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EAN : 9782752908742
256 pages
Phébus (30/11/-1)
3.82/5   36 notes
Résumé :
Mariée à 16 ans et violée le lendemain de ses noces par un ivrogne ayant le double de son âge, le destin de la jeune Rosa, paysanne normande du début du XXe siècle, semblait tout tracé : subir et se taire. Les hommes ont tout, peuvent tout, décident de tout.

Sauf lorsque leurs passions les emportent au-delà du raisonnable et que la petite Rosa, devenue femme, les prend au piège de leurs rêves et de leurs vices. La grande Rosa tiendra alors le monde de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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On pourrait craindre que ce roman nous fasse tomber dans le voyeurisme... Mais ce n'est pas le cas. Benard Ollivier dresse dans ce livre à la fois le portrait de la campagne normande au début du 20è siècle, ainsi qu'une galerie de personnages - dont les hommes qui sont disséqués sous la plume de Rosa.

Le "concours de coqs" organisé par des mâles ayant besoin d'une reconnaissance de leur anatomie a de quoi défrayer la chronique, en particulier pour l'époque durant laquelle l'auteur a choisi de poser son histoire. La morale s'oppose farouchement à l'amour, la décision de Rosa - servir d'arbitre pour désigner l"homme" en recevant plusieurs hommes dans son lit - est guidée par son affection pour son mari, mais frôle le concept de prostitution... Au final, ce roman dénote d'une époque encore trouble, partagée, que les débats politiques, la séparation entre l'Église et l'État, les remous de l'affaire Dreyfus et les avancées technologiques rendent encore plus agitée, "en mouvement".

Dans ce contexte, Rosa fait figure d'ovni. Différente des femmes soumises qui n'osent s'opposer aux frasques de leurs maris, elle n'en sacrifie pas moins sa vertu et se laisse même tenter par les prémices du désir et de la libération sexuelle.

En se succédant dans son lit, les hommes du village ont l'impression de prouver leur valeur. Mais en réalité, par les anecdotes qu'elle consigne dans son cahier, Rosa nous fait partager une galerie de personnages tous différents, tous fragiles. Ils sont mis à nu devant elle - sans mauvais jeu de mot - et le masque tombe au moment de passer à l'acte... Les plus téméraires deviennent anxieux, les plus timides se révèlent...

Au-delà de la relation charnelle cependant, chaque homme dévoile sur l'oreiller ses faiblesses, une partie de son passé, des sentiments ou des rêves enfouis... Rosa devient la spectatrice de ce défilé d'hommes aussi différents que touchants parfois. Et nous aussi...

Enfin, ce roman est écrit sans lourdeur ni vulgarité. Une belle découverte...
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Nous sommes en 1902, dans un petit village de Normandie. Rosa, mariée à 16 ans à un bûcheron qui en avait 40, veuf et alcoolique a su échapper au sort de ces épouses soumises et battues qui l'attendait. Rêveuse et cultivée, elle parvient à prendre le dessus sur son mari tout en respectant son autorité. Mais cet homme amoindri par l'alcool sera rattrapé quatre ans plus tard par la tuberculose. Pour subvenir à leurs besoins, Rosa décide d'ouvrir un café clandestin dans son salon dans lequel se réunissent les hommes du coin après une dure journée de labeur. Mais lors d'une soirée particulièrement alcoolisée, une altercation a lieu et prend la forme d'un pari. Afin de sauver son époux et de lui offrir des soins au sanatorium, Rosa décide d'y prendre part. Moyennant une commission, elle accepte de devenir l'arbitre du pari, celle qui jugera lequel de ces neuf participants mérite le plus le titre "d'homme", permettant à ce dernier de remporter une coquette somme. Mais sur quels critères la jeune femme doit-elle se baser pour évaluer leur virilité? Elle décide d'accorder à chacun trois nuits dans sa couche afin d'établir un jugement « objectif » de sa valeur. Mais certaines confidences faites sur l'oreiller vont venir déstabiliser Rosa et peut-être modifier ses motivations premières… Un concours qui ne sera pas sans conséquences pour la jeune femme de 24 ans...
J'ai été vraiment captivée par ce personnage de femme forte évoluant dans un monde d'hommes, particulièrement hostile. Une femme qui, peu à peu, va prendre conscience de ce qu'elle est, de ce qu'elle vaut et surtout de ce qu'elle désire, soumettant des hommes rustres et misogynes à son jugement, imposant ses règles et ses idées. Avec ce premier roman, Bernard Ollivier, plus connu pour ses récits de voyage, nous offre un magnifique portrait de femme ainsi qu'une belle illustration de la vie campagnarde du début du XXème siècle. Certes, Rosa tient les hommes dans sa main, mais cela vaut aussi pour son lecteur, curieux de voir jusqu'où son attitude la mènera. Et si c'était vers l'amour ? Un texte à découvrir!
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Dans ce livre, ce qui m'a attiré en premier lieu, c'est l'endroit où se passe l'histoire: en Normandie, cette si jolie région qui est la mienne. Et puis j'ai découvert l'écriture de l'auteur, tout en douceur et j'ai été rapidement séduite.

Après la mise en place de l'histoire et de son décor, j'avoue avoir attendue impatiemment que les personnages entrent dans le vif du sujet, le concours. J'ai aimé les découvrir et je me suis attachée à certains d'entre eux tels que Martin, Léon et Bert.
En ce qui concerne le personnage de Rosa, j'ai aimé ce qu'elle dégageait, sa façon d'être et j'ai ressenti beaucoup de compassion pour elle. Sa relation avec son mari Mathieu et sa ferveur pour lui sont décrites d'une façon belle et délicate.

Le seul bémol que j'aurai à reprocher c'est de ne pas avoir eu toutes les réponses aux questions que je me posais au sujet de certains personnages, je pense surtout à Victor. Mais ce n'est pas d'une importance crucial.

Pour finir je dirais simplement que j'ai aimé ce livre et que c'est encore une belle découverte faite grâce à l'opération Masse Critique.
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Choisi au hasard à la bibliothèque, c'est une bonne surprise que ce roman étonnant, dont l'intrigue repose sur un pari stupide de mâles dominants- ça se passe au début du XXème siècle, rassurez-vous!-. Rosa sera leur piège, ou leur salut. Cette jeune femme de 24 ans, mariée à un homme malade, va tenter de le sauver en les menant au bout de leur orgueil . Ironique, mais pathétique. J'ai beaucoup aimé le personnage de Rosa.
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Un jour de 1902, dans le café illégal de Rosa, jeune paysanne normande qui se bat pour aider son mari Matthieu à vaincre la tuberculose, des consommateurs échauffés font le pari d'un concours surprenant : chacun met mille francs dans une cagnotte qui reviendra à celui qui prouvera le mieux qu'il est « un homme ». Mais comment les départager ?

Écrivain voyageur connu notamment pour sa Longue marche : à pied de la Méditerranée jusqu'en Chine par la route de la Soie, Bernard Olivier change ici complètement de registre. Et c'est une belle réussite. Son roman historique commence par une scène surprenante, début d'une intrigue qui se déroule comme une pelote de laine, mais avec de nombreux rebondissements et accidents de parcours surprenants. Au centre de cette histoire bien menée se trouve le beau personnage de Rosa, mariée trop tôt à un homme ayant le double de son âge, mais devenue une femme forte qui se bat pour faire vivre son ménage. Autour d'elle, l'auteur construit toute une galerie de personnages secondaires bien croqués, comme Martin, le maire du village, ou Léon, le berger discret mais qui se révèle amoureux des livres…

Le tout donne un excellent roman historique, réaliste et plein de surprises. À découvrir.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Et toutes ces pauvres filles qu'on couche dans le foin et qui se retrouvent enceintes et qu'on abandonne à leur triste sort, comme si elles étaient les seules coupables. Les hommes sèment la honte et la misère et se permettent de juger comme s'ils n'étaient responsables de rien.
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Abandonnée par sa famille qui était sa protection habituelle, couchée sur le banc, perforée dans sa chair et dans son âme, Rosa était entrée dans un monde brutal, dénué de toute tendresse dont elle ne comprenait pas les règles, mais que chacun semblait considérer comme la normalité.
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Ses bêtes, moins nombreuses après la vente d'une partie du troupeau, avaient assez d'herbe pour engraisser tranquillement, sauf si un été trop chaud la grillait. Le risque, en Normandie, était minime.
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L'argent ne rend pas heureux, mais il permet d'acheter ce qui ressemble à l'amour. C'est du toc, mais on peut se convaincre que ça y ressemble. Plus j'ai d'argent, et plus on fait semblant de m'aimer. Mais si je donne de l'argent pour qu'on m'aime, il faut que j'en gagne. Toujours plus, car qui peut dire qu'il a assez d'amour ?
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Pour être riche, il faut le vouloir en se levant chaque matin, travailler comme un damné, économiser sou à sou, ne jamais rien lâcher dans les affaires. On se dit : « Je vais faire ma pelote et puis je me reposerai », mais que nenni. Être riche, Rosa, c’est un métier terrible. Il n’y a jamais de repos. Si tu t’arrêtes, tu vois fondre ton capital. Mais ton capital, c’est ta vie. Qui peut accepter de voir sa vie s’effilocher ? Qu’est-ce que je serais si je n’étais pas riche ? L’argent, c’est ma protection contre les autres. Tous ceux qui m’envient et me jalousent me cracheraient dessus si je n’en avais plus. Mon parapluie, c’est l’argent.
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Videos de Bernard Ollivier (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Ollivier
Rencontre avec Bernard Ollivier. Escales le mois du Voyage chez Gibert Joseph.
Bernard Ollivier
Terrassé à 51 ans par la mort de sa femme, suivie d'un licenciement, Bernard Ollivier s'abîmait dans le travail pour gagner sa vie comme journaliste indépendant.
Lors de son départ en retraite, ce Normand de souche suit le chemin de Compostelle afin de réfléchir, et décider, du sens qu'il va donner à cette nouvelle période de vie. C'est pendant ces trois mois qu'il entend parler d'Oïkoten et de la réinsertion par la marche à pied.
De 1999 à 2000, sa volonté d'aller à la rencontre d'autres cultures se concrétise en nouveau projet de marche ; il suit à pied la Route de la Soie, par étapes de quatre mois et 3000 km par an entre Istanbul et Xi'an en Chine.
Pendant les mois où il ne marche pas, il écrit le récit de son voyage et la satisfaction de dépasser les limites de l'effort physique et la peur de l'inconnu.
Longue Marche devient best-seller et avec les droits d'auteur, Bernard Ollivier met en place une structure d'accueil pour faire marcher les jeunes en difficulté : Seuil.
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/catalogsearch/result/?token=2180d89a6c94f9818e33a638dd895012126f9af4&q=Bernard+Ollivier&product_type=*
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