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EAN : 9782200275136
259 pages
Armand Colin (03/10/2012)
4.1/5   5 notes
Résumé :
De 1889 à 1949, un homme au parcours militaire et idéologique hors normes traverse les moments clefs de l’Histoire du Japon : ouverture forcée à l’Occident, l’attaque de Pearl Harbour, Hiroshima, les procès de Tokyo.

Issu d une famille de samouraïs militaire, formé en Allemagne dans les années 20, le général Ishiwara est notamment à l’origine de l invasion de la Mandchourie en 1932.

Il apporte ainsi un soutien essentiel à l’idéologie f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
[...]Son écriture est fluide, jolie même et Birolli traite ses personnages historiques comme des personnages de roman. Non pas qu'il embellisse la réalité par des faits non historiques, mais parce qu'il raconte l'Histoire (celle qui à un grand H) comme on raconterait une histoire… [...] Bref, on est captivé par cet homme et par l'histoire du pays, on veut savoir ce qui va se passer et comment le Japon va glisser peu à peu vers la guerre et la dictature militaire.

Un très bon livre sur l'histoire contemporaine du Japon qui, à travers le personnages d'Ishiwara, nous fait mieux appréhender le Japon du début du XX siècle. [...]
Lien : http://mapetitemediatheque.f..
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Dans ce livre, Bruno Birolli, grand reporter et correspondant en Asie au Nouvel Observateur, dresse une biographie édifiante du général Ishiwara, figure japonaise incontournable de l'entre-deux guerres. Il réussit à restituer de manière claire la complexité de ce « personnage de roman », dont l'idéologie confuse convoquait à la fois un ultra-nationalisme impérialiste, un militarisme fervent, une réelle sympathie pour le national-socialisme, un nichirénisme prosélyte et une prégnance du kukotai, sorte de code de l'honneur mystico-nationaliste dont il se prévalut tout sa vie. Un cocktail intellectuel détonnant, qui le conduisit notamment à organiser le 18 septembre 1931 l'attentat de Moukden évoqué par Hergé dans Tintin et le lotus bleu. Cet attentat, mené par un cercle restreint de jeunes officiers bellicistes, mit le feu à la Mandchourie et eut pour conséquence immédiate l'internationalisation du conflit sino-japonais, via l'intervention de la Société Des Nations. On peut même y voir, à l'instar de l'auteur, un des prémices de la Seconde Guerre mondiale.

De fait, Ishiwara, l'homme qui déclencha la guerre n'est pas une simple relation de la vie mouvementée de Kanji Ishiwara. Bruno Birolli n'a en effet de cesse d'analyser les actes d'Ishiwara à l'aune du contexte politique japonais. En parallèle au [...]
Lien : http://leslecturesdares.over..
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Pour en savoir plus je vous invite à lire le livre de Birolli que, franchement, j'ai trouvé très agréable à lire.

Le problème avec les livres d'histoire, quand ils sont écrit pas des historiens, c'est qu'il sont souvent indigestes. Et ce n'est qu'à coup de migraines qu'on arrive à en venir à bout. Or Birolli, s'il maîtrise son sujet, est reporter de son état, ce qui lui confère une capacité à intéresser le lecteur. Son écriture est fluide, jolie même et il traite ses personnages historiques comme des personnages de roman.
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Ishiwara de Bruno Birolli est une biographie que je recommande très chaudement. Il nous livre l'histoire d'un personnage qui a largement contribué à mettre le monde sur la trajectoire de la Seconde Guerre mondiale. le livre est passionnant, fluide à lire, très accessible. Un ouvrage qui nourrit autant ma passion pour l'histoire que ma passion pour l'uchronie.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le Katori Maru bat pavillon du Soleil Levant et on sert donc à bord un menu japonais. Les Anglais dédaignent le misoshirô, une soupe de soja fermenté, repoussent les beignets tempura et font la grimace devant le riz. Seuls les gâteaux inspirés de la pâtisserie occidentale trouvent grâce à leurs palais.
Ishiwara fait d'autres découvertes choquantes. Le capitaine du Katori Maru, comme sur tous les bateaux, respecte la vieille règle de courtoisie autorisant les femmes à débarquer en premier. Et, souvenir du temps où les échelles de coupée étaient glissantes, elles descendent au bras d'un homme, mari, frère ou fils. Les célibataires passent en dernier. C'est ce qu'Ishiwara ne peut supporter : il est inadmissible qu'on l'oblige, lui, officier du Soleil Levant sur un bateau de l'Empire, à passer derrière les Blancs !
La traversée est égayée par de bals. Mais Ishiwara ne vibre qu'aux notes rondes comme des sanglots du shamisen et, en matière de danse, il n'est ému que par la retenue des marikos, ces jeunes geishas serrées dans des kimonos colorés comme des ailes de papillon et qui, d'un glissement de la pupille sous la paupière, d'un geste sec de la main ou un balancement discret du pied savent éveiller les émotions les plus délicates. Mais à la place de ces raffinements japonais, seuls le fox-trot, la valse et autres agitations qui lui paraissent obscènes ont droit de cité sur le Katori Maru. Tournoyer ainsi enlacé ressemble par trop à une évocation de l'acte sexuel ! Et il y a pire : les Occidentaux invitent les passagères japonaises à se joindre à eux. Après avoir tout d'abord refusé, gênées, elles se montrent maladroites, incapables de suivre le rythme sur la piste de danse. Ce spectacle qui fait sourire, voire rire, les Occidentaux fait monter la colère aux joues d'Ishiwara : toute la perversité de l'Occident s'avoue ! La galanterie n'est qu'hypocrisie : en ridiculisant ses femmes, c'est le Japon tout entier que ces Anglais rabaissent ! Et dans un geste de défi, pour afficher sa fierté d'être Japonais, Ishiwara revêt un kimono. Il n'a que l'amère satisfaction de constater, de ses propres yeux, que partout où l'homme blanc pose le pied, il foule les civilisations, avilit les coutumes les plus belles et introduit ses goûts dépravés. Sur le Katori Maru, il observe un magnifique exemple de la hâdo ("voie de l'oppression") de l'Occident que dénonçait Nanbu de son vivant.
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"Par un renversement complet, ce n’est plus l’obéissance qui fonde le paradigme du devoir mais l’impudence à fouler les règles. Défier ses supérieurs, enfreindre les ordres au nom de convictions personnelles les plus insensées, recourir à toutes les violences, s’autoriser les subterfuges les plus condamnables ; bref, faire ce que la morale commune condamne est transcendé en démonstration de bravoure. Et il y a toujours l’excuse de l’honneur à défendre, de l’insulte à venger, de la patrie à sauver pour cacher les instincts de destruction et travestir la cruauté en esthétisme de la mort, celle qu’on reçoit et surtout celle que l’on donne. L’excuse de l’honneur à défendre, de l’insulte à venger, de la patrie à sauver pour cacher les instincts de destruction et travestir la cruauté en esthétisme [esthétique ?] de la mort, celle qu’on reçoit et surtout celle que l’on donne, est un leitmotiv récurrent."

Ishiwara, l'homme qui déclencha la guerre", page 169
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"A l'heure où la Chine et le Japon se disputent autour d'une poignée d'îlots, il est précieux de ré-explorer l'histoire commune pétrie de conflits de ces deux géants asiatiques dans l'entre-deux-guerres. En l'occurrence, cette suite de coups de force et de batailles qui aboutiront à l'invasion d'une grande partie du territoire chinois par l'armée nippone en 1937 et furent le prélude à la seconde guerre mondiale.
Rien ne vaut pour le faire la lecture d'Ishiwara, l'homme qui déclencha la guerre. On y découvre l'itinéraire fascinant du lieutenant colonel Kanji Ishiwara, l'un des principaux organisateurs de l'incident de Moukden en 1931."

Brice Pédroletti, Le Monde 09/10 Dec 2012
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La réalité de l'homme est bien éloignée de son apparence d'officier sans faille. La solitude, le désespoir l'étreignent en secret ; cet état de déréliction que seul le Soutra du Lotus, la prière sacrée du nichirénisme psalmodiée en boucle jusqu'à la transe, apaise. Il confie à son journal ce sentiment de perdition qui hante ses insomnies et que seule la sensation du divin peut soulager. Les lignes poignantes qui suivent décrivent un homme dépouillé de sa carapace ; Ishiwara apparaît dans sa nudité. La scène se passe dans la nuit du 1er au 2 janvier 1921. Il a trente-cinq ans et vient de quitter un prêtre nichiréniste :

"Hier, la visite de Komatsu m'a rempli de sérénité mais dans la nuit, la pluie s'est mise à tomber et mon coeur s'est serré de détresse. Au plus profond de la nuit, j'ai joint les mains pour supplier Bouddha de faire se lever les vents divins (kamikaze) qui disperseront les nuages. A l'aube, le soleil s'est levé du monde des ténèbres, et quand j'ai vu à sa lumière que ma prière avait été exaucée, j'ai ressenti une béatitude extrême."
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Le premier souvenir d'enfance du général Ishiwara Kanji est l'expérience de la destruction. Il a six ans et, attiré par des kakis bien mûrs qui pendent aux branches d'un arbre, il s'introduit dans un jardin. Le propriétaire surprend le petit voleur et, fou de colère, abat l'arbre à coup de hache. A la fin de sa vie, le général Ishiwara racontera la mort de cet arbre comme si elle avait été l'instant où s'est formé sa vision du monde.
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