AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782075134736
592 pages
Gallimard Jeunesse (05/03/2020)
4.38/5   468 notes
Résumé :
1957. Daniel Matheson passe l'été à Madrid avec ses parents. Passionné de photographie, il espère découvrir le pays de naissance de sa mère par le viseur de son appareil.
Dans l'hôtel Castellana où s'installe la famille Matheson travaille la belle et mystérieuse Ana. Daniel découvre peu à peu son histoire, lourde de secrets, et à travers elle le poids de la dictature espagnole. Mais leur amour est-il possible dans un pays dominé par la peur et le mensonge ?
Que lire après Hôtel CastellanaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (123) Voir plus Ajouter une critique
4,38

sur 468 notes
5
68 avis
4
41 avis
3
5 avis
2
3 avis
1
0 avis
« « N'aspirez pas à être les égales des hommes » dit la Sección Femenina. On leur apprend aussi que la chasteté doit être absolue. Si une fille est surprise en compagnie d'un garçon dans un cinéma, sans chaperon, on envoie à sa famille une carte jaune de prostitution ».

Ca vous choque ? Eh bien ce qui va suivre va vous choquer encore plus. En tout cas, moi, je n'étais pas du tout au courant ! Connaissez-vous le scandale des enfants volés ? Je savais que cela existait en Amérique du Sud, mais en Espagne, non…
Or, de 1939 à 1980, les religieuses et les médecins à la solde de Franco ont volé 300 000 enfants à des « Rouges », d'abord pour les punir, ensuite pour éduquer la jeunesse dans le « bon » esprit catholique et franquiste. Tout se passait à la maternité et à l'orphelinat…

Ruta Sepetys s'est documentée de façon très précise sur l'époque franquiste où l'Espagne a été coupée en deux, où la religion gouvernait les âmes et les corps, où la Guardia Civil, les « Corbeaux », sévissait, où les pauvres étaient plus que pauvres, où les touristes n'ont été admis que fin des années 50, et pour commencer, les Américains, alliés économiques de l'Espagne.

Elle signe un roman d'une grande justesse, par l'intermédiaire d'un jeune américain, Daniel, venu avec ses parents passer un séjour à l'hôtel le plus luxueux de Madrid. Celui-ci découvrira la vraie réalité de l'Espagne des années 50, au contact de plusieurs personnes, de la femme de chambre au photographe du coin, en passant par un apprenti toréador ou une jeune religieuse de l'orphelinat « Inclusa ». Toutes ces personnes ont une très grande importance dans l'histoire, et les liens entre elles nous lient aussi de façon très progressive et convaincante.

Vraiment, ce récit est une histoire d'amour, de passion, de « toros », de religion, d'endoctrinement, de rébellion, pour la jeunesse (cela se voit au style, écrit avec des phrases simples) mais aussi pour les adultes.
Heureusement, l'Espagne a changé, mais le premier procès d'enfants volés a eu lieu il n'y a pas si longtemps, cela signifie que le passé non résolu revient toujours à la surface.
Commenter  J’apprécie          507
J'adore cette autrice (ayant déjà lu deux de ses livres), alors quand j'ai vu celui-ci à la bibliothèque, je l'ai emprunté sans hésiter une seule seconde.

Nous sommes dans les années 1950. Alors que le jeune Daniel Matheson, Américain et passionné de photographie, passe l'été à Madrid avec ses parents, il découvre peu à peu le pays de naissance de sa mère sous le régime franquiste. Son arrivée dans l'hôtel Castellana lui fait rencontrer Ana, jeune fille de son âge qui travaille en tant que femme de chambre. Leur rapprochement va permettre à Daniel de comprendre les nombreux secrets qu'abritent le pays, ainsi que la peur et la pauvreté qui règnent parmi la population sous le poids de la dictature de Franco.

Pour tout vous dire maintenant : ce roman fut un gigantesque coup de coeur !!
Il confirme sans nul doute à quel point j'aime les oeuvres de Ruta Sepetys ! Après avoir lu « Le sel de nos larmes » et « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre », me voilà à découvrir un roman en 1957 sous la dictature espagnole. Et wow !! Sans exagérer, mais je crois que Ruta Sepetys est devenue une de mes autrices préférées… !

Si j'ai eu un peu de mal au début du livre car il y avait pas mal de personnages et plusieurs points de vue, j'ai cependant fini par m'habituer. Une fois que j'ai été prise dans le rythme de l'histoire, je ne l'ai plus lâché. Malgré ses quelques 550 pages, ce fut un récit pleinement addictif qui m'a complètement embarquée dans l'univers de l'Espagne de la fin des années 50.
Je n'y connaissais pas grand chose à cette période historique en Espagne, et ce livre m'a permis d'en apprendre beaucoup. C'était extrêmement intéressant et passionnant. J'ai adoré les personnages principaux que représentent Ana et Daniel, auxquels je me suis très rapidement attachée.

Je n'avais jamais entendu parler de certains faits historiques, notamment un sur lequel Ruta Sepetys se penche dans le livre : celui de vols des bébés. En effet, durant ces années sous le régime franquiste, des dizaines de milliers de bébés furent volés et déclarés morts-nés à leurs parents, pour les faire adopter par des couples franquistes… Je n'ai pas les mots pour exprimer à quel point c'est ignoble, mais je suis très reconnaissante à ce roman d'avoir pu m'en apprendre autant sur cette période.

Ce livre m'a fait ressentir énormément d'émotion. le texte est riche, travaillé, creusé. Tout y est retranscrit avec qualité, avec un style d'écriture agréable et facile à lire.

Une part de moi était frustrée à la fin. Triste. Je n'avais pas envie de finir ce livre, de quitter ces personnages. J'avais encore envie de les suivre, voir ce qu'ils allaient devenir, voir la réaction de Christina sur la vérité… Je ne voulais pas quitter l'univers de ce roman.
Et rien qu'en me rendant compte de cela, c'est une preuve irréfutable d'à quel point j'ai aimé cette lecture.

Si heureuse de l'avoir découvert, ça a été vraiment un énorme coup de coeur que je conseille à tous.tes. ♥
Commenter  J’apprécie          271
En 1936, des militaires nationalistes menés par le général Franco (1892-1975) prenaient les armes contre le gouvernement républicain du Front Populaire issu des urnes. Près de 3 ans et environ 400 000 morts plus tard (estimation très discutée), le camp nationaliste avait conquis le pouvoir, aidé par les fascistes allemands et italiens.
L'absence d'engagement armé des forces militaires espagnoles pendant la seconde guerre mondiale permit au « Caudillo » et à son régime de rester en place après la défaite des puissances de l'Axe en 1945. Il ne put toutefois pas éviter au pays un fort isolement diplomatique et économique. Franco ne put conclure un traité un traité de stationnement de troupes avec les Etats-Unis qu'en 1953, adhérer à l'ONU en 1955, et l'ouverture économique du pays ne se concrétisa qu'à partir des années 1960.
Franco gouverna l'Espagne jusqu'à fin 1974, s'appuyant sur une répression féroce de ses ennemis : ceux qui contestaient sa vision étroite et hiérarchisée de la société (patriarchale, catholique,…), et ceux soupçonnés de sympathies pour les républicains, ainsi que leur descendance…
Dans ce contexte, pendant quatre décennies les autorités politiques et religieuses du pays organisèrent un système d'adoption payante d'enfants volés à leur famille, souvent à leur naissance en indiquant à tort aux parents que leur nouveau-né était décédé.

Dans ce roman historique, l'écrivaine américaine met en scène Daniel Matheson, un jeune texan qui accompagne ses parents lors d'un voyage à Madrid en 1957. Son riche père est venu là pour affaires. Il souhaite que son fils reprenne la gestion de sa lucrative compagnie pétrolière, tandis que le jeune homme rêve de percer dans le milieu du photo-journalisme. Pour Daniel, ce séjour en Espagne sera l'occasion de gagner un prix de photographie qui permettrait de financer lui-même ses études de journalisme, son père refusant de l'aider dans cette voie. C'est compter sans la censure qui interdit toute image risquant de porter atteinte à l'image du pouvoir : dévoiler la pauvreté d'une partie de la population est interdit, de même que montrer la féroce Guardia Civil. Et la rencontre du jeune homme avec la belle Ana, jeune employée de l'hôtel de luxe dans lequel il séjourne en famille lui réserve bien des surprises !

Le retour de la démocratie en Espagne s'est accompagné d'une amnistie de crimes commis pendant la guerre civile puis pendant la dictature. L'histoire des bébés volés en Espagne a été dévoilée tardivement, souvent après la disparition de protagonistes (membres complices des corps médicaux et cléricaux, parents lésés, parents adoptifs), et certaines personnes à la quête de leur origine ont pu bénéficier des progrès de l'analyse génétique. Ruta Sepetys réfléchit avec pertinence sur les problématiques de secrets soulevés par cette Histoire de l'Espagne. Elle questionne aussi habilement l'attitude des démocraties occidentales vis-à-vis de ce pays à l'époque du franquisme. le suspens est présent. Seule la seconde partie de ce roman (les 90 dernières pages sur 610) m'ont paru légèrement en deçà du reste, par excès de grandiloquence sentimentale.
Commenter  J’apprécie          142
« La fillette lui caresse les cheveux.
- Señorita, pourquoi tu pleures ?
Puri secoue la tête et se force à sourire.
Estamos más guapas con la bocca cerreda.
C'est vrai. Nous sommes réellement plus belles avec la bouche fermée. » (Editions Folio - page 477)

Chape de plomb sur L'Espagne. Franco est au pouvoir. C'est le règne de la peur. le silence est salvateur. Mais « le silence est aussi une voix ». Une voix qui attend son heure. Comme peut l'attendre la réalisation de cette idylle impossible née entre un jeune américain fortuné et une femme de chambre de l'hôtel dans lequel il est descendu : l'Hôtel castellana.

Même si le prix en a été élevé pour les opposants au dictateur, patience et longueur de temps ont eu raison de la tyrannie. C'est l'histoire qui nous le dit. Auront-elles raison de l'obstacle à l'amour, il faut pour cela lire cet ouvrage de Ruta Sepetys. Oui, il faut lire cet ouvrage. Il est d'une justesse et une authenticité incroyables.

Cela fait déjà quelques temps que je n'avais été autant en phase avec pareil ouvrage dans mon genre de prédilection : le roman historique. J'ai rarement vu une fiction se fondre aussi naturellement dans les faits authentiques. Une fiction parfaitement maîtrisée par Ruta Sepetys. Elle parvient à susciter l'émotion sans sombrer le moins du monde dans le pathos ou la mièvrerie. le risque était pourtant grand, s'agissant d'enfants souffrant de la funeste entreprise du régime de Franco : le vol d'enfants à leurs parents républicains et leur vente à des fins de purification politique.

« Franco considère les opinions républicaines comme une maladie héréditaire, alors, pour qu'elle soit éradiquée, les enfants doivent être autant que possible élevés par des franquistes. » (page 376).

La construction de l'ouvrage est judicieuse, l'intrigue est entretenue sans aucune baisse de rythme avec ses chapitres courts et ses encarts de notes officielles émanant de différentes sources, dont des témoins de l'époque, qui viennent à l'argumentation et au rappel de la réalité. Et quelle réalité !

L'autrice réussit à auréoler ses personnages d'une forme de pureté, comme si les affres de la guerre les avaient dépouillés de leur vanité sans leur ôter leur fierté. L'intensité dramatique est empreinte de la prudence des humbles. Ça sonne vraiment juste.

L'histoire d'amour impossible qui nait entre Ana et ce client américain est traitée avec beaucoup de pudeur. La sensualité est dans les aspirations contenues. Cette histoire constitue la colonne vertébrale de l'ouvrage, elle lui confère un souffle romanesque maîtrisé qui ne vole en rien la vedette aux faits périphériques. C'est judicieusement construit.

« le peuple obéit parce qu'il est épuisé. Il y a une tension entre l'histoire et la mémoire : certains veulent désespérément se souvenir, mais d'autres veulent désespérément oublier. » (Page 375).

Histoire et mémoire, où se situe ce roman de Ruta Sepetys ? Au juste milieu serait-on tenté de répondre. L'Espagne a eu ce talent d'évoluer vers une transition douce, non revancharde, avec le retour à la démocratie à la mort du tyran. le roman de Ruta Sepetys a le génie de se fondre dans ce contexte comme il a celui de ne pas trahir l'histoire ni de pervertir la mémoire à succomber aux sirènes d'un misérabilisme racoleur.

Je salue la performance de Ruta Sepetys. Elle a su conserver recul et objectivité pour produire un ouvrage d'une grande justesse sur un sujet ô combien délicat et douloureux. En le rehaussant d'une histoire sentimentale touchante, parce que crédible et parfaitement intégrée, elle produit un très bel ouvrage fort bien écrit et construit. Je lui dis bravo.


Commenter  J’apprécie          204
Ruta Sepetys m'émerveillera toujours. Je peux l'écrire noir sur blanc : elle devient officiellement l'une de mes auteures préférées. J'aime particulièrement son talent pour créer des univers différents, toujours ancrés historiquement, auxquels elle ajoute une bonne dose de fiction, pour nous envelopper et nous transporter dans des contrées lointaines. Elle m'avait déjà surprise dans Big easy, une histoire qui se passe dans les années 50 à la Nouvelle-Orléans, entre truands, voleurs, prostituées et racisme. Puis elle m'avait conquise avec le sel de nos larmes, une histoire très émouvante se déroulant pendant la Seconde guerre mondiale, où des réfugiés, des soldats et citoyens fuient la guerre en tentant vainement d'embarquer à bord du Wilhelm Gustloff.

Dans Hôtel Castellana, nous nous situons dans les années 1957 à Madrid, en Espagne, à l'heure du règle du général Franco. Daniel Matheson, un jeune Américain, passionné de photographies, suit ses parents à Madrid, de riches industriels venus faire affaire avec Franco et ses sbires. Ils logent à l'hôtel Castellana Hilton, où ils se font servir par Ana, une jeune femme pauvre, qui subit avec docilité la dictature cruelle de Franco.

Comme d'habitude, Ruta Sepetys ancre son récit dans le réel. Cette fois-ci, elle prend appuie dans l'Espagne franquiste, à l'heure de la dictature du général, qui gouverne son pays avec autorité et répression. Afin de christianiser le pays, l'enseignement est confié à l'église, les manifestations des langues et cultures régionales se veulent interdites, le peuple est privé de liberté, obligé d'obéir aveuglément aux directives de Franco.

L'auteure a pris plus de huit ans pour écrire ce roman. Elle s'est longuement documentée sur l'Espagne, ses pratiques, son histoire passée, présente et future, sur ses liens avec les États-Unis, n'hésitant pas à aller séjourner plusieurs fois à Madrid et à interroger patiemment des témoins de ce règne et de cette période de répression.

Elle y découvre de tragiques histoires, dont une qui sera au centre de son roman : le vol d'enfants. Durant les années franquises, près de 30 000 enfants – voire plus – sont portés disparus, retirés à leurs parents pour des raisons idéologiques. Certains sont déclarés comme mort-nés, mais placés dans des familles adoptives franquistes, dont l'idéologie est plus adéquate que celle de leur parent biologique. Retracé avec réalisme dans le livre, on se rend compte avec effroi que le personnel médical, ainsi que les religieuses, étaient de mèche avec ce trafic ignoble. Encore aujourd'hui, plusieurs plaintes ont été déposées et des procès sont en cours pour que les victimes soient indemnisées.

En outre, l'hôtel dans lequel se déroule l'histoire a véritablement existé. C'était un établissement fastueux, grandiose, qui accueillait l'ensemble des Américains venus en Espagne pour les affaires. Dans un pays qui s'isole volontairement, cette ouverture sur le monde et ce lien nouveau avec les États-Unis permettait de penser à une prochaine libération et à une ouverture des frontières.

C'est dans cet hôtel que loge le jeune Daniel, qui va lentement s'émouracher d'Ana, une belle domestique de son âge, qui prend soin de lui et sa famille durant leur séjour. Malheureusement, tout les oppose, de leur statut social à leur style de vie, de leur pays d'origine à leurs traditions. Mais quand l'amour est là, il est difficile de lui résister.

J'ai vraiment été conquise par l'histoire fictionnelle relatée par l'auteure, par son style d'écriture addictif, prenant, passionnant et surtout par l'ambiance qu'elle arrive à créer, nous projetant directement dans cet Espagne des années 1960. de part les faits historiques, mais aussi les traditions, comme la corrida, souvent abordé dans ce récit – sans pour autant que l'auteure prenne partie entre le « pour » et le « contre » de cette pratique espagnole -, les couleurs chatoyantes, les paroles, exotiques, les lieux, tantôt emblématiques ou pittoresques, qui nous immergent dans la réalité espagnole de cette époque.

Pour celles et ceux qui, comme moi, auront été conquis par cette histoire et par les faits historiques qui y sont abordés, Ruta Sepetys a rédigé, à la fin de son livre, une grande bibliographie qui l'a aidée à le rédiger. de plus, vous pourrez y trouver des explications sur certaines recherches qu'elle a entreprise, ainsi qu'un glossaire recoupant les mots espagnols régulièrement utilisés dans le récit. de quoi prolonger un peu plus longtemps le plaisir de cette histoire.

Un roman historique, qui nous plonge dans l'Espagne franquiste des années 1960. Hypnotique, épatant, puissant et terriblement émouvant, je ne peux que vous recommander Hôtel Castellana les yeux fermés !
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          211


critiques presse (1)
Ricochet
19 juin 2020
Ruta Sepetys signe un roman choral engagé, étayant son propos par de nombreuses références historiques de l'époque. L'auteure lituano-américaine mixe habilement fiction et réalité, pointant du doigt les nombreux abus (dénonciations, misère, torture, meurtres, enlèvements...) commis par le régime dictatorial en vigueur de 1939 à 1975 en Espagne.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
La sincérité. C'est important. Si tu prends des photos avec cette sincérité, c'est comme si tu tenais un pistolet. Il y a une histoire importante, ici, en Espagne ; une histoire humaine. Malheureusement, elle est à peu près impossible à expliquer et encore plus difficile à comprendre pour quelqu'un d'extérieur. Il faut être malin. Nous sommes en dictature. Le régime de Franco censure tout. La liberté de la presse n'existe pas, ici. Et crois-moi, les censeurs lisent le moindre mot que j'écris avant que mes textes soient envoyés à New York. Je suis trop visible. Mais toi ...... TOI!

page 117
Commenter  J’apprécie          285
Notes de l'auteur

Selon certaines études, il pourrait y avoir eu plus de trois cent mille enfants espagnols volés à leurs parents biologiques, puis donnés ou vendus à des familles, "moins dégénérées". Ces vols et adoptions ont commencé en 1939 et ont duré jusque dans les années 1980. Pendant la guerre civile et juste après, les bébés ont et pris à ceux qui s'opposaient à Franco afin de punir les parents. Dans l'après-guerre, ces manœuvres étaient considérées comme un moyen de "réhabiliter" des enfants dont les parents ou grands-parents avaient un gène "rouge". Les dernières années, les enfants auraient été kidnappés dans le cadre d'un trafic financier impliquant des médecins et l'Eglise.
Aujourd'hui, de nombreuses organisations en Espagne militent inlassablement pour les enfants perdus. L'ONU a encouragé des enquêtes sur les droits humains. On a suggéré la création d'une base de données d'ADN, comme cela a été fait pour enfants volés en Argentine, afin de favoriser la vérité et la réunification du pays.
Commenter  J’apprécie          60
Les médecins ont expliqué que s'ils n'étaient pas suffisamment exposés au soleil, les orphelins risquaient de souffrir de rachitisme, une déformation du squelette qui rend les os mous et tordus. Heureusement, l'attention médicale est rigoureuse à l'Inclusa. Mais Puri a entendu des médecins se lamenter sur le fait que le taux de mortalité des nouveau-nés était particulièrement élevé en Espagne. Les cas de polio augmentent chaque année.
- Certains pays ont un nouveau vaccin contre la polio, a signalé l'une des jeunes mères. Pourquoi ne l'utilise-t-on pas en Espagne ?
- Peut-être que les autres pays ont besoin d'un vaccin parce qu'ils n'ont pas la foi pour écarter la maladie par la prière, a répondu Soeur Hortensia. Le Saint-Esprit éloignera la polio.
Vraiment ? se demande Puri. Elle se demande beaucoup de choses, mais quand elle pose des questions, on la gronde.
Quand on dit à la radio que "l'Espagne est le pays élu de Dieu", cela signifie-t-il que Dieu a abandonné les autres pays ? Et si les étrangers sont indécents, pour quelle raison l'Espagne ouvre-t-elle ses portes aux touristes ?
- Pourquoi faut-il donc toujours que tu questionnes tout ? la chapitre sa mère. N'as-tu donc aucune foi ?
Puri a une foi solide, mais elle a aussi des questions. Ne peut-on avoir les deux ?
Commenter  J’apprécie          40
C’était un coup de chance, rien de plus. Comme dit Mr. Van Dorn, elle n’est rien de plus qu’une femme de chambre. Elle sort un mouchoir fané de sa poche et s’essuie la bouche, ôtant soigneusement la moindre trace de son rouge à lèvres.
Néanmoins, malgré les avertissements de sa sœur, Ana ne regrette pas cette soirée. Elle a porté une robe superbe, qu’elle ne pourra jamais s’offrir. Elle a parlé en tête à tête avec un beau garçon, dont la mère lui a témoigné du respect. Durant quelques heures, elle s’est sentie belle. Et pendant ce bref instant, tout lui semblait possible.
Commenter  J’apprécie          100
Note de l'auteur :

" On me considère comme une actrice dont les livres peuvent être lus à la fois par des adolescents et par des adultes. Ce sont les jeunes lecteurs qui porteront vers l'avenir nos histoires peu à peu effacées, leurs défis et le dialogue nécessaire. J'ai pleinement confiance en la jeune génération, une génération d'empathie, pour nettoyer doucement les plaies anciennes et travailler ensemble à la guérison et à l'apaisement.
Chaque nation a ses cicatrices et son histoire cachée. Les anciens conflits présentés dans des histoires lues et discutées nous donnent l'occasion d'être unis dans l'étude et le souvenir. En ce sens, les livres nous relient les uns aux autres en une communauté de lecteurs internationale, mais aussi en une communauté d'êtres humains qui s'efforcent de tirer les leçons du passé.
(...) Mon espoir est que ce roman pousse d'autres personnes à mener leurs propres recherches afin d'apprendre, de grandir et de bâtir des ponts qui résisteront aux épreuves du temps et de la mémoire. Quand viendra ce jour, l'Histoire ne se dressera plus entre nous : elle coulera à travers nous.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Ruta Sepetys (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ruta Sepetys
Dans cette dernière vidéo consacrée aux sélections de fin d'année 2020, les libraires de Point Virgule partagent leurs coups de cœur concernant la littérature à destination des adolescents. Rassurez-vous, il n'y pas d'âge limite après lequel il serait interdit de piocher dans ces recommandations...
Adèle - #Bleue, Florence Hinckel, Pocket Jeunesse, 7,60€ - L'Année de Grâce, Kim Liggett, Casterman, 19,90€ - Collectif Black bone, Tome 1 - Coltan Song, Maylis Jean-Préau, Manu Causse, Marie Mazas, Emmanuelle Urien, Nathan, 14,95€ - Akata witch, Nnedi Okorafor, L'école des loisirs, 18€ - Les Chroniques de l'érable et du cerisier, Camille Monceaux, Gallimard Jeunesse, 20,50€
Alexia - Ma Story, Julien Dufresne-Lamy, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Espérance résistance, Juliette Keating, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Hôtel Castellana, Ruta Sepetys, Gallimard Jeunesse, 19€ - Des œillets pour Antigone, Charlotte Bousquet, Scrineo, 17,90€ - Des yeux de loup, Alice Parriat, L'école des loisirs, 14€ - À quoi rêvent les étoiles, Manon Fargetton, Gallimard Jeunesse, 17€ - #Murder, Gretchen McNeil, Milan, 16,90€
Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.
+ Lire la suite
autres livres classés : espagneVoir plus
Les plus populaires : Jeune Adulte Voir plus


Lecteurs (1037) Voir plus



Quiz Voir plus

Big Easy

Qui est l'auteur de ce livre ?

Stephenie Meyer
Ruta Sepetys
John Green
Veronica Roth

20 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : Big Easy de Ruta SepetysCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..