. Je m'imagine croiser tous les Higelin qui trainent, jouer avec les maux… Bref. J'aime.

Monté au ciel
A travers les nuages
Quel heureux présage
D'avoir fait ce recueil avant.

Higelin, quel poète !!!
Alertez les bébés.
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♪ ♪ ♪ ♪ ♪ ♪ ♪ Je suis mort qui, qui dit mieux ♪ ♪ ♪ ♪ ♪ ♪ ♪



Centon composé de quelques uns des titres des chansons du grand Jacques, parti trop tôt, le 6 avril 2018.

Seul

Pars
Tête En L'air
Grain de Poussière
Champagne
Tombé du ciel
Coup de lune

Le Berceau de la vie
Cet enfant que je t'avais fait (Brigitte Fontaine)

Symphonie des droits de l'homme
Cigarette
Tu M'as Manqué
Paradis Païen

La Joie de vivre
J'aime
La Balade au bord de l'eau

La vie est folle
L'Hymne aux paumés
La Fuite Dans Les Idées
Champagne
Criez, priez

Tu m'as manqué
Verlaine

Rien

Ici, c'est l'enfer
Ah la la quelle vie qu'cette vie
Queue de paon
Je rêve
J'suis qu'un grain de poussière


Le Naïf haïtien
Poil dans la main
Mona Lisa Klaxon
La rousse au chocolat
La fuite dans les idées
Se Revoir Et S'émouvoir


Hôtel Terminus
Bye Bye Bye
Ci-git une star
Je suis mort qui, qui dit mieux

Il N'y a Pas de Nom (Pour le Repos de Son âme)
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Inégal. de très beaux passages et certains banals. Mais les beaux passages valent la peine. Bel Higelin
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
On pleure de n’être pas
Celui que l’on croyait

On pleure de n’être plus
Celui que l’on était

On rit face au miroir
De se voir tel qu’on est

On flirt avec le diable
Ou l’idée qu’on s’en fait

On injurie le ciel…

Mais comment s’oublier
Quand chacun vous rappelle
Qui vous avez été

Mais comment s’oublier
Alors qu’à chaque instant
Le temps vient maquiller
D’une ride nouvelle

Cette paupière usée
De s’être trop frottée
Aux vérités cruelles

Ca fait chier de vieillir
Après avoir été
Les baisers d’un amour
Le sourire d’un bébé

Enfant,
J’étourdissais le vent
Du chant gracieux de mes paroles
Aujourd’hui la neige auréole
Des ses flocons les herbes folles
De mes cheveux

Ce soir mon cœur est froid
Et le doute en mon âme
A chassé tous les rires

Et comme je tends l’oreille
Sous l’auvent de mon aile
J’entends tomber du ciel
Le chuchotement des dieux.

Ecrit à la fin des années 80 ou au début des années 90. Quelques phrases de ce texte ont été reprises dans la chanson « Criez, priez », sur l’album illicite, sorti en 1991.
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C’est un joli p’tit coin d’automne
Perdu entre soleil et pluie
Un coin inventé par les dieux
Pour charmer les yeux, les oreilles
Des poètes et des amoureux

C’est un joli p’tit coin d’automne
Enivré de mélancolie
Où l’on ne voit d’autres personnes
Que celles et ceux qui lui pardonnent
De leur rappeler la nostalgie
D’un temps où les enfants s’étonnent
Devant les mystères de la vie

C’est un joli p’tit coin d’automne
Qui rappelle les baisers mouillés
Que s’échangeaient deux beaux enfants
A l’orée d’un bois incendié
Par les feux du soleil couchant

C’est un joli p’tit coin d’automne
Un coin d’enfance abandonnée
Par toutes ces nobles et grandes personnes
Qui ont perdu le goût de rêver
Et ne l’ont jamais retrouvé
Ni au jardin, ni au grenier.
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TIENS, IL FAIT BEAU

Tiens, il fait beau aujourd'hui
Pourquoi donc se gâcher la vie
A se poser trop de questions
A toujours chercher des raisons

Tiens, il fait beau aujourd'hui
Les arbres ont mis leur perruque rousse
Et les fleurs d'automne éclaboussent
Paris de jour, Paris de nuit

Tiens, il fait beau aujourd'hui
Pourquoi toutes ces idées abstraites
Pourquoi se mettre l'esprit en miettes
Pourquoi s'avaler des arêtes

Tiens, il fait beau aujourd'hui
J'entends la chanson des poètes
Les rires ont comme un air de fête
Et les voisines me sourirent

Tiens, il fait beau aujourd'hui
Pourquoi sauter par la fenêtre
Plonger dans un champ de pâquerettes
Pourquoi se faire sauter la tête ?
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DES COUTEAUX DE CRISTAL


On pleure de n'être pas
celui que l'on croyait

On pleure de n'être plus
celui que l'on était

On rit face au miroir
de se voir tel qu'on est.

On flirte avec le diable
ou l'idée qu'on s'en fait

On injurie le ciel…

Mais comment s'oublier
quand chacun vous rappelle
qui vous avez été

Mais comment s'oublier
alors qu'à chaque instant
le temps vient maquiller
d'une ride nouvelle
cette paupière usée
de s'être trop frottée
aux vérités cruelles

Ça fait chier de vieillir
après avoir été
les baisers d'un amour
le sourire d'un bébé

Enfant,
j'étourdissais le vent
du chant gracieux de mes paroles
Aujourd'hui la neige auréole
de ses flocons les herbes folles
de mes cheveux.

Ce soir mon cœur est froid
et le doute en mon âme
a chassé tous les rires

Et comme je tends l'oreille
sous l'auvent de mon aile
j'entends tomber du ciel
le chuchotement des Dieux.


//Écrit à la fin des années 80
ou début des années 90.
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Pourquoi baissez vous les yeux
quand je vous prends dans mes bras
que je vous baise le bout des doigts
et que je sens du bout des lèvres
ce frisson de vous à moi

Pourquoi baissez vous les yeux
Pourquoi ce sourire malicieux
qui me parle de surprise
qu m'obsède et qui m'attise
sous le rideau de vos cheveux.
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Vidéo de Jacques Higelin
La rousse au chocolat.
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