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Benoîte Groult (Préfacier, etc.)Patrick Reumaux (Traducteur)
EAN : 9782859408039
112 pages
Phébus (28/03/2002)
3.83/5   52 notes
Résumé :

Première édition en français des "Hymnes à la haine" de Dorothy Parker. Pendant l'année 1916, elle donne à Vanity Fair une série de pièces en vers où elle assassine tout ce qu'elle n'aime pas. Par exemple, la bohême intellectuelle et la bourgeoisie qui ne pense pas, les épouses, leurs maris, les théâtreux......

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai appris l'existence de Dorothy Parker très récemment via France Inter qui recevait Nathalia Dontcheva pour le spectacle "Dorothy Parker ou excusez moi pour la poussière". Comme quoi il est simple de passer à côté de quelque chose d'essentiel.
Ses hymnes à la haine sont délicieusement venimeux. Écrit au vitriol, Dorothy nous livre une galerie de portraits, terriblement actuels, de ses contemporains subtilement fielleux dans lesquels on tremble de ce reconnaître. Et pan, on s'y retrouve, dès fois à cheval sur plusieurs de ces croquis, enfin moi, je m'y suis retrouvé avec une furieuse envie de disparaître sous une feuille de vigne (100 kg bien pesé, faut que je m'entraîne sérieusement). Chaque portrait est conclu par un fantasme ("ils aiment se faire photographier en équilibre sur un pied à l'extrême bord du grand canyon... Ah, si je pouvais être juste derrière, rien qu'une fois !").
Le pudding à l'arsenic d'Astérix et Cléopâtre est une douce pâtisserie pour salon de thé en comparaison.
Quelle claque ! Facile à lire, drôle pour qui aime l'humour décalé, caustique, je ne taris pas d'éloges pour un livre qui n'en livre presque pas. A lire, c'est jubilatoire.
J'entame avec gourmandise ses articles et chroniques.

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Une mégère ayant bossé pour Vanity Fair a la haine et nombreux sont ceux qui en prennent pour leur grade dans ses Hymnes où elle dresse la liste de toutes les caractéristiques qu'elle déteste chez toutes les personnes qu'elle exècre. Elle ne fait pourtant pas d'attaques ad hominem (ou si peu!) car elle dresse plutôt une liste de caractères, qu'elle caricature à l'extrême. Et la Mégère n'y va pas de main morte car elle souhaite assez souvent et c'est le mot de la fin, le fin du fin, la mort (oui, carrément), à tous ceux qu'elle attaque, mais elle le souhaite avec beaucoup d'humour bien sûr alors rien ne sert de la poursuivre en justice si vous vous sentez visés d'autant plus que la Mort s'est déjà chargée d'elle mais la Mort qui doit avoir la Haine contre le monde entier aussi s'est également chargée de tous ceux que Dorothy Parker méprisait de son vivant (il est néanmoins possible qu'elle en méprise encore beaucoup de sa mort car les caractères qu'elle assassine dans ses hymnes sont quant à eux toujours bien vivants comme quoi cette lecture reste d'actualité.)



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Rien ne résiste au regard de Dorothy Parker, tout le monde y passe les femmes, les hommes, la famille, les étudiants, sans oublier les écrivains, les comédiens, les hommes d'affaires, les objecteurs de conscience pour ne citer qu'eux.
C'est cruel, caustique, sans concession, grinçant en fait très irrésistible enfin pour moi, une vraie découverte littéraire, la découverte aussi d'un auteur grâce à Jean Luc Seigle avec sa pièce « Excusez-moi pour la poussière ».
J'ai trouvé ce recueil tellement jubilatoire que je me suis déjà procuré d'autre de ses livres.
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Je découvre ici Dorothy Parker et je lui voue d'ores et déjà un vrai culte d'amour immortel ! Si je n'avais pu écrire ces textes, je les ai tous pensé très très fort !
C'est décapant, rentre-dedans, sans peur du jugement, tant pis pour les amis et tous les autres ! Génial !
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Recueil de poèmes écrits dans les années 1910, dans Vanity Fair. C'est féroce et sans pitié, et tout le monde y passe, les maris ; les épouses, les romans réalistes, les femmes d'intérieur, les bricoleurs, les neveux, les acteurs, les réformateurs, tout le monde lui porte sur les nerfs, et elle les épingle sans concession. C'est caustique, brillant et drôle, empli de mal de vivre et de rage, un peu comme un verre d'absinthe.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
"Je hais les Femmes : Elles me portent sur les nerfs.
Il y a les Femmes d'Intérieur...
Ce sont les pires.
Chaque instant est ficelé de Bonheur,
Elles respirent avec méthode
Et pour l'éternité se hâtent à grand pas vers la maison
Où il faut surveiller le dîner...
Il y a aussi les douces
Qui disent avec un tendre sourire « l'argent ne fait pas le bonheur »
Et ne cessent de me faire admirer leur robe
En me confiant : « je l'ai faite moi-même »...
Et vont épluchant les pages féminines des magazines,
Toujours à essayer de nouvelles recettes...
Ah, que je les hais, ces sortes de femmes !
Et puis il y a les Petites Fleurs Sensibles [...]
Et puis, il y a celles qui ont toujours des Ennuis [...]
Et puis, il y a les Madame-Je-Sais-Tout [...]
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Je hais les Livres :
Ils me fatiguent les yeux ...

Il y a le récit des Jours Heureux à Tahiti,
Le Vade-Mecum des îles ...
Après quatre semaines dans les mers du Sud,
L'anglais de l'auteur commence à rouiller
Et il se met au tahitien.
Il donne à entendre que son plus grand
tourment
A été d'échapper aux avances des vahinés,
Mais le reste du livre
Est probablement fondé sur des faits
authentiques.
On y trouve une foule d'informations utiles
Sur la façon de servir le poi,
La source de la légende de l'arbre à pain,
La façon de boire le kava ou de se dispenser d'en boire ...
L'auteur explique que cette vie-là est la seule
vie possible
Et va jusqu'à promettre
Qu'un de ces jours il enverra promener ses manuscrits
Pour finir ses jours avec Petite-Cochonne-de-Mer-Rieuse,
la beauté du village ...
Pourquoi attendre ?

Puis il y a le Petit Recueil d'Essais Baroques,
Pas de quoi donner mal au crâne ...
L'auteur se met à nu et parle de ses plats favoris,
Avoue combien il aime sa pipe
Et quels sentiments l'attachent à sa vieille canne ...
Un frisson à chaque page.
De tels essais balaient tous les doutes
Sur ce qu'éprouve l'auteur en se baladant dans le métro
Ou en flânant le long des Palissades.
L'écrivain semble s'en tenir à l'idée
Que ce bon vieux globe n'est pas si mauvais que ça.
De tels calmants, à l'usage,
Valent tous les anesthésiants.
Personne au monde n'aurait l'idée d'acheter un tel livre.
On le trouve sur la table de chevet dans la chambre d'amis,
On le gagne dans une kermesse,
Ou quelqu'un vous l'offre pour Pâques ...
Et ose vous demander si vous avez aimé.
N'hésitez pas à montrer les dents !

Il y a encore le Roman de l'Emotion Primitive,
Dernier Mot de la Passion Déchaînée ...
Le dernier mais non le moins brûlant.
L'auteur écrit sur le sexe
Comme s'il était le Christophe Colomb de cette grande affaire.
Le héros et l'héroïne écument le Sahara
Ou campent sans façon sur une île déserte
Ou se contentent d'errer autour de la ville,
Mais l'intrigue est toujours la même ...
Ils n'arrivent jamais à s'entendre.
L'homme se révèle être le fils d'un aristocrate,
La femme est la plus riche héritière du monde,
Ils se marient, sont voués à passer leur vie ensemble ...
Et leur vie n'en est pas autrement bouleversée.
On tirera bientôt un film du livre,
Ce qui n'est pas faire injure à l'auteur.
Les gens prennent la chose avec indulgence et rigolent :
Ce n'est peut-être pas la plus haute forme d'art,
Mais après tout, plaident-ils, l'auteur doit bien vivre ...
Profonde idée !

Et puis il y a le Roman Réaliste,
Un étouffe-chrétien de cinq cent pages ...
C'est un secret de Polichinelle :
Le livre est le prix des expériences intimes de l'auteur.
Ne les aurait-il pas vécues,
Jamais il n'aurait pu écrire -
Ce qui n'aurait peut-être pas été plus mal.
Il offre un tableau du train-train de la vie de famille ...
La petite Rosemary veut poignarder Grand-Père,
Papa souhaite que Maman soit bientôt raide dans sa tombe
Et Bobby veut épouser son grand frère ...
L'idée que l'auteur a de l'action consiste à inviter
L'un ou l'autre des comparses à mettre les pieds dans le plat.
La grande scène du livre ... c'est cet instant-clé
Où l'héroïne prend la décision de remettre au goût du jour
sa vieille robe de taffetas ...
Tous les personnages filent du mauvais coton,
Sont bourrés de problèmes, n'en peuvent plus de frustration,
L'auteur ne cesse d'expliquer qu'ils étouffent ...
Et moi je prie Dieu : qu'on leur donne un peu d'air ! ...

Je hais les Livres :
Ils me fatiguent les yeux ...
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je hais les femmes :
Elles me portent sur les nerfs

Il y a les femmes d'intérieur...
Ce sont les pires.
Chaque instant est ficelé de Bonheur,
Elles respirent avec méthode
Et pour l'éternité se hâtent à grands pas vers la maison
Où il faut surveiller le diner...
Il y a aussi les douces
Qui disent avec un tendre sourire "l'argent ne fait pas le bonheur"
Et ne cessent de me faire admirer leur robe
En me confiant : "Je l'ai faite moi-même"...
Et vous épluchent les pages féminines des magazines, toujours à essayer
de nouvelles recettes...
Ak, que je les hais, ces sortes de femmes !
...

Je hais les hommes :
Ils ont le don de m'irriter.
...
Et puis les monsieur muscles...
Vrais spécimens de l'homme des cavernes...
Tout ce qu'ils mangent, ils le mangent crus,
Font trempette dans des bains d'eau glacée,
Laissent tâter leur biceps à la ronde,
Parlent haut
En usant que de termes anglo-saxons bref,
Ne cessent d'ouvrir les fenêtres
Et donnent des tapes dans le dos des gens
En leur disant qu'ils ont besoin de faire de l'exercice...
Ils sont toujours sur le point de partir à pied à San Francisco,
Ou de traverser l'océan en voilier
Ou d'écumer la Russie en traineau...
Et moi je prie Dieu qu'ils le fassent.
...

(Florence Foresti fait un peu première communiante)
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Je hais les Raseurs :
Ils tuent ma joie de vivre !

Et d'abord les Malades Imaginaires ...
Qui ont consulté en vain tous les spécialistes,
Vous citent les oracles qu'ils ont prononcés
sous l'empire de l'éther,
Vous lisent tout haut leurs feuilles de température,
Et transportent leur appendice dans un bocal -
Souvenir, souvenir ! ...
Ils vous exhibent leurs radios,
Prompts à vous révéler leurs bizarreries les plus intimes,
Assurant que vous ne pourrez jamais deviner ce qu'ils endurent,
Puis ils balaient tous les doutes :
Les médecins affirment que leur cas est désespéré ...
Je confirme !

Et puis les Plaisantins ...
Qui connaissent par coeur
Des séries entières d'histoires drôles,
Qui commencent par vous dire qu'ils viennent
d'en apprendre une bien bonne,
À se plier en deux vraiment ...
Ils adorent monter le genre de blagues
Qui exigent toute une panoplie d'accessoires
Et font des kilomètres pour se procurer un
cigare qui explose
Ou un verre qui fuit.
Ils ont tout un répertoire de répliques à succès
du genre infaillible,
Appellent tous les maîtres d'hôtel "George",
Et ne se lassent pas de vous passer de ces
coups de fil où ils s'annoncent finement :
"Ici, le commissariat du ..."
Oui, ils gardent leurs bons mots tout exprès
pour vous
Et ont bien soin de vous prévenir : "Tu verras,
c'est à mourir !"
Mourir est le mot juste.

Et puis les Fous Furieux des Affaires ...
Qui ont commencé avec un lacet de chaussure
Puis ont fait fortune dans les guêtres.
Se sont entièrement "faits eux-mêmes",
Et pensent que tout le monde réclame la recette
Leur vie est un registre ouvert :
Ils vous racontent le fin du fin
Des facturations et des transactions,
Illustrant leur propos de diagrammes
Où se révèle leur emprise sur le Middle West.
Ils vous racontent des histoires à vous fendre l'âme :
Voilà dix ans qu'ils n'ont pas pris de vacances,
Si seulement ils pouvaient partir quelque temps ...
Si seulement ils pouvaient partir maintenant !

Et puis ces Médiums du Dimanche
Qui baguenaudent avec les esprits,
Reçoivent des messages de l'Au-Delà
Annonçant qu'Oncle Walter va bien
Et souhaite la même chose à toute la maisonnée ...
Qui passent leurs nuits à rêver
La mort prochaine de leurs amis,
Et pour qui il n'est aucun secret qu'ils ne puissent tirer
d'une page du Yi-King.
Ils mettent votre intérieur sens dessus dessous,
Font tourner les tables
Et s'asseoir en cercle vos amis, toutes lumières
éteintes,
Aux aguets du monde invisible, du moindre heurt ...
Ils ne sont certains que d'une chose : ils ont l'esprit
doué de clairvoyance ...
À supposer qu'ils en aient un.

Je hais les Raseurs :
Ils tuent ma joie de vivre !
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Et puis, il y a les Madame-Je- Sais-Tout.
Elles sont la peste !
Elles savent tout ce qui de par le monde arrive
Et sont au régal de vous en informer.
Il est de leur devoir de corriger les impressions fausses,
Elles connaissent les Dates de Naissance, les Seconds Prénoms
De tout un chacun
Et leur être sue la Banalité Factuelle.
Pour moi, elles sont l'Ennui !
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