Quatre essais, des photographies et des lettres : un livre fragmenté, multiple, pluriel, c’est-à-dire à l’image de l’homme complexe et au chemin sinueux qu’était Jean Genet.
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Les auteurs qui tiennent alors le haut du pavé – Malraux, Sartre, Camus – ne l’intéressent absolument pas. La littérature d’idées, dit-il, n’est pas de la littérature : ceux qui la cultivent se trompent de genre. Leur langage est lisse, conventionnel, prévisible : il part de quelque chose de connu pour arriver à quelque chose d’également connu. Leur entreprise n’est pas une aventure, mais un simple trajet d’autobus. Alors, pourquoi tant d’efforts ?
Il admire par-dessus tout les poètes : Nerval, Rimbaud, Mallarmé et, à ma surprise, Claudel. Il a aussi du respect pour Céline, Artaud, Michaux, Beckett. Quelques années plus tard, déjà installé dans une solitude absolue et sans retour, il me parlera avec émotion de Dostoïevski et des Frères Karamazov.
Il fuit avec répugnance la gloire et la reconnaissance mondaine. Un jour, de passage chez Gallimard, il voit une pile de livre dans la pièce où les auteurs signent les exemplaires destinés à des personnalités, aux libraires et aux critiques : il s’agit d’une œuvre de Montherlant. Après s’être assuré que personne ne le surveille, il transforme la sempiternelle Avec les hommages de l’auteur en un insolite Avec les hommages de ce con de Montherlant. Les volumes seront envoyés à leurs destinataires : certains académiciens et esprits distingués protesteront par téléphone contre l’outrage et renverront leur livre.
Juan Goytisolo à propos de "Pour vivre ici"
Face à
Pierre Dumayet ,
Juan GOYTISOLO présente son livre "Pour vivre ici",
récit de la découverte de son pays par un jeune étudiant
espagnolbourgeois.