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EAN : 9782413007098
160 pages
Delcourt (20/06/2018)
4/5   4 notes
Résumé :
Mike Mignola s’adjoint le talent de Chris Roberson (iZombie) et de divers dessinateurs spécialistes de l’horreur dont Richard Corben (Hellboy) et Patric Reynolds (Abe Sapien) pour nous plonger au coeur des premières missions de Hellboy au sein du B.P.R.D.

Hellboy n'est plus un bleu, et il se joint aux agents du B. P. R. D. pour tenter de résoudre des mystères qui les entraînent de par le monde à rechercher des yétis qui terrorisent une équipe de cherc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Hellboy and the B.P.R.D. - 1953 qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Il comprend 4 histoires indépendantes initialement parues en 2016/2017 : (1) Black Sun, (2) Unreasoning Beast, (3) Ghost Moon, (4) The Mirror. Dave Stewart a réalisé la mise en couleurs de toutes les histoires.

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(1) Black Sun (44 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Stephen Green) - En février 1954, Hellboy se retrouve en mission sur une petite île de l'océan arctique, à accompagner le professeur Woodrow Farrier, spécialisé en cryptozoologie. Ils rejoignent le camp d'une demi-douzaine de soldats qui ont été attaqués par un ours, ou par une créature fantastique. le soir même, Hellboy et Woodrow suivent l'un des soldats sur les terres gelées de l'île, sont confrontés au monstre et découvre une navette spatiale.

Ce recueil comprend donc 4 histoires de longueur inégales, réalisées à la fois pour mettre en scène les jeunes années d'Hellboy, mais aussi pour que Mike Mignola puisse collaborer avec d'autres artistes. Après des années de bons et loyaux services (de 2005 à 2015), John Arcudi a décidé de laisser sa place de coscénariste aux cotés de Mike Mignola, et le choix de ce dernier a fini par se porter sur Chris Roberson. Ce dernier n'écrit pas les dialogues avec la même finesse que son prédécesseur, mais il en a conservé la fluidité. Mike Mignola s'amuse à concentrer en un seul récit une terre désolée, un monstre et des nazis, avec un projet secret mené par la Société Sonnenrad. Hellboy est égal à lui-même, déjà railleur avec une fibre d'autodérision dans ses propos. le scénario fait la part belle à une forme d'aventure décomplexée, avec une forme de science-fiction rétrofuturiste, à laquelle se mêle la mythologie interne de la série puisque sont évoqués le projet de Rasputin, l'énergie Vrill et l'énergie Shatkti. le lecteur sent bien qu'il n'a qu'à profiter de cette série B avec tout ce qu'elle a d'improbable et de dérision.

Stephen Green est un élève de Sean Murphy qui dans un premier temps profite de l'environnement désolé de l'île pour se concentrer sur les personnages et sur les mouvements, en laissant Dave Stewart remplir les arrière-plans. Il sait se montrer convaincant pour l'ambiance froide de l'île, pour l'exigüité de la tente. Il retranscrit bien la violence de l'affrontement physique contre le monstre. Ses dessins prennent toute leur saveur à partir du moment où Helbboy se retrouve aux mains des nazis, avec un base souterraine impressionnante, jouant sur la dérision référentielle avec les soucoupes volantes, ou sur les appareillages pseudo-scientifiques. le lecteur alors apprécie alors la narration visuelle à la fois premier degré, mais qui ne se prend pas au sérieux, l'artiste étant conscient de la nature dérivative du récit.

Ce premier récit ne se prend pas au sérieux, mais propose une vraie intrigue, avec une bonne utilisation de la mythologie interne de la série, et des dessins qui révèlent les qualités de chef décorateur de l'artiste dans la deuxième partie. 4 étoiles.

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(2) Unreasoning Beast (20 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Patric Reynolds) - En juin 1954, Hellboy vient enquêter, avec Susan Xiang, dans le pavillon de banlieue de la famille Koestler, auprès du père Thomas, de la femme Margaret, et de leur fils Victor. Thomas Koestler a fait appel au BPRD parce que leur pavillon est hanté par le spectre du singe de son défunt frère Robert.

À nouveau Mike Mignola propose une intrigue reposant sur des apparitions d'un animal fantôme ou fantastique, avec à la fois un premier degré horrifique et un second degré conscient de la nature quelque peu risible d'un tel spectre. Chris Roberson se montre plus à l'aise avec les dialogues dans ce registre de drame familial et le lecteur perçoit que les enjeux ne se limitent pas aux simples apparitions d'un esprit de l'au-delà. Patric Reynolds réalise des dessins avec un encrage plus acéré et plus marqué. Les contours sont plus tranchants et les aplats de noir plus importants, avec des contours très irréguliers. Les acteurs pour la famille Koestler sont des humains normaux, avec un jeu d'acteur naturaliste. le lecteur ressent la tension qui les habite uniquement en les regardant. Il peut voir les gestes brusques du père, son agacement qu'il n'arrive pas à contenir, ses nerfs à fleur de peau. Il voit la gêne de la mère, même si les dialogues ne la font pas apparaître. Il perçoit le malaise du jeune garçon même s'il n'en a pas lui-même conscience.

Patric Reynolds décri un environnement très prosaïque dans ce huis clos qui se déroule à l'intérieur du pavillon des Koestler. Il ne dessine pas de manière photoréaliste, et il s'affranchit de dessiner les arrière-plans régulièrement. Mais lorsqu'ils sont représentés, il reflète le mobilier et les accessoires de l'époque. L'artiste réussi à faire en sorte qu'Hellboy n'ait pas l'air déplacé dans cet environnement, malgré son gros avant-bras droit et sa peau rouge. le lecteur se laisse prendre à cette atmosphère domestique recelant un secret dont le spectre correspond à une forme de manifestation. L'horreur ne naît pas de dessins gore ou d'une violence animale inattendue. Elle s'installe petit à petit, au fur et à mesure que le lecteur comprend que le poids du secret indicible entraîne inconsciemment les protagonistes vers un drame inéluctable.

Dans un premier temps, le lecteur se dit que cette histoire en 20 pages sera un interlude léger sans conséquence, mais il se rend compte que Chris Roberson et Patric Reynolds se sont investi dans leur narration et ont apporté de la substance au récit de Mike Mignola pour en faire une nouvelle prenante et oppressante. 5 étoiles.

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(3) Ghost Moon (44 pages, scénario de Mike Mignola & Chris Roberson, dessins et encrage de Brian Churilla) - En août 1954, Trevor bruttenholm reçoit un appel dans son bureau de Fairfield dans le Connecticut. Il s'agit de Cynthia Eden-Jones qui lui indique qu'elle a besoin d'aide pour une affaire à Hong Kong. Quelques jours plus tard, Hellboy descend d'avion à l'aéroport de Kai Tak, accompagné par Susan Xiang et l'agent Charlie Muraro. Ils découvrent les préparatifs pour les fêtes de la Lune fantôme. Ils se rendent au rendez-vous avec leur contact : Roland Childe. Ce dernier leur explique qu'il est sur la piste d'un nationaliste chinois ayant récupéré une urne funéraire de type Hunping. Ensemble, ils se rendent dans un quartier où se sont produites de nombreuses disparitions.

Mike Mignola pioche dans sa connaissance encyclopédique des contes et légendes pour une histoire de fantômes chinois. Dans la première partie, il explique ce qu'est un Hunping et prépare les manifestations, dans la seconde partie les héros font face au voleur. Dans les pages bonus, Scott Allie, le responsable éditorial, explique que l'équipe était très satisfaite de pouvoir travailler avec Brian Churilla. le trait de ce dernier évoque un peu celui de Conrad, avec des formes plus réalistes, moins influencées par l'école de Marceline. le lecteur se plonge dans une reconstitution de Hong Kong, un peu légère, un peu carton-pâte, où l'artiste colle des éléments d'époque et locaux, en fonction des besoins de sa prise de vue du moment, sans grand souci de vision globale. La narration visuelle est sympathique dans sa dimension exotique, mais l'artiste a bien du mal à transformer les scènes d'explication en des séquences vivantes. le scénario de Mignola exige de nombreuses explications de la part des personnages, et Churilla ne dispose pas d'assez de compétences en tant que metteur en scène, pour imaginer des prises de vue assez vivantes, qui pourraient donner assez d'attrait visuel à ces passages. L'intrigue en elle-même repose beaucoup sur la nature du Hunping et sur l'affrontement qui occupe la deuxième moitié du récit. Or Churilla ne dispose pas de la verve visuelle de Conrad pour insuffler un rythme à ces affrontements, préférant se reposer sur des constructions de case élaborées, mais un peu statiques.

Cette troisième histoire repose sur une intrigue plus développée et plus consistante que la précédente, mais les coscénaristes ont plombé leur narration avec de longues explications, et le dessinateur se concentre sur des visuels originaux, plus que sur le rythme de la narration visuelle. 2 étoiles.

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(4) The Mirror (8 pages, scénario de Mike Mignola, dessins et encrage de Richard Corben) - En mission en France, Hellboy décide de fausser compagnie à son équipe le temps d'une soirée, pour se rendre au village de Saint Boguet afin d'aller y contempler le miroir dont lui parlait souvent Trevor Bruttenholm dans un conte. Il le trouve et y contemple son reflet.

Impossible de résister à l'envie de découvrir une histoire d'Hellboy illustrée par Richard Corben, fusse-t-elle courte. Elle vient donc en complément de celle déjà réalisées et rassemblées dans Hellboy Volume 7: The Troll Witch and Other Stories,Hellboy in Mexico. L'histoire est aussi linéaire que le résumé le laisse le supposer. C'est l'occasion pour Corben de s'amuser en donnant un appendice nasal démesuré au guide d'Hellboy, et de jouer avec les textures des monstres qui tentent de le happer. La chute du récit n'a rien de très original, mais le lecteur ne fait pas la fine bouche grâce à la découverte de ces planches à l'ambiance très tactile.
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critiques presse (1)
Sceneario
31 juillet 2018
Les récits de ce volume sont toujours aussi excellents. Les amateurs seront aux anges en retrouvant leur agent du B.P.R.D. préféré dans des aventures stupéfiantes.
Mignola et Roberson savent jouer avec les contes et les différentes mythologies du monde.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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