Doria est une comédienne qui a du mal à percer, on ne lui propose que des publicités ou de menus rôles sans intérêt, mais ce soir elle a un problème beaucoup plus important, trouver un endroit où dormir parce qu'elle vient de quitter son petit ami qu'elle a surpris avec une autre. Elle emprunte les
Grands Boulevards et se rend au 19 bis rue Montmartre, là ou vit Max Dahan, son père.
Préparez vous à vous immerger dans un univers qui détonne, un lieu drôle et plein de tendresse, un endroit insolite où vivent des personnes de tous âges et d'horizons différents. le 19 Boulevard Montmartre c'est un monde miniature auquel on s'attache tout de suite et où on rêverait presque d'habiter.
Tonie Behar nous embarque dans la vie de l'immeuble avec des personnages attachants, qui ont, chacun, quelque chose à offrir. Max Dahan, soixante huit ans, joueur de poker invétéré, consommateur de bon whisky et de cigares,, l'estomac presque aussi large que les épaules (dixit l'auteure), mais très séduisant. est à la retraite, il adore cuisiner et les soirées poker avec les copains de toujours sont mémorables. Il héberge Simon, son petit fils qui fait des études à Paris. Il va accueillir Doria sa seconde fille, qui finalement va s'installer pour un petit bout de temps. Doria est une jeune femme attachante, qui n'est pas sûre d'elle et qui a beaucoup à apporter aux autres. Venir habiter chez Max c'est un peu comme une nouvelle rencontre père-fille, Max et sa mère sont divorcés depuis longtemps et Doria n'a que de vagues souvenirs. C'est l'occasion pour le père et la fille de se retrouver, de se découvrir un peu plus et peut-être de mener de futures batailles ensemble, parce qu'on se doute bien qu'au 19 Boulevard Montmartre, même si tout semble serein, le pire peut venir frapper à la porte et chambouler bien des destins.
Dans ce microcosme du 19 Boulevard Montmartre il y a Mira, la gardienne des lieux, ancienne choriste à l'opéra de Bucarest et professeure de chant au conservatoire, elle a quitté sa Roumanie natale, suite à l'effondrement du régime Ceausescu. C'est une femme de caractère et de bon goût, très cultivée, et amoureuse transie de Max, si elle avait envisagé une magnifique histoire avec lui, elle a bien du revenir à la réalité, ils seront amis et rien de plus. Manuela a une petite entreprise plutôt originale qui fonctionne bien. Elle vend des sextoys et organise des apéros coquins. Karim est le patron du restau-lounge-kebab, avec Manuela ils se livrent une petite guerre sans merci. Il y a aussi le bellâtre Sacha Bellamy sur qui toute la gent féminine se retourne, chacune rêvant secrètement d'harponner le jeune homme qui se sert beaucoup de son physique avantageux pour arriver à ses fins.
Barbara Daquin est mystérieuse, toujours en tailleur, le téléphone greffé à l'oreille elle parle peu, une Mercedes avec chauffeur vient souvent la chercher en fin de semaine. le couple de gays Italien est décorateur, les hommes ne viennent que deux fois par an mais sont très attachés à ce lieu. Il y a les bureaux de laser Finance aux deuxième et aussi les bureaux du studio Klein Design avec a sa tête, Leo Klein, un designer hors pair, un garçon plein de charme, très sérieux mais ne faudrait-il pas se méfier de l'eau qui dort ? Enfin Il y a la famille del Gado avec une charmante jeune fille qui répond au doux prénom d'Angélique et qui ne laissera pas Simon indifférent.
Le décor est planté et l'immersion au sein de cet immeuble est mouvementée mais aussi pleine de bonheur, d'humour, d'amour de peines et de joies, tout ce qui peut faire un monde. J'ai adoré me retrouver dans cet endroit, j'ai adoré découvrir les interactions entre les différents personnages, ça s'espionne, ça commère, ça se dispute, Il y a des histoires d'amour naissantes, il y a des trahisons, des amitiés qui se consolident, des gens qui se dévoilent. Il y a ceux qu'on aime tout de suite, d'autres qui agacent, on se méfie de certains. Il y a surtout cette belle solidarité qui se met en place quand la Banque Générale, propriétaire de l'immeuble décide de vendre et d'expulser tous les locataires.
La place centrale de ce roman c'est bien évidemment l'appartement de Max Dahan. Je suis fan de ce personnage qui ne laisse personne indifférent. J'aime l'ambiance de cet appartement où beaucoup de discussions se déroulent au moment de l'apéro ou devant un steack au poivre. J'aime quand il retrouve sa bande de copains ou encore quand il se hasarde à quelques souvenirs. Les retrouvailles père et fille sont émouvantes et on assiste avec bonheur à cette complicité naissante. On se délecte des petits travers de chaque personnage, on adore leurs qualités. L'auteure manie l'humour d'une main de maître, elle sait aussi se montrer sérieuse quand la situation l'exige. C'est dynamique, ça pétille, c'est plein d'émotions, c'est une comédie mais aussi un roman contemporain, presque un feel-good, et une ode aux
grands boulevards Parisiens.
Ce livre est un condensé de bonheur, je laisse Max Dahan et tous les locataires du 19 bis Boulevard Montmartre avec beaucoup de regrets.
Tonie Behar leur fait un clin d'oeil dans d'autres de ses romans et j'aime assez l'idée que ce 19 Bis boulevard Montmartre soit une sorte de fil conducteur.
Si vous voulez passer un bon moment de lecture, rendez-vous sur les
Grands boulevards de
Tonie Behar
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