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EAN : 9791091328661
168 pages
Gope éditions (04/12/2019)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Noël 1941. L’armée impériale japonaise occupe Hong Kong. Tous les combattants sont capturés puis exécutés ou emprisonnés. Nicholas Holford, un garçon de 11 ans dont les parents faisaient partie du Corps des volontaires de la défense, est sauvé des rafles de l’envahisseur nippon par Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee, les domestiques des Holford, puis exfiltré dans les Nouveaux Territoires.

Recueilli par la famille d’Ah Tang et s’appelant désormais Wing-ming, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Roman d'apprentissage sur fond d'occupation japonaise à Hong Kong


Le 8 décembre 1941, l'armée impériale japonaise lance une attaque massive sur la colonie britannique de Hong Kong. le territoire, dont Churchill disait qu'il n'avait « pas la moindre chance » d'être défendu, succombe sous les assauts nippons le 25 décembre. C'est le « Black Christmas », et le début d'une longue et douloureuse période d'occupation.
« Ici Radio-bambou » commence précisément ce jour de Noël 1941. On découvre le jeune héros, Nicholas Holford, errant dans les rues désertes du quartier résidentiel du Peak. Il a onze ans, ses parents ont disparu. Il est recueilli par les domestiques de sa famille et, pour lui éviter l'emprisonnement dans un camp japonais, il est conduit dans un hameau des Nouveaux Territoires. de l'autre côté de la baie, une nouvelle vie l'attend. Pour ne pas être découvert, il doit devenir chinois.
Cet enfant de colon britannique, élevé dans le luxe et choyé par son statut, participe aux corvées de la ferme, apprend le cantonais, découvre les moeurs et les croyances de Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee, ces personnes qui ont toujours fait partie de son entourage, sans qu'il ait jamais cherché à comprendre qui ils étaient vraiment. Toute la trame de ce court roman d'apprentissage repose sur la révélation de ce monde inconnu au jeune Nicholas. Dans la première partie du récit, la guerre et l'occupation japonaise ne forment qu'une toile de fond lointaine. Nicholas est isolé, il apprend. C'est seulement dans la deuxième partie que la réalité du monde extérieur le rattrape et lui permet d'éclore. L'initiation au monde chinois est alors complète.
À ce titre, l'auteur Martin Booth a mis beaucoup de lui-même dans cet ouvrage. L'écrivain anglais n'a pas connu cette sombre période - il est né en 1944 dans le Lancashire - mais il a grandi à Hong Kong où il est resté jusqu'en 1964. Il a profondément aimé ce territoire, et semble avoir cherché à s'extraire du cocon occidental pour mieux comprendre cette perle d'Asie, ce confetti d'empire pareil à nul autre. Son récit autobiographique posthume, « Gweilo » (2004), est probablement sa plus belle déclaration d'amour à Hong Kong. Dès 1997 néanmoins, il pose déjà, dans « Ici Radio-bambou », des anecdotes et des lieux qui ont enflammé son imagination d'enfant.
Dans « Gweilo », l'écrivain et scénariste prend quelques libertés. Il s'agit davantage d'un assemblage de souvenirs, parfois vécus par procuration, dont la vraisemblance est critiquable. « Ici Radio-bambou » est un roman et, par essence, il peut s'affranchir de la vérité sans s'éloigner pour autant de la grande Histoire. Derrière son aspect initiatique, somme toute classique, cet ouvrage mérite d'être lu pour le contexte historique qu'il développe : rares sont les fictions (comme les travaux académiques d'ailleurs) qui abordent le point de vue chinois de l'occupation japonaise à Hong Kong. Et encore moins l'organisation de la résistance intérieure, ainsi que ses réseaux avec la Chine continentale. le jeune Nicholas entre dans cet univers de manière cocasse et, non sans quelques péripéties, participe au réseau de Radio-bambou. C'est donc la deuxième partie des aventures du jeune homme, sur une période relativement courte, qui donne son titre au roman.
Ce biais permet à Martin Booth d'évoquer les véritables difficultés de la population chinoise placée sous le joug nippon entre décembre 1941 et août 1945. Il parvient également à esquisser les conditions de vie des prisonniers européens dans les camps d'internement. Toujours avec tact et sans détails morbides, il rend compte, à travers les yeux de Nicholas, d'une période peut-être encore méconnue de l'histoire de la colonie britannique, et de la Seconde Guerre mondiale plus généralement.
Sur les rapports entre colons et colonisés, car c'est aussi de cela qu'il s'agit, Martin Booth échappe aux poncifs de son temps, sans renier ses origines et son milieu. Usant du regard d'un Candide, il ne juge pas, mais il guide les observations de son jeune héros à travers les seuls adultes qu'il côtoie : des domestiques chinois qui luttent contre l'oppression japonaise. Ici, il n'est jamais question d'identité hongkongaise, notion qui apparaît d'ailleurs plus tardivement dans l'histoire du territoire. Ces hommes et ces femmes sont chinois avant que d'être sujets britanniques, et leur désir de renouer avec la Chine continentale résonne de façon particulière dans le contexte de la sortie de ce livre, en 1997, année de la rétrocession de Hong Kong !
« Ici Radio-bambou » est une belle lecture pour adolescents. Les codes de l'émancipation et de l'apprentissage sont présents : de la peur au doute, de l'affirmation à l'action. Au-delà, Martin Booth offre un petit roman bien ficelé et édifiant. Une occasion rare de se pencher sur la Seconde Guerre mondiale vue de Hong Kong par des Chinois.

François Drémeaux, auteur de « Les Messageries Maritimes à Hong Kong »
Janvier 2020
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Attirée par la couverture, j'ai coché ce livre parmi d'autres choix lors de la dernière masse critique.
Je remercie donc, Babelio et les éditions GOPE de m'avoir permis la découverte de ce roman jeunesse que j'ai beaucoup aimé.
L'action se déroule en Chine dans les années 41- 45. le personnage principal, un garçon de 11 ans voit sa vie changer du jour au lendemain, à cause de la guerre. Aidé par les domestiques de la maison, il parvient à s'échapper aux envahisseurs japonais, laissant derrière lui les souvenirs d'un passé heureux. Une autre réalité se présente à lui…
‘Ici Radio-Bambou' est un roman captivant et dense ( avec ses 165 pages on ne l'aurait jamais dit). Il y a beaucoup d'action et tout cela ne laisse pas de place à l'ennui. Les rebondissements ne manquent pas, le temps passe sans que l'on se rende compte.
Riche et émouvant, ce roman jeunesse est une belle découverte.

A lire ! A partir de 15 ans.
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Dans le cadre de masse critique merci à Babelio et aux éditions GOPE de m'avoir envoyé ce livre
Première impression " ah pffff 167 pages " , je n'aime pas les petits livres
Et bien l'histoire m'a plu
Un jeune anglais Nicholas 11 ans en 1941 à Hong Kong
Pour fuir les japonais il va vivre avec une famille chinoise
Et l'histoire se déroule , doucement
Un bon moment , fluide , sympathique malgré la période historique
Un roman pour jeunes ados je pense
Tout y est assez " léger "
Je vais le faire lire à mon neveu qui a 11 ans justement

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Dans ici Radio-Bambou, on suit Nicholas, un petit britannique vivant à Hong Kong à l'aube de l'invasion japonaise en 1941. Il est sauvé par les employés de maison chinois et part vivre avec eux dans la campagne au bord de la mer. Il apprend la pêche, les corvées de la ferme, le cantonais, les coutumes chinoises… Son quotidien est assez doux au vu de la période concernée. Il prend conscience de son statut privilégié peu à peu et tente d'y remédier à son échelle. Découvrir la seconde guerre mondiale du côté de l'Asie n'est pas fréquent surtout dans les ouvrages jeunesse. L'idée d'utiliser le point de vue d'un petit britannique permet d'évoquer en douceur un sujet doublement délicat : les prisonniers européens en Asie et la vie chinois occupés. Tout est dit avec tact via les yeux d'un enfant qui se rend compte que sa situation qui semble dur est en fait privilégié au vu des habitants des villes ou des prisonniers.
C'est un roman d'apprentissage dans toute sa grandeur qui est réussi même si j'ai un bémol lié à la traduction française. Il y a un point qui me dérangeait et en allant lire un extrait en vo je me suis aperçue que c'était beaucoup plus nuancé, beaucoup moins prononcé. Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee ont travaillé des années auprès des britanniques. Ils devraient parler sinon couramment au moins de manière simple mais correct. Hors en français les expressions non eux pas faire, nous partir… pullulent et surtout cohabitent avec des mots très complexes qui donnent un langage peu logique.
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Il s'agit là de la traduction de l'ouvrage « Music on the Bamboo Radio », paru à l'origine en 1997 en Grande-Bretagne. Son auteur est né en 1944 et a passé une partie des années cinquante ainsi que des années soixante à Hong Kong, alors colonie anglaise (voir chez le même éditeur « Gweilo – Récit d'une enfance hongkongaise»).

Fournir un flux d'informations dans les camps de prisonniers britanniques, maintenir le moral de ces derniers s'appelle «passer de la musique sur radio bambou». Un jeune Anglais, séparé de sa famille par l'invasion japonaise de Hong Kong autour de la Noël 1941, est chargé par un commandant anglais (agissant aux côtés des nationalistes chinois) de cette tâche.

Ceci se passe à la fin du récit, auparavant on aura suivi l'adaptation du jeune héros à la vie chinoise ; en effet, les domestiques de sa famille l'ont fait sortir de Hong Kong et lui ont proposé de vivre parmi eux et comme eux, en jeune Cantonais. Les problèmes de ravitaillement pour la très grande majorité des Chinois sont, durant la seconde Guerre mondiale, encore bien plus dramatiques que pour les Français. Parmi les informations culturelles fournies, on relève en particulier une approche des superstitions chinoises. La seconde Guerre mondiale, dans sa dimension asiatique, est très rarement l'objet d'un ouvrage de fiction en littérature de jeunesse, à ce titre cet ouvrage présente une grande originalité.

Accessible jeunesse.
Aucune illustration.

Xirong
Lien : https://www.gregoiredetours...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu’il atteignit les rues, elles n’étaient pas animées. Quelques personnes marchaient sur les trottoirs à l’abri des arcades, mais aucun magasin n’était ouvert. Et pas un seul colporteur ne proposait la moindre marchandise. Par comparaison avec les années d’avant-guerre, Nicholas se crut dans une ville fantôme.
D’ailleurs, songeait-il, en marchant, les gens s’apparentaient bien à des fantômes. Ils étaient maigres, décharnés, marchaient de façon indolente sans aucun dynamisme ni réel objectif. Il remarqua que presque tous avaient des poignets et des chevilles très maigres. La peau de leur cou était tirée et leurs pommettes saillantes. Nombre d’entre eux avaient les yeux creux et cernés d’une teinte grise.
Nicholas se dit que tous ces signes révélaient une sous-alimentation avancée.
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-Et à quoi sert cette dame nue ? demanda -t-il, montrant du doigt une sculpture en ivoire d’une femme nue allongée.
Elle mesurait au moins quarante centimètres de long.
Pour la première fois de la journée, Ah mee sourit.
-Avant, quand Chinoise aller voir docteur, elle pas vouloir docteur toucher. Pas vouloir enlever vêtements. Même maintenant, des dames pas aimer enlever habits. Mais si garder vêtements, comme dire au docteur où mal ? Alors, dame montrer ça avec doigt pour dire où mal. Docteur comprendre et pouvoir soigner.
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Il portait deux branches de saule blanc. Il atteignit la terrasse et détacha deux brindilles, le pollen sur les chatons voletant telle de la poussière d’or à la chaude lumière du soleil.
-Demain, c’est la fête de Qing Ming, dit-il à Nicholas. Maintenant tu es notre fils, tu dois venir avec nous.
-Où allons-nous ?
-Visiter les pagodes dorées, répondit Qing-mei, sur un ton énigmatique. Et tu dois porter cette fleur sinon, à ta mort, tu pourrais renaître sous forme de chien.
Nicholas pensa que tout ceci était une accumulation de bêtises, mais il garda son opinion pour lui.
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-Comment un serpent peut-il vous payer ? s’exclama Nicholas.
Tang rit et dit :
-Wing-ming, toi pas comprendre. Toi avoir nom chinois, vivre avec Chinois, parler cantonais, mais toi toujours Anglais dans ton cœur. C’est bien. Devoir rester Anglais pour quand guerre finir, donc moi parler anglais tout le temps avec toi. Maintenant, poursuivit-il, moi expliquer encore : idées chinoise quelques fois idiotes pour Anglais. Nous dire serpent porter bonheur, et vous dire : paroles chinoises idiotes. Mais Chinois pas parler idiot. Vous penser ce serpent habiter ici. Lui payer loyer. Comment ? Nous pas le toucher, lui manger rat et souris pas manger riz, pas manger farine, pas mordre nous, pas nous rendre malades. Donc…
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Parfois, les nouvelles peuvent avoir un effet plus tonifiant que les médicaments. Les remèdes guérissent les maux, mais les nouvelles peuvent te redonner de l’espoir.
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