Lee Su In a trouvé un poste dans une société française de grande distribution implantée en Corée du Sud et, à peine arrivé, son objectif a été fixé par la direction, dégraisser le personnel; il a carte blanche pour arriver à cette fin, le harcèlement, l'épuisement au travail ou la déstabilisation...Su In accepte difficilement cette mission d'autant plus qu'il a un passé difficile. A l'école déjà il subit le harcèlement et sa mère doit soudoyer le maître d'école pour qu'il épargne son fils de brimades et de violences physiques. Puis, souhaitant honorer sa famille et assurer leur fierté, il s'engage dans l'armée mais là-encore, il défie l'institution qui manque de valeur éthique à son goût et la quitte dans des conditions peu flatteuses...c'est dans cet état d'esprit qu'il rejoint le groupe de distribution.
Bien vite Su In se trouve dans un cas de conscience et est partagé entre le fait de réussir professionnellement et celui de respecter son éthique personnelle et défendre les employés menacés, sans syndicat pour les représenter et les défendre...C'est alors qu'il décide de monter un syndicat dans l'entreprise et se tourne vers Gu Go-Shin, qui va d'abord tester ses motivations profondes. Gu quant à lui, connaît le milieu du travail et s'attaque à ce milieu grâce à la loi, se battant bec et ongles pour faire plier les entreprises et obtenir la reconnaissance des droits des salariés maltraités qui s'adressent à lui..
Intraitable est un roman graphique social et politique, qui aborde la société coréenne au travers de deux personnes Lee Su In et Gu, idéalistes, grâce auxquels Kyu-sok Choi donne un éclairage sur la société coréenne et dénonce une société dure, dès l'enfance où corruption et brimades physiques semblent monnaie courante, une armée aliénante et des groupes industriels étrangers qui s'abstraient des règles sociales en vigueur dans leur pays.
Intraitable est un roman graphique fort qui dénonce les conditions de vie de la Corée, une couverture qui représente Gu le défenseur des droits des travailleurs, mais qui se concentre en fait pour ce premier tome, sur Su In et qui aboutit à la rencontre des deux protagonistes qui vont élaborer leur stratégie de lutte.
A suivre donc ...
Je remercie Babelio Masse critique graphique et les éditions Rue de l'échiquier BD pour cette découverte.
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Tout d'abord, désolée de publier tardivement cette critique.
Un joli coup de coeur pour ce roman graphique qui traite du monde du travail en Corée.
L'auteur nous fait part des injustices de ce monde: non-paiement des salaires, harcèlement, non-reconnaissance des accidents de travail,....
L'histoire se passe en 2000 lorsque la Corée connaît une grande crise économique et beaucoup de personnes se retrouvent sans emploi.
On suit un jeune homme Lee Su(Soo)-In dont les parents sont un modèle d'honnêteté. Il s'engage à l'armée et se retrouve confronté à des injustices qu'il n'acceptera. Il quitte l'armée pour se retrouver dans le secteur de la grande distribution où le profit est le maître-mot. Il décide de se syndiquer et rencontre Gu Go-Shin, militant syndical et dirigeant d'une petite société qui défend et informe les travailleurs sur leurs droits.
Cet ouvrage est également intéressant par le sujet qu'il traite (les droits des travailleurs) mais aussi, par la manière dont le sujet est traité. Lee Su-In se cherche, se pose beaucoup de questions, n'est pas du tout compris par ses collègues. Gu Go-Shin, quant à lui, est sûr de lui, empathique et près à tous les combats pour défendre les travailleurs.
Les dessins sont vraiment beaux et certaines planches tout simplement magnifiques.
Ouvrage à lire, à regarder et qui donne à réfléchir sur le monde du travail qui ressemble très fort au nôtre. Foncez sur cette lecture!
Merci aux Editions Rue de l'Echiquier et à Babelio pour cette jolie découverte!! Affaire à suivre....
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Cette série de romans graphiques dénonce avec pertinence les conditions de travail en Corée du Sud, le harcèlement moral et les politiques RH douteuses.
C'est dans ce contexte qu'une organisation syndicale va se mettre en place.
Même si l'histoire est inspirée de l'installation du groupe Carrefour en Corée, cela pourrait se passer n'importe où dans le monde et dans n'importe quelle entreprise !
Tout en noir et blanc, les graphismes n'en sont que plus percutants et correspondent bien à l'univers coréen !
➡️ Une plongée intéressante et édifiante au coeur de la lutte sociale !
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Ce premier volume d’Intraitable est à mettre entre toutes les mains : Choi Kyu-sok met en évidence des enjeux de société contemporains dans un récit plaisant et savamment orchestré, avec un dessin de haute tenue.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Le mot de l'auteur : J’ai toujours rêvé d’écrire une bande dessinée sur le monde du travail. Il m’aura fallu des années de recherche pour arriver à mes fins. La lutte des travailleurs est un condensé d’histoires humaines extraordinaires. Cela rend le sujet aussi passionnant que complexe. J’ai failli jeter l’éponge plus d’une fois face à l’ampleur du défi. Mais les hommes et les femmes que j’ai croisés au gré de mes enquêtes m’ont donné la motivation nécessaire pour mener le projet à terme. J’ignore si j’ai réussi à rendre fidèlement compte de ces parcours jalonnés de doutes, de victoires et de blessures intimes. J’espère néanmoins que mon livre apportera un peu de réconfort à ces combattants dont le courage et la volonté agissent comme des coups de poinçon sur notre société.
- Vous avez des économies ?
- presque rien,
- des perspectives d'héritage ?
- même pas
- un fils dévoué plein aux as ?
- eh non,
- vous devez donc travailler pour survivre et pour cela vous n'avez que votre corps ! or il vient de vous lâcher.
- Il faut dégraisser le personnel de vente...Par n'importe quel moyen.
- Pourquoi la hiérarchie voudrait que...
- Ne posez pas de questions, obéissez.
- Mais, comment ?
- Faites appel à votre imagination ! Au pire, harcelez-les ou poussez-les à la faute.
- Vous prétendez que la France est favorable à la cause ouvrière...
- en effet
- comment ça se fait que mon supérieur français rejette le syndicat ?
- parce qu'il peut se le permettre chez nous !
Il fût un temps où les ouvriers qui se réunissaient pour étudier le droit du travail étaient coffrés et torturés.
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