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EAN : 9782714457707
272 pages
Belfond (18/10/2018)
3.64/5   22 notes
Résumé :
Le Iain McEwan sud-africain frappe encore. À soixante ans, Harold Cummings cultive l'ennui comme d'autres les hortensias. Et un jour : tatouage coquin, bagarres violentes, démêlés avec un maquereau… Lancé sur l'autoroute de la rébellion, Harold retrouvera-t-il le chemin vers son canapé ? Drôle, savoureux et rock'n'roll, un morceau de bravoure et de style, hautement délectable.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Est-ce si excitant d'arriver à la soixantaine, en bonne santé, avec une femme que l'on aime, deux enfants à qui l'on a tout donné, que l'on ne voit qu'une fois par an, ayant eux-mêmes des enfants qui leur font vivre ce qu'ils ont fait vivre à leurs parents ?

Une retraite qui tombe tous les mois, une maison dans une banlieue sans problème est-ce vraiment ce à quoi doit aspirer tout américain moyen ? Mais alors pourquoi ta conduite irréprochable ne te rend-t-elle pas heureux, Harrold Cummings ?

Harold Cummings, si Millie ta chère et tendre épouse s'est absentée quelques jours, ce n'est certainement pas pour que tu deviennes un garnement. Hé oui Harold, quand un homme de soixante ans passés fait une bêtise, il n'y a personne pour l'envoyer dans sa chambre et le priver de sortie.

Prends gaffe, Harold, si ton surmoi s'absente un peu trop longtemps, tu vas au-devant de graves ennuis.

Dieu, la vie, l'amour, les putes, et cette frontière poreuse entre le légal et le délictuel que notre héros va découvrir en même temps que quelques contusions et ecchymoses.

Si la vie est un roman, c'est un roman tragique où tout le monde fait des choses moches.

Un roman à l'américaine, simple et efficace qui, sans en avoir l'air, nous dit quelque chose de la triste condition humaine de l'homo erectus dans ce début de siècle.

Steven Boykey Sidley, ancien scénariste d'Hollywood, vient d'écrire un livre qui pourrait être adapté par Woody Allen et Martin Scorcèce réunis : Travis Bickle vs Alvy Singer. Un anti « Pretty woman » salutaire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Il a beaucoup d'affection pour elle. Il ne sait pas au juste s'il l'aime encore, mais cela a-t-il seulement un sens et est-ce si important ? Quand elle n'est pas là, elle lui manque et quand elle est là, il est bien. Il s'est habitué à son rythme et elle au sien. C'est une relation façonnée par la longévité, un paysage conjugal gentiment sculpté, érodé par le temps, sans arêtes tranchantes ni crevasses. »
À Columbus, Ohio, Harold Cummings a pris sa retraite et mène une vie de banlieue tranquille et prospère. Avec Millie, son épouse depuis toujours, et Ducon, leur chien vieillissant, ils ont leurs amis de longue date et leurs enfants qui sont devenus des étrangers vivant loin qu'ils voient une fois par an, les bonnes années. Un jour, Harold est témoin d'une petite chaparderie dans l'épicerie du quartier, un ado dérobe une barre chocolatée. Ne sachant pas trop comment réagir, il ne dit rien mais lorsqu'il aperçoit l'ado plus tard dans le parc il décide de lui faire la morale. le gamin l'envoie paître en le menaçant, qu'il dégage ou il va crier au pervers. Perturbé, Harold laisse cet incident tourner en arrière-plan dans sa tête et accompagne Millie à l'aéroport, elle part soigner sa soeur malade en le laissant seul quelques jours, comme ils en ont l'habitude. Mais cette fois, Harold tourne en rond. Et s'il s'était trompé toute sa vie sur ce qu'il voulait vraiment ? Quelle est donc cette insatisfaction qui remonte à la surface, alors qu'il est conscient d'avoir littéralement tout pour être heureux ? La vieillesse est-elle un naufrage ?… Vastes questions et sentiments tout à fait profonds et universels. Sauf qu'Harold ne va pas choisir les réponses conventionnelles…
Troisième roman de Steven Boykey Sidley à être traduit en français, ce « Stepping Out » (je préfère le titre original à celui choisi pour la France !) est une petite pépite qui se dévore et ne cesse de surprendre son lecteur. À la fois cocasse et intelligent, il évoque forcément les aînés qui sont abondamment évoqués d'ailleurs, les Philip Roth and co, tout en assurant un rythme de vaudeville qui fonctionne tout à fait bien. Un auteur que je vais suivre !
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Attention, petite pépite à l'horizon, en provenance directe d'Afrique du Sud : Lettres it be est allé découvrir le nouveau roman de Steven Boykey Sidley, Harold Cummings prend la tangente publié le 18 octobre dernier aux éditions Belfond. Qu'est-ce qu'il en ressort ? On vous dit tout dans les lignes qui suivent !

# La bande-annonce

Midwest américain, de nos jours.

Harold Cummings a toujours mené une vie rangée, carrée, sans excès ni frissons. Une femme agréable. Deux enfants. Une maison de banlieue. Un chien. Une retraite bien méritée. Mais depuis l'enterrement d'un ami de fac, emporté à soixante ans, quelque chose le hante, lui noue l'estomac, lui torture les méninges : c'est ça, la vie ? Rien d'autre ? Voilà donc la récompense pour être toujours resté du bon côté du chemin ? Une femme qui ne frétille plus pour rien ; des enfants qui se comportent comme des étrangers ; des soirées animées par le programme télé ? Et la faucheuse qui nous happe à peine la retraite commencée ? Sans blague !

La prise de conscience est aussi soudaine que ravageuse. Harold veut vivre ! Gonflé à bloc, le jeune retraité se lance sur les routes du grand frisson. Osera, osera pas ? Descendre des whiskies secs dans les bars malfamés ; rafler les lunettes et le téléphone d'un inconnu ; se faire tatouer « Millie » sur la fesse gauche ; inviter une prostituée à dîner…

Au risque de tout perdre, de voir sa vie dérailler dans les grandes largeurs, Harold envoie tout balader et se découvre un don pour l'aventure qu'il ne soupçonnait pas. Pourra-t-il jamais retrouver ses pantoufles ? L'histoire nous le dira, peut-être…

# L'avis de Lettres it be

D'abord développeur informatique, puis candidat au rêve hollywoodien comme auteur de scénarios avant de se raviser et s'orienter plutôt vers l'écriture et la direction technique de grandes entreprises dans laquelle il officie encore, Steven Boykey Sidley est capable de tout… et assurément du meilleur. Après Borowitz broie du noir publié en France en 2016 déjà chez Belfond et qui avait tôt fait de couronner l'auteur comme l'un des grands espoirs à surveiller (UJ Debut Prize en 2013), le voilà qui récidive avec, cette fois, Harold Cummings prend la tangente.

Une histoire simple : un nobody fatigué, en fin de route, décide de rompre avec son quotidien monotone pour réaliser tout ce qu'il n'avait pu faire avant. Alcool, drogues en tous genres, prostitution, violence… Tout y passe ! Mais jusqu'où tout peut aller quand on s'est définitivement engagé sur le chemin de la liberté à tout-va ? C'est, en quelques mots, le postulat de départ de Steven Boykey Sidley traduit en français par Catherine Gibert. Un postulat on ne peut plus simple, et pourtant un véritable exercice de réflexion et d'écriture. Humour, personnages et éléments d'histoire bien ficelés, contexte bien posé, réflexions solides et pas trop psychologisantes sur la crise de la quarantaine… L'auteur sud-africain coche toutes les cases du roman bien construit, mais aussi et surtout du roman réussi !

On pourrait y trouver toute la délicieuse absurdité d'un Jean-Paul Didierlaurent, on pourrait y déceler la folie douce d'En attendant Bojangles, ou encore l'humour chaleureux du vaudeville… Mais Harold Cummings prend la tangente est bien plus que tout cela à la fois. L'auteur sud-africain, pour son quatrième roman, frappe plus que jamais dans le mille avec une histoire émouvante, drôle et pleine de réflexions sur notre quotidien et sur un passage central de nos existences. le dosage quasi-parfait de tous les éléments évoqués dans cet article fait, de toute évidence, de Harold Cummings prend la tangente un roman à ne manquer sous aucun prétexte, et un auteur à suivre et découvrir sans plus attendre !

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Sous des aspects de comédie ce livre pose des questions sur le sens de la vie et sur la façon dont on la mène.

Harold Cummings est un retraité pour qui la vie semble, apparemment, avoir été clémente. Une femme dévouée et aimante, deux enfants, une jolie maison, une vie paisible, un travail qui lui permet d'avoir une vie et une retraite confortables.
Mais Harold se pose des questions. N'est-il pas passé à côté de sa vie et d'expériences intéressantes à force de ne pas oser sortir du droit chemin ? Alors Harold se lance des défis ! Profitant de l'absence de sa femme, Millie, il part en quête d'un autre lui, son double moins prévisible, moins sage. Son vrai moi ?

Nous le suivons donc d'expérience en expérience (se faire tatouer, avoir des rapports tarifés, fumer du crack, voler, se battre...), enchaînant en un laps de temps record tout ce qu'il n'a jamais osé faire.

Drôle, incisif, cynique, le roman de Steven Boykey Sidley raconte le temps qui passe, les chemins qu'on choisit de prendre, notre rapport aux événements et aux personnes. Harold est un père qui pense avoir fait ce qu'il fallait pour élever ses enfants, mais les connait-il vraiment, ont-ils créé de vrais liens ? Il semble que non. Et Millie, sa femme, la connait-il si bien qu'il le pense, n'aspire-t-elle pas elle aussi à autre chose ?

J'ai trouvé ce livre profondément mélancolique sous des dehors amusants. Les situations cocasses se succèdent mais laissent chaque fois un fond d'amertume car finalement Harold remet en question toute son existence. Et peut-il vraiment rattraper le temps perdu et revenir sur ce qu'il lui semble avoir raté ?
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En ouvrant ce livre, je pensais qu'il s'agissait d'une comédie de type "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire". Mais en réalité, ce livre n'est pas drôle. L'auteur raconte l'histoire d'un retraité qui se rend compte, après une vie exemplaire et rangé, qu'il n'est pas heureux et n'a jamais repoussé aucunes limites. Il décide de profiter de l'absence de sa femme pour faire quelques folies : tatouage, drogue, prostituée, bagarre...
Avec ce roman, l'auteur nous propose de réfléchir de façon intelligente sur le bonheur, la façon de mener sa vie et porte un regard cynique sur la société et l'hypocrisie qui, parfois, dirige le monde.
Une jolie pépite qui mériterait d'être lue.
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critiques presse (1)
Lexpress
03 décembre 2018
Impossible de lâcher ce bouquin. On a rarement lu un tel mélange d'humour et de gravité, où s'invitent des parenthèses philosophiques, sans rien qui pose ni pèse. L'écriture vigoureuse, au présent, avec des phrases sans verbe (ou sans pronom) et des dialogues au cordeau, est irrésistible - chapeau bas à la traductrice. Un bon conseil : offrez ce roman pour Noël, vous en serez remercié.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il a beaucoup d’affection pour elle. Il ne sait pas au juste s’il l’aime encore, mais cela a-t-il seulement un sens et est-ce si important ? Quand elle n’est pas là, elle lui manque et quand elle est là, il est bien. Il s’est habitué à son rythme et elle au sien. C’est une relation façonnée par la longévité, un paysage conjugal gentiment sculpté, érodé par le temps, sans arêtes tranchantes ni crevasses.
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- Hamish, des centaines de milliers de gens, voire plus, ont été fauchés par cette affaire. Certains ne s'en remettront jamais.
- Peut-être, mais ce n'est pas ma faute.
- C'est la faute de qui, alors ?
- Des acheteurs. Ils sont censés savoir ce qu'ils achètent. Je ne vendais pas aux veuves et aux orphelins.
- Tu savais ce que tu leur vendais ?
- J'en savais assez.
Tu aurais pu en savoir plus ?
Ecoute, papa, ce sont des produits très complexes. Je crains que personne ne les comprenne vraiment.
- Tu ne crois pas que tu aurais pu te renseigner ?
- Bon sang, lâche-moi un peu. Je n'étais qu'un tout petit rouage d'une énorme machine.
Et voilà. l'argument de l'autojustification qui a traversé les millénaires, trouvant son apogée à Nuremberg - je n'étais pas responsable, je suivais les ordres, je ne savais pas, ce n'était pas à moi de savoir, comment aurais-je pu, si j'avais su.
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Mon révèrent, de toute ma vie, je n’ai jamais rien fait qui sorte de l’ordinaire. J’ai résisté à toutes les tentations pendant plus de soixante ans. Et, depuis peu, ça me dégoute, alors j’ai pris la décision, en toute conscience, de m’écarter un peu du droit chemin. Ces deux derniers jours en tout cas.
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J’ai résisté à toutes les tentations pendant plus de soixante ans. Et, depuis peu, ça me dégoûte, alors j’ai pris la décision - en toute conscience - de m’écarter un peu du droit chemin.
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La vie n’est pas un film de cow-boys, c’est une tragédie sans héros.
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