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EAN : 9782746741379
272 pages
Autrement (01/04/2015)
3.35/5   13 notes
Résumé :
« La silhouette, tout au fond de la maison, était grande,sombre, mince.? Monsieur Jones ?? Appelle-moi Mojo, dit le vieil homme d'une voix grave et éraillée. Tu dois être le petit jeune qui va écrire mon histoire. »Morris Jones vit à Oak Bluff, dans le delta du Mississippi, avec pour seule compagnie Erica, sa belle fille, et Ole Annie Mae, sa guitare bien aimée. Morris Jones est un bluesman de génie, oublié de tous ? ou presque.Comment imaginer qu'un prestigieux mag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Prénom : Coltrane
Nom : Washington
Pas mal, non ? Surtout le prénom. Contemplez-le bien parce que c'est le truc le plus réussi de ce roman (avec la couverture du livre, faut reconnaître)

Coltrane Washington, donc, ce sont surtout ses parents qui aimaient le jazz, lui pas trop, c'est comme le blues, pas qu'il aime pas en fait mais plutôt qu'il n'y connait pas grand chose et ne s'y est jamais vraiment intéressé. Mais au début du bouquin, ça n'a pas grande importance ce qu'il aime et écoute comme musique, il a bien autre chose à penser : l'écriture d'un livre qui n'avance pas par exemple, alors que son précédent bouquin a reçu un accueil assez bon pour lui permettre d'être nommé écrivain résident dans une université sudiste. C'est d'ailleurs là-bas qu'il reçoit un appel d'un ami journaliste musical qui aurait justement besoin que quelqu'un se trouvant quelque part dans le Mississippi aille interviewer un vieux bluesman oublié qui crèche dans le coin, histoire de pondre un petit article dessus. Pour Coltrane Washington, de l'écriture c'est de l'écriture alors livre, article pour un magazine ou autre, c'est toujours ça de pris et il met pas longtemps à accepter.
Le voilà donc parti faire la connaissance de Morris Jones, Mojo pour tout le monde, et découvrir un peu ce qu'est la musique blues. Un peu seulement, et c'est bien par là que Il était une fois Morris Jones pèche. Si le blues est au centre se ce roman, c'est surtout pour servir de prétexte à trois différentes histoires plus ou moins liées les unes aux autres et qui ont bien peu à voir avec la musique, quelle qu'elle soit. Entre Coltrane Washington qui se montre surtout captivé par la jeune et jolie "belle-fille" de Mojo, l'ado déraciné du coin qui s'intéresse à cette musique uniquement pour mettre sa voisine dans son lit et le fils que Mojo n'a jamais (re)connu mais qui débarque pour des raisons que je ne spoilerai pas, on se retrouve vraiment déçu pour peu que, se fiant naïvement au titre, on attendait un livre sur un bluesman parlant de sa passion dans l'étouffante humidité du bayou. Que nenni donc et si ce livre se lit malgré tout sans trop de déplaisir, rien de bien transcendant n'en ressort.
Finalement, vu la brièveté du bouquin que nous offre Ran Walker, on se dit qu'il aurait eu mieux à sa place en tant que nouvelle dans une éventuelle anthologie sur le blues tout en sachant qu'une fois ledit recueil refermé, ce n'est sûrement pas cette histoire qui aurait continué à nous hanter de ses riffs torturés.
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IL ÉTAIT UNE FOIS MORRIS JONES de RAN WALKER
Coltrane Washington écrit, donne des conférences, organise des ateliers à l'université du Mississippi, c'était un des rares afro-américains dans ce département de littérature. C'est grâce à son livre « le nectar des déesses » qui avait eu son petit succès qu'il en était là. Mais pour la suite, il était sec et le syndrome de la page blanche se profilait à l'horizon. C'est dans ce contexte qu'un copain de New York qui travaille pour le magazine Midnight Jukebox lui propose de faire un reportage sur Morris Jones, un blues man. Coltrane ne connaît rien au blues et va se préparer en écoutant cette musique, du contemporain au traditionnel et se diriger vers Oak Bluff dans le delta du Mississippi, résidence de Jones. Il s'installe dans un motel puis visite le musée du blues où trône une photo de Morris Jones, Mojo. Dès le lendemain il se rend chez lui, maison « shotgun » typique des quartiers pauvres et noirs. Il est accueilli par Érika, sa fille(?) puis la discussion s'engage qu'il enregistre. Coltrane fasciné par l'homme, envoûté par le blues et…par Érika! Mojo va défiler son histoire, sa jeunesse, la prison qu'il a toujours évitée et la guitare qu'il a apprise car il était mauvais à l'harmonica. Installés dans des rocking-chairs, il vont passer de longues journées ensemble.
Un livre assez décevant dans l'ensemble car on s'attend à nager dans le blues alors que l'interview de Mojo est très courte. C'est la relation Érika Coltrane qui occupe le reste du récit ainsi que l'histoire d'un fils jamais revu. Fini en travers, pas réussi à accrocher.
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« le blues, c'est le seul remède que je connaisse contre les peines de coeur.
(…)
– C'est soit ça, soit la picole. »
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Delta du Mississippi, de nos jours. le vieux Morris Jones vit à deux pas du musée du blues, où l'on peut voir une photo de lui. Pas super célèbre, pas très entouré, il est pourtant une figure notable du blues pour qui la musique a été et est toujours très importante. Trois personnages vont graviter autour de lui et nous raconter son histoire. D'abord il y a Coltrane, un jeune prof de littérature, auteur d'un premier roman remarqué et en bataille avec le second. Se greffe ensuite Jason, quinze ans, que la mort de ses parents a placé auprès de sa grand-mère, Mama Bouf, voisine de Mojo. Enfin il y a Isaiah, le seul et unique fils de Mojo avec qui il n'a jamais été en contact. Plusieurs générations aux préoccupations diverses, le blues, les champs de coton, les juke joints, la chaleur, l'intemporalité du Sud, l'atmosphère empreinte de légendes, Ran Walker excelle à nous restituer la magie du Sud. Sa plume est sobre et presque dépouillée, elle nous semble aller à l'essentiel et détache de toute considération annexe la vérité des sentiments qu'elle expose. Brillant, touchant, ce roman nous rappelle que toute la musique qu'on aime, elle vient de là, elle vient du blues.
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"Il était une fois Morris Jones" n'est pas, à proprement parlé, l'histoire du bluesman Morris Jones dit Mojo... d'où une certaine déception et une critique mitigée. Sur les 330 pages, à peine une dizaine consacrée directement à ce personnage (car oui il s'agit d'un personnage fictif).
Nous avons ici trois personnages qui gravitent autour de Mojo : l'écrivain Coltrane Washington, l'adolescent Jason et le fils abandonné Ike Morris. Assez d'accord avec les mots du traducteur Philippe Loubat-Delranc : "C'est aussi un roman poignant sur la filiation". C'est, je pense, principalement un roman sur la filiation. Cela reste un beau récit et la playlist proposée par l'auteur de ses "10 titres préférés d'un amoureux du blues", à la fin, est une bonne idée. Pour les férus de blues, je vous conseille "Blues sur paroles" d'Olivier Apert, anthologie de chansons traduites en français, parue cette année au Temps des Cerises.
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Cette lecture m'a offert une plongée dans le Blues et dans le Mississippi, celui qui se laisse vivre, loin de la fureur New-Yorkaise.

Au fil de pages, j'ai découvert un bluesman comme on n'en fait plus, attaché à sa ville et à sa musique, mais le coeur sur la main. Un vieil homme capable de faire découvrir les joies de la guitare et de la musique blues à un adolescent mal dans sa peau.

Un vieil homme capable de se faire aimer d'un écrivain à succès.

Et puis, dans la troisième partie, un homme, orphelin de père, qui apprend sa mort et qui décide de partir à son enterrement.

Un roman bouleversant, j'ai eu des poissons d'eau dans les yeux à la fin du roman.

Une playlist des meilleurs morceaux de blues selon l'auteur en fin de volume.

L'image que je retiendrai :

Celle du radio-réveil qui affiche 2 heure 30 chaque nuit, à chaque réveil des trois protagonistes.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pouvait-on réellement saisir la profondeur de la musique blues si on n'avait jamais bu jusqu'à l'ivresse, jamais commis une faute qui hante jusqu'à la fin de ses jours ou jamais eu le coeur brisé par celle qu'on a aimée de toutes ses forces. Celui qui est étranger aux expériences qui ont donné naissance au blues l'écoute en n'étant qu'un consommateur passif, contraint d'extraire chaque note de son environnement naturel pour l'envisager de manière académique et le célébrer comme accomplissement de la culture américaine tout en regardant de haut les gens dont la vie a produit cet art.
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En ce temps-là, la plupart des musiciens s'estimaient déjà heureux qu'on leur permette de sortir un disque. Je pense que Howlin' Wolf est un des rares qui a vraiment gagné de l'argent. Il disait : « Je suis le seul bluesman à avoir quitté le Mississippi au volant de ma propre voiture », ou quelque chose dans le genre.
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Le blues, c’est le seul remède que je connaisse contre les peines de coeur.
(…)
– C’est soit ça, soit la picole.
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Voilà ce que j’en dis, Jason. Des fois, tu fais la merde, et des fois, tu fais la pelle.
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Videos de Ran Walker (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ran Walker
http://www.librairiedialogues.fr/ Julien nous propose ses coups de c?ur du rayon Poche : "Il était une fois Morris Jones" de Ran Walker (Autrement), "Le Gardien des choses perdues" de Ruth Hogan (Actes Sud Babel) et "Herland" de Charlotte Perkins Gilman (Points / Pavillons poche). Réalisation : Ronan Loup. Questions posées par : Laure-Anne Cappellesso.
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