Hawkwood, tome 5

Dans ce tome 5, aux abords de la capitale parisienne la vaillance des troupes de Raoul de Lorraine n'a rien à envier à celles du Prince Noir et la mêlée devient de plus en plus confuse… Ce qui oblige le camp anglais à user d'expédients naguère honnis par les tenants de la chevalerie, et chaque camp finit par revendiquer une victoire que personne n'a remportée sans pour autant !
Dans le camp anglais, Hawkwood et le Prince Noir s'affrontent verbalement sur l'art de la guerre : pour le 1er la fin justifie tous les moyens tandis que le 2e est encore empêtré dans les règles de la chevalerie… (c'est du bon drama, et on sent bien l'ombre tutélaire des joutes verbales entre Guts et Griffith dans le manga culte "Berserk" !) Alors que dans le camp français les exploits successifs de Richard Perrier et de Raoul de Lorraine incitent fortement Philippe VI à bouter définitivement les Anglois hors du Royaume de France…
Crécy is coming !!!

Après une ellipse nous retrouvons les armées anglaises qui font retraite vers le Nord avec les armées françaises à leurs trousses… Pour tendre un piège aux Anglois, Philippe VI donne carte blanche à Otto Doria le commandant des mercenaires génois qui affirme haut et fort que le temps des chevaliers est révolu !
Crécy is coming !!!

Comme son nom l'indique, "Hawkwood" se propose de suivre les aventures de John Hawkwood, célèbre mercenaire anglais, qui oeuvra durant la guerre de cent ans et est considéré comme le premier condottiere des temps modernes.

Ce cinquième tome est intéressant pour plusieurs raisons :

-C'est le début de la fin. En ligne de mire se profile la bataille De Crecy. Après la bataille acharnée livrée par Raoul de Lorraine aux anglais qui ont eu l'audace de menacer Paris, Philippe VI n'a finalement plus d'autres choix que d'engager son armée à la poursuite des anglais qui se replient vers le nord (soit 12000 anglais contre 40000 français) et de jurer de les détruire.

-L'auteur met en scène une joute verbale assez savoureuse entre le Prince Noir et Hawkwood, une joute qui tourne autour de deux conceptions opposées de la stratégie militaire : une basée sur les règles de la chevalerie et une autre basée sur le pragmatisme.

-On sent bien, et cela n'a sans doute jamais été aussi visible que dans ce tome, que L Histoire (et donc l'histoire^^) est à un tournant et qu'une nouvelle époque se profile à l'horizon. Ceci est d'ailleurs parfaitement illustré par la tactique qu'utilisera Otto Doria et ses mercenaires génois, adeptes de l'arbalète. C'est un peu le glas de la noblesse d'épée qui est sonnée...