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EAN : 9782370550538
60 pages
Le Tripode (19/03/2015)
3.83/5   18 notes
Résumé :
Un témoignage sur l'écrivaine Goliarda Sapienza (1924-1996) par son compagnon. Il évoque son parcours, ses convictions, des moments de bonheur et de désespoir.

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[editeur ] ""Goliarda Sapienza, telle que je l'ai connue est le témoignage émouvant de celui qui a été le dernier compagnon de Goliarda Sapienza et qui, après sa mort, a sauvé son ?uvre de l'oubli. Lui-même comédien, écriva... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« le soir, si elle pouvait, elle sortait presque toujours : comme je l'ai dit, sa sociabilité était légendaire, son intérêt pour les êtres humains n'avait pas de limites. On aurait même pu dire que c'était excessif, mais il en était ainsi. Elle savait parler avec tout le monde, sans jamais changer sa façon d'être, qui restait la même avec toutes les classes sociales. C'était une expérience fascinante de la voir discuter avec un simple ouvrier de la même façon qu'avec un riche bourgeois, l'un des traits les plus renversants de son caractère. (p. 28)”

Un témoignage pudique , amoureux , de Angelo Pellegrino, dernier compagnon de Goliarda Sapenzia, qui rend un hommage profond et admiratif à cette femme de Lettres,hors du commun, par son parcours et sa personnalité… Y sont décrites les genèses de ses textes : « L'Art de la joie » refusé par son pays…et lancé en France, par son succès chez l'éditrice Viviane Hamy, en 2007, « L'Université de Rebbibia » (premier texte que j'ai lu , pour ma part, qui m'a captivée, littéralement), ses « Carnets », etc.

« Goliarda regretta d'avoir dû quitter si vite la prison, et pas seulement pour l'occasion manquée de faire scandale autour de – L'Art de la joie- . Elle avait le sentiment d'avoir été séparée trop vite de la vie carcérale et de ses camarades. En prison, Goliarda était redevenue elle-même. Elle était sortie de la dépression en y retrouvant, d'une certaine manière, ses ruelles de San Berillo à Catane, une agora, une société réelle. Elle y découvrit amitié et sororité, la réalité du combat pour survivre, et aussi des formes de courage et de solidarité dont elle ressentait le manque depuis longtemps. « (p. 41)

Un ouvrage précieux de son compagnon et éditeur, en Italie, désormais… ; livre accompagné de très belles photographies, couleur sépia…Des portraits de Goliarda, irradiant ! Très heureuse de cette lecture aussi émouvante que fort instructive, à tous les niveaux, personnel , social, politique comme dans le domaine créatif, et littéraire…
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« chez Goliarda Sapienza... l'esprit et le tempérament jaillissent vivants de chaque page »

La vie incroyable d'une combattante est esquissée dans ce livre par son amoureux, son compagnon de route. Elle avait un sourire lumineux et un esprit empli d'idéaux, un esprit façonné par une histoire familiale rebelle. Une femme hors du commun, hors des normes et pourtant tellement ancrée dans la réalité sociale. J'ai découvert Goliarda Sapienza grâce à Angelo Maria Pellegrino et je l'en remercie. Infiniment.

Ce livre est un témoignage de la difficulté de vivre la profession d'écrivain dans une Italie qui tentait d'oublier les années noires, les années de plomb suivies du reflux, une Italie qui a préféré ne pas publier Goliarda Sapienza, trop libre pour l'époque. J'ai l'intime conviction qu'elle le comprenait mais il n'empêche que le manuscrit, resté dans le coffre si longtemps, a été une douleur pour cette femme qui respirait les fêlures du temps et des êtres. Cette biographie est donc le tremplin qui me permet d'aller vers Modesta. Aurais-je voulu en apprendre d'avantage dans cette biographie ? Non. Tout simplement non. L'inverse signifierait que je suis passée à côté du message qu'il transmet : me mettre sur le chemin de L'art de la joie (pour commencer) là où réside les nuances, contradictions et illuminations de Goliarda qu'elle a laissées, comme un précieux témoignage de sa vision du monde et d'elle-même.

« Goliarda est tout entière dans ses oeuvres, elle est parvenue à se réincarner, ai-je envie de dire, dans ses textes. »
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J'ai découvert Goliarda Sapienza avec Moi, Jean Gabin. L'écriture particulière pour décrire sa vie de petite fille dans une Italie entre deux guerres, dans une famille intellectuelle fantasque a aiguisé ma curiosité : j'avais envie de découvrir le parcours de Goliarda.

Un portrait de femme écrit par un amoureux admirateur, le compagnon de Goliarda. Une femme qui se bat contre ses démons mais qui pratique quotidiennement l'art de la joie, l'acceptation sereine de son existence. Quelques rituels pour tenir, une solitaire qui sait vivre en société et amie fidèle. Marginale quelquefois, libre toujours, Goliarda peine à faire publier ses écrits.

Quelques dépressions qui la conduiront à attenter à sa vie, elle mourra beaucoup plus tard d'une chute dans un escalier alors que son coeur lâche.

Son roman, L'Art de la joie, oeuvre magistrale, sera publié après sa mort.

Un texte pudique et rempli d'amour.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Dans cet ouvrage d'une cinquantaine de pages Angelo Pellegrino esquisse le portrait de Goliarda Sapienza, la femme qui fut sa compagne pendant 21 ans jusqu'à sa mort en 1996.
D'une écriture alerte il nous parle de la romancière et de son oeuvre dont il est le dépositaire mais il nous en dévoile aussi les aspects les moins connus : Golardia la gamine assoiffée de connaissances, la comédienne qui a travaillé avec de grands réalisateurs (Visconti, Comencini, Massetti), la ménagère qui fait son marché, l'excellente cuisinière (elle tenait beaucoup à ce qu'on lui reconnaisse ce talent), l'amoureuse passionnée, la voleuse de bijoux.
Avec pudeur, l'auteur n'aborde jamais le chapitre de leur relation mais au travers de ce portrait qu'il qualifie lui même " d'intime ", on peut sentir tout l'amour et l'admiration qu'il garde pour cette femme d'exception. De même, il passe sous silence le coté sombre de Goliarda: les dépressions, tentatives de suicides, hospitalisations en psychiatrie. Il préfère probablement garder et transmettre l'image idéalisée d'une femme solaire au sourire éblouissant.
Quand arrive trop rapidement la dernière page, on a juste envie de dire " Raconte Angelo, raconte encore "
J'ai beaucoup aimé ce livre à la présentation extrêmement soignée. le texte est illustré par de belles photos couleur sépia et la chronologie en fin d'ouvrage résume parfaitement tout ce qu'il est important de connaître sur la vie de Goliarda Sapienza pour mieux comprendre ses écrits.
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Dans les histoires éditoriales, il est des épisodes poignants. Celui de la publication de l'Art de la joie de Goliarda Sapienza en est un. Écrit entre 1967 et 1976, l'ouvrage ne trouva jamais d'éditeur. Trop subversif. Cela en dit long sur les limites de la liberté d'expression dans la démocratie italienne, et occidentale en général. le refus s'est répété pour Les certitudes du doute.
Le résultat est que le grand livre de Goliarda Sapienza ne fut pas publié de son vivant. C'est seulement deux ans après sa mort que son compagnon, Angelo Pellegrino, l'auteur de ce portrait, se résolut à le publier partiellement et à ses frais. Il évoque avec pudeur la douleur et l'angoisse qu'il éprouva devant l'absence de reconnaissance pour le travail et la personnalité de Goliarda. Ensuite, l'ouvrage fut remarqué et traduit en France, et ce fut le début du succès, posthume.
Pour le reste ce petit portrait porte bien son titre. Angelo Pellegrino décrit au jour le jour celle qu'il a aimée, une femme libre, droite, excessive, joyeuse, mélancolique, sociable, intense. Nous devons à l'auteur de ce portrait de connaître cette oeuvre si importante. Rien que pour cela je lui suis infiniment reconnaissant. Les auteurs qui portent aussi haut l'exigence de liberté et d'humanité ne sont pas si nombreux. Et on aimerait tant que Goliarda ait pu connaître le succès qui est le sien aujourd'hui. Malheureusement cela lui a été refusé.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le soir, si elle pouvait, elle sortait presque toujours : comme je l'ai dit, sa sociabilité était légendaire, son intérêt pour les êtres humains n'avait pas de limites. On aurait même pu dire que c'était excessif, mais il en était ainsi. Elle savait parler avec tout le monde, sans jamais changer sa façon d'être, qui restait la même avec toutes les classes sociales. C'était une expérience fascinante de la voir discuter avec un simple ouvrier de la même façon qu'avec un riche bourgeois, l'un des traits les plus renversants de son caractère. (p. 28)
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Goliarda regretta d’avoir dû quitter si vite la prison, et pas seulement pour l’occasion manquée de faire scandale autour de – L’Art de la joie- . Elle avait le sentiment d’avoir été séparée trop vite de la vie carcérale et de ses camarades. En prison, Goliarda était redevenue elle-même. Elle était sortie de la dépression en y retrouvant, d’une certaine manière, ses ruelles de San Berillo à Catane, une agora, une société réelle. Elle y découvrit amitié et sororité, la réalité du combat pour survivre, et aussi des formes de courage et de solidarité dont elle ressentait le manque depuis longtemps. (p. 41)
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Ce fut pour briser le silence et l'omertà imposés par la figure tutélaire de ce monde que Goliarda commit un vol symbolique qui l'amena à la prison de femmes de Rebibbia. Le scandale fut énorme dans la Gauche italienne, qui comprit tout de suite le caractère provocateur de son geste et chercha à l'occulter par tous les moyens. La fille de Maria Giudice, cette figure du socialisme et ce modèle d'intégrité, qui n'avait jusque-là pas même dérobé un simple biscuit, était désormais obligée de voler une poignée de bijoux pour pouvoir vivre, quand tous les intellectuels et artistes de sa génération évoluant autour de PCI avaient fait carrière et vivaient, en ex-révolutionnaires, dans un luxe bourgeois. (p. 35)
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Il n'est pas exagéré de dire que la noble figure de révolutionnaire de Maria Giudice transmit à Goliarda des devoirs moraux et des idéaux qui pesèrent sur une bonne partie de sa vie, du fait , aussi, de l'amour et de l'admiration que Goliarda ne cessa de lui porter. Par sa mère, Goliarda découvrit toute la littérature politique et philosophique anarchiste et socialiste, d'avant et d'après le marxisme. (p; 19)
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Pour elle, il n'y avait qu'une unité de mesure du temps : la journée. À l'intérieur de celle-ci, il fallait accomplir tout ce qui pouvait rendre la vie digne d'être vécue.
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