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Grand Siècle tome 1 sur 3
EAN : 9782354085681
320 pages
Mnémos (18/05/2017)
3.62/5   45 notes
Résumé :
L'ambitieux lieutenant de frégate Baptiste Rochet présente au jeune Louis XIV une étrange météorite sphérique, rapportée de son dernier périple en mer. Médusé, le mathématicien et penseur Blaise Pascal y trouve alors une terrifiante source d'inspiration.
Ses découvertes bouleverseront à tout jamais le destin du Roi-Soleil et de son royaume, ainsi que les vies d'une fratrie tentant d'échapper à la misère et impliquée bien malgré elle dans les drames à venir. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Avec cette série nommée "Grand Siècle", Johan Heliot parvient presque à s'émanciper du l'imaginaire dumasien pour nous proposer une très intéressante uchronie sailpunk. Nous suivons le règne de Louis XIV et l'auteur reprend le pitch de sa nouvelle "Au plus élevé trône du monde" : le Roi Soleil veut partir à la conquête de l'éther et des sphères célestes ! (à comparer avec "Le Château des étoiles steampunk" d'Alex Alice)
Nous somme dans un roman choral, et on alterne les POVs des orphelins lorrains de la famille Caron (clin d'oeil au Tour de France par deux enfants ? ^^) : on est entre le roman-feuilleton à la Victor Hugo et la grande saga à la Anne et Serge Golon, car à Paris on retrouve Pierre à la cour des miracles du Grand Coësre, Jeanne dans une imprimerie frondeuse, Estienne dans la maisonnée de Blaise Pascal, Martin bien parti pour être le nouveau D Artagnan et Marie bien partie pour être la nouvelle Angélique… Et je pense qu'on aurait du en rester là dans la narration du roman : il y a beaucoup de passages centrés sur Louis XIV pour expliquer le pourquoi du comment alors qu'on avait le moyen de découvrir la France en marche et les conséquences d'une révolution industrielle précoce à travers les différentes strates de la société parisienne (sans parler des passages racontée par l'Unité d'Exploration Conscientisée qui démystifie trop et trop vite les éléments SF du récit)…

Globalement j'ai bien aimé, surtout les passages où grâce à la découverte et la maîtrise l'effluvine Blaise Pascal transforme ses calculateur mécaniques en calculateur électroniques : tout le côté scientifique est très bien décrit et assez facile d'accès (l'auteur est bien documenté sur les connaissances de l'époque et cela se sent !).
Toutefois il y a des bémols à apporter :
- il s'écoule beaucoup de temps entre les chapitres, des années même parfois, et cela n'est pas indiqué…
- l'auteur a eu la main leste sur le name dropping (Cyrano, D Artagnan, le Masque de Fer et cie étaient-ils indispensables au déroulement du récit ?)
- marre du grimdark cette mode décadente de début de XXIe siècle, du coup il y a quelques twists que j'ai détestés
- pourquoi développe une aussi chouette uchronie si tout se déroule comme IRL ? La fin de la Fronde, le Traité des Pyrénées, le retour en grâce de Condé, l'arrestation et la condamnation de Fouquet…
Toujours est-il donc que j'ai trouvé l'ensemble plaisant et intéressant, au-delà de la sympathie que j'éprouve pour l'auteur grand ami des genres de l'imaginaire et des cultures populaires. J'ai envie de continuer la série, mais elle ne détrônera pas dans mon coeur "L'Âge de la Déraison" de l'auteur américain francophile Greg Keyes qui et tellement plus cool et tellement plus fun ^^
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Vous êtes vous déjà imaginé ce qu'aurait pu être notre histoire si le voyage dans l'espace avait été possible bien avant le XXe siècle ? Johan Héliot, lui, s'est plusieurs fois posé la question : d'abord dans « La trilogie de la Lune », l'une des oeuvres parmi les plus marquantes du « steampunk à la française », puis dernièrement dans le premier tome de sa toute nouvelle série : « Le Grand siècle ». Exit Jules Verne, Victor Hugo et Louise Michel. Bonjour Louis XIV, Mazarin ou encore Blaise Pascal. L'auteur opte ici pour une uchronie dont les racines plongent dans le Paris du milieu du XVIIe siècle mais dont il est encore une fois question de conquête spatiale anticipée. Louis XIV n'est alors qu'un tout jeune souverain toujours en prise avec les plus irréductibles des Frondeurs, même si la mainmise de Mazarin et d'Anne d'Autriche sur l'héritier au trône de France commence déjà à se relâcher. Et c'est justement là qu'intervient la première dissonance avec l'histoire telle qu'on la connaît, l'éviction du cardinal et de la reine-mère étant ici moins due au désir d'émancipation du roi qu'à la volonté d'une curieuse entité capable d'influencer le comportement de ceux avec qui elle entre en contact. Matérialisée sous la forme d'une sphère de la taille d'un boulet de canon et arrivée sur Terre par erreur, cette UEC (« unité d'exploration conscientisée ») n'a qu'une seule idée en tête : retourner d'où elle vient. Seulement pour cela, il va falloir convaincre les humains de se lancer à l'assaut du ciel... Et quel autre mortel est alors mieux placé que le roi de France pour inciter ses contemporains à se lancer dans une entreprise si ambitieuse et si coûteuse ?

Les nouvelles lubies du souverain soulèvent bien vite autant d'enthousiasme que d'hostilité, aussi bien parmi les membres de l'entourage royal qu'au sein des simples habitants de la capitale. Loin de se limiter au cercle restreint de la cour et des courtisans, Johan Héliot se focalise ainsi sur plusieurs catégories sociales qui lui permettent d'explorer son Paris du XVIIe selon d'autres points de vue que celui de l'élite. Pour ce faire, l'auteur met en scène une fratrie de cinq frères et soeurs poussés par la misère à quitter leurs terres de Lorraine pour trouver refuge dans la capitale où tous empruntent rapidement des chemins différents : l'une se tourne vers l'édition, l'autre l'ingénierie, un troisième vers le banditisme tandis que le cadet des garçons rêve d'intégrer le prestigieux corps des mousquetaires. Les chapitres alternent les points de vue des différents membres de la fratrie dont les parcours singuliers nous entraînent qui du côté des intellectuels ayant la faveur du roi, qui auprès des voleurs et assassins de la Cour des miracles. L'immersion n'en est que plus réussie, l'auteur ne se montrant pas avare en détails concernant des aspects parfois méconnus de l'époque, à commencer par tout ce qui concerne le travail de la presse. En dépit de la qualité de la reconstitution historique l'ouvrage relève avant tout de la science-fiction aussi Johan Héliot se permet-il d'insérer quelques petites excentricités dans son récit. C'est notamment le cas dans le domaine de la science qui connaît ici des avancées stupéfiantes permettant à l'auteur de mettre en scène divers prototypes de machines qui ne devraient, en théorie, pas faire leur apparition avant encore un bon siècle ou deux.

Le roman alterne entre chapitres donnant le point de vue de tel ou tel personnage, extraits d'articles de presse et brefs passages à la première personne (lorsque la fameuse UEC prend la parole). Cette diversité dans la narration, associée à la brièveté de la plupart des chapitres, incite inévitablement le lecteur à tourner les pages avec de plus en plus de précipitation. La rapidité avec laquelle se lit le roman tient aussi sans aucun doute à la qualité de la plume de l'auteur, suffisamment fluide pour ne pas privilégier la forme sur le fonds, mais aussi suffisamment travaillée pour coller parfaitement à l'époque concernée (certains passages se prêteraient d'ailleurs tout à fait à de la lecture à voix haute tant ils sonnent agréablement à l'oreille). Il fallait toutefois bien un bémol, et celui-ci réside dans le trop grand empressement avec lequel se déroulent la plupart des événements. L'auteur a beau nous préciser à plusieurs reprises que tant d'années ont passé entre tel et tel épisode, le fait est que le lecteur a beaucoup de mal à prendre conscience du temps qui passe tant trop d'événements cruciaux s'enchaînent pour les uns ou les autres. L'avantage, c'est que le roman se lit avec une déconcertante rapidité. L'inconvénient, c'est que cela limite fortement l'implication émotionnel du lecteur qui a à peine le temps de s'attacher à un personnage que celui-ci disparaît ou connaît de profondes transformations. J'avoue avoir également eu un peu de mal à accrocher aux passages consacrés à cette entité extraterrestre qui nous en dévoile bien trop sur ses capacités quand il aurait peut-être été plus judicieux de laisser planer le doute sur son véritable degré d'implication dans le projet du roi.

Johan Héliot revient avec « L'académie de l'éther » à l'un de ses thèmes de prédilection, la conquête spatiale anticipée, et pose les bases d'une uchronie passionnante, quant bien même l'enchaînement trop rapide des événements nuit quelque peu à l'immersion du lecteur. La suite devrait nous arriver courant 2018, et je serai bien évidemment de la parti pour assister (ou pas...) au voyage de la cour du roi soleil dans l'espace. Avouez que c'est tentant !
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Au départ, il n'était pas du tout prévu que je prenne un exemplaire pour moi de Grand siècle, aux Imaginales. En effet, je souhaitais le faire dédicacer et l'offrir à une amie passionnée par le XVIIème siècle et les littératures de l'Imaginaires. Puis ayant assisté à deux conférences avec Johan Héliot, j'ai trouvé l'auteur tellement passionnant qu'au moment de la dédicace, j'ai craqué et j'ai pris un second exemplaire pour moi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est un OVNI littéraire!

En 1654, l'Enfant-Roi Louis XIV a seize ans et est encore soumis à l'autorité de son parrain, Mazarin et de sa mère Anne d'Autriche qui assure la Régence. Mais, un évènement inattendu va précipiter son indépendance. Mazarin est loin de s'imaginer qu'il a lui-même fait entrer le loup dans la bergerie quand il présente au Roi, le jeune lieutenant de frégate, Baptiste Rochet. Ce dernier était en mer lorsqu'il a vu s'abîmer sur les flots un objet pour le moins étrange : une sphère tombée du ciel et assez légère pour flotter à la surface. Subtilisant l'étrange objet qui semblait communiquer avec lui, il décida de l'emmener à Paris pour la présenter au Roi et ainsi faire sa Fortune. Louis le Quatorzième très impressionné fait alors du marin son conseiller en sciences occultes au grand dam de Mazarin. Plus que cela, le Roi a de nouvelles lubies et décident de partir conquérir les étoiles…

Une uchronie bien perchée…

Le point de rupture se situe en 1654 lorsque Baptiste Rochet présente à Louis XIV une étrange sphère qui fait apparaître des visions célestes à celui qui l'approche. En réalité, il s'agit d'une entité intelligente extraterrestre qui se nomme elle-même UEC (Unité d'Exploration Conscientisée) et qui serait tombée sur la Terre par erreur. Elle essaye alors de communiquer avec les Humains pour les influencer et faire évoluer leur technologie plus rapidement. Son but : retourner chez elle.

Louis XIV décide donc de partir à la Conquête de l'Espace, persuadé que ces voyages stellaires seront une grande source de richesse pour le Royaume de France. Et pour cela, il procède par étapes :

– Il reprend les rênes du pouvoir et proclame son indépendance vis à vis de sa mère et de son parrain, Mazarin.

– Il fait augmenter les impôts, ce à quoi le Parlement s'oppose. Louis XIV décide donc de passer en force et proclame devant les Parlementaires, cette citation :

« L'Ether, c'est moi! (P.92) »

[L'Ether était le mot utilisé à l'époque pour désigner l'Espace.]

Vous l'aurez compris, c'est une manière pour Johan Héliot de détourner la fameuse citation de Louis XIV, « L'Etat, c'est moi » signifiant aux Parlementaires qu'il est au-dessus d'eux et qu'ils lui doivent obéissance.

– Il fait créer l'Académie de l'Ether et nomme à sa tête l'un des plus grands scientifiques de l'époque, Blaise Pascal. le mathématicien découvre alors une nouvelle source d'énergie qui s'apparente à l'électricité, l'effluvine et fait faire un bond en avant de deux siècles à la technologie.

…finement ciselée…

Dès les premiers chapitres, j'ai été happée par le récit pour deux raisons :

– le style d'écriture fluide et travaillé de Johan Héliot. J'ai conscience que cela ne plaira pas à tout le monde mais pour ma part, j'adore lorsqu'un auteur utilise un vocabulaire spécifique à un contexte historique même s'il peut apparaître complètement désuet aujourd'hui. Cela me plonge directement dans l'ambiance. Je citerai par exemple l'emploi de la « vinaigrette » qui était une chaise à porteurs fermée et dans laquelle la personne assise était horriblement secouée.

– la reconstitution soignée du contexte historique. Alors là, c'est le GROS point fort du roman. Cela se sent que Johan Héliot s'est documenté en Histoire culturelle et des mentalités car il a distillé ça et là quelques petits détails qui épaississent son récit. Par exemple, dans les premiers chapitres, on suit la Famille Caron originaire de Lorraine. Ils ne s'émeuvent pas beaucoup de la disparition de leur père car à l'époque, la mort était tellement présente que les individus s'attachaient peu à leur proche. de plus, quarante ans était aussi considéré comme un âge vénérable car non seulement le taux de mortalité était très important mais les conditions de vie étaient également très difficiles.
Pour la ville de Paris, Johan Héliot montre que la configuration urbaine de la capitale était différente d'aujourd'hui : les ponts et les quais étaient recouverts de boutiques (un peu à l'image du Ponte Vecchio à Florence), les métiers étaient regroupés par quartier (la Rue Saint Jacques pour les imprimeurs) et la discrimination était horizontale (comme aujourd'hui, certains quartiers étaient pauvres tandis que d'autres étaient plus riches). La ville était bruyante, sale, sans égouts, dangereuse et encombrée ce qu'arrive parfaitement à reconstituer l'auteur.

…mais avec quelques petits défauts.

Bien que j'ai beaucoup apprécié ma lecture, quelques petits défauts m'auront fait passer à côté du coup de coeur :

– la présence impromptue de l'UEC. le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas du tout à ce que la fameuse sphère extraterrestre intervienne directement dans le récit, donnant un côté SF au texte. Si le ton est véritablement humoristique et décalé (l'UEC est égocentrique et méprisante vis à vis de l'espèce humaine), j'avoue que ce côté WTF m'a un peu sortie du roman quelquefois.

– Attention SPOILER : un des personnages est condamné à mort et fait l'objet de la première exécution par l'emploi de l'effluvine (ce qui n'est pas sans rappeler celles de la chaise électrique). Or, les dommages qu'il a reçus m'ont semblé irréversibles. Mais Johan Héliot le fait survivre ce que je n'ai pas trouvé très crédible.

En conclusion, le premier tome de la Trilogie Grand Siècle m'a beaucoup plu. L'alternance des personnages (vous connaissez maintenant mon amour du roman-choral), le style fluide et immersif ainsi que le contexte historique documenté m'auront complètement convaincu malgré un petit côté WTF parfois un peu trop prononcé. Cela ne m'empêchera pas toutefois de lire la suite car les tomes 2 et 3 sont déjà en commande dans ma librairie préférée!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Pour débuter, je voudrais remercier les Éditions Mnémos pour ce SP.

Un roman que j'ai mangé en deux jours sans même m'en rendre compte !

Et si Louis XIV ouvrait la voie à la conquête spatiale ? Voilà une uchronie bien sympathique qui titillait ma curiosité. Surtout que voir le Roi Soleil aller vers les étoiles, c'est assez logique.

Comme je l'ai dit en phrase d'accroche, le roman se lit très bien. Une fois que j'ai été dedans, j'ai enchainé les pages sans même m'en apercevoir. L'écriture est fluide, dynamique. le livre assez bien rythmé où l'on suit pas mal de personnages, de manière directe ou indirecte.
Comme toujours, le livre est truffé de petites références ici et là. Je ne suis pas sûre de les avoir toutes repérées, ma culture littéraire reste encore très limitée (mais je me soigne).

J'ai particulièrement aimé que l'auteur ait mis en avant la presse et l'imprimerie à cette époque. En effet, et à ma connaissance, peu de récits uchorniques ou de fantasy historique (pour le règne de Louis croix bâton v) ont mis en scène ce milieu. Il y a peu de temps, en lisant une biographie de Louis XIII où la presse est évoquée, je me suis dit que c'était un pan peu exploité. J'aimerai dire que les grands esprits se rencontrent, mais je ne suis pas encore un « grand esprit ». J'ai d'autant plus apprécié cet aspect que c'est une femme qui l'anime.

Héliot ne se limite pas à mettre en scène les Puissants. Toute une partie du livre est orientée vers une famille pauvre fuyant les campagnes ravagées. Par le destin des filles et garçons de cette fratrie, dont l'aîné porte avec courage le destin de ses cadets du haut de son âge d'homme, soit 16 ans, on découvre aussi une autre France. J'ai apprécié que l'auteur oriente aussi son récit vers les petites gens, souvent oubliés aux profits des Grands. On découvre ainsi d'autres facettes de Paris et de la vie des gens humbles.

La prise de pouvoir par Louis XIV. Bien que je n'ai pas vu le film de Rossellini (erreur que je vais devoir corriger), c'est la phrase qui m'est venue en tête pour qualifier une autre part du récit. En effet, Héliot met en scène de manière subtile et brillante la prise de pouvoir du jeune roi. Pas à pas, l'auteur nous montre comment le monarque va prendre le dessus sur son entourage (Mazarin) et comment ses ambitions vont le mener à lancer un vaste programme de conquête spatiale.

En relisant ma chronique, je m'aperçois que je ne parle pas de Blaise Pascal, qui est pourtant l'un des protagonistes de cette histoire. Sur ce point, je dois bien avouer ma presque totale ignorance sur ce personnage. Outre le fait que Pascal était un philosophe et qu'on lui doit « il faut parier l'existence de Dieu », je ne connaissais rien à cet homme. Chose réparer car je me suis rapidement renseigné. Ceci dit, m'étant inconnu, il m'est presque apparu comme un personnage « inventé », assez proche d'Étienne par exemple. L'auteur n'est pas en cause dans l'affaire. Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il était judicieux que l'homme de science soit plus mis en avant que le philosophe.

Le livre nous présente le point de rupture de l'uchronie. J'ai trouvé ça très sympathique. de mes lectures, la rupture a déjà eu lieu et le lecteur évolue dans un monde déjà modifié, comme dans La lune seule le sait pour rester avec le même auteur. Quand le livre s'achève, je me suis sentie frustrée, car tout le potentiel de l'uchronie reste à venir.

Peut-être quelques défauts. Déjà, la structure narrative est très proche de celle de la lune seule le sait, mais l'auteur assume très bien ce principe. J'ai eu la chance d'en parler avec lui aux Imaginales.
Ensuite, j'aurai souhaité plus de personnages féminins. Ceci dit, celles présentes sont bien. de plus, Héliot n'a jamais un mot de travers contre les femmes et/ou la féminité. Je ne ressens donc pas de « malaise » comme parfois dans des livres avec peu de femmes où des remarques sexistes égrainent le livre. Mais il est dommage que la gent féminine ne soit pas plus exploitée. Je ne suis pas experte, ce n'est pas ma période de prédilection, mais certaines ont pu jouer des rôles importants à plusieurs niveaux.
Quoi qu'il en soit, ces défauts ne gênent absolument pas la lecture.

Dernier reproche et pas des moindres : il va falloir attendre 2018 pour la suite ! sniff !
Vous l'aurez compris, c'est un roman que j'ai beaucoup apprécié. Il renferme de très nombreuses qualités et propose le début d'une uchronie passionnante.
À découvrir.
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L'intrigue commence durant les premières années de règne de Louis XIV, pendant la Fronde des Grands. Une sphère est récupérée en pleine mer et ramenée en France au jeune roi. C'est à partir de là que l'Histoire va varier car la découverte de cette mystérieuse sphère va pousser le monarque à se lancer dans la conquête de l'espace. Il charge alors Blaise Pascal de créer la machine qui lui permettra d'accomplir de prodige. En parallèle, nous suivons la destinée des enfants Caron. Orphelins, les quatre frères et soeurs débarquent à Paris chez un lointain oncle et qui vont se retrouver mêlés aux affaires royales…

Ce premier tome s'est laissé dévorer en quelques jours. Je suis entrée très facilement dans l'intrigue : on découvre rapidement les personnages et surtout cette mystérieuse sphère contenant une entité extra-terrestre. Les éléments uchroniques arrivent petit à petit, ce qui donne de la crédibilité au texte, pourtant, on s'aperçoit rapidement que ces quelques éléments vont avoir des conséquences très large comme par exemple cette transformation de Paris qui n'aurait du avoir lieu que deux siècles plus tard.
J'ai été, par contre, mois convaincue par les quelques chapitres qui laissent la parole à l'UEC (Unité d'Exploration Conscientisée). J'ai trouvé qu'ils cassaient le rythme du récit avec des informations qu'on pouvait comprendre par ailleurs.

Dans L'Académie de l'Ether, on suit plusieurs personnages. D'une manière générale, j'ai trouvé qu'ils manquaient un peu de profondeur. Toutefois, j'ai adoré suivre Blaise Pascal et ses recherches ou voir Jeanne Caron se forger une place dans un monde d'hommes. J'ai hâte d'en découvrir plus sur les destinées de Pierre, Estienne et Martin. de ce point de vue là, je suis resté sur ma faim.

Le premier tome de la trilogie Grand Siècle m'a plu. J'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteur de développer une uchronie où la conquête de l'espace commencerait sous le règne de Louis XIV, d'autant plus que le tout est habilement mené. Si je trouve les personnages un peu trop lisses, je serai néanmoins au rendez-vous pour le second tome afin de découvrir la suite de leurs aventures.

Lien : https://tassedeculture.com/2..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Une Académie, Sire ? interrogea Colbert, perplexe.
- Jadis, Platon, dont vous n’êtes sûrement pas sans ignorer l’existence, prodiguait son enseignement dans les jardins d’Académos, près d’Athènes. Ses disciples ont perpétué la tradition sous le nom d’Académie. J’entends que la mienne rassemble, à leur instar, les plus brillants esprits de mon royaume en matière de pensée scientifique. Je vous autorise à débaucher partout ailleurs les candidats de valeur, quitte à les couvrir d’or s’ils le réclament, bien que cela m’étonnerait de la part de ces gens !
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La nouvelle interface organique semblait mieux disposée. Surtout, elle avait les moyens et le pouvoir qui manquaient à la précédente. Dans la nomenclature de l'espèce, elle se hissait au sommet de la hiérarchie. Il suffisait de voir comme ses congénères se comportaient avec elle pour s'en convaincre. Et si cela ne suffisait pas, une exploration minutieuse de son appareil directeur le confirmait. De son propre point de vue, la créature se portait au pinacle de l'évolution. Il y avait chez elle, outre une grande ambition et une forte propension à l'autosatisfaction, un incroyable désir de revanche, enraciné dans un terreau de craintes et d'humiliations. Tout à fait ce qu'il convenait à l'Unité d'Exploration Conscientisée.
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Une femme lettrée, capable de tournures d’esprit dignes des plumes masculines les mieux trempées, était chose assez rare en ce siècle pour être remarquée.
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Un roi n'a pas droit à la faiblesse, surtout en public. En toutes circonstances, ses sujets, petits ou grands, doivent le voir fort et sûr de soi, y compris dans l'adversité.
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Pour gratifiante qu’elle pût paraître, la condition de libraire-imprimeur était en réalité bien ingrate, et il fallait avoir l’amour des belles-lettres chevillées au cœur pour persévérer.
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Vidéo de Johan Heliot
Interview de Johan Heliot par Estelle Hamelin pour Actusf aux Imaginales 2019.
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