C'est parce qu'il a lui-même été élève au Collège Sainte-Marie dans les années 60, à la recherche d'un tunnel mystérieux sur lequel les rumeurs couraient, que
Sylvain Meunier a eu envie d'écrire cette histoire. Et cette petite information, expliquée en fin d'ouvrage, explique bien le sentiment qui a prévalu tout au long de la lecture : le personnage de Germain est particulièrement habité. On y croit totalement, même si le garçon est projeté dans des aventures… moins crédibles!
Au départ, c'est le contexte culturel des années '60 à Montréal qu'on découvre alors qu'on suit Germain vers sa première journée au collège Ste-Marie : l'autobus brun et son billet à 1 dollar, le cheval du laitier dans la ville, le programme scolaire, etc. Mais rapidement, le garçon et son meilleur ami sont projetés dans une suite de voyages temporels qui permettent à l'auteur de revisiter des grands moments de l'histoire de Montréal : l'attaque de Lachine par les Iroquois, le traité de paix, la victoire des Anglais, le feu du parlement, l'épidémie de variole… si au début les personnes restent plus longtemps dans chacune des époques, à la fin, ce sont simplement des clins d'oeil à des moments marquants qui sont faits. La finale est en effet plus dense, avec la remise de la tortue à Anawita et la fuite devant le terrible Karnohaton.
S'il faut aimer les ambiances historiques pour apprécier complètement le récit, ce qui n'était pas gagné avec moi (d'autant que j'ai été un peu perturbée au début par quelques répétitions et une ou deux coquilles), j'admets que l'intrigue est suffisamment bien tissée pour emporter un lecteur plus difficile. Oui, le contexte historique est important (le roman est d'ailleurs un complément sympathique à un cours d'histoire puisqu'on est ici dans le ressenti et dans l'émotion), mais il sert le propos et ne prend pas toute la place.
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