La quarantaine d'années des guerres de religion en France, de la mort d'Henri II en 1559 à l'édit de Nantes en 1598, m'était largement inconnue. Voilà une lacune sainement comblée.
Avec ce livre extrait du pavé « Les guerres de religion » chez le même éditeur,
Nicolas le Roux balaie sans longueurs inutiles cette période funeste de l'Histoire de France. Il met à mal les inévitables fausses idées qu'une vie de télé et de romans d'aventures peut apporter.
L'on voit ainsi que la question dogmatique entre catholiques et huguenots, quoique importante, n'est qu'une facette du conflit ; la vision politique s'en mêle quand les réformés souhaitent une monarchie plus « constitutionnelle » quand un Henri III a une visée plus absolutiste. Également, frontières confessionnelles et entre combattants ne se confondent pas toujours : la huitième guerre de religion voit s'affronter des Ligueurs catholiques extrémistes et les Royaux qui groupent des hommes des deux confessions.
Le rôle des participants célèbres est diversement évoqué. Charles IX paraît effacé derrière sa mère Catherine de Médicis qui est décrite comme recherchant souvent le compromis avec les huguenots. Henri III en revanche est largement détaillé. le regard d'hommes célèbres n'ayant eu aucune part au conflit, comme
Montaigne ou
Jean Bodin, montre comment la dureté du temps a pu influencer les philosophies ou la justice.
Bien entendu, ce qui marque le plus ce sont les massacres perpétrés par les uns ou les autres, dont le point d'orgue est évidemment la Saint Barthélémy. L'homme est capable de la plus grande cruauté envers son voisin s'il se sent menacé ou s'il veut se venger, et les raisons religieuses sont un puissant catalyseur de ces comportements.
Notre actualité semble entrer en résonance avec ces temps anciens. A nouveau les opinions se crispent en France au sujet de la religion. le fait que nous soyons un pays tolérant et laïc ne semble pas être d'une grande aide. L'équilibre de la tolérance est instable et il suffit de quelques malades d'un côté ou de l'autre pour retomber dans les horreurs du XVIème siècle.
En y pensant, ça me fait froid dans le dos.