Voilà un roman noir qui sent bon l'Amérique, comme s'il avait été cuisiné par un grand chef de là-bas alors qu'il l'a été mitonné par un frenchie à la mode cajun.
Louisiane… J'ai débarqué en plein ouragan (pas Katrina), alors qu'en Belgique, les tempêtes Ciara et Dennis s'en donnaient à coeur joie, ajoutant une atmosphère réaliste à cette fin du monde qui régnait dans le roman de l'auteur.
Heureusement pour moi, je ne me suis pas prise un crocodile dans la gueule… le zoo d'Anvers et Pairi Daiza avaient dû lester leurs sauriens de sacs à main remplis de monnaie.
L'ambiance et le ton était donné et je m'y suis coulée comme un vieil alligator dans son bayou, me vautrant dans la boue poisseuse de ce roman qui clôt une trilogie dont les romans peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre.
Mais quitte faire les choses biens, autant faire les trois dans l'ordre et prendre son plaisir car la galerie de personnages vaut son pesant d'or, certains sortant même du lot car j'ai un faible pour Mardiros, le collecteur de dettes arménien.
Entre nous, si ce dernier roman porte le nom de
Freeman, le policier qui avait tout mis en oeuvre pour retrouver sa fille Louise dans le premier tome, il n'est pas vraiment le personnage principal pour moi.
Le roman aurait d'ailleurs pu se nommer Zach Beauregard ou Doug Howard vu qu'ils sont plus présent dans ces pages que notre
Freeman.
Mais je pinaille sur des détails ! Voilà un roman qui foisonne de petites histoires, d'enquêtes dans l'enquête, de petites tranches de vies, de bataille des polices, de FBI, bref, il y a la dedans de la vie qui grouille, tels des asticots sur un cadavre.
Oui, c'est glauque et poisseux, les morts ne sont pas décédés de leur belle mort, on a un cadavre de gosse, on a de la misère sociale, de la misère tout court, des gosses qui savent qu'ils ne s'en sortiront pas, des flics corrompus, un malfrat qui fait sa loi, bref, tous les ingrédients d'un roman noir…
Une excellente cuisine de tous les ingrédients d'un roman noir, le tout assaisonné de sauce cajun bien épicée, de morceau de gators dans l'assiette, de cocktails en tout genre, de personnages hors-norme, atypiques, d'une dose d'humour, de balles qui sifflent, de salopards de bandits mais aussi de gens riches qui se pensent au-dessus des lois.
Dans ce roman, tout peut arriver, rien n'est assuré, les trahisons peuvent surgir de partout, tel un alligator attendant que vous passiez dans les hautes herbes, les coups-bas pareils, mais parfois, on pense qu'on vient de se prendre un poignard dans le dos et c'était un sacré coup de main.
Ce roman noir, c'est la Louisiane comme si vous y étiez et je ne risque pas d'aller passer mes vacances là-bas, sauf à y aller avec Air Braverman, filiale de Air Manook.
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