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EAN : 9782234062474
496 pages
Stock (01/02/2011)
3.93/5   14 notes
Résumé :
Une biographie romancée de Jean Fontenoy, figure infiniment romanesque de par ses engagements, ses amours, ses obsessions et ses déguisements.
Que lire après Fontenoy ne reviendra plusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comment ce livre est arrivé jusqu'à moi ? Chaque fois que je pose cette question me revient en mémoire le film de Krzysztof Kieslowski : le hasard.
J'avais bien entendu (ou lu ?) une critique, mais celle-ci s'était noyée dans le flot d'informations qui nous assaillent chaque jour.
Cependant Fontenoy n'avait pas dit son dernier mot...
Cet été, pendant mes pérégrinations dominicales je trouve un lot de livres qui à l'évidence n'appartenaient ni à un Communiste résistant, ni même à un Gaulliste de l'ombre. Objets que l'on découvre rarement de nos jours sur un vide grenier, car la première pensée qui venait à un Collabo qui avait un peu de plomb dans la cervelle (image) c'était de jeter le tout aux flammes au plus vite en ces temps de libération.
Parmi cette littérature compromettante figurait un livre de Fontenoy, "Shanghai secret" que j'ai acheté pensant déjà qu'il me faudrait lire celui de Gérard Guégan pour mieux connaitre le personnage.
Ce livre que je viens de terminer m'a comblé, car j'y est trouvé énormément d'informations nouvelles.
C'est un récit vivant grâce aux anecdotes concernant Fontenoy.
Ce n'est pas professoral, même si Guégan se perd parfois dans la maitrise du Français (seule ombre au tableau).
Un livre comme je les aime, pour aborder l'histoire par le petit bout de la lorgnette.
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Guégan Gérard - "Fontenoy ne reviendra plus" – Stock, 2011 (ISBN 978-2-234-06247-4) – Prix Renaudot 2011

Epoustouflant.
Cette biographie quelque peu romancée écrite par Gérard Guégan (né en 1940) bénéficie d'un style littéraire aguerri et flamboyant qui colle littéralement le lecteur à son texte et correspond tout à fait au personnage étudié. Cet ouvrage fait profonde impression à la première lecture, entre autres raisons parce que l'auteur se garde bien de tout préchi-précha et fait semblant de se limiter (mais avec quelle virtuosité !) à exhiber les fort nombreux documents qu'il a compulsés, tout en insérant quelques témoignages recueillis auprès du fils unique de Fontenoy.

Au centre du récit, une question : comment un type intelligent, cultivé, ayant roulé sa bosse un peu partout dans le monde, peut-il devenir un fasciste français au point d'endosser l'uniforme nazi ? Tout en s'occupant de secourir sa première épouse roumaine d'origine un peu juive, et sans renoncer à certaines amitiés avec d'autres écrivains passés dans la Résistance ?
Pour l'auteur Gérard Guégan, cela tient à la double personnalité de Fontenoy, à sa volonté délibérée de ne pas faire dans la demi-mesure, de choquer, de provoquer, d'occuper l'avant-scène. Ou encore sa haine des riches, lui qui était issu d'un milieu pauvre, ainsi que sa haine des communistes staliniens qui liquidèrent ceux qu'il avait admiré (Trotski, Toukhachevski etc). Désir assumé et cultivé de jouer le rôle du salaud conscient de l'être ?

Quelle part de vérité peut-on accorder à cette biographie romancée ? Quelle que soit la réponse à cette question, elle ne saurait remettre en cause la grande qualité littéraire de ce récit…
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Sur la couverture, une photo d'un homme jeune, souriant, au regard amusé, un livre à la main, nous attire. C'est Jean Fontenoy, un «illustre inconnu» dont Gérard Guégan raconte la brève et singulière trajectoire. Il naît en 1899 et meurt à Berlin le 28 avril 1945. Une sorte d'aventurier à la Tintin, à la fois écrivain, journaliste, voyageur, militaire, opiomane, toujours au coeur des batailles politiques d'avant guerre, il n'aura rien manqué de la Grande Guerre à la révolution d'Octobre en passant par le dadaïsme. Il aura fréquenté aussi bien Malraux, Maïakovski ou Crevel que séduit Kessel, Colette ou Blanchot.
Reste une grande énigme : pourquoi un jeune homme qui dès 1933 dénonçait le nazisme, est-il devenu fasciste, pour finir suicidé sous l'uniforme de la LVF dans les ruines de Berlin... Ce livre, qui se lit comme un roman d'aventure et d'histoire, fascine d'abord par l'itinéraire tourmenté, romanesque et hors du commun de cet homme, ensuite par les questions qu'il nous pose. Je laisse l'auteur conclure :
"j'ai donc écrit Fontenoy ne reviendra plus pour comprendre de quoi
nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées".
(Jean- Pierre)
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Une biographie passionnante sur un écrivain méconnu et un personnage maniant les paradoxes de sa naissance à sa disparition. Guégan cherche à comprendre ce qui a fait basculer cet homme, avec qui il a beaucoup de points communs) dans l'abjection idéologique de la Collaboration. Un travail fouillé.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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critiques presse (2)
Actualitte
28 juin 2011
On sent le biographe d’abord fasciné, puis révulsé, par cet homme devenu une crapule par intégrité rageuse, incapacité à se fixer et à se contenter d’idées reçues, éternel insatisfait, sans peur, brûlant tout par volonté farouche d’être au cœur du réacteur « de la forteresse révolutionnaire ».
Lire la critique sur le site : Actualitte
A travers cette biographie, Gérard Guégan dit avoir voulu « comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées ». Avec Fontenoy, il a déniché un archétype détonant et, par la même occasion, il signe un grand livre.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le 9 février 1937, Doriot tient meeting au Vel'd'hiv' sur la situation en Espagne. Inventeur depuis l'été 1936 du mot d'ordre " Ni mercenaire de Staline, ni soldat de Franco", il est en train de se rapprocher des putschistes. Le besoin de renflouer les caisses du parti l'y pousse. Ce soir-là, il s'en prend au communiste André Marty, responsable à Albacete, en Castille, du centre des brigades internationales et coupable de faire procéder à l'élimination physique des anarchistes et des trotskistes. Doriot sait être éloquent, et drôle (surtout quand Paul Marion lui écrit ses discours). Marty se retrouve ainsi rebaptisé le "boucher d'Albacete, un sobriquet promis à la célébrité.
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Lettre que Fontenoy, en quête d'un logement au meilleur prix possible, écrit à Darquier de Pellepoix, commissaire général aux question juives, le 29 octobre 1943.
"Cher ami, vous avez sans doute appris que ma femme est morte assez récemment.. Me voici donc seul et assez embarrassé car, d'autre part, je dois quitter avant le 1er janvier l'appartement que j'occupe.
Plusieurs amis m'ont conseillé de rechercher un local laissé libre par des Juifs. De ce côté-là, les tentatives faites par ma mère n'ont pas eu de résultat .
En désespoir de cause, je me tourne vers vous".
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Fin novembre 1925, le directeur de la collection "Feux croisés" de chez Plon lui avait adressé, via la valise diplomatique, "Sur champ d'azur" d'Alexeï Remizov et un contrat de traduction en blanc. En le renvoyant, signé, à Gabriel Marcel, Fontenoy est conscient de défier, autrement que par la parole, l'hydre Stalinienne. Il ne peut faire pire que de rendre accessible aux lecteurs français un écrivain qui avait abandonné la Russie en 1923 pour venir s'établir à Paris.
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Chadourne et Fontenoy s'étaient connus à Shanghai entre la fin de 1929 et le début de 1930. Comme ils partageaient la même passion pour Conrad et Larbaud, ils avaient sympathisé au point d'envisager la création d'une revue littéraire à l'usage des lecteurs francophones de l'Extrême-Orient. Cela ne s'était pas fait parce qu'une nuit où ils s'étaient affreusement noircis, Fontenoy s'était rendu compte que, malgré son passé (il avait été , avant Aragon, l'amant d'Elsa Triolet), Chadourne penchait à droite et, plus insupportable, prenait à la rigolade les Constructivistes. Lizica avait conseillé à son irascible mari de ne pas se fâcher : des Français brillants, et cultivés, Shanghaï en comptait si peu, sans compter que Chadourne était belle homme.
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Le mois suivant, en octobre 1977, Alphonse Boudard m'offrit "Notre avant-guerre" dans l'édition Plon de 1941.
Il avait marqué la page sur Fontenoy avec une invitation pour la fête de l'Huma datant de 1968. Chez lui, la générosité et la plaisanterie allaient de pair.
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Video de Gérard Guégan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Guégan
Dans le cabaret parisien Shéhérazade, Thierry ARDISSON s'entretient avec Gérard Guégan à l'occasion de la publication de son roman "Le dernier des rêveurs". Puis avec son interview "who's who", Thierry Ardisson l'invite à donner son avis sur Serge July, Alain Pacadis, Bernard Henri Levy, Jean Edern Hallier et Gérard Guégan !
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