À Silverue, sa belle demeure de la campagne irlandaise, Lady Olivia Bird attend avec autant d'impatience que d'inquiétude l'arrivée de John, son fils aîné de retour d'une maison de repos. Frivole et très soucieuse de préserver sa jeunesse, Olivia est un objet de mépris, voire de haine pour ses aînés, John et Sheena, tandis que le dernier-né, Markie, use de sa beauté pour obtenir tout ce qu'il veut. Mais elle sait qu'elle peut compter sur Eliza, une fidèle amie de la famille pour la soutenir et aider John à se réacclimater à son milieu. Éternelle amoureuse de Julian, le mari d'Olivia, Eliza va en effet s'atteler au bien-être de John, tout en veillant sur Sheena qui vit un amour contrarié avec Ruppert, un jeune homme bien né. Pour sauver John et Sheena, des liens vont se tisser, des secrets vont être dévoilés. La bonne société va continuer à organiser bals, parties de tennis et concours de jardins tandis qu'en coulisses, des drames vont se nouer...
Critique sociale, portrait grinçant, ironie mordante, peut-être...Ennui mortel certainement ! de la jeune Sheena passionnée au petit Markie aussi beau que cruel, en passant par le distant Julian, les personnages semblent jouer un rôle et manquent de consistance. On pourrait plaindre John, fragile et mélancolique, mais sa guérison spectaculaire sème le doute sur la profondeur de son mal-être, ou alors Miss Parker, la gouvernante de Markie qui tente désespérément de se débarrasser d'une pilosité envahissante, mais, solitaire et pathétique, elle peine à toucher.
Elliptique, trop nuancée pour les sentiments, l'écriture souffre aussi d'envolées lyriques et de lourdeurs dans les descriptions qui font de ce roman une lecture pénible. Les personnages ne sont pas attachants, l'intrigue est sans intérêt, l'ensemble est décevant.
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Reçue dans le cadre masse critique , je tiens à remercier les éditions La table Ronde et leur attaché de presse pour l'envoi particulièrement soigné du livre.
Nous sommes dans les années 30 en Irlande, Lady Bird, son époux, ses enfants et une vieille amie de la famille se retrouvent pour accueillir John, le fis aîné, préféré, de retour de voyage, en fait de maison de repos.
Lady Bird, Olivia est une femme superbe, mais au comportement stupide et superficiel, méprisée par ses enfants et par son entourage, seul son mari lui voue un amour sincère et inconditionnel. Elle est certes très agaçante, mais aussi profondément touchante car elle a bien conscience des choses et se dépasse pour être à la hauteur des espérances de son époux.
Julian son mari est plus en retrait , mais il est néanmoins un personnage central qui règne sans avoir l'air d'y toucher sur tout son univers. Il entretient depuis des années une relation de dépendance avec Eliza, une vieille amie de la famille, 39 ans, divorcée, non remariée pas d'enfants. Il sait qu'elle est amoureuse et il fait toujours attention de lui donner suffisemment d'attention pour qu'elle soit toujours présente pour eux, pour les soutenir et les aider dans les épreuves qu'ils traversent.
John revient donc de convalescence. Fragile, il se retrouve confronté à la bétise de sa mère, à l'absence de soutien de son père et à la médiocrité de la bonne socièté environnante.
Sheena, 20 ans, est folle amoureuse de Ruppert,un jeune homme bien sous tout rapport, mais dont la famille se montre étrangement réservée quant à leur union. Soudain Sheena rompt avec Ruppert et le vit avec un tel desespoir que les adultes vont devoir réagir.
Markie, 8 ans ,"adorable " enfant, joue de sa beauté pour satisfaire ses caprices, sa violence cruelle détonne très peu dans cet univers qui est extrement violent .
Il est à la charge de sa gouvernante, Miss Parker, qui traverse sans faire de bruit un drame personnel qui de toute façon n'interesserait personne.
L'histoire particulièrement subtile, en apparence rien ne change ( et on pourrait même croire que l'auteur se regarde écrire) mais des drames se nouent, car pour sauver John et Sheena les adultes vont devoir sans avoir l'air d'y toucher, sans le montrer à quiconque, se confronter les uns aux autres et s'affronter.Il y aura des gagnants et des perdants.
Un bémol pour moi, le style de l'auteur m'a vraiement déplu ( à moins qu'il ne s'agisse d'un pb de traduction). Les phrases sont lourdes, mal alambiquées, les figures de style pour faire comprendre les choses sont péniblement répétives :
exemple début du chapitre X " Pas plus qu'à l'âge de Miss Parker on attend d'une lotion dépilatoire qu'elle accomplisse des miracles" (??? que veut dire cette phrase???)
De même j'ai trouvé qu'à force de subtilité, il manquait quelque chose dans la description des personnages pour leur permettre de prendre réellement corps
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Une écriture pointue pour une société pleine de convenances et de protocoles. Le thé et ses tasses de porcelaine, le tennis et ses matchs décousus, les jardins luxueux et leurs prétentions…
Lire la critique sur le site : Liberation
Avec un humour pétillant de curiosité, une écriture sensuelle et grinçante, la romancière passe au scalpel une bourgeoisie qui tente de se préserver dans un monde en déliquescence, entre tournois de tennis, bals et fêtes de charité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Passionnément obstinée, l'esprit occupé par une seule idée comme cela n'arrive qu'aux jeunes, et souffrant comme seuls peuvent le faire les jeunes gens quand il est en ainsi, Sheena était allongée dans sa chambre obscure, remplie du son ignoré de la mer, de son acceptation austère du malheur et de la force et de l'amertume de son refus.
Miss Parker était une fille très scrupuleuse. Elle attendit jusqu'au dernier moment préconisé pour les pilosités abondantes ( une pilosité que seuls quelques Primitifs italiens ayant une conception des plus extravagantes de la Crucifixion eussent pu imaginer).
C'est alors que John descendit des collines dans sa direction. Le moment était peut-être un peu trop dramatique pour son arrivée, mais ce fut ainsi que cela se produisit. (...)
John fut très surpris de la trouver là, toute seule. Lorsqu'il aperçut son visage douloureux et tendre, il en fut bouleversé. Voir Eliza comme ça - Eliza, qui offrait un abri si sûr et si divin aux malheurs des autres. Comment pouvait-elle avoir cet air là ? Plus désolé et plus en manque de confort que lui-même ? John était très touché. Il embrassa le bord froid de sa joue et demanda : "Que se passe-t-il ma chérie ? Dites-moi, ma douce, ma très chère Eliza.
( échange entre Julian et Olivia)
- Quoi qu'il en soit vous auriez gagné haut la main, dit tendrement Julian.
- Vous le pensez vraiment ?
- Oui. Je le pense toujours .
Lady Bird était sincèrement enchantée de voir son invitée, d’autant plus qu’elle jugeait son chapeau complètement raté, et aussi parce qu’elle trouvait à Eliza l’air vieux, fatigué et assez mal en point - comme se doit de paraître toute invitée ayant dix ans de moins que soi.