Gonelore, tome 5 : Crochenuit

Deux ans plus tard, je fais mon retour à Gonelore avec l'ultime tome Crochenuit, cette fois en audiolivre.

Pierre Grimbert rentre de suite dans le sujet avec ses nombreux personnages, ce qui demande de se remémorer rapidement qui et qui et les événements qui ont conclu le tome précédent. Pas si simple le texte ne donnant que des indices limités et pas immédiatement. Mais bon, on y arrive.

Il est temps pour l'auteur de conclure les différents éléments mis en place dans les tomes précédents et ils sont nombreux, presque trop.

Mageronce se relève à peine d'un affrontement cataclysmique et se retrouve sous l'autorité des armées de la royauté de Foraven à la grande frustration des Arpenteurs. Fort de cela et de son titre, le prince Érix met en accusation Daelphine qu'il rend responsable du mort de sa mère. Celle-ci toujours proche de la rude ciseleuse Vrinilia commence va également commencer à percevoir d'étranges phénomènes (j'y reviendrai). Quant à Gesse et Nobiane, ils se retrouvent fugitifs à Foraven alors que le maître Radjaniel y est fait prisonnier. Jona / Léhandre quant à lui se perd dans des souvenirs qu'il n'arrive pas à récupérer. Sa grand-mère Lygwenn doit une nouvelle fois survivre au-delà du voile alors que sa grand-tante Nejabeth manigance visiblement quelque chose. N'oublions pas Vargai perdu dans les tunnels qui relient les trois Ronces et qui va bientôt tomber sur une ancienne connaissance. Restent aussi les Arpenteurs traîtres à l'ordre qui veulent dominer le monde. Autant de situations tendues qui vont trouver leur solution dans un final aussi explosif qu'il est court… trop court.

De fait, si j'ai apprécié retrouver ces nombreux personnages et ce monde fantastique, j'ai été quelque peu déçu par plusieurs points. du fait qu'il y a beaucoup d'éléments à traiter en un seul tome, de nombreux points ou personnages sont mis un peu de côté pour en favoriser d'autres.
Ainsi Léhandre est clairement mis de côté presque jusqu'à la fin ou fatalement son secret est révélé et il revient en force pour le baroud final. Entre les deux il apparaît ici et là plus souvent dans un brouillard l'empêchant d'agir. Si l'opposition Érix / Daelphine promettait, elle n'est pas si développée que cela et se résout par un coup de théâtre qui gâche un peu le plaisir. Les desiderata du Concitre face aux représentants de Foraven dont on n'a guère d'échos après le début du tome.

La fin est aussi trop vite résolue. Tout s'enchaîne et tombe à point pour conclure d'un coup l'ensemble des problèmes restant alors en attente. Une stratégie littéraire tout à fait admissible, mais cela va si vite que l'on peine presque à saisir l'ensemble des événements. Un peu plus d'évidences exposées donc de clartés sur les faits auraient été les bienvenues, nous ne sommes pas dans la tête de l'auteur et ne connaissant pas aussi bien que lui l'intrigue.

Enfin la présence des spectres me dérange quelque peu. Certes ils apportent un renouveau à l'histoire, nous sortant des Chimères et ne sont pas si incohérents puisque les Voiles mènent vers de multiples plans d'existence. Cependant ils n'ont jamais été annoncés avant si je m'en souviens bien. Ils tombent là dans ce tome un peu comme un cheveu sur la soupe, sont peu approfondis (juste ce qu'il faut pour comprendre) et servent un peu trop de Deus ex machina ou de solutions de facilité comme les dragons dans l'Assassin Royal. Étaient-ils vraiment nécessaires, l'auteur n'avait-il pas assez des autres éléments surprises pour intervenir sur certaines autres situations sans devoir y mêler des spectres à la présence incongrue ?

Mais heureusement nous restons dans la qualité d'écriture de Pierre Grimbert et l'intrigue de Vargaï ou celle de Gesse et Nobiane tire le récit vers le haut.

Le cycle se termine bel et bien, laissant une ouverture pour un second / deuxième cycle possible. À mon sens le livre s'adresse toujours à un public plutôt jeune ou ados, même si les personnages adultes prennent plus d'ampleur et si l'histoire est un peu plus complexe que dans les précédents tomes.

Agréable malgré une peu de déception.
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Ce n'est pas sans tristesse que je referme Crochenuit, dernier tome de la saga Gonelore, de Pierre Grimbert. Une saga dont il aura fallu attendre trois longues années pour avoir le fin mot, mais cela en valait grandement la peine car quel mot ! C'est une fin vraiment à la hauteur que l'auteur nous propose ici, un dénouement cohérent et pour le moins épique qui va faire de nos jeunes et valeureux apprentis de vrais Arpenteurs.

L'intrigue reprend là où elle s'était arrêtée à la fin du tome précédent. Gesse et Nobiane, qui ont accompagné Radjaniel à Foraven, sont en fuite et confrontés aux bandes de vauriens de la cité, tandis que leur maître est retenu prisonnier par les traîtres à la couronne. A Mageronce, l'étau se resserre également : après avoir échappé à l'attaque des chimères sur l'école, Berris, Dælphine et Léhandre assistent, impuissants, à l'éviction du Concitre et à la prise de pouvoir des envoyés de Foraven.

Je craignais d'être un peu perdue après avoir quitté cet univers depuis trois ans, mais en définitive, j'ai retrouvé mes marques très facilement. de complots en basses trahisons, l'auteur alterne les points de vue de chacun des apprentis mais aussi de leurs mentors. Ils sont séparés mais tous continuent de lutter, chacun à leur manière, pour leur vie ainsi que pour la sauvegarde de l'école. Pierre Grimbert a su créer des personnages aux caractères assez marqués, qui restent fidèles à eux-mêmes tout en évoluant.

Dans ce dernier tome, on obtient les réponses à de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne Léhandre, sa grand-mère et sa grand-tante. On découvre de nouveaux décors, comme Crochenuit, deuxième germe de la ronce. On en apprend plus sur les fondateurs de la confrérie aussi. Mais toujours, la plume de l'auteur est fluide, pleine d'entrain, et les pages se tournent avec une grande facilité. Si vos enfants ont besoin d'aventure, je ne saurais trop conseiller cette saga !

Je terminerai sur le dénouement qui offre certes une vraie fin, mais pourrait aussi ouvrir la porte à un second cycle. J'espère que Pierre Grimbert nous proposera un jour une nouvelle histoire dans cet univers passionnant. D'ici là, je n'ai plus qu'à me replonger dans la suite du Secret de Ji !
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On retrouve avec délice Nejabeth. Elle est comme les faces d'une pièce. On la découvre froid et cruel mais aussi chaleureuse et maternelle, ce personnage tout en contradiction est très interessant et on a du mal à la cerner. Elle nous réserve de belles surprises.Un final en apothéose. Une parfaite conclusion pour cette saga. Peut être retrouverons-nous un de ses jours nos apprentis devenus Arpenteurs sur les routes de Gonelore, car je pense que nous n'avons fait qu'entrevoir ce monde si particulier.
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