Ce hors-série de la collection Découvertes Gallimard est publié à l'occasion de l'exposition "Hergé" au Grand Palais de Paris, de septembre 2016 à janvier 2017. C'est presqu'un album de famille que Dominique Maricq nous invite à parcourir. En le feuilletant, j'ai vraiment l'impression de revoir grandir et s'épanouir des frères, des soeurs, des cousins, des tantes... tant ces personnages me sont familiers et même chers !
Pour chacun des "membres de cette famille", il y a une présentation générale, qui raconte un peu son histoire ou son caractère, avec des illustrations de différentes époques. Puis nous pouvons ouvrir une grande page qui se déplie - l'un des principes de cette collection Découvertes Gallimard - pour découvrir une ou plusieurs représentations de ce héros, avec un commentaire d'Hergé sur sa création ou sur leur rapport qu'il entretenait avec lui.
Pour terminer, l'auteur nous présente une galerie de personnages secondaires, un par album. Un petit coup de projecteur sur ces figurants qui contribuent, eux aussi, à faire de ce monde de Tintin un univers qui nous est tant familier.
Cet album est vraiment magnifique et je ne regrette pas de l'avoir trouvé presque par hasard. Il bénéficie d'une iconographie très riche dans laquelle on retrouve des crayonnés, des pages de la revue Tintin ou des albums, dans leurs différentes éditions. J'ai presque envie de le ranger parmi mes albums de photos de famille !
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Une bonne approche de l’univers de Tintin en version grand public.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Les Dupond(t) fonctionnent par deux. Miroir et réceptacle de leur propre bêtise, ces détectives diplômes ont élevé le ridicule au rang de sport national et sévissent avec un égal bonheur dans dis-sept épisodes des aventures de Tintin. Je dirais même plus, Dupond et Dupont, limiers à l'efficacité contestable, n'ont rien du flic de choc. Vous avez dit incompétents ? C'es un euphémisme, une coquetterie lexicale qui esquisse à peine les élucubrations gémellaires des célèbres policiers au pays de Tintin.
Cela (la ligne claire) donne, à mon sens, une plus grande "lisibilité" aux dessins et aussi, me semble-t-il, une plus grande fraîcheur. Je crois d'ailleurs que les notions d'ombres et de clair-obscur sont des conventions. Alors, convention pour convention, je préfère prendre le parti des couleurs unies, qui a le mérite de la simplicité et de la lisibilité. Pour un enfant, par exemple, le pull de Tintin est bleu, entièrement bleu. Pourquoi serait-il bleu pâle d'un côté (celui d'où vient la lumière) et bleu foncé de l'autre ? C'est le même pull, non ?
Séraphin Lampion (...) Exemple parfait du casse-pieds sans-gêne, très sûr de lui, l'homme au noeud papillon et aux bretelles ne recule devant aucun sacrifice lorsqu'il s'agit de s'imposer. Dans la bêtise comme dans la suffisance, dans le calembour désastreux comme dans la blague la plus éculée, il est décidément le meilleur. Il n'est pas vraiment méchant, mais il est bête, définitivement. Son obstination à placer un contrat d'assurance est directement proportionnelle à la résistance que lui oppose le capitaine Haddock.
Dans ses interventions aussi nombreuses qu'intempestives, on le sent (Milou) d'emblée plus conservateur, voire plus réactionnaire que son ami Tintin. Son rôle de contrepoint perdra beaucoup de son importance avec l'apparition, en 1941, du capitaine Haddock. Le règne de la cohabitation commence. Chacun trouvera finalement sa place...
Je mesure à quel point Tchang a eu son importance dans l'évolution de mon travail. Et dans mon évolution tout court. C'est à partir de ce moment-là que je me suis mis à m'intéresser vraiment aux gens et aux pays vers lesquels j'envoyais Tintin, par souci d’honnêteté vis-à-vis de ceux qui me lisaient...