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EAN : 9782701183305
169 pages
Editions Belin (30/09/2016)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Il y a 70 ans, Georges Pompidou devenait le principal collaborateur du général de Gaulle. Prisonnier du mythe gaullien, réduit à l'image du dauphin au destin brisé par la maladie, aujourd'hui Pompidou n'est plus pour beaucoup qu'un souvenir. Pourtant, il a été l'un des artisans les plus essentiels de la construction de la Ve République, d'abord en participant à la rédaction de sa Constitution, ensuite en en devenant le Premier ministre, de 1962 et 1968, enfin en suc... >Voir plus
Que lire après Georges Pompidou. Une certaine idée de la modernitéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quand Babelio (via Masse Critique) et Belin me proposent d'approfondir mon imparfaite connaissance du plus méconnu des Présidents de la Ve République, autant vous dire que je saute sur l'occasion avec un enthousiasme non dissimulé. Et, tout juste achevée, ma lecture de Georges Pompidou, Une certaine idée de la modernité s'est révélée extrêmement instructive.

D'abord parce qu'il est vrai que Georges Pompidou, par son caractère, par son décès prématuré mais surtout par la position qu'il occupe dans la succession des chefs d'État de la Ve, a probablement souffert d'un déficit de communication sur son parcours et son oeuvre politique, coincé entre ces deux monstres d'État que furent De Gaulle et Mitterrand (comme Giscard me direz-vous, sauf que ce dernier a eu la chance depuis maintenant 35 ans de s'occuper lui-même de son service après-vente...).

Ainsi, n'ayant été contemporain de Pompidou que dans mes jeunes années et ne conservant de lui que quelques images flash et forcément réductrices - Beaubourg bien sûr, Mai 68, Markovitch, Claude, la maladie... - c'est un véritable et salutaire cours de rattrapage de l'histoire politique française de l'après-guerre que Jean-Pierre Bat et Pascal Geneste m'ont donné à lire.

En 150 pages bien troussées, largement inspirées et documentées par le travail réalisé pour l'exposition Pompidou 1911-2011 l'année de son centenaire, les deux auteurs retracent de manière relativement classique l'ascension de ce jeune provincial, littéraire brillant, un brin désinvolte, ayant fui son parcours tracé d'enseignant normalien pour rejoindre son destin autrement plus exaltant de successeur du Général.

Mais au-delà de ce destin et de ce parcours, c'est la singularité de la personnalité de Georges Pompidou qui frappe à la lecture de cet ouvrage. Khâgneux un jour, khâgneux toujours, l'homme est un intellectuel, pragmatique et méthodique, avant d'être un politique. C'est là, à l'intérieur des appareils tout en y cultivant sa place à part, qu'il forgera sa légitimité. Celle de n'aspirer à rien, mais de savoir se rendre naturellement indispensable. Celle d'une fidélité absolue au Général, plus forte que leurs - rares - divergences, qui fut suffisamment démontrée pour qu'il postulat ensuite à sa succession sans pouvoir être accusé de trahison.

Et une fois au pouvoir, comme Premier ministre puis Président, place au visionnaire, celui qui voit contre son camp la sortie de crise (Grenelle), organise l'indispensable élargissement de l'Europe naissante ou aménage Paris en y laissant au passage une trace magistrale. Mais place également à l'homme d'État qui ne veut pas se couper du peuple, cultivant le contact avec ses racines régionales et rurales, et s'affichant à l'occasion en tenues décontractées, clope au bec.

Parti pris des auteurs, les faits rien que les faits, en passant rapidement sur la "petite" histoire (très peu de passages sur sa vie familiale, sur Claude et Alain, sur sa passion pour l'art contemporain, sur ses derniers jours...) et en ne portant quasiment aucun éclairage contradictoire sur ce pan d'histoire. C'est affiché donc respectable, mais ce complément aurait peut-être conféré un peu plus de chaleur et d'empathie au récit. de même, la passion de Georges Pompidou pour la littérature en général et la poésie en particulier, est brièvement évoquée dans ses années étudiantes pour ne resurgir que... dans les dernières lignes.

Georges Pompidou, Une certaine idée de la modernité reste un excellent livre pour qui, comme moi, voudrait en savoir davantage sur ce président que beaucoup connaissent un peu, mais que très peu connaissent beaucoup.
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Tout d'abord merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Belin qui m'ont permis de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique .
Je n'ai connu que dans ma jeunesse les années Pompidou qui fut je pense la meilleure période de la France .
C'est purement un livre d'historiens que nous ont écrit JP Bat et P Geneste , allant à l'essentiel , avec des références sûres et documentées . Peu de part pour des détails de vie privée mais l'essentiel de la vie de cet homme Georges Pompidou que finalement on semble découvrir maintenant , à la fois digne successeur de De Gaulle mais aussi apportant un vent nouveau et capable sûrement si la maladie lui avait laissé le temps de moderniser cette fonction que ses successeurs ont subi ou renforcé dans cet éloignement que ses palais L'Elysée par exemple isolent de leur peuple.
Le sous titre de ce livre d'ailleurs l'évoque bien , à savoir "Une cetraine idée de la modernité" .
Les auteurs énoncent les faits et en 165 pages décrivent donc cette carrière ; aux lecteurs maintenant à savoir se documenter pour creuser davantage tous les aspects de cette époque et de cette vie politique.
En clair un ouvrage d'initiation , concis mais très précis .
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Portrait assez concis d'un homme et d'une époque. Homme privé et politique. Il incarne la méritocratie républicaine, la ruralité mais il est aussi homme esthète, dandy, fin, cultivé, d'une grande agilité intellectuelle.
Enseignant jusqu'en 1944 puis fonctionnaire dans les cabinets politiques dans lesquels il rencontre De Gaulle, passé par la banque Rothschild (tiens, tiens...), le monde des affaires et de l'industrie de 1953 à 1958 avant de revenir définitivement à la politique à partir de 1958.
Premier ministre puis président de la République jusqu'à sa mort brutale, il incarne les Trente Glorieuses. Moderne et classique, il comprend mieux que la plupart des gaullistes la portée sociale et surtout sociétale de Mai 68 et participe (avec Chirac et Balladur) aux négociations de Grenelle.
Amoureux, de poésie, d'art contemporain, il est, avec son épouse, à l'origine du célèbre musée qui porte son nom.
Il s'est imposé comme héritier du gaullisme sans faire partie des "barons" ni avoir participé à l'aventure de la France libre (son attitude attentiste sous l'Occupation lui a été reprochée), il représente la synthèse entre classicisme et modernité.
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Bien qu'étant née dans les derniers mois du mandat de Georges Pompidou et bien que m'intéressant à la fois à l'histoire et à la politique, je savais en fait peu de choses de lui.
En voyant ce livre dans la sélection proposée par Masse critique, je me suis donc dit que c'était l'occasion de combler cette lacune, et ce d'autant plus que c'était un clin d'oeil à mon nouveau travail.
Je remercie donc vivement Babelio et les éditions Belin pour l'envoi de ce livre particulièrement intéressant.
Cette biographie est bien documentée, et très précise sur la formation, la pensée et l'action politique de Georges Pompidou
Il est ainsi réconfortant en ces temps de primaires de voir que certains parcours un peu différents sont possibles pour accéder à la magistrature suprême, et j'ai particulièrement apprécié que les auteurs montrent à quel point la formation reçue en khâgne a marqué toute la vie de Georges Pompidou et lui a donné les moyens de remplir les plus hautes fonctions.
J'ai notamment trouvé que le dernier chapitre intitulé "l'héritage" était passionnant et concluait parfaitement cette biographie de très bonne tenue.
J'ai simplement regretté que les auteurs ne montrent pas plus l'homme privé, et même si c'est sans doute ce qu'il aurait souhaité, je trouve que le lecteur reste un peu sur sa faim et que la biographie ne semble pas tout-à-fait complète.
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critiques presse (1)
NonFiction
06 février 2017
Un portrait court mais lumineux du second président de la Ve République... qui frôle l'hagiographie sur certains aspects.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Pour un destin aussi dessiné, il fallait sans doute un homme simple, dur comme le basalte, vigoureux comme le châtaignier. Georges Pompidou était cet homme, mais il en était d'autres à la fois. Un intellectuel sensible et sceptique, qui recensait la richesse de notre patrimoine poétique et recherchait les manifestations les plus avancées de l'art, et souvent les plus abstraites.
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De son propre aveu, et ainsi qu'il aimait à le répéter, Pompidou a toujours voulu faire mentir le vers de Baudelaire qui veut que "l'action n'est pas la sœur du rêve ". Au contraire, selon lui, la modernité vient de ce mariage.
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Y a t-il deux hommes en moi, comme dit le psaume, un qui aspire à Dieu, je veux dire à la poésie, et un autre qui succombe à la tentation diabolique, je veux dire à l'action politique, ou bonne peut-on soutenir que poésie et politique sont, disons, conciliables ?
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Le style Pompidou opère avec succès et pudeur une synthèse entre classicisme ( dont il est le pur produit) et modernité ( dont il sera dans tous les domaines un ardent défenseur).
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On retrouve dans ce projet une certaine idée de la culture que seul portait Pompidou au sein de la classe politique française, une vision nourrie autant par ses études classiques que par la sensibilité (artistique) des changements sociaux et intellectuels.
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