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EAN : 9782290317013
251 pages
J'ai lu (11/07/2002)
4.4/5   93 notes
Résumé :

" Vous ne réfléchissez pas sérieusement, j'en ai peur. Vous avez récité l'histoire que vous avez entendue des milliers de fois et maintenant vous êtes en train d'écouter Mère Culture murmurer à votre oreille : " Tout doux, tout doux, mon petit, tu n'as pas à penser, tu n'as pas à te faire de souci, (...) ni à t'inquiéter, écoute seulement ma voix et dors, dors, dors... " " Professeur ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ados, qui n'a pas rêvé de changer le monde, un nouveau monde dont nous serions nous-mêmes les architectes ? Passés dix-quinze ans , rattrapé par les réalités et les difficultés de l'existence, perdu dans le train-train du quotidien, qui n'a pas vu ces rêves peu à peu s'estomper et laisser sa place à l'amertume , voir l'indifférence ?
Ce "qui " est notre narrateur, qui un beau jour, lit dans une annonce de journal: "Maitre cherche éléve décidé à sauver le monde.Veuiller vous présenter en personne".
Juste par curiosité pour voir le charlatan de l'annonce, il se rend à la dite adresse.
C'est ainsi qu'il fait la rencontre d'Ishmael, le gorille.
Ishmael est un Maitre hors des sentiers battus qui avec une logique totalement différente de la nôtre, est le regard extérieur qu'il fallait, pour porter un regard critique sur notre monde dit civilisé. Il fait parti d'une des 200 espèces en voie d'extinction ,que -selon les propres mots de l'auteur-l'homme, " la prima donna" de l'univers, a besoin de faire disparaître chaque jour pour maintenir la biomasse de six milliards d'individus.
Alarmant, triste, un conte philosophique pour rafraîchir nos neurones. Une nouvelle perspective à considérer, bien qu'il n'y ait pas vraiment de solution concrète proposée ; ce qui est d'ailleurs difficile, vu que de la bouche du gorille parle un homme. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec quelques détails de sa logique implacable mais il touche à un point crucial, celui des lois innées de la nature grâce auxquelles l'univers maintiendrait son équilibre naturel si l'homme les reconnaissait et les respectait.
Ce livre date de 1992, et sera actuel jusqu'à que nous ayons abusé à cent pour cent de ce "monde" et que nous disparaissions à jamais comme espèce, à moins que........mieux vaut être optimiste, non ?



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D'habitude, il me faut quelques pages pour savoir si je vais accrocher ou non à un livre, mais ici, j'ai été conquis d'emblée. Il faut dire que je me retrouvais facilement dans le héros : à l'entrée de la vingtaine, j'étais moi aussi convaincu qu'avec tout le savoir accumulé par l'humanité, quelqu'un devait bien savoir quoi faire pour résoudre tous les maux du monde. Il ne restait plus qu'à le trouver, et l'affaire était pliée. Hélas, quelques années et autant de désillusions plus tard, ma vision du monde a un peu tourné à l'aigre : quoi qu'on fasse, les êtres humains resteront une bande de cons capables d'inexplicables éclairs de génie (ou une bande de génies capables d'inexplicables éclairs de connerie, je n'ai pas encore tout à fait tranché.)

Aussi, quand un gorille prétend pouvoir amener un élève à la prise de conscience des erreurs fondamentales de l'homme moderne, j'ai tout de suite été intéressé. le récit se construit sous la forme d'un dialogue entre le professeur et l'élève. Les chapitres se terminent généralement sur une question ouverte, ce qui nous laisse le temps de refermer le livre quelques instants pour y réfléchir à notre tour.

Je ne vais pas prétendre adhérer à toutes les thèses émises dans ce livre, mais il aura au moins provoqué quelques sérieuses remises en question. La plus frappante étant de constater à quel point notre vision de l'Histoire et du monde est « mythifiée », pas forcément en trichant sur les faits, mais en élaborant des liens logiques entre les différentes parties, et en tirant des conclusions audacieuses… qui sont pourtant rarement contestées.

Malheureusement, ce livre semble difficilement trouvable de nos jours. J'ai eu la chance de le trouver dans une bibliothèque pas loin de chez moi, relégué dans la réserve, et une version en PDF circule sur Internet. C'est un peu dommage, les livres qui nous bousculent ne sont pas si nombreux que ça.
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Choisir un auteur pour la première lettre de son nom (challenge ABC,en tête...), être attirée par ce gorille, en couverture – cousin de Yaoundé sorti de la vallée des singes – et tomber sur un texte fantastique (Lisez-le ! Lisez- le !), ce n'est pas plus hasardeux que de répondre à une petite annonce qui dirait en substance ceci :
« PROFESSEUR cherche élève souhaitant vraiment sauver le monde — Répondre personnellement. »

Continuer la lecture et être happée par un exposé qui commencerait comme ceci : le monde du vivant se sépare en deux, d'un côté « ceux-qui-prennent », de l'autre « ceux-qui-laissent ». Notre humanité moderne (homo sapiens sapiens) s'arroge la première classe et décime méthodiquement la seconde. Tout droit tombé d'Éden, le spécimen noble détenteur du serpent d'ADN d'Adam, ne mérite pas un destin de chien et s'arrache les tripes et les neurones pour couper ce fil d'Ariane, cordon ombilical qui le relie à la matrice, mère-Nature nourricière, casser la chaîne de l'évolution et établir ses propres lois, celles exemptes de tout commerce avec ce bouillon originel dont il ne peut être issu. Penser donc ! Faut pas déconner, non plus...
Vivre en expansion continuelle quelques millénaires et réaliser qu'aujourd'hui le mur est là, et qu'on fonce droit dedans, sans frein ni plan B. Bah, bien sûr « C'est le prix à payer »... Mais c'est pas un souci, puisque dans sa grande mansuétude, le dieu progrès et croissance, va nous emmener sur Mars, la Lune, Vénus que sais-je, juste à temps et qu'on va pouvoir continuer à produire et s'étendre. Préparez vos billets...
Applaudir à deux mains à une relecture de nos grands mythes fondateurs d'une humanité qui s'entretue TOUJOURS pour un Dieu, ou un prophète : la chute de l'homme sur terre, Abel et Caïn... Autant de poudre aux yeux pour nous extraire d'une matrice protectrice qu'on exploite et qu'on saigne à blanc, exsangue dans l'indifférence.
Apprendre tout cela de la bouche d'un terrien en cage, et suivre l'éveil de la pensée de ce nouvel élève, lumière après lumière...

Je sais, vous allez me dire : « Bah, quoi ? On ne va pas revenir en arrière non plus ? »
Y a peut-être une autre solution : regarder de l'avant, lucide et honnête, et continuer à avancer, mais AUTREMENT...
« ÉLÈVE a trouvé professeur voulant vraiment sauver ce monde — Agir personnellement. »
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Quelle lenteur pour finalement nous expliquer ce qu'on sait malheureusement (trop) aujourd'hui.
Loin d'approuver les critiques du livre de Quinn - qui m'ont poussé à l'acheter et le lire - j'en ressors avec un avis très mitigé sur le discours socratique d'Ishmael : un gorille nous amenant à poser un regard de nos actes sur notre environnement en tant que sociétés dites occidentales et notre place dans ce monde.
Du déjà vu....malheureusement. Un livre qui a, pour le coup, très mal vieilli. Mon avis n'aurait sûrement pas été le même dans les années 1990, mais en 2020, nous n'apprenons rien de plus si ce n'est un énième discours - précurseurs toutefois - sur une destinée lugubre de l'être humain - qui peut être changé s'il en prend conscience.
Les personnes déjà sensibilité à ce discours trouveront un énième élément pour parfaire leurs arguments. Les autres pourront peut-être comprendre la nécessité de changer de comportements et de façon de penser le monde - je l'espère.
En attendant, il m'a été difficile de terminer ce livre tant les multiples répétitions et le côté moralisateur et naïf des protagonistes sont 'lourd'. Enfin, l'appui, sur des dizaines de pages, de la religion et notamment de la Genèse aurait pu être intéressant, mais il semble décousu et ne permet pas d'appuyer le propos ; au contraire - selon moi - il le dessert.
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Ishmael fait partie de ces livres qui me laissent une impression diffuse après les avoir terminés. Je ne sais alors pas quoi en penser et j'ai besoin de lire les recensions existantes pour aider ma pensée à s'articuler et mettre des mots sur mon ressenti.
Au fil de ma lecture, j'ai eu du mal à adhérer aux différentes thèses proposées. Je sentais que quelque chose me gênait mais je ne pouvais mettre le doigt dessus.

Il y a sûrement de nombreuses idées du livre avec lesquelles je ne suis pas tout à fait d'accord, mais cette critique ne vise pas à débattre des thèses du livre mais plutôt de l'intérêt du livre. Ishmael clive les avis des lecteurs : certains l'ont vécu comme une révélation, d'autres considèrent qu'il n'accumule que les inepties et les erreurs historiques.

Je pense que ce livre a le mérite de soulever des questions, de nous pousser à prendre du recul sur notre société actuelle et la direction vers laquelle elle nous pousse. Elle nous fait questionner des notions que nous avons tellement intériorisées que nous ne les remettons jamais en question : l'idée de « progrès », notre coexistence avec les autres êtres vivants, la place de l'agriculture dans notre évolution, notre (non) acceptation de la mort…

Bien que j'ai trouvé le choix du dialogue socratique pertinent et plus accessible qu'un essai habituel, le ton employé m'a semblé parfois trop péremptoire.

Je choisis donc de tirer de ce livre des pistes de réflexions et des questions, plutôt que des éléments de réponse ou des solutions. J'ai en effet cette impression finale qu'il y aurait beaucoup à débattre des thèses avancées, et ce de divers points de vue (anthropologique, religieux, sociologique, etc). Des quelques critiques que j'ai lues, j'ai pu comprendre que le livre comprenait probablement des raccourcis, des biais, des erreurs, des simplifications.

Au final, je pense que toutes ces approximations plombent la réflexion qui arbore déjà un style lourd et insistant. Je pense qu'il y a d'autres manières de s'informer et de réfléchir sur ces thématiques et j'invite à la prudence et au recul pendant cette lecture.

Je vous laisse le lien vers cette critique, écrite en anglais, qui m'a aidée à mettre mes idées au clair : http://timothychow.net/reviews/quinn.html
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
In Hermann Hesse’s The Journey to the East, we never find out what Leo’s awesome wisdom consists of. This is because Hesse couldn’t tell us what he himself didn’t know. He was like me—he just yearned for there to be someone in the world like Leo, someone with a secret knowledge and a wisdom beyond his own. In fact, of course, there is no secret knowledge; no one knows anything that can’t be found on a shelf in the public library. But I didn’t know that then.(Dans le livre de Hermann Hesse,"Voyage à l'Est",on ne saura jamais de quoi consiste l'incroyable savoir de Léo. Tout simplement parce que Hesse ne le savait pas lui-même.Il espèrait comme moi que quelqu'un au monde comme Léo, possédait une connaissance secrète ,un savoir au-delà du sien; en faites personne ne connait quelque chose de secret qui ne se trouve pas dans un des livres de la bibliothèque communale.Mais à l'époque, moi aussi je ne le savais pas .)
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It’s the idea that people living close to nature tend to be noble. It’s seeing all those sunsets that does it. You can’t watch a sunset and then go off and set fire to your neighbor’s tepee. Living close to nature is wonderful for your mental health.”(Vivre près de la nature nous confère une grandeur d'âme. C'est regarder tout ces couchers de soleil qui y contribue.Vous ne pouvez pas contempler un coucher de soleil et tout de suite après mettre le feu au tipi de votre voisin.Vivre dans la nature est ce qu'il y a de mieux pour votre santé mentale).
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In any case, I needed to talk to someone, and I was alone. This is my habitual condition, by choice—or so I tell myself. Mere acquaintanceship leaves me unsatisfied, and few people are willing to accept the burdens and risks of friendship as I conceive of it.(En tout cas ,j'avais besoin de parler avec quelqu'un, et j'étais seul.Une condition par choix- du moins ce que je me disais.De simples connaissances ne me satisfaisaient pas et peu de gens voulait prendre les risques et problèmes d'une amitié comme je le concevais.)
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He’s like the man in the joke who jumps out of a ninetieth-floor window on a bet. As he passes the tenth floor, he says to himself, ‘Well, so far so good!’( Il est comme le bonhomme de la plaisanterie,qui sur un pari, sautant de la fenêtre du quatre-vingt dixième étage, arrivé au niveau du dixième étage se dit "Jusqu'ici tout va bien !")
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Tous les processus de la vie sur cette planète se trouveront là où ils auraient dû toujours être, là où les dieux l'avaient souhaité : entre nos mains. Et nous les manipulerons de la même façon qu'un programmeur manipule un ordinateur.
« Nous en sommes là en ce moment, et nous devons poursuivre notre conquête. Cela reviendra soit à détruire le monde, soit à le transformer en paradis — ce paradis qui a pour vocation d'être sous la loi des hommes.
« Et si nous parvenons à nos fins — si nous devenons finalement les maîtres absolus du monde —, rien ne pourra plus nous arrêter. Nous atteindrons alors l'ère de Star Trek. L'homme partira à la conquête de l'espace afin de dominer l'univers dans sa totalité. Et telle est peut-être l’ultime destinée de l'homme : conquérir et dominer l'univers. Là réside la part de merveilleux en l'homme. »
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