AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791026819103
192 pages
Urban Comics Editions (12/06/2020)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Revenu à Seattle, le tandem d'Oliver Queen et Dinah Lance, plus connus sous les pseudonymes de Green Arrow et Black Canary, partagent leur temps entre leurs aventures nocturnes et la boutique de fleuriste de Dinah. Mais une enquête particulièrement violente concernant un trafic de drogue va sévèrement ébranler leur relation, d'autant qu'une nouvelle et mystérieuse mercenaire débarque en ville et va faire chavirer l'archer d'émeraude. Son nom ? Shado.
Que lire après Green Arrow : The Longbow HuntersVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 3 épisodes de la minisérie parue en 1987. Mike Grell a réalisé le scénario, les dessins et l'encrage, la mise en couleurs a été effectuée par Julia Lacquement. Il contient également une histoire courte écrite par Alan Moore, et une autre dessinée par Alex Toth, consacrée à Black Canary.

À Seattle (état de Washington), un tueur en série s'en prend aux prostituées et les mutile au couteau. Il en est à sa dix-huitième victime et la presse l'a affublé du sobriquet de Seattle Slasher. Oliver Queen (Green Arrow) et Dinah Lance (Black Canary) viennent de s'installer à Seattle. Dinah travaille comme fleuriste dans sa propre boutique. Un jour une junkie accro au crack traverse sa vitrine. Elle décide d'enquêter sur le réseau de distribution de cette drogue. de son coté, Oliver Queen constate qu'il ne rajeunit pas. Il se souvient d'Howard Hill (l'archer qui lui a donné envie d'utiliser cette arme), et il évoque avec Dinah comment il est devenu Green Arrow (la réalité derrière le mythe du bon sauvage sur l'île déserte). Il se rend compte qu'il est devenu quasi grand-père puisque Roy Harper (son jeune protégé, ex-Speedy) est devenu papa. Bref Oliver Queen affronte la crise de la quarantaine (il a alors 43 ans). En attendant de se mettre vraiment à la recherche d'un emploi, il se remet concevoir des flèches et il finit par patrouiller en costume les rues des quartiers chauds de Seattle.

Créé en 1941, Green Arrow était un personnage qui n'avait jusqu'alors pas eu droit à sa propre série mensuelle et qui avait surtout brillé en s'invitant dans la série de Green Lantern dans des épisodes réalisés par Dennis O'Neil et Neal Adams (réédités dans Green Lantern/Green Arrow). Il s'agit d'un jeune homme riche et blanc qui s'est retrouvé contraint de faire le Robinson sur une île déserte et qui a acquis une maîtrise incomparable du tir à l'arc. Il utilise des flèches gadgets (par exemple munies d'un gant boxe à leur extrémité) pour lutter contre les supercriminels.

En 1986, DC Comics a enfin trouvé la méthode pour publier des comics qui se vendent comme des petits pains : un nouveau format (appelé prestige format), un héros urbain, un ton plus adulte et un créateur d'exception. le résultat s'appelle The Dark Knight returns par Frank Miller (avec Klaus Janson et Lynn Varley). Il n'y a qu'à utiliser la même recette avec un autre superhéros urbain : Green Arrow. Seulement des créateurs du niveau de Frank Miller, il n'y en a pas beaucoup. Mike Gold (un responsable éditorial) a l'idée d'aller chercher Mike Grell, un créateur avec qui il a déjà travaillé et qui avait créé Warlord pour DC Comics, puis Jon Sable, Freelance (personnage dont il a conservé les droits) édité par First Comics.

L'approche de Mike Grell est radicale. Il proscrit les flèches gadgets infantiles, il exclut les autres superhéros (à part Black Canary, la partenaire de Green Arrow, mais elle n'utilise pas son superpouvoir), il tient à distances les supercriminels, préférant des criminels traditionnels de la pègre ou autres pourris. Il élimine les aspects trop connotés superhéros pour enfant ou jeune adolescent. Il conçoit un nouveau costume pour Green Arrow qui allie le charme de celui de Robin des Bois (version Errol Flynn) avec une approche pragmatique (la capuche pour tenir compte du temps pluvieux de Seattle). Il le dote d'un arc simple, mais plus réaliste que celui qu'il avait auparavant. Il l'équipe avec des flèches à pointe métallique et il en fait un chasseur urbain, traquant les criminels. Il n'a pas choisi Seattle par hasard, sa proximité avec la frontière canadienne, permet de localiser une partie de l'action dans les territoires sauvages du Canada. Coté intrigue, il développe une histoire à base de tueur en série bien glauque (mutilations sadiques, et collier d'oreilles en provenance du Vietnam), et de trafic de drogues pour soutenir les Contras au Nicaragua (toute ressemblance avec l'Irangate et les agissements d'Oliver North étant voulue).

L'approche graphique de Mike Grell est également plus adulte que celle des comics de superhéros de l'époque. Pour commencer la couleur est réalisée à l'aquarelle, dans des tons doux et avec des couleurs dépourvues d'agressivité. Ensuite, Mike Grell dessine de manière réaliste, sans exagération des musculatures. le costume de Black Canary n'apparaît que le temps de 2 ou 3 cases, pour ne pas rompre l'ambiance de normalité et urbaine. Un seul autre personnage porte un costume (en plus de Green Arrow) assez plausible, et sans aucune des spécificités liées aux costumes de superhéros. Tous les autres personnages portent des vêtements normaux, cohérents avec le temps et la température extérieure. Les décors sont eux aussi réalistes et variés, avec une attention visible portée à l'architecture, aux modèles de voiture et à la décoration intérieure.

Bien évidemment, cette histoire ne constitue pas le nouveau "Dark Knight returns". Pour commencer l'objectif n'est pas le même. D'un coté Frank Miller narrait la dernière histoire d'un superhéros dans une ambiance de déliquescence de la société, en conservant les codes propres aux histoires de superhéros. de l'autre, l'objectif de Mike Grell est de donner de la crédibilité à Green Arrow, en vue du lancement d'une série mensuelle (dont il sera le scénariste). Par voie de conséquence l'aspect graphique du récit n'a pas le même impact, il est plus réaliste, moins viscéral que celui de Miller. Il est également moins adroit. le lecteur décèle de ci, de là, les limites de l'approche de Grell. Pour commencer, malgré tout l'effort consenti pour se rapprocher d'une forme de réalisme, dès qu'Oliver Queen évolue en costume dans un contexte quotidien, le contraste est trop important. Difficile de croire que Queen ne soit pas habillé plus chaudement pour la dernière partie qui se déroule dans la neige, en pleine nature. Difficile de ne pas sourire devant Queen dans son joli costume de pseudo Robin des Bois, dans le bureau très ordinaire du commissaire chargé de l'enquête des meurtres. Mais ce qui enfonce le clou de l'incohérence, c'est le minuscule masque autour des yeux de Queen qui ne protège en rien son identité vu sa couleur de cheveux et son bouc voyant.

Au fil du récit, Mike Grell utilise également quelques raccourcis narratifs qui tirent l'histoire vers le bas. D'un coté, il installe le personnage en pleine crise de la quarantaine (plutôt crédible), et comme chasseur urbain dont les flèches ne sont plus des jouets (il s'agit bien d'armes mortelles, aspect très bien rendu). de l'autre, Grell insère quand même 2 coïncidences trop grosses pour être autre chose qu'une béquille artificielle (2 personnages qui se rencontrent comme par hasard à un endroit peu probable, sans raison qu'ils soient là au même moment, un criminel qui se refuse à achever le héros). Il ne peut faire autrement que d'évoquer discrètement l'appartenance de Green Arrow à une équipe qui lui ouvre le droit à certains privilèges (merci la carte de la JLA).

"Longbow hunters" constitue une histoire marquante dans la carrière du personnage "Green Arrow" dans la mesure où Mike Grell lui donne une crédibilité qu'il n'avait jamais eue jusqu'alors. Il s'agit d'une histoire à destination des adultes (plus ou moins jeunes) qui introduit dans l'univers partagé de DC, des éléments inhabituels à l'époque : crimes urbains malheureusement réalistes, opérations secrètes de la CIA en roue libre, conséquences de la seconde guerre mondiale. Mais ce niveau de réalisme provoque à plusieurs reprises la mise en évidence qui caractère artificiel et improbable du superhéros en vigilant urbain.

-
Night Olympics (en deuxième partie de Detective comics 549 & 550) : scénario Alan Moore, illustrations de Klaus Janson, 14 pages - Green Arrow (Oliver Queen) et Black Canary (Dinah Lance, pas encore son épouse) arrêtent des pilleurs profitant d'une émeute. Black Canary fait preuve d'une sensibilité féministe et Moore joue déjà sur la composante fasciste de ces individus (les superhéros) qui font régner leur sens de la justice par la force.
Commenter  J’apprécie          60
Ce tome regroupe les 3 épisodes de la minisérie parue en 1987. Mike Grell a réalisé le scénario, les dessins et l'encrage, la mise en couleurs a été effectuée par Julia Lacquement.

À Seattle (état de Washington), un tueur en série s'en prend aux prostituées et les mutile au couteau. Il en est à sa dix-huitième victime et la presse l'a affublé du sobriquet de Seattle Slasher. Oliver Queen (Green Arrow) et Dinah Lance (Black Canary) viennent de s'installer à Seattle. Dinah travaille comme fleuriste dans sa propre boutique. Un jour une junkie accro au crack traverse sa vitrine. Elle décide d'enquêter sur le réseau de distribution de cette drogue. de son coté, Oliver Queen constate qu'il ne rajeunit pas. Il se souvient d'Howard Hill (l'archer qui lui a donné envie d'utiliser cette arme), et il évoque avec Dinah comment il est devenu Green Arrow (la réalité derrière le mythe du bon sauvage sur l'île déserte). Il se rend compte qu'il est devenu quasi grand-père puisque Roy Harper (son jeune protégé, ex-Speedy) est devenu papa. Bref Oliver Queen affronte la crise de la quarantaine (il a alors 43 ans). En attendant de se mettre vraiment à la recherche d'un emploi, il se remet concevoir des flèches et il finit par patrouiller en costume les rues des quartiers chauds de Seattle.

Créé en 1941, Green Arrow était un personnage qui n'avait jusqu'alors pas eu droit à sa propre série mensuelle et qui avait surtout brillé en s'invitant dans la série de Green Lantern dans des épisodes réalisés par Dennis O'Neil et Neal Adams (réédités dans Green Lantern/Green Arrow). Il s'agit d'un jeune homme riche et blanc qui s'est retrouvé contraint de faire le Robinson sur une île déserte et qui a acquis une maîtrise incomparable du tir à l'arc. Il utilise des flèches gadgets (par exemple munies d'un gant boxe à leur extrémité) pour lutter contre les supercriminels.

En 1986, DC Comics a enfin trouvé la méthode pour publier des comics qui se vendent comme des petits pains : un nouveau format (appelé prestige format), un héros urbain, un ton plus adulte et un créateur d'exception. le résultat s'appelle The Dark Knight returns par Frank Miller (avec Klaus Janson et Lynn Varley). Il n'y a qu'à utiliser la même recette avec un autre superhéros urbain : Green Arrow. Seulement des créateurs du niveau de Frank Miller, il n'y en a pas beaucoup. Mike Gold (un responsable éditorial) a l'idée d'aller chercher Mike Grell, un créateur avec qui il a déjà travaillé et qui avait créé Warlord pour DC Comics, puis Jon Sable, Freelance (personnage dont il a conservé les droits) édité par First Comics.

L'approche de Mike Grell est radicale. Il proscrit les flèches gadgets infantiles, il exclut les autres superhéros (à part Black Canary, la partenaire de Green Arrow, mais elle n'utilise pas son superpouvoir), il tient à distances les supercriminels, préférant des criminels traditionnels de la pègre ou autres pourris. Il élimine les aspects trop connotés superhéros pour enfant ou jeune adolescent. Il conçoit un nouveau costume pour Green Arrow qui allie le charme de celui de Robin des Bois (version Errol Flynn) avec une approche pragmatique (la capuche pour tenir compte du temps pluvieux de Seattle). Il le dote d'un arc simple, mais plus réaliste que celui qu'il avait auparavant. Il l'équipe avec des flèches à pointe métallique et il en fait un chasseur urbain, traquant les criminels. Il n'a pas choisi Seattle par hasard, sa proximité avec la frontière canadienne, permet de localiser une partie de l'action dans les territoires sauvages du Canada. Coté intrigue, il développe une histoire à base de tueur en série bien glauque (mutilations sadiques, et collier d'oreilles en provenance du Vietnam), et de trafic de drogues pour soutenir les Contras au Nicaragua (toute ressemblance avec l'Irangate et les agissements d'Oliver North étant voulue).

L'approche graphique de Mike Grell est également plus adulte que celle des comics de superhéros de l'époque. Pour commencer la couleur est réalisée à l'aquarelle, dans des tons doux et avec des couleurs dépourvues d'agressivité. Ensuite, Mike Grell dessine de manière réaliste, sans exagération des musculatures. le costume de Black Canary n'apparaît que le temps de 2 ou 3 cases, pour ne pas rompre l'ambiance de normalité et urbaine. Un seul autre personnage porte un costume (en plus de Green Arrow) assez plausible, et sans aucune des spécificités liées aux costumes de superhéros. Tous les autres personnages portent des vêtements normaux, cohérents avec le temps et la température extérieure. Les décors sont eux aussi réalistes et variés, avec une attention visible portée à l'architecture, aux modèles de voiture et à la décoration intérieure.

Bien évidemment, cette histoire ne constitue pas le nouveau "Dark Knight returns". Pour commencer l'objectif n'est pas le même. D'un coté Frank Miller narrait la dernière histoire d'un superhéros dans une ambiance de déliquescence de la société, en conservant les codes propres aux histoires de superhéros. de l'autre, l'objectif de Mike Grell est de donner de la crédibilité à Green Arrow, en vue du lancement d'une série mensuelle (dont il sera le scénariste). Par voie de conséquence l'aspect graphique du récit n'a pas le même impact, il est plus réaliste, moins viscéral que celui de Miller. Il est également moins adroit. le lecteur décèle de ci, de là, les limites de l'approche de Grell. Pour commencer, malgré tout l'effort consenti pour se rapprocher d'une forme de réalisme, dès qu'Oliver Queen évolue en costume dans un contexte quotidien, le contraste est trop important. Difficile de croire que Queen ne soit pas habillé plus chaudement pour la dernière partie qui se déroule dans la neige, en pleine nature. Difficile de ne pas sourire devant Queen dans son joli costume de pseudo Robin des Bois, dans le bureau très ordinaire du commissaire chargé de l'enquête des meurtres. Mais ce qui enfonce le clou de l'incohérence, c'est le minuscule masque autour des yeux de Queen qui ne protège en rien son identité vu sa couleur de cheveux et son bouc voyant.

Au fil du récit, Mike Grell utilise également quelques raccourcis narratifs qui tirent l'histoire vers le bas. D'un coté, il installe le personnage en pleine crise de la quarantaine (plutôt crédible), et comme chasseur urbain dont les flèches ne sont plus des jouets (il s'agit bien d'armes mortelles, aspect très bien rendu). de l'autre, Grell insère quand même 2 coïncidences trop grosses pour être autre chose qu'une béquille artificielle (2 personnages qui se rencontrent comme par hasard à un endroit peu probable, sans raison qu'ils soient là au même moment, un criminel qui se refuse à achever le héros). Il ne peut faire autrement que d'évoquer discrètement l'appartenance de Green Arrow à une équipe qui lui ouvre le droit à certains privilèges (merci la carte de la JLA).

"Longbow hunters" constitue une histoire marquante dans la carrière du personnage "Green Arrow" dans la mesure où Mike Grell lui donne une crédibilité qu'il n'avait jamais eue jusqu'alors. Il s'agit d'une histoire à destination des adultes (plus ou moins jeunes) qui introduit dans l'univers partagé de DC, des éléments inhabituels à l'époque : crimes urbains malheureusement réalistes, opérations secrètes de la CIA en roue libre, conséquences de la seconde guerre mondiale. Mais ce niveau de réalisme provoque à plusieurs reprises la mise en évidence qui caractère artificiel et improbable du superhéros en vigilant urbain.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (2)
ActuaBD
24 août 2020
La collection DC Confidential de Urban Comics se dote d’un ouvrage solide avec une œuvre-culte de Green Arrow et deux récits qui n’auraient certainement pas pu être publiés autrement et cela aurait été bien dommage, le travail éditorial de l’éditeur français de DC Comics est une fois encore remarquable.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
27 juillet 2020
Mike Grell emporte le lecteur dans un récit haletant où l’inaction n’a pas sa place. De sa période Robinson Crusoë à ses règlements de compte dans les bas fonds de Seattle, le scénario balaie toute la genèse du jeune milliardaire qui deviendra, quelques années plus tard, l’un des plus grands justiciers des temps modernes.
Lire la critique sur le site : Auracan

autres livres classés : super-hérosVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}