Golden Kamui, tome 15

Ce tome 15 a la lourde tâche de passer après un tome 14 de très grande intensité qui redistribuait totalement les cartes. Et l'intrigue se déplace donc d'Hokkaido et Sakhaline :
- Groupe 1 : on a Ogata, Kirogane avec Shiraishi dans leurs bagages ont enlevé Ashirpa pour mettre la main sur le trésor maudit pour eux seuls
- Groupe 2 : on a Koito et Tsukishima avec Sugimoto et Tanigaki dans leurs bagages qui suive le Groupe 1 pour mettre la main sur le trésor maudit et fonder la nouvelle dictature totalitaire que le Lieutenant Tsurumi de la 7e Division appelle de tous ses voeux
- Groupe 3 : on a les disciples de Toshizo Hijikata qui suivent les Groupes 1 et 2 pour mettre la main sur le trésor maudit et fonder une nouvelle République démocratique
L'auteur est rattrapé par son côté gay friendly puisqu'entre stenka et banya on renontre un nouveau tatoué tout aussi spécial que les autre mais plutôt sympathique finalement, et toutes les occasions sont bonnes pour mettre en scènes de hommes bien musclés, totalement nus et bien en sueurs…

On a quelques intermèdes sur la faune locale, avec le prédateur « wolverine », la chasse aux lions de mer et l'élevage de renards, mais un long flashback sur le triste passé de Tuskishima nous montre Tsurumi avant qu'il ne deviennent une gueule cassée durant la guerre russo-japonaise… On découvre alors un manipulateur incroyable qui mélange la vérité et le mensonge de manière si intime qu'il impossible de savoir s'il est sincère dans quoi que ce soit. Dieu ou Diable, il n'est sans rappeler un certain Adolf Hitler !
Sinon il y a un passage qui interloque : à un moment Sugimoto l'Immortel pète un câble et se met à tuer tous les bourgeois avec une faucille et un marteau en mode « Hokuto no Ken » ! WTF ou coming out anticapitaliste ???

Golden Kamui, ça a tendance à être +/- quali en fonction des tomes… Si les personnages principaux sont déjà bien installés et tous intéressants, et l'intrigue plutôt nette et cohérente, le mangaka part parfois trop dans ses délires. Il est effectivement fan de scènes loufoques et tirées par les cheveux avec des thèmes assez tabous (sexe, homosexualité, sadisme, penchants sexuels… étonnants). Je sais que j'ai été déroutée plus d'une fois à cause de ça (pourtant, j'adore l'aspect déjanté de ce manga) ! Néanmoins, dans ce tome 15, ça passe, même si on a une bonne partie avec un tas d'hommes nus bien musclés (même si c'est rigolo au début et qu'on peut se rincer l'oeil, ça devient lassant). Ce qui rend ce tome sympa, c'est qu'il fait suite à un très bon tome (le 14 était musclé et riche en révélations) et offre donc des réponses aux questions laissées précédemment en suspens. Ma partie préférée a été la révélation du passé commun de Tsukushima et Tsurumi (qu'on voit pour la 1e fois (je crois ??) sans sa cicatrice de guerre (plutôt BG dit la fangirl en moi)). Les scènes de combat à mains nues étaient aussi intenses et bien rythmées (même si ça fait fan-service, on se le cache pas) et apportaient quelques éléments de culture russe. GK prend en puissance au fil des tomes et ne demande qu'à mieux faire ses preuves (et moins de fan-service).

L'histoire de cette chasse au trésor s'est déplacée d'Hokkaido vers Sakhaline où vit encore une petite communauté Aïnou (ils en seront chassés en 1945), parmi les Russes. Sugimoto et ses amis sont à la recherche d'Ashirpa qui, depuis la mort de son père , est la seule à pouvoir trouver le fameux trésor dérobé aux Aïnous.

Comme d'habitude avec ce récit, c'est une plongée dans la culture spécifique de ces terres et peuplades du bout du monde. C'est l'occasion d'apprendre qu'il existe une frontière zoogéographique appelée "ligne de Hatta" et qu'il ne fait pas bon approcher le Glouton (appelé aussi Carcajou, Gulo gulo, ou encore Wolvérène) et une foule d'autres choses.

Le récit, qui a souvent été encombré d'une multitude de personnages (avec des noms impossibles à retenir pour l'européen moyen), gagne en lisibilité depuis plusieurs volumes et devient ainsi, plus agréable à suivre.

15ème volume, quand même !

Après un tome 14 explosif, le soufflé est retombé en un instant. J'ai perdu le rythme avec les blagues nudistes à la pelletée dans le banya et j'ai eu du mal à embrayer sur le passé de certains personnages. Les chapitres n'ont pas vraiment de liens entre eux, c'est perturbant et décevant. L'auteur aurait tout donné au précédent volume ? J'ai hâte que ça redevienne 'normal'.