Trop rares sont les études sur Mayotte pour ne pas les apprécier. Cette histoire de Mayotte, depuis les origines de son peuplement jusqu'à la départementalisation en 2011 est donc une bonne nouvelle. L'auteur, historien spécialiste de l'outre-mer, possède très bien son sujet. On y apprend une foule d'informations sur l'histoire de ce petit territoire, français depuis 1841, situé dans le canal du Mozambique, et inconnu de la plupart des français.
Cependant, les chapitres consacrés à l'étude de la société mahoraise des dernières décennies manquent parfois d'objectivité et il est dommage que l'auteur oppose la culture mahoraise au soi-disant esprit colonial de certains fonctionnaires métropolitains. C'est juger un peu vite une situation sociale beaucoup plus complexe, la difficulté de part et d'autre à faire co-exister deux cultures radicalement différentes. L'auteur ne parle pas non plus de l'acculturation féroce à laquelle sont soumis les mahorais en l'espace d'une génération. Les traditions ancestrales laissent brutalement la place à une société de consommation effrénée. En revanche le problème des émigrés clandestins comoriens est bien traité.
Par ailleurs, la conclusion me semble d'un optimisme un peu forcé, vus tous les défis auxquels doit faire face ce jeune département.
En résumé, ce livre constitue une bonne introduction à la connaissance de ce 101ème département français, malgré un manque d'objectivité que l'on retrouve dans l'histoire récente. Preuve que l'outre-mer, résidu de l'empire colonial n'échappe toujours pas à la polémique, même dans des ouvrages sérieux.
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En 1925, on s'aperçut que les Comores, tant à cause de leur insularité que de la langue et de la culture de leurs habitants, ne pourraient être administrées strictement comme une province malgache ordinaire.
Les Comores ont d'indéniables affinités linguistiques, culturelles, religieuses, mais elles sont devenues françaises par quatre traités distincts en 1841 et 1886. Elles n'ont jamais eu d'unité politique avant le statut de TOM de 1946.