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EAN : 9782226215185
160 pages
Albin Michel (18/08/2010)
3.14/5   42 notes
Résumé :
"Toute ma vie, il y a eu un décalage horaire entre papa et nous. Mon père était "primeurs"."

Entre dérision et nostalgie, cette chronique sociale et familiale est avant tout la radiographie d’une époque. Celle des années 70, période d’insouciance qu’Anthony Palou évoque à travers l’essor et le déclin d’une "dynastie fruitière", qui a fui l’Espagne franquiste pour faire fortune en France avec sa soupe catalane. Sur un ton à la fois drôle et lucide, l’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une légère déception pour ce petit roman composé d'épisodes courts qui évoquent avec nostalgie, tendresse, lucidité et humour l'histoire pas toujours rose d'une famille qui a connu une belle ascension sociale puis la déchéance.
Ca a été une lecture facile et plaisante malgré le sujet, mais peu marquante car le récit reste superficiel et même les sujets les plus graves sont abordés avec un tel sens de la dérision qu'on ne peut pas les prendre au sérieux.
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Pas mal du tout ce livre. Tour à tour drôle, émouvant, nostalgique. le grand-père, pendant la seconde guerre mondiale a l'idée qui fera sa notoriété : cultiver et vendre ses légumes préparés en "sope mallorquine". le fils, élevé dans ce monde prend la suite. Roman qui se lit assez vite : petit chapitres constitués de paragraphes courts qui permettent des pauses faciles et une reprise de lecture tout aussi aisée. L'écriture est très agréable ; elle fait la part belle à l'humour et à la nostalgie. Les personnages en prennent tous pour leur grade, Marie, la petite amie épisodique du narrateur, particulièrement. Anthony Palou ne s'attarde pas sur les sentiments, sur les états d'âme de ses personnages : ils avancent malgré leurs difficultés, malgré la réalité qui n'est pas représentative de leurs rêves. Son roman est un état des lieux d'une famille : "l'essor et le déclin d'une "dynastie fruitière"" (4ème de couverture). Une fois cela su, qu'on ne cherche pas ici la psychologie des protagonistes, ils n'ont pas le temps de s'épancher, le travail de primeurs leur prend tout leur temps. Seul le narrateur est capable -mais lui a du temps- d'avoir un regard -désabusé- sur ceux qui l'entourent : il les regarde comme ils sont et se voit lui-même sans complaisance. La fin du roman plus centrée sur le début de sa vie d'homme est d'ailleurs plus mélancolique, plus triste. Des regrets de n'avoir pas fait autre chose de sa vie, de n'avoir pas su le faire ou simplement de n'avoir pas pu, par peur du risque ou par simple connaissance de ses limites personnelles
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Anthony Palou, né à Quimper en 1965, possède un joli brin de plume, en apparence assez désinvolte, mais qui est à l'évidence très travaillé. Ces quelques souvenirs de prime jeunesse se déclinent en courts chapitres, voire en simples paragraphes qui donnent beaucoup de rythme et de tonicité au texte. Une chronique sur l'enfance douce-amère, certes un brin nostalgique mais qui montre surtout comment s'est construite la personnalité du narrateur à travers la figure d'un père devenu bien malgré lui une sorte de loser qui a fini par baisser les bras devant d'insurmontables difficultés professionnelles.
Mais ce petit roman est aussi un coup de projecteur sur les petites gens et cette France des années 70 en pleine mutation. Anthony Palou ne glorifie rien ni personne. Il ne fait pas de ses personnages des super héros, loin de là. Tout tend vers la médiocrité, de son premier amour à l'AVC de son père (que l'on retrouve aux toilettes « la tête dans la cuvette, du grumeau de vomi dégoulinant de son menton »), de l'huissier aux vendeurs et aux clients du marché. Un hymne à la province et à la Bretagne ? Même pas. Sans tomber dans le cynisme, le narrateur est d'une désarmante lucidité. Désabusé serait sans doute le qualificatif le plus juste. La désillusion a finalement saisie trois générations de Coll. le grand-père, le père et finalement le fils, devenu patron d'une petit entreprise de peinture qui, s'il reconnaît que son « affaire ne marche pas trop mal », ne déborde pas non plus d'ambition.
Un roman simple, sans fioriture, qui sonne juste et m'a fait passer un excellent moment de lecture. J'espère, Mr Palou, qu'il ne faudra pas attendre dix ans avant de découvrir votre prochain texte...


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le grand-père du narrateur fuit l'Espagne franquiste et trouve refuge à Quimper. Il va y créer son commerce de primeurs et très vite fidéliser une importante clientèle. Son fils qui reprend l'affaire n'est pas fait de la même étoffe commerciale. La concurrence des grandes surfaces lui porte un coup fatal. le déclin du commerce de fruits et légumes entraîne celui de la famille qui va bientôt se heurter à la réalité des huissiers.

Une réflexion sur l'emprise des grandes surfaces qui emportent, dans leurs chariots, les petits commerces de proximité. Des allées et venues entre Espagne et Bretagne, un titre rafraîchissant et très sain pour une rubrique ironico-amère émaillée de souvenirs truculents.
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Lire Fruits et légumes d'Anthony Palou je ne sais pas si c'est bon pour la santé mais en tout cas c'est bon pour le moral. Ce livre est plein de fraîcheur. La plume de l'auteur est naïve mais dans le bon sens du terme, car elle porte un regard enfantin sur une histoire, son histoire et finalement notre histoire. J'ai adoré ce livre.

Ce roman est une fresque familiale. L'auteur met bout à bout les anecdotes de son enfance avec au coeur les halles de Quimper (ah les halles de Quimper, quel bonheur de lire un roman qui se passe dans des lieux familiers, Quimper, Bénodet, Concarneau...).Et même si le roman est très court, l'auteur réussit la prouesse au fil des anecdotes d'y raconter la grande Histoire. le grand-père, tout d'abord, qui a fui l'Espagne franquiste et s'est réfugié dans le Finistère, le plus loin qu'il pouvait aller car après il y avait la mer. Il y rencontre une Bretonne,  elle bretonnait dans le vent, il catalanisait dans le vide. Ce grand-père de Majorque monte son commerce de primeurs, petit au commencement, puis finit par s'établir dans les halles de Quimper. Un commerce reprit par la suite par le père de notre narrateur, qui devra faire face à l'envahisseur : la grande distribution. S'annonce alors la fin d'une époque que l'auteur nous raconte avec grand talent.

J'ai aimé ce livre comme on aime une parenthèse enchantée. Ce roman est un recueil de souvenirs fabuleux. Il reflète une époque, les années 60-70. L'auteur arrive à nous transporter dans son enfance, son adolescence. Il dresse un portrait juste de l'Espagne franquiste au travers de ses souvenirs de vacances à Soller sur l'île de Majorque. On ne peut que sourire à la lecture de certains passages, l'écriture de l'auteur nous y invite en tout cas par son style et les tournures drôles et touchantes que peuvent prendre certaines anecdotes. Une profonde tendresse se dégage de ce livre que l'on ne peut qu'apprécier.

Je recommande donc chaudement ce livre. C'est une merveille entre le Finistère et Majorque qui porte un regard tendre et mélancolique sur le siècle passé.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Dans l'air sépulcral, la 2 CV camionnette démarrait avec un drôle de bouton placé à la droite du volant. Il fallait le tirer entre l'index et le majeur en pompant d'un pied énergique la pédale d'embrayage. Nous eûmes le même souci, plus tard, avec une Ami 6. La voiture toussait comme un phtisique et réveillait tout le quartier. Sofinco, notre teckel irascible - douze ans et pour sobriquet le nom d'un organisme de crédit - gueulait comme une truie qu'on égorge tandis que Nicole Le Bihan, notre voisine, ouvrait ses volets en hurlant. Maritorne rousse à l'ample poitrine, la quarantaine sévère - mère d'une demi-douzaine de dégénérés mâles et femelles qu'elle avait eus d'un ancien teinturier qui s'était jeté sous le car Quimper-Pont-l'Abbé un matin, on le comprend, où sa tristesse avait pris le pas sur les maigres joies conjugales -, Nicole n'avait pas d'adversaire de sa trempe dans l'art de l'insulte. Mais Sofinco, tout excité, continuait de plus belle dans les aigus stridents. Quant à mon père, casquette vissée sur la tête, gitane au bec, il filait doux.
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De l'Espagne franquiste, Antonio Pablo Luna Coll passait donc à la France de Maginot. En 1939, après la déroute des républicains, la chute de Barcelone, celle de Minorque, commença l'exode de 400 000 Espagnols vers la France. C'en était terminé de la guerre civile. 600 000 morts, poussière d'os d'une guerre-éclair. Franco et l'Eglise, l'armée et la Phalange pouvaient régner pendant une quarantaine d'années. (p. 31)
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Les Parisiens, les Parigots. L'été, dès que Marcel apercevait une voiture immatriculée 75, son sang ne faisait qu'un tour. Aux halles, il les attendait de pied ferme, les insultait quand ces incultes lui posaient la sempiternelle question:"Ils sont du jour vos cabillauds?", à quoi il répondait invariablement: "Et ta morue, elle est du jour?"
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Mon père était sur pied tous les jours à trois heures du matin. Après avoir acheté sa marchandise chez les demi-grossistes, il rentrait à la maison vers les six heures pour se faire cuire des oeufs au plat et des saucisses aux herbes qu'il trempait dans de la moutarde éventée dont le pot vide en pyrex deviendrait bientôt mon verre à dents. Le grand défaut des saucisses à cette heure, c'est leur odeur grasse qui rampe, remonte, tenace, par les escaliers. L'esprit huileux des chipolatas ou des merguez grimpait le long des marches baptisant les rampes, les murs et les plafonds. Ma mère, dans sa chambre, en avait des nausées.Pendant qu'il mangeait, papa regardait le transistor comme on regarde une télé. Il fixait les grandes ondes, plongeait ses yeux déjà fatigués dans le Philips puis, après une brève mais néanmoins studieuse lecture des pages sports et turf de Ouest France sur le trône dont la chasse marquait le chant de son départ, repartait aux halles sans un mot. Maman se rendormait. J'écoutais, le nez encore plein d'exhalaisons toxiques, les éboueurs vider nos poubelles. Toute ma vie, il y eut un décalage horaire entre papa et moi. Mon père était "primeurs".
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Marie se maria dès l'âge de dix-huit ans avec un clerc de notaire de cinq ans son aîné. Ils s'installèrent à Brest dans un petit pavillon charmant. Ils divorcèrent trois ans plus tard.

C'est alors que je réapparus, après quelques déboires sentimentaux. Son cerveau était un véritable courant d'air. C'est sans doute pour cela que je l'aimais puisque, par la suite, il s'avéra que je fus toujours attiré par le vide.(p.57/58)
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