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EAN : 9782755644784
520 pages
Hugo Publishing (06/02/2020)
4.03/5   148 notes
Résumé :
Patterson, en Louisiane.

Deux millions de dollars disparaissent. Pendant un ouragan d’une rare violence. Dans la maison du boss de la mafia locale.

La traque commence. Elle va faire se croiser et s’affronter un « parrain » amateur de cocktails, un fabuleux tandem de flics que tout oppose mais dont chacun poursuit une quête personnelle, une serveuse qui aime trop l’un des deux flics, le FBI, Freeman et sa fille Louise (celle-là même qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Mais c'est que ça décoiffe, ce vent de policier sur mes cheveux ensablés ! Et pour cause : On ouvre ce roman sur un alligator en plein cyclone, alors qu'un homme cagoulé tente de cambrioler la maison du boss de la mafia locale, avec deux sicaires à ses trousses qui tentent de l'en empêcher… Les pages volent toutes seules et la tempête qui s'engouffre dans la maison les secoue tous les trois comme le tambour d'une machine à laver. Difficile d'entrer plus en fanfare dans un bouquin, qui d'ailleurs se poursuit tambour battant ! Et l'écriture imagée de Roy Braverman n'y est pas étrangère, qui nous immerge aisément dans le décor.


Les ennuis arrivent après la tempête, quand le mafieux veut récupérer ses deux millions d'euros qui devaient servir à un gros coup, et retrouver le coupable par tous les moyens : graissage de patte du FBI, interrogatoire à l'alligator, chantage sur policiers et, pourquoi pas, vol de cette somme à quelqu'un d'autre. Or nous apprenons dans le même temps que le même jour, le voisin du mafieux a, lui, reçu un million et demi de dollars… presque la même somme ! Tous les soupçons pèseront alors sur lui, jusqu'à ce que son argent disparaisse à son tour au nez et à la barbe de la police, du FBI, de la mafia locale - ce qui met tout ce beau monde très en colère, et toute la ville sous tension, indic des bas quartiers compris, car un joli coup de filet était prévu. Mais ce n'est que le début : L'intrigue principale fait des petits car dans une ville régie par la mafia, tous les types de crimes (d'argent, sexuels, de drogue, trahison etc…) sont souvent liés ; L'histoire devient alors plus complexe.


J'ai beaucoup aimé suivre les deux flics sur l'affaire. Ils sont pêchus à croquer malgré une vision devenue désabusée de leur métier, dans une ville rongée par la mafia et la violence, où la pire cruauté ne vient pas des alligators mangeurs d'hommes, mais des hommes eux-même. Pas manichéens, ils ont bon fond mais leur lutte contre la mafia finit parfois par leur faire ressembler à des cowboys modernes dont la violence est le quotidien, flirtant dangereusement avec les limites de la morale et de leur vie. Ils ont en grande partie contribué à me faire aimer cette lecture, même si la recette complète du Freeman est : une dose d'ambiance de la Nouvelle Orléans sur fond de bayou et de tempête, deux doses d'enquêtes policières menées conjointement par le FBI et la police locale, deux doses d'action, deux doigts de moralité douteuse, une dose de répliques mordantes, une dose de personnages attachants. Un cocktail puissant qui laisse peu de répit au lecteur (ceux qui veulent la vraie recette de ce cocktail détonnant la trouveront en fin de roman).


Enfin, si Freeman reprend certains personnages et morceaux d'histoire du précédent thriller de l'auteur, Hunter (qui se déroulait dans une autre sorte d'horreur plus glaciale), ces deux romans peuvent tout à fait se lire indépendamment. Les découvrir dans l'ordre donnera simplement plus de relief aux personnages, et plus de sens à leur histoire dans cet opus. Au total, malgré un ou deux passages qui m'ont faite tiquer, un policier qui fait bien son job en équilibrant l'action et la personnalité des personnages, présente mais pas envahissante au détriment de l'enquête ! Merci à Sylviedoc pour le conseil de lecture.
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J'avais quitté les personnages de Roy Bravermann en Alaska, dans un climat glacial et désolé peuplé d'orignaux et d'ours, je retrouve quelques-uns d'entre eux (ceux qui ne sont pas morts ou en prison !) en plein ouragan dans une Louisiane moite et luxuriante, au milieu des bayous infestés d'alligators. Changement de lieu, changement d'ambiance, et on se retrouve avec un roman dont la tonalité est radicalement différente des deux précédents. D'ailleurs ce n'est pas vraiment une suite, on peut les lire séparément ou dans un autre ordre, mais au risque de passer à côté d'une progression, d'une certaine logique dans la vie des protagonistes. Freeman, nous avions fait sa connaissance dans Hunter, cet ancien flic cherchait sa fille Louise disparue depuis 14 ans, victime de deux désaxés qui l'avait enlevée ainsi qu'une quinzaine d'autres adolescentes. Louise est là aussi, bien vivante, trentenaire qui cherche à échapper à l'emprise bienveillante mais oppressante de son papa. Elle fréquente des petits voyous, comme Alvaro qui s'est attiré des ennuis à cause de dettes, et c'est lors d'une algarade entre lui et les sbires de son débiteur, un gros mafieux local, qu'elle va rencontrer Doug Howard, policier au NOPD (la police de la Nouvelle-Orléans). Howard, c'est l'équipier de Zach Beauregard, enfin équipier c'est vite dit, ils ne bossent que rarement ensemble ces deux-là, chacun ayant ses propres soucis personnels à régler... Et là justement, une très sale affaire vient de leur tomber sur les bras, un gamin noir d'une douzaine d'années vient d'être assassiné d'une façon particulièrement abjecte.
Howard et Beauregard sont les personnages autour desquels va s'articuler toute l'action du roman, ils sont le lien entre Freemann et sa fille, l'affreux mafieux Sobchak, le FBI qui tente de le coincer avec l'aide du NOPD, le foireux Alvaro qui essaie de sauver sa peau en nouant des alliances douteuses, et bien d'autres encore. Parmi les protagonistes, je citerai aussi Mardiros, ce "collecteur de dettes" arménien rencontré dans Crow dont le capital sympathie a sans doute incité l'auteur à lui attribuer un rôle bien plus important cette fois, et c'est tant mieux. L'action est dense, l'atmosphère lourde et on est pris dans cette ambiance de "Big Easy" (surnom de la nouvelle-Orléans), où la musique, la cuisine et les cocktails occupent une place prépondérante. L'auteur a particulièrement bien su rendre tous les aspects caractéristiques de la Louisiane, tout comme il l'avait fait pour l'Alaska ou les Appalaches précédemment. On dirait presque que ces trois romans ont été écrits par trois auteurs, tellement ce caméléon littéraire arrive à adopter des codes différents suivant le lieu où se déroule ses récits. Il rend les descriptions si vivantes qu'on ne s'ennuie jamais, même quand elles sont très longues. On glisse avec ses héros dans une pirogue au fil du bayou, on redoute l'ouragan qui arrive, on sursaute quand la mâchoire de l'alligator claque sur la jambe de l'imprudent, et on hume avec délices les effluves d'un plat cajun. Pas de moralité dans cette histoire, mais il y a de vrais méchants, des flics pas toujours blancs-bleus, de l'argent par millions qui change de mains tout au long de l'histoire, et une très belle histoire d'amour très triste (plus une autre plus gaie peut-être ?). Ce n'est pas une jolie petite histoire, la violence est omniprésente, y compris chez les gosses de riches cyniques et persuadés d'être au-dessus des lois, On patauge beaucoup dans des eaux saumâtres, et on se noie souvent dans l'alcool, aussi. Mais si vous avez l'âme bien trempée, venez faire un tour avec Roy Bravermann/Ian Manook en Louisiane, vous ne la verrez plus comme un touriste...
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Freeman Roy Braverman Hugo Thriller
Immersion en Louisiane, la vraie celle de la zydeco, de l'alcool, du sexe, de la violence gratuite ou payante, de la mafia contre la NOPD et le FBI, du FBI contre le NOPD, des riches contre les pauvres, des blancs face aux noirs. Immersion aquatique au pays des ouragans où les alligators sont légion et aiment bouffer de l'humain, blanc ou noir peu importe.
Des premières pages éblouissantes, de couleurs, d'odeurs, de bruit , l'ouragan est là palpable, tangible. Les personnages, les évènements se mettent en place au gré des coups de vent. le lecteur essaye de se rattraper aux branches, balloté d'un endroit à l'autre sans savoir où. Je me suis aventurée dans Freeman sans avoir compris que c'était le dernier tome d'une trilogie et je suis arrivée à bon port.
Un récit trépidant, une narration addictive ont rendu cette lecture plaisante. Je n'oublie pas bien sur le cadre fantastique voir surréaliste de la Nouvelle Orléans qui ajoute une plus value certaine , beaucoup de magnifiques pages sont consacrées à ce pays, à ses us et coutumes, à ses habitants, l'auteur prenant alors le risque de noyer son lecteur dans des descriptions à n'en plus finir.
Une bien belle découverte. Je remercie vivement les éditions Hugo Thriller via netgalley.
#Freeman #NetGalleyFrance
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Voilà un roman noir qui sent bon l'Amérique, comme s'il avait été cuisiné par un grand chef de là-bas alors qu'il l'a été mitonné par un frenchie à la mode cajun.

Louisiane… J'ai débarqué en plein ouragan (pas Katrina), alors qu'en Belgique, les tempêtes Ciara et Dennis s'en donnaient à coeur joie, ajoutant une atmosphère réaliste à cette fin du monde qui régnait dans le roman de l'auteur.

Heureusement pour moi, je ne me suis pas prise un crocodile dans la gueule… le zoo d'Anvers et Pairi Daiza avaient dû lester leurs sauriens de sacs à main remplis de monnaie.

L'ambiance et le ton était donné et je m'y suis coulée comme un vieil alligator dans son bayou, me vautrant dans la boue poisseuse de ce roman qui clôt une trilogie dont les romans peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre.

Mais quitte faire les choses biens, autant faire les trois dans l'ordre et prendre son plaisir car la galerie de personnages vaut son pesant d'or, certains sortant même du lot car j'ai un faible pour Mardiros, le collecteur de dettes arménien.

Entre nous, si ce dernier roman porte le nom de Freeman, le policier qui avait tout mis en oeuvre pour retrouver sa fille Louise dans le premier tome, il n'est pas vraiment le personnage principal pour moi.

Le roman aurait d'ailleurs pu se nommer Zach Beauregard ou Doug Howard vu qu'ils sont plus présent dans ces pages que notre Freeman.

Mais je pinaille sur des détails ! Voilà un roman qui foisonne de petites histoires, d'enquêtes dans l'enquête, de petites tranches de vies, de bataille des polices, de FBI, bref, il y a la dedans de la vie qui grouille, tels des asticots sur un cadavre.

Oui, c'est glauque et poisseux, les morts ne sont pas décédés de leur belle mort, on a un cadavre de gosse, on a de la misère sociale, de la misère tout court, des gosses qui savent qu'ils ne s'en sortiront pas, des flics corrompus, un malfrat qui fait sa loi, bref, tous les ingrédients d'un roman noir…

Une excellente cuisine de tous les ingrédients d'un roman noir, le tout assaisonné de sauce cajun bien épicée, de morceau de gators dans l'assiette, de cocktails en tout genre, de personnages hors-norme, atypiques, d'une dose d'humour, de balles qui sifflent, de salopards de bandits mais aussi de gens riches qui se pensent au-dessus des lois.

Dans ce roman, tout peut arriver, rien n'est assuré, les trahisons peuvent surgir de partout, tel un alligator attendant que vous passiez dans les hautes herbes, les coups-bas pareils, mais parfois, on pense qu'on vient de se prendre un poignard dans le dos et c'était un sacré coup de main.

Ce roman noir, c'est la Louisiane comme si vous y étiez et je ne risque pas d'aller passer mes vacances là-bas, sauf à y aller avec Air Braverman, filiale de Air Manook.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Troisième chapitre: Freeman
Magnifique carte postale de la Nouvelle Orléans:

Ses ouragans (Katrina et les autres)
Ses cocktails (Pêcheur d'Islande: whisky tourbé, jus de citron, limonade à la rose, sirop d'agave et feuille de menthe. Sinon, il y a de la bière.)
Sa cuisine
Sa mafia
Ses corrompus
Ses bayous
Ses alligators
Son voodoo
Ses noirs et ses blancs
Ses enterrements...

Bref, une excellente conclusion.
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critiques presse (1)
LaPresse
20 juillet 2020
Un meurtre répugnant. Deux millions de dollars volés dans le coffre-fort d’un chef de la pègre. Un mystérieux « collecteur de dettes » arménien. Dans son dernier polar, Roy Braverman nous transporte à La Nouvelle-Orléans pour une intrigue marquée par la culture métissée de la Louisiane.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il entre et l’intérieur n’est qu’une tornade de débris fracassés. La tourmente, furieuse de s’être laissée piéger dans la maison, s’y déchaîne. Vaisselle, tableaux, meubles, chaînes stéréo, télévisions, tout ce qu’elle a brisé tourbillonne en déglinguant le reste dans un infernal maelström prisonnier des quatre murs de la pièce. L’homme cagoulé est à peine entré qu’un troisième homme se jette sur lui. Dans la lutte, il perd son arme. Ils sont comme dans le tambour d’une machine à laver démentielle. Ils tombent à la renverse et culbutent parmi les débris. Le vent les relève et les jette contre les murs. Ils prennent plus de coups de celui qui tourbillonne autour d’eux que de l’autre. Bientôt ils oublient de se battre et ne cherchent plus qu’à se protéger des objets qui tournent en tornades dans la pièce. Le vent prisonnier y devient furieux.
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Si vous voyez un tronc en travers, y’a des chances que ce ne soit qu’un de ces foutus alligators qui plongera avant que vous soyez sur lui. Enfin, si vous n’allez pas trop vite non plus. Par contre, il fera sombre, le canal est enfoui sous les arbres.
Allumez les deux projecteurs. Les yeux des gators refléteront la lumière comme des catadioptres.
- Et ce grillage, devant ?
- Ça, c’est pour ces foutues araignées. Elles tissent des toiles de plusieurs mètres en travers du canal. Des veuves noires quelques fois. C’est juste pour pas les prendre dans les yeux ou en pleine bouche à grande vitesse.
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A l'origine ,la police était là pour protéger les habitants de la cité . Aujourd’hui elle est là pour protéger la cité contre les habitants. Elle n'est plus au service des gens ,c'est fini ,elle est au service du système .La seule mission de la police ,c'est de maintenir le système. Par la force et la répression . La police est devenue le bras armé du système pour en assurer la survie .Et tout ne va faire qu'empirer ....
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Dans ce pays arrogant et belliqueux envers tous ceux qui ne lui ressemblent pas. Il se souvient avoir lu quelque part que depuis sa création, en 1776, ce pays a été en guerre 222 ans sur 239. Sans compter la guerre sociale intérieure qui dure depuis toujours. Howard est bien placé pour le savoir.
Plus de 10 000 morts par arme à feu chaque année. Presque 14 000 en 2015 s’il se souvient bien. Plus 25 000 suicides.
Comment ne pas désespérer de ce putain de pays ! 4 500 Américains morts en Irak en quinze ans de guerre, et plus du double abattus chaque année sur le territoire américain. Et au milieu de toute cette merde, cette fille qui apprend aux gamins à faire des beignets pour qu’ils ne pensent pas à s’amuser avec des armes de mort. Putain, quelles chances ont-ils de survivre à ce monde, elle et ses gosses ? Et Tyler, son frangin, son petit frère, le garçon qui riait à ses ricochets sur les bords du fleuve, de quel côté avait-il basculé ? Côté gang de petits cons assassins sans foi ni loi, ou côté victime abandonnée dans la boue, comme ce pauvre Nestor ?
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Dans la tourmente, l’alligator semble plus désorienté qu’agressif. La pluie drue crible son corps. Elle grossit sa silhouette d’un épais trait de poussière d’eau.
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