Contre-attaque, le cinquième tome de la série Gamer est un peu comme une parenthèse dans cette aventure d'amateurs de jeux vidéo et d'informatique. Laurianne et sa Guilde des noobs (composée aussi de Charlotte, Margot et Elliot) se rendent à Séoul, en Corée du Sud, pour participer à une compétition de jeux vidéo. N'est-ce pas le rêve plein de jeunes amateurs ? Les plus grands joueurs au monde s'affrontent dans des parties de la Ligue des mercenaires. Mais ce n'est pas parce que Laurianne et ses amis sont à l'autre bout du monde que leur vie montréalaise est oubliée. L'adolescente continuent se préoccuper de son amitié avec Sam, de sa rivalité avec Sarah-Jade et de sa relation amour/haine avec Zach.
Aussi, certains hackers cherchent à s'infiltrer dans la compétition et à la saboter. La Guilde des noobs est mise à contribution. Ainsi, Laurianne, encore jeune, met un pied dans le monde des adultes. Alors que j'écris ces lignes, une question me vient en tête : quel âge a-t-elle ? Quinze ans ? Peut-être que cette information a été donnée au tout début de la série mais, si c'est le cas, je l'ai oublié. Après cinq tomes et autant de mois passés, son anniversaire n'est pas survenu ni celui d'aucun de ses amis.
Contre-attaque, à l'instar des autres bouquins de Gamer, pointe un doigt subtil sur un phénomène dont on discute peu : une sorte de sexisme, le sort réservé aux filles dans l'univers des jeux vidéo. Malgré leur nombre toujours croissant, elles sont souvent prises peu au sérieux, sinon on utilise des tactiques peu honorables pour essayer de les faire abandonner. Par exemple, Youri Bogdanov raconte comment Lulya s'est fait bannir du jeu Battlefield « parce qu'elle avait eu une longue séquence où elle avait tout simplement été imbatable. » (p. 142) On avait jugé qu'avec des statistiques pareilles il y avait triche. Moi, je me demande surtout si on avait réagi de même ça avait été un gars. Ce grand Russe le dénote mais il n'a rien fait pour la défendre. Il est le premier à s'acharner sur Laurianne et la Guilde des noobs. Je me demande s'il agirait de la même façon si le groupe était mené par des gars…
Pour finir, j'aime bien toutes ces références à la culture geek dont le livre est truffé. Et beaucoup sont vraiment recherchées. Je veux dire, certains auteurs se contenteraient d'utiliser des références évidentes comme l'Étoile de la mort dans Star Wars. Eh bien,
Pierre-Yves Villeneuve est allé chercher Rura Penthe, l'astéroïde pénitencier des Klingons, la théorie de la psychohistoire du cycle de Fondation et
L'art de la guerre de
Sun Tzu, pour ne nommer que ceux-là.
Que l'aventure continue !