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EAN : 9782267031904
320 pages
Christian Bourgois Editeur (16/01/2020)
3.5/5   15 notes
Résumé :
Comme beaucoup de couples, Antonio et Ángela
ont connu un amour hors du commun. Et comme beaucoup de couples, après treize ans de passion, ils ont fini par divorcer.
Quand commence Heureuse fin, Antonio erre dans l’appartement conjugal vidé par les déménageurs. Les souvenirs affluent. C’est le point de départ d’un roman d’un genre particulier où tout, de la première rencontre à la séparation, est raconté à rebours.
Tour à tour, Antonio et Ángela... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Aaaaaah les hommes, italiens, francais, espagnols, ..... modèles universels 😆!
L'amour pour Antonio se résume à baiser « furieusement sur chaque surface de la maison, sur le plan de travail, sur la table, dans la douche, sur le canapé, par terre, contre les murs, les fenêtres et j'irais jusqu'à dire les plafonds. », sinon NADA !
Voila pourquoi il demande le divorce à Angela, et hop en avant la mascarade !Tant d'encre déversée pour relater la fin d'un amour, d'une liaison, d'un mariage , pourtant l'inéluctable, puisque dans ce monde, tout a une fin !

Délitement d'un mariage conté à rebours, où le mari l'autopsie, du regard d'un médecin légiste ( " ...nous en sommes ......à identifier des blessures sur le cadavre et à signaler les cicatrices, toutes petites, toutes mortelles, qui blessent toutes et dont la dernière tue"..), alors que la femme laisse libre cours à sa sensibilité doublée de bon sens.....Deux individus qui "partagent" leurs vies, leurs lits, leurs espoirs, leurs désirs, leurs peurs,....avec des petits incidents de parcourt, engendrent des enfants et un beau jour se deviennent de parfaits étrangers .....”comment est-il possible que ces êtres si étrangers aient pu un jour tomber amoureux l'un de l'autre et désirer un avenir partagé ?"

Un roman à deux voix qui raconte l’infinie solitude des êtres même en couple, “chacun dans son puits “, d'un auteur espagnol qui m'était jusqu'alors inconnue. Il en profite aussi pour dresser un portrait de la société espagnole contemporaine, embourbée dans la crise économique. Antonio est journaliste, Angela enseignante. Tous les deux ont du mal à ficeler leurs fins de mois, situation qui va empirer, une fois séparés.
Le titre « Heureuse fin » ici est à connotation ironique, faisant référence à la fin même du livre, qui racontant l'histoire à rebours remonte le temps, pour en arriver aux débuts heureux , “Tu as tourné la tête et nos regards se sont croisés, et nous les avons soutenus,... comme pour dire oui, et c'est là que notre histoire commence.”
Bien que ce soit un sujet déjà réchauffé à toutes les sauces, c'est dans cette forme contée à rebours, que réside la force du récit. S'y ajoute l'ironie discrète de l'auteur qui nous sert tous les clichés, en apparence supposés paramètres de "bonheur ", et qui partent en fumée 😁 ! Déconseillé à tout lecteurs et lectrices en couple 😆!

Pour terminer,
Tout a une fin, c'est vrai et pourquoi pas ne pas l'accepter comme les débuts?
Pourquoi ne pas réajuster nos attentes vu que les choix sont limités? Pourquoi en faire un drame, farfouiller le passé pour se disculper du soi-disant échec, au lieu de le considérer comme une issue naturelle de la vie, et vivre en paix avec ? Que ce qu'on a vécu de beau et heureux pourquoi ne pas le mettre dans le bilan positif de notre vie, sans le faire annuler par la fin négative inéluctable?......


"..., dés l'instant où nous avons formé un couple, le compte à rebours a commencé;"
Par ces jours difficiles surtout dans la région où je vis, cette Heureuse Fin où l'amour dégouline, ne peut que me faire sourire......aaaah l'insoutenable légèreté de l'être !
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Voici une histoire qui n'a rien de drôle, puisqu'il s'agit du dépeçage, oui, je pense qu'il n'y a pas d'autres mots, du dépeçage d'une séparation amoureuse. Les deux protagonistes s'expriment tout à tour sous la plume de cet auteur espagnol que je découvre. Ils jettent souvent leur vécu à la tête de l'autre sans véritablement l'écouter, en parallèle, comme enfoncés chacun dans son puits profond de pierre, selon l'image parlante de l'auteur.
Et donc je ne vais pas dire que j'ai galopé dans cette lecture, mais plutôt avancé pas à pas pour finalement être prise sous le charme ou l'emprise de ce compte-à-rebours amoureux, qui sous les affres de la séparation raconte combien cet homme et cette femme se sont aimés d'amour, pas simplement aimés, pour reprendre l'expression d'Isaac Rosa. On ne peut que se reconnaître dans cette joute verbale, à part ceux qui en sont toujours au temps de leur premier amour.

Merci aux éditions Christian Bourgois, dont j'apprécie toujours la qualité du travail éditorial, pour cet ouvrage.
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Antonio erre dans son appartement presque vide. Lui et sa femme, Angela, se séparent après 13 ans passés ensemble et deux enfants. Pourtant, ils en étaient persuadés, ils allaient vieillir ensemble. Antonio s'interroge : comment en sont-ils arrivés là ? Angela et lui cherchent à comprendre, à trouver le moment où le point de non-retour a été franchi. Ils épluchent leurs souvenirs, leur vie commune, leur rencontre. "(...) je me demande quand tout a foiré, quand tout est devenu irréversible , irrémédiable. Moi aussi, je me demande, murmurais-tu et j'insistais, si nous pouvions remonter le temps, remonter notre vie comme on remonte un fleuve depuis son embouchure, creuser verticalement dans notre passé, en soulevant chaque couche, jusqu'où crois-tu que nous devrions aller, à quel moment étions-nous encore à temps de toute arranger ?"

"Heureuse fin" est l'histoire du délitement de l'amour d'Angela et Antonio, la dissection minutieuse de leur échec. La manière dont Isaac Rosa a choisi de nous raconter cela est la force et l'originalité du roman. le livre commence par l'épilogue et remonte le cours des treize années de vie commune d'Angela et Antonio pour aboutir au prologue. Les voix des deux protagonistes alternent dans les chapitres. Dans certains, nous n'écoutons qu'Antonio ou qu'Angela, parfois leurs propos se développent en parallèle. Et ce qui est très beau et très réussi, c'est que les deux voix se confondent dans les derniers chapitres, sont à l'unisson et forment un seul et même récit : celui des débuts de leur amour.

Le coeur du livre est bien entendu la fin triste et déchirante d'un amour. Isaac Rosa montre la rancoeur, la mesquinerie des reproches que l'on fait à l'autre. Les défauts que l'on trouvait charmant au début se transforment en argument pour justifier la séparation. Tant de non-dits accumulés, tant de frustration amènent la cruauté, la violence des adieux. Isaac Rosa propose également des causes extérieur au divorce d'Angela et Antonio. Celles d'une Espagne en crise, d'une précarité financière qui inéluctablement sépare les amoureux (Antonio produit un graphique qui montre que le déclin de leur compte en banque accompagne celui de leur amour). L'auteur s'interroge également sur l'amour aujourd'hui, l'amour est-il un marché comme les autres ? Est-il victime du capitalisme ? le propos peut paraitre glaçant et très loin de l'idée romantique que l'on peut se faire de l'amour. Mais le roman ne se nomme pas "Heureuse fin" pour rien. En terminant sur la rencontre d'Angela et Antonio, il nous laisse sur une note lumineuse et sur la conclusion que "L'amour est inénarrable (...) Toute tentative de raconter l'amour est condamnée à l'échec."

"Heureuse fin" d'Isaac Rosa est l'autopsie d'une histoire d'amour racontée de manière originale : de sa fin à son début en alternant les voix des deux protagonistes. Un roman qui réussit à renouveler le thème de la rupture avec intelligence et lucidité.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Antonio et Angela ont vécu une passion amoureuse intense. Ils se sont mariés, ont eu deux filles. Puis l'amour s'est tari et le couple se sépare.
C'est à ce moment que le livre commence, alors qu'Antonio quitte l'appartement maintenant vide et referme la porte de la vie commune avec Angela.
A partir de là, Isaac Rosa remonte le temps et nous raconte l'histoire de ce couple à rebours.

Sous la forme de deux monologues qui se répondent, le récit présente les points de vue de l'un et l'autre des membres du couple. Et chacun refait l'histoire, analyse, explique, accuse et retrace tous les grands et petits moments qui ont jalonné les treize ans de vie du couple.

J'ai beaucoup aimé ce parti pris narratif de remonter le temps depuis la séparation jusqu'aux premiers émois amoureux.

Chaque événement est vu par chacun des deux : l'arrivée des enfants, la place du travail, les soucis économiques, les infidélités, les non-dits, les incompréhensions, le point de bascule à partir duquel la fin s'annonce inéluctable.

Il faut reconnaître que ce n'est pas un livre très optimiste sur le mariage et la vie de couple. Angela et Antonio ont chacun cumulé beaucoup de rancoeur et de désillusions au cours de ces années.

Isaac Rosa explore le thème archi-connu de la séparation mais y ajoute une profondeur particulière, loin d'un romantisme illusoire et plus ancré dans la réalité d'une vie quotidienne qui use et éloigne.

C'est à la fois triste et très beau, porté par un style riche et foisonnant et une construction du récit précise qui mène le lecteur au coeur d'une réflexion passionnante sur les relations amoureuses, le temps qui passe et les attentes déçues.
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Un roman d'amour en forme de compte à rebours inversé.
Le point de départ est la fin de l'histoire, la séparation d'un couple. Puis on remonte le temps, un roman chorale où l'homme, Antonio, et la femme, Angela, s'interrogent sur leur vécu, tirent à bout portant des reproches, exhument leur rancoeurs, comme s'ils faisaient un concours pour savoir qui a eu raison le plus souvent et qui s'est trompé le plus souvent. Les versions concordent autant qu'elles divergent.

Pour ce couple, persuadé qu'eux ils vieilliraient ensemble, le constat est souvent douloureux, parfois amer, mais doux et tendre aussi.
A la lecture de ce beau texte, on ne peut que constater combien dans l'amour comme dans la séparation, toutes les histoires sont uniques et pourtant si universelles.

Le style d'Isaac ROSA donne de la profondeur à cette histoire et rend la lecture vraiment très agréable, j'ai particulièrement aimé le jeu des métaphores et surtout les longues énumérations, et j'ai bien envie de découvrir d'autres de ses romans.

Merci beaucoup à l'opération masse critique de Babelio et à Christian Bourgois éditeur pour m'avoir permis de découvrir ce beau roman.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
J’ai appris vos actions de protestation le jour où j’ai cliqué sur un lien qui promettait « Dix aliments qui vous protègent du cancer », et que ce que j’ai trouvé, c’est le blog de votre syndicat, où vous révéliez les tarifs payés par les principaux médias et où vous dénonciez des cas d’abus sur des collaborateurs. Je t’ai demandé ce qu’il en était, et ce n’est qu’alors que tu m’as parlé de la « guérilla clickbait » : les appâts que vous laissiez sur les réseaux sociaux pour rendre visibles vos revendications, à l’aide d’hameçons infaillibles du genre « Les cinq choses qui rendent les femmes folles au lit », « Les dix blessures les plus terrifiantes sur un terrain de football », « La vidéo qui a fait vomir des millions d’Américains », ou « L’impressionnante bagarre entre deux chauffeurs de taxi à l’aéroport », et qui en fait menaient au blog du syndicat.
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Attention, nous venons d’offrir une de ces boîtes de merde aux mariés. Nous aurions dû leur offrir leur futur divorce, j’ai entendu dire qu’il y a une entreprise qui propose un service intégral de rupture, ils s’occupent de tout : avocats, thérapie, aide pour les enfants, coaching pour se remettre ; je ne peux imaginer meilleur cadeau de mariage.
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....s'aimer très fort et s'empoisonner la vie est compatible.
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Toute tentative de raconter l'amour est condamnée à l'échec. L'amour est ridicule, il est incompréhensible, il est disproportionné, il est faux, il est erroné. Même les carnets, les lettres et les messages d'alors ne peuvent nous servir à récupérer une intensité que nous ne comprenons plus. Nous pouvons seulement en raconter les cendres, ou même pas cela : la suie qu'ont laissée les cendres avant que le vent ne les disperse.
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Mes filles sont ma montre. Mon ancre. Elles me donnent de la solidité quand tout se décompose. Patience et attention, au milieu de tant de dispersion et de hâte. Mes filles sont un lieu dans le monde, alors que nous sommes tous perdus, désorientés, délocalisés. Mes filles m'ont apporté de la sagesses, du sens, des limites. Des points d'attache dans un monde débridé.
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