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EAN : 9781401258122
192 pages
Vertigo (15/12/2015)
4/5   3 notes
Résumé :
The legendary Vertigo horror anthology that will get under your skin—one slice at a time.
It’s the little things in life that matter most: the tiny leak in the fuel line; the faint smell of decay that won’t wash off; the way a knife blade catches the light. These are the things that stick with us, no matter how much we want to forget—the things that make us flinch.

No one is more familiar with this unnerving territory than the twisted souls who... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier de 2 qui rééditent tous les épisodes de la série Flinch. Il comprend les numéros 1 à 8, initialement parus en 1999. Il s'agit d'une anthologie, chaque numéro comprenant 3 histoires : 2 de 8 pages et une de 6 pages. Les couvertures sont réalisées par un artiste différent à chaque fois : (1) Phil Hale, (2) Richard Corben, (3) Sue Coe, (4) Stephen John Phillips & José Villarubia, (5) Tim Sale, (6) Kent Williams, (7) John Muleller, (8) Jae Lee & José Villarubia. Cette anthologie a été publiée par Vertigo, la branche adulte de DC Comics. Pour le détail des auteurs, se reporter à la fin du commentaire.

Dans sa remise de jardin, un père de famille construit son propre jetpack artisanal. Dans un avenir proche, les seniors ont pris le pouvoir et ils font régner une dictature. Un jeune homme suit un prédicateur jusque dans une ville où rôde une louve garou. Maggie est la fille d'un éminent biologiste, mais elle n'aime pas la dame qui s'occupe d'elle. Fawn (une jeune femme) ramasse chaque jour une photographie sur le trottoir, dont le sujet est un membre de corps humain sectionné. Whistler et Turro sont 2 agents en train d'effectuer la surveillance auditive d'un trafiquant ; ils captent des révélations qui les touchent de près.

Paul, un jeune garçon, a peur que les sorcières viennent l'enlever la nuit. Lilly promène madame Whitechurch en fauteuil roulant dans un parc, tout s'attaquant à de jeunes enfants. En fait les classes supérieures se livraient à des pratiques sataniques à bord du Titanic. Dans le Grand Nord canadien, un mari et l'amant de sa femme se sont mutuellement tendus des pièges. Un homme invoque un démon pour conclure un pacte avec lui. Lors de la guerre de sécession, un soldat qui a miraculeusement survécu à une bataille trouve refuge dans une ferme auprès d'une veuve magnifique. Etc.

Ces 12 brefs synopsis correspondent aux histoires des 4 premiers numéros. Il ne sert à rien de résumer les 24 histoires courtes, chacune étant différente et autonome. le cadre de cette anthologie semble d'avoir été de raconter des histoires majoritairement contemporaines, avec quelques rares récits dans le passé, un ou deux exemples d'anticipation, mais pas de science-fiction. le titre de l'anthologie signifie tressaillir. Il ne s'agit donc pas de générer un sentiment de peur ou d'effroi, ni d'angoisse, mais de prendre le lecteur par surprise, de le déstabiliser avec une chute inattendue et horrifique. Dans les années 1960 et 1970, les éditeurs principaux de comics (Marvel et DC) publiaient des anthologies d'horreur, sur le principe de plusieurs histoires courtes, tradition héritée des EC Comics, puis de Warren (Creepy et Eerie). Les anthologies de DC étaient renommées pour la qualité de leurs créateurs, mais ne pouvaient pas se permettre d'être aussi graphiques que ses prédécesseurs.

Avant de se lancer dans la lecture de ce recueil, le lecteur jette un coup d'oeil aux noms des créateurs. Il en ressort alléché par le fait qu'il s'agit du haut du panier, et que les responsables éditoriaux ont été solliciter des créateurs renommés dans issus des comics indépendants (James Romberger, Dean Motter, Ho Che Anderson, Randy DuBurke), ou ayant connu leur heure de gloire dans les années 1980 (Bruce Jones, Richard Corben, Bill Sienkiewicz, Jon J. Muth), voire ayant déjà régulièrement travaillé pour Vertigo (Brian Azzarello, Bill Willignham, Eduardo Risso, Garth Ennis). Il ne peut pas estimer la qualité des histoires d'un coup d'oeil. En effet, l'art de l'histoire courte est très délicat. Il faut savoir nourrir suffisamment le récit pour que le lecteur ait la sensation d'une histoire complète, mais ne pas le noyer de phylactères d'exposition pour compenser sa brièveté. L'exercice est rendu encore plus compliqué pour ce qui est de l'horreur, car le lecteur sait qu'il est en train de lire une histoire avec une chute, et il en a lu d'autres. Réussir à le surprendre suppose une maîtrise du rythme et un art de prestidigitateur pour monopoliser la concentration du lecteur sur l'intrigue, et détourner son attention de l'arrivée de la chute.

Par la force des choses, il y a de tout dans 24 récits, et il y en a pour tous les goûts. Les récits avec une dose d'humour noir apportent un divertissement immédiat et de qualité. Garth Ennis s'amuse avec une farce noire et immorale dont il a le secret, sans jouer sur la grossièreté. Bob Fingerman est épatant en 6 pages, avec une situation de départ qui déstabilise le lecteur. Ty Templeton est hilarant avec une surenchère de promotions pour pactes avec des démons, chacun offrant une prestation supplémentaire par rapport au précédent pour remporter le contrat. D'autres histoires avec un touche d'humour fonctionnent un peu moins bien (on ne les dénoncera pas).

Certains scénaristes chevronnés réussissent à développer une intrigue assez consistante pour contourner la difficulté de concevoir une chute à la hauteur de la sophistication du lecteur. Dans ces 2 histoires, Bruce Jones rappelle que ce type d'histoire courte est sa spécialité et qu'il est le meilleur dans sa partie. Ennis réussit à installer un suspense alors même que le lecteur sait d'avance que le Titanic finit par couler. Greg Rucka se révèle aussi très doué pour le découpage de son récit, avec une chute absolument ignoble. C'est d'ailleurs l'un des rares, sinon le seul à réussir à faire fonctionner une chute sur base de justice poétique qu'il n'est pas possible de prévoir.

La liste des artistes ayant réalisé une histoire met tout autant l'eau à la bouche que celle des scénaristes. le format court de la nouvelle met fortement à contribution leur capacité de raconter en peu de cases, mais leur permet également de plus briller que les scénaristes. Numéro 1 - Jim Lee a choisi une approche moins détaillée et plus sentimentale que celle qu'il utilise pour les superhéros, avec une mise en couleurs incroyable de Tad Ehrlich. Frank Quitely n'est pas au mieux de sa forme, avec des traits de contours toujours aussi délicat, mais un découpage peu inspiré. Richard Corben en impose toujours autant avec sa science de l'exagération mesurée qui rend les individus inquiétants, habités par des émotions intenses, et ses monstres toujours aussi débridés.

Numéro 2 - Bill Sienkiewicz réalise ses dessins à l'encre (sans mise en peinture directe), avec un découpage de 16 cases par page. Il ne se prive pas de déformer les personnages pour les tirer vers l'expressionisme, pour une apparence un peu gribouillis, mais facile à suivre. Par comparaison, Pat McEown semble à l'opposé du spectre graphique avec des cases évoquant la simplification de représentation propre aux dessins animés pour la jeunesse, faisant d'autant mieux ressortir l'horreur et l'incongruité de ces photographies de membres découpés. C'est toujours un délice de retrouver les dessins d'Eduardo RIsso mangés par des aplats de noir aux contours fluides, avec une exagération qui dramatise l'état d'esprit des personnages et qui accentue la tension narrative.

Numéro 3 - Kelley Jones bénéficie d'un scénario taillé sur mesure pour qu'il représente les monstres dont il a le secret, toujours sous influence de Bernie Wrightson, par contre sa narration est un peu gauche. C'est toujours un plaisir de retrouver Marcelo Frusin (un autre collaborateur régulier de Brian Azzarello), tout aussi noir qu'Eduardo Risso, mais avec des aplats de noir moins expressionnistes, et un humour noir plus sadique. Kieron Dwyer embrasse le premier degré du récit de Garth Ennis, avec des dessins descriptifs qui donnent de la substance à cette farce macabre.

Numéro 4 - En auteur complet, Kent Williams propose un séjour dans le froid et la nuit, les pieds dans une neige inextricable pour une narration visuelle aussi immersive qu'intense, une très grande réussite. le contraste avec les dessins de Ty Templeton en est d'autant plus grand, avec un trait exagéré pour faire passer la parodie de contrat avec un démon, à nouveau une très grande réussite visuelle. En noir & Blanc (et trames mécanographiées), les dessins de Paul Gulacy expriment toute leur froide précision descriptive, encore une belle réussite graphique.

Numéro 5 - Rick Burchett propose des dessins tout aussi personnels mais plus simples pour l'histoire Joe R. Lansdale. Il ne parvient pas transformer cette histoire convenue en quelque chose de visuellement intéressant. James Romberger réalise des dessins descriptifs dans des cases de guingois, avec une mise en couleurs criarde désagréable. le résultat ne met pas en valeur l'histoire. Les dessins parodiques de Marc Hempel (dessinateur de l'avant dernier chapitre de la série Sandman de Neil Gaiman) sont beaucoup plus personnels et cohérents, mais pas forcément adapté au récit du fait de leur approche sarcastique.

Numéro 6 - Duncan Fegredo raconte l'histoire de manière visuelle avec fluidité et des traits de contour adaptés au mort vivant, mais sans la sensibilité nécessaire au drame raconté. Ho Che Anderson (l'auteur de Scream Queen et d'une biographie de Martin Luther King) propose des contours avec des traits très fins et de légères déformations, apportant toute l'étrangeté nécessaire à ce récit qui fait réellement tressaillir. En auteur complet, Phil Hester structure ses pages avec un sens du rythme qui porte l'état d'esprit du personnage principal.

Numéro 7 - Rick Magyar rend les contours tracés par Phil Jimenez un peu pâteux, et la mise en couleurs de Noelle Giddins achève d'enlaidir les dessins. Les dessins de Randy DuBurke ne sont pas très agréables à l'oeil, mais ils sont parfaitement adapté à l'histoire bien bizarre de Jim Woodring. Bill Willingham réalise tout seul la dernière histoire, avec des dessins un peu bienveillants dans leurs arrondis, ce qui atténue l'horreur de la chute.

Numéro 8 - La mise en couleurs de cette deuxième histoire dessinée par James Romberger est moins criarde, et la dimension descriptive des dessins est parfaitement adaptée à la nature du récit. Marcello Frusin est tout aussi à l'aise pour cette deuxième histoire qu'il dessine, même si le scénario joue moins sur ces points forts que celui du numéro 3. Enfin les dessins de Jon J. Muth sont exquis de délicatesse, mais ils n'arrivent pas à compenser le rythme claudiquant de la narration.

Au final, cette anthologie mérite d'être lue pour sa diversité d'approche de l'horreur qui fait tressaillir, à la fois en ce qui concerne les scénarios et en ce qui concerne les dessins. Les auteurs racontent à chaque fois une histoire, avec plus ou moins d'inventivité et d'habileté. En fonction du récit, les dessinateurs effectuent une mise en images serviles, ou réussissent à apporter une dimension supplémentaire quand le scénario joue sur leurs points forts et qu'ils sont en phase avec l'auteur. 4 étoiles.

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- Auteurs -

Numéro 1 : Richard Brunning & Jim Lee, Jen van Meter & Frank Quitely, Bruce Jones & Richard Corben
Numéro 2 : Dean Motter & Bill Sienkiewicz, Bob Fingerman & Pat McEown, Brian Azzarello & Eduardo Risso
Numéro 3 : John Rozum & Kelley Jones, Scott Cunningham & Marcelo Frusin, Garth Ennis & Kieron Dwyer
Numéro 4 : Kent Williams, Ty Templeton, Bruce Jones & Paul Gulacy
Numéro 5 : Joe R. Lansdale & Rick Burchett, Colin Raff & James Romberger, Mark Wheatley & Marc Hempel
Numéro 6 : William Messner-Loebs & Duncan Fegredo, Ivan Velez junior & Ho Che Anderson, Phil Hester
Numéro 7 : Devin Grayson & Phil Jimenez (encré par Rick Magyar), Jim Woodring & Randy DuBurke, Bill Willingham
Numéro 8 : Greg Rucka & James Romberger, Robert Rodi & Marcelo Frusin, John Kuramoto & Jon J. Muth
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