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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9781540716750
94 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (04/12/2016)
4.06/5   18 notes
Résumé :
Ce volume regroupe en édition bilingue trois contes de l'écrivain roumain Barbu Delavrancea, Hadji Tudose, La grand-mère et Neghiniță. Ces classiques sont ainsi enfin disponibles en traduction suivis de leurs versions originales en langue roumaine, dans le respect des diacritiques.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Lire un auteur roumain du début du XXe siècle, voilà un plaisir que je découvre grâce à Gabrielle Danoux, la traductrice de ses trois contes écrits par Barbu Delavrancea. le titre du recueil est emprunté à l'histoire principale, les aventures du fameux Hadji Tudose qui fait bien penser à notre Harpagon national.

Charmant, le premier conte m'a fait écouter une grand-mère qui raconte une histoire à son petit-fils mais… il s'endort toujours avant la fin !
Très original, Neghiniță – nom qui désigne la petite nielle des blés - débute avec une vieille femme qui rêve d'avoir un enfant et voilà qu'arrive cet être minuscule, extraordinaire, qui parle et déborde d'inventivité et dit se nommer Neghiniță. Il va tellement réjouir la femme qu'elle l'envoie rejoindre papounet. Ses aventures prennent une autre dimension lorsqu'il se retrouve chez le roi donnant à l'occasion de belles leçons sur la vie, la puissance, la gloire… et apprend la modestie.
Enfin, en six chapitres, voici l'histoire de ce grand avare qui dépasse encore le personnage de Molière : Hadji Tudose. Son avarice est incroyable. Elle va au-delà de tout ce qu'on peut imaginer, n'épargnant ni sa nièce, Leana, ni lui-même. Pas question d'avoir femme et enfant : ça coûtait trop cher ! Pas question de chauffer sa très modeste demeure, même par les hivers les plus rigoureux ! Ces pièces d'or sont ses enfants. Malgré tout, il devient patron d'une boutique de passementerie, atteint même les quatre-vingts ans et la fin de son histoire éloquente est pleine de bon sens et d'humanité.
J'ajoute que la version originale de ces trois contes suit les traductions. Même sans aucune connaissance de la langue roumaine, j'ai été curieux de tenter de lire certains passages pour voir si cette langue indo-européenne a beaucoup de points communs avec le français puisqu'elle puise ses racines dans le latin. Ce n'est pas toujours évident car beaucoup de lettres accentuées me perturbent. L'idéal serait un parallèle entre les deux versions sur la même page mais plonger dans la littérature de ce pays grâce aux traductions de Gabrielle Danoux est une chance et je la remercie.

Cette lecture m'a rappelé Henri Gougaud, ce formidable écrivain, conteur, poète et chanteur qui a publié deux recueils de légendes qui m'ont marqué : L'arbre à soleils et L'arbre aux Trésors. Sur scène, il fascine complètement son auditoire.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Jolie découverte d'un petit échantillon de la littérature roumaine du début du XXe siècle.

A tout âge, on aime les histoires, non ?

Trois contes de Barbu Delavrancea traduits en français par Gabrielle Danoux, éclairent cet ouvrage bilingue d'un auteur francophile fort marqué par Emile Zola et les frères Goncourt et qui est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre.

La première histoire, la plus douce, est celle d'un petit garçon qui adore se blottir dans les bras de sa grand-mère en écoutant un récit qu'il ponctue de petites questions jusqu'à tomber endormi pour sa sieste.

La deuxième, la plus drôle et la plus imaginative, est celle d'une graine de nielle des prés, appelée Neghinita, qui a la particularité d'entrer dans l'oreille des gens pour écouter leurs pensées puis, leur souffler de bonnes idées pour que la vie passe plus agréablement et, en ce qui concerne un certain roi, pour qu'il soit plus attentif aux besoins de ses sujets et aux intérêts personnels qui animent ses ministres. Bis repetita placent !

La troisième histoire, la plus longue, la plus lugubre et aussi la plus pédagogique, est celle de Hadji Tudose, le grippe-sou, dont l'avarice est telle que personne ne voit fumer la cheminée de sa maison, même par des hivers où il gèle à pierre fendre. Depuis sa tendre enfance, Hadji accumule les pièces, ne s'octroie qu'une tranche de pain sec et de l'eau, ne participe à aucune fête, n'a ni femme ni enfants, ne dépose jamais d'argent dans le tronc de l'église, ignore le mot savon, rapièce tant et plus ses vêtements, n'accorde jamais la moindre ristourne à ses clients, etc.

Sa mercerie lui rapporte de bons bénéfices et tout l'argent gagné s'entasse dans des jarres, enterrées dans le jardin. Devenu octogénaire, sa santé chancelle et sa nièce vient vivre avec lui, mais il lui interdit toute dépense inutile car dans chaque bol de soupe, il voit fondre un lingot d'or, dans une hypothétique visite du médecin, il s'imagine ruiné. Il finit par trépasser et sa nièce lui fit des funérailles dignes d'un monarque qui, s'il les avait vues, l'auraient tué à coup sûr.

Lecture fort agréable qui m'a été recommandée par Tandarica que je remercie beaucoup, et que je vous conseille à mon tour.
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Je tiens tout d'abord à remercier Tancaria pour l'envoi de cet ouvrage. En me faisant partager sa passion et son métier de traductrice, elle m'invite dans son univers et m'initie tout doucement à la littérature roumaine, que j'apprécie de plus en plus. Ici, l'auteur, Barbu Dalavrancea nous plonge dans le monde de trois contes : "La Grand-mère", " Neghinta2" et celui qui a donné son nom à ce recueil "Hadji Tudose".

Tous trois sont fort moralisateurs et nous enseignent que ce n'est ni le pouvoir ni la richesse (thèmes présents dans les deux derniers contes particulièrement) qui peuvent nous conduire au bonheur. L'on m'a toujours dit, "L'argent est fait pour être dépensé, de toute façon, on ne t'enterrera pas avec" et c'est bien vrai. Si il est vrai que je fais attention à ne pas "jeter mon argent par les fenêtres" , je ne me prive pas non plus de quelques plaisirs de temps à autres (notamment à travers celui que j'investis dans ma passion de toujours, à savoir mes chers livres.
L'auteur roumain, que je ne connaissais pas du tout (même pas de nom) jusqu'alors invite le lecteur à réfléchir sur les vraies valeurs de la vie. Nul besoin de pouvoir ou encore d'une fortune colossale, du moment que l'on sait ouvrit les yeux et regarder ce qui se passe autour de soi (voir la deuxième nouvelle), nul besoin de beaucoup de pièces d'or qui, amassées, même si durement gagnées , si l'on oublie une chose essentielle : vivre tout simplement !

Un ouvrage qui se lit facilement et bien (bravo Gabrielle pour ta remarquable traduction) et que je ne peux que vous inviter à lire ! Je pense même qu'une double lecture ne sera pas de trop car il y a sûrement beaucoup de symboles que j'ai laisser passer donc je reviens sur ma décision qui est de ne jamais lire un livre deux fois, surtout si l'on en a beaucoup apprécié la première lecture (la seconde impression s'avérant souvent différente mais dans ce cas-là, je dirais qu'elle s'avérera probablement complémentaire). Donc, un livre à lire et à relire
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Merci à Tandarica, traductrice de ce recueil de contes ou nouvelles, pour l'envoi dudit recueil.
Je ne connais pas la littérature roumaine et j'ai aimé cette "porte d'entrée" !

3 nouvelles composent ce recueil.
La première "grand-mère" est ma préférée. Une grand-mère et son petit-fils, les histoires qu'elle lui raconte. Dont celle de l'empereur et de sa femme, fous amoureux, mais qui n'arrivent pas à avoir de bébés.... L'histoire est passionnante, mais l'enfant qui écoute a du mal à résister au sommeil qui vient...
Cette histoire est touchante, merveilleuse, toute douce.... et m'a rappelé que ma mère me lisait des histoires le soir et plus proche de nous, m'a rappelé les propres lectures que je faisais à mes filles....
En quelques lignes l'auteur plante le double décor gd-mère/petit-fils et celui de l'empereur sans enfant.

J'ai moins aimé la deuxième histoire (peut-être parce que justement elle arrivait en 2e et que j'ai bcp aimé la 1e ?) qui pourtant ressemble à certains contes de mon enfance.

La 3e, la plus longue, qui donne son titre au recueil fait passer notre Harpagon national pour l'image même du généreux donateur ! Cette histoire autour d'un avare est au fond d'une tristesse absolue et montre combien ce vice, l'avarice, est source de malheur(s).

J'ai un autre recueil de nouvelles roumaines, je compte bien en profiter !!!
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Je connais peu la Roumanie mais c'est un pays qui tient une place particulière dans mon coeur. En 1990 jeune professionnelle j'étais partie pour un voyage humanitaire avec quelques jeunes filles en fragilité sociale, dans la région des Maramures. J'en garde un souvenir chaleureux et emprunt d'émotions. Si Tchernobyl et Ceausescu étaient encore proche ainsi que la terreur qui les accompagnait, l'accueil des Roumains, leur soif d'ouverture, de partage,ainsi que leur gentillesse m'avaient subjuguée. Aussi,lorsque Tandarica m'a si généreusement proposé de lire une de ses traductions,c'est avec grand plaisir que j'ai accepté. Ce recueil de trois contes pourrait s'intituler: tendresse, vanité et avarice. Chacun des contes traite en effet de ces traits de caractère. le premier, avec ce petit garçon qui vient se nicher dans le giron de sa grand mère sans jamais réussir à entendre la fin de ses histoires tant il se laisse engloutir dans son aura d'amour et de douceur,est peut-être mon préféré même s'il est très court. Il est sensuel et j'ai ressenti ce bonheur simple mais essentiel,de s'abandonner complètement,en toute confiance. Les deux suivants décrivent avec piquant et moult détails l'épopée d'un roi vaniteux et la vie ridicule et vaine d'un avare. Leur côté burlesque n'est pas sans rappeler Molière,mais aussi le ton de nos contes traditionnels. Comme je ne connais pas le roumain, je n'ai pas pu apprécier à sa juste valeur, la richesse de cet ouvrage qui est bilingue. J'ajoute que j'ai tout particulièrement aimé la préface de Gabrielle Danoux qui n'est d'autre que Tandarica ! Encore un grand merci Tandarica!
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
– Ne fais pas cas de ma petite taille. Le cheval n’est-il pas plus grand que l’enfant ? Et pourtant il se fait monter par l’enfant. Le buffle n’est-il pas plus grand que l’homme ? Et pourtant l’homme lui met le joug. Les montagnes ne sont-elles pas plus grandes que les moutons ? Et pourtant les troupeaux y paissent. La terre n’est-elle plus grande que le fer de la charrue ? Et pourtant elle se fait éventrer par celui-ci. La forêt n’est-elle pas supérieure à la hache ? Et pourtant elle se fait abattre par celle-ci. N’es-tu pas plus grand que moi ? Et pourtant les canassons t’ont fourbu au champ. Laisse-moi te montrer comment je les fais avancer, moi, sans fouet, à mains nues. Émerveillé, papounet lui confia sa parcelle. Aussitôt, Neghiniţă monta sur un cheval et se mit à crier : « Hue, hue ! » Il pinça le premier, puis pinça le second, les chevaux se mirent au galop, et quel galop, on eût dit que vingt paires de fouets s’en prenaient à leurs flancs. Tandis que le vieillard se signait d’éblouissement, voici que passait un commerçant qui avait affaire au palais royal.
(p. 19)
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En pénétrant dans la chambre de Hadji, Leana le trouva en chemise, une chemise en lambeaux. Terrassé, le visage sur l’or, il était enterré parmi les jaunets, son front sur un tas de pièces, les yeux fermés. En le voyant, la nièce se mit à pleurer. Mais, comme par miracle, le corps de Hadji trembla. Les pièces d’or tintèrent tout le long de son corps, des pieds jusqu’au front. Il souleva la tête, ouvrit ses yeux éteints et les tourna vers Leana : on aurait dit des bouteilles froides ; il bredouilla quelques paroles inintelligibles, mordit le vide de ses gencives blanches et parvint à articuler :

- Ne regarde pas… Ferme les yeux… Les yeux volent ! Ferme les yeux !

p. 51
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Après trois jours de fièvre, Hadji quitta le lit. Il était amaigri et pâle, les yeux enfoncés dans les orbites, les cheveux longs et ébourrifés. Leana lui demanda doucement s’il avait besoin de quelque chose.
– Je voudrais, répondit-il tristement, je voudrais un bouillon de volaille… Avec un zeste de citron. Non, le citron est cher… Quelques gouttes d’acide citrique. Prends garde que la volaille ne soit pas trop grande. Petite, mais dodue.
Au soir, Leana étendit sur le lit une grande serviette. Elle y déposa une écuelle pleine de soupe bien chaude. De la vapeur montait de l’écuelle. Une aile de poulet d’un jaune doré sortait du bouillon clairsemé d’étoiles de graisse.
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"Hadji se retourne dans son lit. Il est bien trop heureux. Il ne trouve pas le sommeil. Il rit et il soupire. Il rêve éveillé. Quel rêve ! Pourvu qu'il ne se finisse pas ! Si là, dans la chaleur étouffante et dans l'obscurité, il se tenait debout et si l'argent montait comme lors d'une inondation, depuis la plante des pieds jusque par-dessus la tête ? Oh, comme il serait heureux ! Avant de rendre l'âme, Dieu se représenterait à lui. Que la mort ait une faux en or et il n'en saisirait pas moins son tranchant à deux mains !"
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– Votre Majesté, répondit le pauvre vieillard, il vaudrait mieux que ce soit moi qui vous le dise plutôt que vous l’appreniez par vous-même. Voilà, je me trouve bien ignorant et je n’arrête pas de me dire que mon salaire est bien maigre.
Le roi rit copieusement et lui promit un bien meilleur salaire, avant de lever la séance du conseil des sages et de s’en aller avec Neghiniţă au sommet de sa tête, incertain de comment il avait pu deviner les pensées de tous.
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Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

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