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EAN : 9782072805189
448 pages
Gallimard (18/10/2018)
3.47/5   93 notes
Résumé :
"Mari", c'est un travail à plein temps.
Farouk le sait, lui qui ne vit que pour Chloé. Même réalité pour Laurent, l'enfant des cités qui s'acharne à faire vivre une famille à laquelle il se sent étranger. Sans oublier Reynald, un quinquagénaire qui consacre sa vie à la réussite de sa trop jeune et trop voluptueuse épouse, Lauriane.
Pourtant, au royaume de Candaule, il n'est pas certain que la femme soit souveraine, et les trois husbands se rencontrent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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@Rebecca Lighieri a l'art de donner des titres légers à ses livres qui ne le sont pas du tout et racontent des histoires dérangeantes et bizarres, mais intéressantes. Après l'excellent @Les garçons de l'été, voilà donc @Husbands.

C'est l'histoire de trois maris plus ou moins à la dérive qui se rencontrent sur un site dédié au candaulisme, une forme particulière d'échangisme. Qui se rencontrent, qui se reconnaissent, qui se parlent de leurs petites misères avec leur femme... et qui déraillent à plein tube !

Le résultat est assez glauque, avec plein de scènes glauques, de discussions glauques et misogynes, de personnages inquiétants et glauques... J'en suis sortie avec la nausée et une angoisse face aux agents immobiliers frustrés et aux congélateurs !

Ce n'était pas agréable mais je ne pourrais pas dire que je n'ai pas aimé : j'ai lu à toute vitesse, ne lâchant pas le livre avant d'en connaitre la fin. Bref, ce @Husbands ne me fait pas regretter de ne pas avoir de mari... mais pas non plus de l'avoir lu !
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Après Les garçons de l'été, voici les maris de l'été!

Mais cette fois, même si j'ai lu d'une traite, je suis loin d'être emballée..

Trois maris - un frustré, un torturé, un humilié-, un site de rencontre échangiste, quelques soirée de confidences viriles autour d'un verre ..et une erreur de casting!

Voilà que l'un des trois husbands se révèle un dangereux psychopathe, qui , comme dans l'Inconnu du Nord Express, se charge un peu vite de venger les vexations de ses petits camarades après s'être chargé assez radicalement de solder les siennes.

Je n'ai pas mordu à l'hameçon cette fois, tant les ficelles étaient grosses.

Et je dois même ajouter que derrière l'évidente caricature du mâle dominant , j'ai été plus qu'agacée par la misogynie vulgaire, les remarques sexistes, les complaisantes descriptions de leurs prouesses sexuelles dont ces trois husbands-pas seulement l'agité du bocal- agrémentaient leurs conversations.

Décidément, même "pour de faux" et dans un polar, le féminicide ne soulève vraiment pas mon enthousiasme..
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J'ai acheté Husbands après avoir lu Les garçons de l'été et avoir tellement adoré cette lecture que je suis partie à la recherche d'autres romans de l'auteur. Et puis ce livre a traîné longtemps dans ma PAL : à chaque fois que j'hésitais à m'y lancer le résumé me paraissait si noir et angoissant que je repoussais ma lecture.
En cette période de confinement où mon cerveau a un peu de mal à se concentrer sur ce que je lis, je me suis dit que ce roman serait idéal pour capter mon attention. Mission accomplie : je l'ai dévoré en 2 après-midis et une fois rentrée dans l'intrigue n'ai plus pu le lâcher.
Husbands raconte l'histoire de 3... maris (eh eh, vous n'aviez pas deviné hein ?) dont le mariage vacille pour des raisons diverses et qui se rencontrent par le biais d'un forum internet consacré au candaulisme (je vous laisse lire le livre si comme moi vous ne connaissiez pas cette pratique sexuelle basée sur l'échangisme !). de confidence en confidence, les 3 hommes vont devenir amis mais quand le désespoir affleure la situation menace vite de déraper.
Comme dans Les garçons de l'été, l'auteur a un vrai talent pour mettre en scène en quelques lignes des personnages qui sonnent juste et nous embarquer dans son histoire. Ici c'est noir, très noir, parfois glauque, les situations ne sont pas faciles, les personnages dévoilent leurs petites lâchetés, leurs complexes et leurs mauvais côté mais j'ai plongé la tête la première dans ce roman et l'angoisse est montée jusqu'au dénouement final.
J'ai quand même trouvé ce titre moins abouti que Les garçons de l'été, certaines situations sont un peu tout much, certains traits frôlent la caricature mais cela reste efficace et réussi. Et mention spéciale pour le dénouement final qui par la voix d'une femme offre un beau retournement de situation et remet à sa place tous ces messieurs et leurs complexes !
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Un genre de thriller pour l'été, un roman aux situations impossibles.
Trois hommes, trois maris sont désemparés devant ce qui éclabousse dans leurs vies. Ils se rencontrent plus tard dans le récit.

Laurent, ex-agent immobilier au chômage a toujours mené une double vie. Il nourrit un complexe d'infériorité envers sa femme et sa belle-famille. Il a aussi un complexe qui tient à sa classe sociale d'origine. Il pense que sa femme le méprise, il la méprise en retour. Petit à petit il est habité par une forme de haine et de rage malsaine. Son compte en banque nécessaire au train de vie de sa famille sera bientôt à sec. Il ne dit rien de la situation à sa femme, Delphine. Il lui ment et ne contrôle plus sa situation.

Reynald, la cinquantaine passé, a peur de perdre Laurianne de vingt-ans huit sa cadette. Il est tout à la fois son manager, puisque Laurianne chante et connaît un petit succès, et son mari. Il a lentement construit tout son univers en s'occupant d'elle. Mais il ne s'est plus comment la satisfaire. Entre autres soucis il ne parvient plus à la faire jouir. Problème, le désir l'a abandonné. Il ne l'aime pas vraiment. Laurianne, elle, a l'avenir devant elle.

Deux aspects émergent de cette histoire.

Le premier, tout explose, le couple, la famille, les conventions. Au profit du libertinage frustré et du voyeurisme. Pourquoi ? Les maris sont perdus, ils sont dépossédés ils deviennent antipathiques, surtout Laurent. Ils partent à la dérive. du coup Laurent fond les plombs. Reynald bande mou sauf quand il voit Laurianne se faire mettre par un autre. Farouk ne parle pas à Chloé et se transforme un peu en loque humaine, pétrifié par le scénario du pire.

Le deuxième, une interrogation sur la place de chacun dans le couple, dans la famille. Sur le rôle que chacun occupe. L'histoire parle de la perversité masculine et l'asservissement consenti ou non des trois personnages. Il parle aussi de la haine que Laurent ressent pour Delphine. Laurent pète les boulons parce qu'il ne supporte pas sa situation. La psychose et la haine l'envahisse. Delphine n'en peut plus non plus, elle demande le divorce. Laurent doit provoquer une rupture avec cette situation contre sa femme, qu'il aime pourtant, et ensuite …

Mon avis.

Je découvre Emmanuelle Bayamack-Tam alias Rebecca Lighieri. Son scénario m'a attiré, intrigué, elle est efficace pour créer une atmosphère pesante ou les doutes sont permis. Je me suis mis à la place de ces trois mecs, je me suis demandé, vont-ils s'en sortir ? Je suis un peu retourné, je pose trois étoiles quand même pour l'efficacité. Ces trois hommes sont vraiment chiants on a envie de vite les oublier. Cette histoire j'avais envie de la finir vite, de la laisser derrière moi. Cela m'a fait penser aux histoires de Philippe Djian que j'apprécie aussi.
A vous de voir si se cela vous plait c'est une lecture dérangeante, c'est le but recherché. Je vais passer à une lecture plus sage, plus conventionnelle et revenir après à ce qu'écrit cette auteure avec ses autres romans.
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L'écriture de Rebecca Lighieri, je m'en souviens encore. J'ai lu "Il est des hommes qui se perdront toujours" l'année dernière. Et ça avait été une claque. Je m'étais promis de lire "Les garçons de l'été" rapidement. Et puis vous savez, la vie passe...
Je ne savais pas qu'elle s'était initié au polar et lorsque j'ai vu son nom dans le rayon je me suis dis : le polar, je suis certaine que ça lui va bien.

Dans Husbands, j'ai retrouvé sa plume sans tabou, ciselée et crue. Celle qui te fais te demander si ces phrases n'ont pas été écrites par un homme rempli de rage. J'ai retrouvé cette boulimie, ce besoin d'avaler les pages sans ressentir la moindre sensation de satiété, ses fins de chapitre où l'on se dit : non j'en veux encore.

Dans ce roman choral, nous rencontrons 3 hommes :
▪️ Farouk est professeur de lettres, amoureux de sa femme comme au premier jour, père solide et confiant jusqu'à ce qu'il fasse une découverte macabre.
▪️ Reynald est le manager de sa femme Lauriane, chanteuse à succès. Il enrage lorsqu'il se rend compte que celle-ci a rencontré un autre homme.
▪️ Laurent vient des quartiers nord, sa vie professionnelle et l'environnement de sa femme lui a permis d'avoir une vie confortable et respectable. C'est en perdant son travail qu'il se rend compte que cette vie n'a jamais été la sienne.

C'est sur un forum que ces trois se rencontre. Un forum de caudalistes (je vous laisserais le soin de découvrir ce dont il s'agit si vous n'êtes pas déjà au courant :)). C'est bien connu, le virtuel pousse à se dévoiler. Après tout, ces 3 hommes ont en commun une colère, une déception provoquée par le sexe féminin, ils ont été bafoués. Ca rassemble ! Ils se sentent compris, en sécurité, ils échangent, se rencontrent et se dévoilent. Jusqu'au jour où l'un d'entre eux va commettre l'irréparable.
La structure nous fait comprendre les 3 points de vues d'une histoire qui, dès le début, n'a rien de sain, et c'est là toute la richesse du récit.

Encore une fois, Lighieri vise juste. Elle sait comment tenir son lecteur en haleine et le captiver. Elle ne fait jamais dans le pathos. Elle est brute, elle brusque et elle le sait. S'intéresser aux cercles caudalistes était osés, mais ce n'est pas le coeur du roman. Au final, il n'a permis qu'à rassembler ces 3 hommes au bord de la crise de nerfs. Ces hommes qui n'auraient jamais du se rencontrer. On réalise à quel point Internet nous a permis de nous rapprocher, de faire des rencontres improbables, de se sentir "à l'abri" derrière l'écran alors qu'au final, nous n'en sommes que plus vulnérable non ?

Une très bonne lecture. Ce deuxième roman confirme mon intérêt pour cette autrice dont le style se démarque. "Les garçons de l'été" remontent dans ma liste et j'espère que cette autrice remarquable atterrira dans la votre.
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critiques presse (1)
LeMonde
28 décembre 2018
Voilà bientôt les trois « husbands » occupés à déballer leurs malheurs, humiliations et autres espérances déçues. Avec la parole se libèrent d’autres pulsions, au fil de ce roman qui joue avec le polar et dynamite le couple.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Farouk
11 mai
Mes mains tremblent, mon cœur cogne, une main aussi immatérielle qu'implacable enserre ma nuque. Je ne sais pas comment je trouve la force de monter au premier et de m'asseoir devant l'ordinateur, mais j'ai cette force. Je dois absolument me soustraire à la rumeur paisible du rez-de-chaussée, à tous ces bruits familiers et rassurants : la radio en sourdine dans la chambre de Lila, les voix de Farès et Chloé dans la cuisine, les miaulements insistants du chat, la porte du frigo, ouverte puis refermée. Je me sens brusquement indigne de tout ce bonheur domestique. Indigne alors même que je suis la victime et non l'auteur de la trahison. Mais voilà, on ne se refait pas, on ne passe pas trente-huit ans à éprouver un sentiment d'illégitimité et d'imposture sans que ça laisse des traces.
Je me connecte, machinalement. Mes doigts effleurent les touches sans idée préconçue. Je cherche l'apaisement, l'échappatoire, l'arrêt de la souffrance, l'amnésie momentanée - car je sais bien que je ne pourrai jamais oublier. Je pourrais tout aussi bien prendre une douche, enfiler des baskets et sortir courir, ou boire jusqu'au coma éthylique, mais finalement, je cherche refuge dans ma routine : ouvrir ma boîte e-mail où aucun message intéressant ne m'attend, naviguer de site en site, la page du Monde, le site de Darty...
Car il n'y a pas si longtemps, j'étais un homme normal, un père de famille qui envisageait l'achat d'une nouvelle plaque de cuisson pour remplacer nos brûleurs traditionnels, que Chloé trouvait dépassés, peu pratiques, encrassés, impossibles à nettoyer. Chloé, mon amour, ma jeunesse... Chloé, mon beau souci... Chloé, tu vois, quand je te parle, ce sont les mots des autres qui me viennent à l'esprit, les mots les plus beaux, ceux des poètes. Chloé, comment as-tu pu me faire ça ?
Je finis par taper «maris». Je ne sais pas ce que j'espère exactement. Tomber sur mes frères, peut-être, sur une communauté d'hommes se définissant d'abord et avant tout par leur statut d'époux, par leur appartenance, voire leur allégeance à une femme, l'engagement total de tout leur être dans cette grande affaire : le mariage. Les larmes brouillent ma vue tandis que je fais défiler les sites. Suis-je ridicule d'avoir cru que mon union avec Chloé était d'une autre nature que le mariage des autres, ces petits arrangements aussi pitoyables que provisoires ? Suis-je ridicule d'avoir cherché à rendre ma femme heureuse, d'avoir employé toute mon énergie et tous mes efforts à lui rendre la vie plus douce et plus facile ? Suis-je ridicule de l'avoir aimée aussi éperdument et aussi exclusivement ?
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L'Enfer, c'est les autres. Tu parles, l'enfer, c'est le tête à tête avec soi-même. C'est le ressassement de l'horreur, c'est le questionnement sans fin, c'est la recherche éperdue des responsabilités, quand au bout du compte on est le seul coupable.
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Videos de Rebecca Lighieri (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rebecca Lighieri
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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