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EAN : 9782714468994
224 pages
Belfond (09/03/2017)
3.41/5   23 notes
Résumé :
Anne n'était pas revenue à Bar le Duc depuis son adolescence. Elle préférait oublier le passe. Mais, aujourd'hui, l'invitation est tentante pour la jeune sculptrice : pas question de refuser une résidence d'artiste en ces temps difficiles ! Hermann, le directeur du centre d'art, croit bien faire en lui proposant de déjeuner. Or, c'est une très mauvaise idée.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Anne Chamberland, une jeune sculptrice de 31 ans n'en revient pas lorsqu'elle est contactée par le directeur du centre Vent des tranchées, Hermann Fritsch, pour occuper une charmante petite demeure en Lorraine. Sachant que trouver des logements en tant qu'artiste, Anne accepte donc l'invitation et se réjouit d'avance. Seul petit hic qui la tracasse, pour s'y rendre, elle doit s'arrêter à la gare TGV de Bar-le-Duc, son village d'origine dans lequel elle n'a plus remis les pieds depuis vingt ans car il ne lui laisse que d'horribles souvenirs. Aussi est-elle soulagée lorsque Hermann lui propose de faire un bout de chemin avant de s'arrêter dans un petit bistrot pour prendre leur déjeuner. Mais il y a cependant des souvenirs -particulièrement les mauvais, ceux que vous préféreriez oublier - qui vous poursuivent partout et, vous avez beau les enfouit au fin fond de votre mémoire, ils finissent généralement toujours par remonter à la surface un jour ou l'autre..

Un petit ouvrage certes, mais qui pourtant, je vous l'assure, ne vous laissera pas indemne. L'auteur fait de nombreuses allusions à la Seconde Guerre mondiale (c'est logique puisque nous sommes en Lorraine et vous ne serez certainement pas passer à côté du fait que le nom du directeur est à consonance allemande) d'antisémitisme (eh oui, cela existe encore même presqu'un siècle plus tard) mais aussi de sujets tout aussi graves tels que la pédophilie, l'abus de pouvoirs et d'autres que je ne vous révélerai pas...je ne vais pas tout vous dire quand même sinon cela gâcherait le suspense !
Si vous ne voyez aucun lien entre la trame de l'histoire que je vous ai dévoilée et les sujets mentionnés, c'est normal et cela voudra dire que j'ai réussi à vous cacher de quoi il s'agit exactement et j'espère, à vous donner envie de lire cet petit livre !
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Première lecture de Romain Slocombe pour ma part, j'ai lu beaucoup de bien de L'affaire Léon Sadorski. J'ai très vite été emballée par ce recueil de nouvelles et pourtant c'est je trouve un exercice très difficile et la plupart du temps celles-ci ne sont pas de qualité égale.

Ici pas de déception sauf peut-être pour l'une d'entre elle, ces neuf nouvelles sont courtes mais très intéressantes, vivantes une fois que l'on en commence une il devient difficile de ne pas aller jusqu'à la fin de celle-ci et d'aller en "picorer" une nouvelle.

Malgré le petit nombre de page ces récits peuvent être aussi fort que des thrillers avec bien plus de pages mais qui trainent en longueur.

Pas de temps mort ici pas de fioritures, une écriture très plaisante, une vraie belle découverte amateurs de thrillers vous pouvez foncer ;)

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Il y a des auteurs qui ne peuvent pas s'empêcher de faire de l'idéologie dans leurs textes. Sans doute y voient-ils une manière de mener un combat qui est par ailleurs peut-être fort louable, à condition toutefois de faire cela avec intelligence, mesure, modération, sous peine de tomber dans la caricature et donc de produire une oeuvre de mauvaise qualité, à l'image de cette daube infâme que nous a pondu Romain Slocombe.

De ce recueil de nouvelles, je n'ai lu que celle éponyme, reprise dans une série intitulée les Petits Polars du Monde, mais je n'aurais de toutes façon pas lu les autres puisque j'aurais jeté le livre par la fenêtre sitôt après avoir fini celle-ci.

Ce texte est mauvais non pas parce qu'il est mal écrit (le style est correct) mais parce qu'il est grossièrement caricatural, pour la raison évoquée plus haut. Romain Slocombe ne raconte pas ici une histoire mais fait de l'idéologie, et il le fait sans finesse aucune mais au contraire en exagérant à un point tel qu'il en perd toute crédibilité. Ses cibles? La France de province, qu'il ne voit qu'à travers le prisme de ses préjugés et de sa bien-pensance parisienne, et la Police, Institution composée selon lui de gens brutaux et sans foi ni loi.

La France profonde, c'est pour Romain Slocombe des gens gros, laids, bêtes; en somme des ploucs (le mot est d'ailleurs utilisé dans le texte). Bien évidemment, tous ces gens, au nombre desquels on trouve quelques skinheads, sont xénophobes et sans doute racistes et, pour une bonne partie d'entre eux, votent pour des partis d'extrême-droite. Leur bêtise et leur étroitesse d'esprit les rend dangereux et font qu'ils n'hésitent pas à s'en prendre en toute impunité aux gens de la ville. Enfin, les restaurants qu'on trouve dans cette France profonde sont à l'image des habitants: chers et proposant de la nourriture immangeable, servie par du personnel malaimable au possible.

Vous trouvez cela un tantinet exagéré? Ce n'et rien à côté de la manière dont sont présentés les policiers. Voyez plutôt: ils assassinent des gens en toute impunité et en étant bien sûr couverts par leur hiérarchie, violent des petites filles en ne prenant même pas la peine d'enlever leur uniforme ou encore arrêtent des gens pour des motifs arbitraires, le tout en n'étant jamais inquiétés par la Justice. Ce procédé, qui consiste à salir une profession et ceux qui l'exercent en dépeignant des situations parfaitement exagérées et même tout bonnement irréalistes (la Police et la Gendarmerie Nationale font partie des institutions les plus surveillées et les plus contrôlées de France, et jamais ne serait-ce que le dixième de ce que décrit Romain Slocombe ne pourrait se produire) est tout simplement ignoble et répugnant.

De la première à la dernière ligne, ce torchon transpire la haine et le mépris de classe et est bien révélateur de la mentalité des bourgeois parisiens bien pensants comme Romain Slocombe qui prétendent être proches du peuple mais qui en réalité le détestent et ont en plus le culot d'étaler sans vergogne cette détestation dans les livres qu'ils écrivent.

Si vous êtes du même bord idéologique que M. Slocombe et que les outrances et la caricature ne vous choquent pas, alors vous devriez aimer ce texte; pour les autres, jetez-le à la poubelle sans même l'avoir ouvert, cela vous évitera de perdre votre temps.

A noter que dans la série des Petits Polars du Monde, une autre nouvelle concurrence celle-ci dans l'exagération et la mauvaise foi: il s'agit de Que ta volonté soit faite, de Marin Ledun, texte dans lequel nous est décrite la vie dans un établissement d'enseignement catholique, description toute en nuances et en objectivité puisque tous les élèves ou presque sont des fachos, nostalgiques de Pétain, antisémites et ayant tous des sympathies prononcées pour un certain parti d'extrême-droite. En quelques pages, Marin Ledun, dont certains titres m'avaient pourtant attiré, s'est à tout jamais décrédibilisé à mes yeux. On attend avec impatience le même récit mais qui se déroulerait cette fois dans une école coranique...

Les autres nouvelles de la série ne sont pas toutes aussi outrancières, Dieu merci, mais on sent quand même que la plupart sont dans le très politiquement correct. L'ensemble est de qualité assez moyenne (hormis les deux titres susmentionnés dont je ne parlerai plus), et seuls quatre titres parviennent à mon sens à tirer leur épingle du jeu: Hostiles, de Franck Thilliez, Chérie noire, de Caryl Férey, Boulevard du Midi, de Brigitte Aubert, et Dernier été, de Patrick Pécherot, nouvelle dans laquelle nous faisons la connaisance du peintre Frédric Bazille, mort à l'âge de 29 ans pendant la guerre de 1870.


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Ces 9 nouvelles ont été publiées indépendamment dans la presse et sont présentées ici sous forme de recueil.
S'il semble évident de les classer dans le genre du thriller, elles sont surtout d'une forte dimension sociale que le style permet de mettre en exergue.
Romain Slocombe a une plume bien particulière. Il cisèle ses personnages de façon clinique, le lecteur a souvent l'impression de lire un article de journal voire un procès-verbal, en distillant plein de petits détails qui semblent insignifiants mais qui, à son insu, donnent une consistance tant aux personnages qu'aux lieux et aux circonstances. Et puis, tout d'un coup, du compte rendu de fait divers, on bascule dans l'horreur. C'est d'autant plus violent que les situations sont de l'ordre du quotidien avec en conséquence un grand pouvoir d'identification.
C'est la jeune femme qui rentre tard chez elle après le travail et qui croise la route de Guy Georges. C'est la jeune sculptrice, de passage dans la région de son enfance, qui va être confrontée aux acteurs d'un traumatisme ancien. C'est le représentant de commerce qui va focaliser le désespoir social et affectif d'un de ses clients.
Car à travers ces récits, l'auteur dénonce les travers de la société : le racisme ordinaire, la violence gratuite, l'abus de faiblesse. On a parfois le coeur davantage serré par le passé des personnages que par l'horreur des actes qui sont décrits.
C'est le tour de force de l'auteur. La violence de certaines scènes est démonstratrice. Elle est le reflet des situations subies par les personnages et non une manoeuvre littéraire pour répondre à l'attente d'un certain lectorat. La société est d'une violence bien plus insidieuse que celle des psychopathes. Elle fait bien plus de victimes.
J'ai beaucoup aimé ces nouvelles. J'en recommande la lecture aux amateurs de thriller et de scènes sanglantes mais aussi à tous ceux qui refusent d'accepter la banalisation des victimes silencieuses des injustices d'une société individualiste.
Je remercie vivement les Editions Belfond et Netgalley de m'avoir donné l'occasion de cette lecture intense et riche en réflexion.
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Je remercie les Éditions Belfond de m'avoir donné l'occasion de lire Hématomes de Romain Slocombe via la plateforme numérique NetGalley. Sous le titre Hématomes se cache en réalité un recueil de neuf nouvelles.

L'auteur Romain Slocombe est né à Paris en 1953, et possède à son actif une vingtaine de romans dont Monsieur le Commandant traduit dans cinq pays, et Lauréat du Trophée 813. Mais avant de devenir auteur, Slocombe a étudié l'art et participé avec le collectif d'artistes français Bazooka au magazine emblématique des années 70, Metal Hurlant. Vouant une grande passion pour le Japon, on peut en retrouver des traces majeures ou non à travers les différentes formes d'art qu'il affectionne. Cela va la bande dessinée (Tokyo Girl, Femmes Fatales), à la peinture, en passant par la photographie, le cinéma (Un monde flottant de 1995) et ben entendu les romans et nouvelles.

Hématomes rassemble donc neuf nouvelles parues précédemment dans la presse, dont la particularité des récits est l'écriture de Slocombe. Aussi précise et minutieuse que peuvent l'être les mains d'un chirurgien, on constate que l'autre possède un long chemin de conteur derrière lui. Et même si j'avoue ne jamais lire de nouvelles, j'ai trouvé que ces petits thrillers ont tout aussi d'échos qu'une seule histoire de 400 pages, malgré quelques petits reproches que j'aborderai plus loin. Les thèmes de ses récits sont variés et divers, on évoque par exemple le racisme ordinaire, la mort, ou encore la guerre. le seul fil conducteur ici est celui de la résonance des mots écrits. Durant la lecture on découvre peu à peu l'esprit vif de l'auteur qui n'hésite pas à insuffler de l'angoisse dans chaque lettre qui auront toutes un effet sur le lecteur. Chaque nouvelle possède son charme et sa particularité, sans que toutefois, je ne pourrais en choisir une plus qu'une autre. Pourquoi ? Simplement car elles arrivent à toute nous marquer d'une manière ou d'une autre. Tantôt glaçante, noire, lugubre et transpirant l'angoisse, chaque sensation devient presque réelle. Comme si Romain Slocombe arrivait à s'insinuer dans ma tête pour me susurrer la noirceur que chaque être possède en lui, là, au fond bien caché pour certains et bien en vue chez d'autres.

Évoluant sur fond de thriller angoissant et psychologique, on peut y voir aussi des messages cachés destinés à la société, comme une véritable accusation du manque d'honnêteté émanant de notre quotidien, des échanges entre les uns et les autres. Clairement, si vous n'aimez pas les thrillers vous n'aimerez pas ces nouvelles. Toutefois, si vous souhaitez découvrir cet univers bien particulier, la lecture de nouvelles peut être un premier pas dans le genre. si vous en aimez pas une, vous pourrez toujours passer à la suivante.

Ce qui me chagrine un peu, et le fait que même si le côté pratique de la lecture de nouvelles est appréciable, il m'a été impossible de m'attacher aux personnages. Moi qui aime à trouver des touches de moi dans les protagonistes du récit, ici, c'est quelque chose que je n'ai pas pu faire. Et c'est peut-être là la raison pour laquelle je ne suis pas une lectrice de nouvelles. Les dernières que j'ai lues doivent dater d'il y a 10 ans durant mes études. Je pourrais aussi mentionner la grande noirceur des histoires qui m'a parfois un peu dérangé, comme un sentiment de malaise inexplicable. Mais je pense que c'est ce qu' a voulu inspirer l'auteur aux lecteurs alors je ne peux dire que pour ma part ça a été le cas. Mais je me replongerai volontiers dans les autres romans de l'auteur, et peut-être même dans de futures nouvelles, pourquoi pas.

En conclusion, on se trouve ici avec neuf nouvelles qui vous procureront des sensations et sentiments tellement différents à chaque fois, que l'on en ressort comme si on avait été témoin de la déchéance et des maux des protagonistes. Neuf nouvelles à ne pas mettre entre les mains des plus sensibles, au risque de ne pas ne ressortir indemne.
Lien : https://t.co/acXfd0tKpb
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le plus pénible dans le métier de Pierre Besombes, ce sont les suicidés. Seul – toujours seul – en face du corps, on se pose automatiquement la question du pourquoi. Surtout qu’il s’agit souvent de gens en bonne santé, qui semblaient bien dans leur peau. Et en les regardant morts, on ne sait toujours pas le pourquoi de leur mort. Le vrai pourquoi. Cela provoque de méchantes angoisses.
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Videos de Romain Slocombe (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Romain Slocombe
Romain Slocombe vous présente son ouvrage "Une sale française" aux éditions Seuil. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2985401/romain-slocombe-une-sale-francaise
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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