Envie. Désir. Folie.
Je me perds dans un tourbillon d’envie et de sentiments. J’ai de plus en plus chaud, ma respiration s’accélère et, au moment où Mickaël délaisse ma bouche pour s’attaquer à mes seins, je pousse un râle profond. Il titille mes tétons, les suçote puis il descend toujours plus bas et commence à lécher doucement mon clitoris tout en caressant mon ventre, mes cuisses puis insère un doigt en moi. Je perds pied et jouis dans un spasme qui fait trembler mon corps tout entier. Je pousse un long soupir d’aise, mais le répit est de courte durée.
— Ce n’est que le début, ma belle… susurre Mickaël en tirant sur mes bras pour que je me redresse. Viens par là…
Il saisit son short, récupère un préservatif dans sa poche, l’enfile et m’attrape par les hanches pour que je le chevauche. Je ferme les yeux quand je le sens se muer au plus profond de moi. Je me soulève et me repositionne, suivant un rythme de plus en plus rapide, Mickaël gémit, et m’agrippe la taille pour accompagner mes mouvements. Je rejette la tête en arrière quand il jouit en poussant ses reins une dernière fois contre moi. Je m’affale à côté de lui, un sourire sur les lèvres.
Son silence me terrifie. J’aurais préféré qu’il m’engueule, qu’il m’accuse de ne pas être professionnelle, qu’il me donne un avertissement. Peu importe. De toute manière, je suis trop bourrée pour me rappeler quoique ce soit de la soirée. Dès demain, tout sera oublié. Je lui jette un regard à la dérobée. Il fixe le sol, les mâchoires serrées. Aïe, ce n’est pas bon signe. Cling ! Les portes s’ouvrent et nous marchons dans le couloir de l’hôtel jusqu’à la chambre 304. Nous entrons et… mmmh, je tente de faire marcher mes neurones. À moins que je ne sois atteinte d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer, cette chambre n’est pas la mienne. D’ailleurs, elle est bien trop grande et trop luxueuse pour moi. Et je n’aperçois pas Boubichou, mon ours en peluche sur le lit.
Une fois dans le petit salon, je vacille et retire mes ballerines en me tenant au mur. Oups, ça tourne. J’ai envie de dire à Mickaël que d’être bourrée, c’est encore mieux que de passer dans un grand huit, mais je me retiens. À voir sa tête, ce n’est pas le moment de plaisanter. Au milieu de la pièce, mon patron se passe la main dans les cheveux
Certes, je ne suis pas Sherlock Holmes, mais le fait que mon nom soit écrit sur l’enveloppe indique clairement qu’il ne s’agit pas d’une erreur. Qui peut bien m’en vouloir, ici ? Je file sous la douche pour me rafraîchir les idées, inquiète, et des questions plein la tête. Deux lettres énigmatiques dans la même semaine, ça commence à faire beaucoup.
Une heure plus tard, je descends pour rejoindre Tania. Il faut que je lui parle de cette menaçante missive, j’ai besoin d’avoir son avis.
Au moment où j’arrive à la réception, j’entends une voix que je connais bien et qui me paralyse à tel point que je m’immobilise dans la cage d’escalier, le souffle court et les sens en alerte.
Mes doutes semblent se confirmer alors que je m’approche en catimini de l’endroit d’où proviennent les sons. M’enfin, la dispute serait un mot plus adapté. Le ton monte. Encore un pas et je pourrais voir ce qui se passe. Oh non, ce n’est pas vrai ! C’est bien lui que j’aperçois accoudé au desk d’accueil. Pitié, sauvez-moi ! Je me cache derrière une plante et observe la scène, tapie derrière les feuilles.
Quand j’ai commencé à travailler pour le magazine My Life, nous étions très proches et profitions de chaque pause pour nous faire des confidences sur nos histoires d’amour foireuses.
Puis, tout a changé. Je n’ai pas bien compris pourquoi. Je la soupçonne fortement de ne plus m’apprécier. Rapport à la fois où j’ai atterri la tête dans mon ficus parce qu’elle m’avait poussée alors que je discutais d’une super idée d’article sur les demandes en mariage les plus romantiques avec Raphaël. Raph est l’assistant personnel de Mickaël Larsan, le big boss du magazine, depuis plus d’un an. C’est également mon meilleur ami.
Pourtant, je suis adorable comme fille. J’apporte des muffins tous les vendredis pour détendre l’atmosphère et encourager les bonnes relations entre collègues. Le milieu de la presse n’est pas une sinécure et le travail que nous faisons est assez stressant au quotidien. Sans compter que Mickaël est du genre plutôt exigeant. Il suffit qu’il me regarde avec ses yeux marron d’un air décidé pour que je frissonne de partout.
Il approche ses lèvres et m’embrasse doucement. Sa langue vient titiller ma bouche. Elle caresse mes dents et trouve ma langue. Je perds le contrôle. J’ai bien envie d’engueuler cette vicieuse et d’utiliser à nouveau une de mes paires de chaussettes pour m’étouffer moi-même avec et stopper l’écart que je suis en train de commettre.
Trop tard. Il remonte ma robe avec ses mains, descend doucement ma culotte en dentelle noire et commence à caresser l’intérieur de mes cuisses. Le contact de sa peau, sa bouche contre la mienne, ses mains sur mon corps, je respire de plus en plus fort, folle de désir. Je m’agrippe à ses cheveux et lui rends son baiser. Un peu plus profond. Toujours plus profond. Alors qu’il délaisse ma bouche pour s’attaquer à mon cou, déposant des baisers en cascade de mon lobe à mes seins, je sens ses mains qui me caressent entre les jambes. Au moment où il me pénètre avec un doigt, je ne peux réprimer un long gémissement. Je délaisse ses cheveux et parcours son corps avec mes mains, ses pectoraux, son ventre et ses abdos.
Cali Keys et La bibliothèque des bienheureux