AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791095086826
288 pages
Inculte éditions (22/08/2018)
3.78/5   250 notes
Résumé :
Difficile à onze ans de trouver sa place dans une famille de surdoués, surtout lorsqu'on se contente d'être « normal ». Entouré de cinq frères et s?urs qui dissertent à table des mérites comparés de Deleuze et Aristote, Isidore recherche d'abord l'affection de son meilleur ami, monument de douceur : son canapé. Dans sa famille, seul Isidore est capable d'exprimer des émotions, de poser les questions que les autres n'osent pas formuler. Et lorsqu'un drame survient, i... >Voir plus
Que lire après Isidore et les autresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 250 notes
J'avais lu un autre roman de cette auteure "Partie commune" qui ne m'avait pas plu. Mais celui-ci est bien plus agréable. J'avais lu quelques critiques sur Babelio qui m'avait donné envie de le lire.
C'est une fresque familiale qui se déroule sur deux ans. Isidore, notre héros de 11 ans, vit dans une famille composé des parents bien sûr, de trois soeurs et deux frères. En tant que benjamin, il a dû mal à trouver sa place dans la fratrie. Ses autres frères et soeurs sont des surdoués. Ils mènent de hautes études jusqu'à la thèse pour ses aînés ou prépas pour les plus jeunes. Isidore est juste normal. Au début son seul meilleur ami est son canapé. Dit comme ça, cela n'a pas l'air très folichon mais au cours de ces deux ans il évolue à une vitesse folle.
Un joli roman plein de finesse, bien écrit, fantaisiste, drôle et émouvant. Un livre destiné aussi bien aux ados qu'aux adultes.
Commenter  J’apprécie          500
Isidore est un garçon de onze ans, il a deux frères et trois soeurs, il est le dernier de la fratrie. On le trouve gentil et doué pour lire les sentiments des gens. Il passe son temps à brosser la tache du canapé de sorte qu'on la voit le moins possible, une activité qu'il pratique depuis la nuit des temps. Tous ses frères et soeurs ont sauté des classes et les trois aînés préparent des thèses, lui le seul truc pour lequel il est doué c'est l'apnée, il peut retenir sa respiration très longtemps.

« J'étais le dernier des six et je ne voulais pas qu'on m'attribue les bizarreries des autres. Je voulais être unique. Moi-même. Différent. En même temps je n'avais pas trop le choix (j'étais moins beau et moins intelligent que les autres). Mais je n'avais pas non plus d'idée précise de ce que je devais être. »

À chacun de ses anniversaires, il met à jour son testament. Il est chargé de rédiger la biographie de sa soeur Simone qui a en tête de changer le monde, les autres veulent tous être ermites et réfléchir. Son occupation favorite c'est de tenter de faire des fugues, sans succès, puisque personne ne s'aperçoit de son absence.

« J'aimais ma famille, je crois. Je n'en connaissais pas d'autre, c'est vrai et du coup, je ne pouvais pas trop comparer, mais il me semblait que c'étaient des gens bien, corrects. Même s'ils étaient souvent perdus dans leurs pensées. Chacun dans sa bulle. »

Tout le monde appelle son papa le père, il le voit très peu, il est toujours en déplacement. Isidore est persuadé que c'est un agent secret. Sa mère consacre sa vie à les rendre heureux et sociables.

J'ai beaucoup aimé ce récit où l'auteur nous raconte avec beaucoup de finesse et de sensibilité l'histoire d'un jeune garçon normal perdu au milieu d'une famille de surdoués. Il se pose toutes les questions que se pose un adolescent de son âge, mais cela semble si décalé dans cette famille hors norme et cela crée des situations très drôles. Isidore va être confronté au deuil, à la sexualité, à la solitude, chaque fois il va réagir à sa façon pleine de candeur comme un petit prince perdu sur une planète qui n'est pas la sienne, toujours à l'écoute des autres, prêt à les réconforter. Il s'interroge sur la mort, sur l'intelligence.

L'écriture de Camille Bordas est délicate, pleine d'humour, chargée d'émotions. Laissez-vous tenter, partez à la rencontre d'Isidore, vous ne le regretterez pas.

Commenter  J’apprécie          260
"Je crois pas qu'un roman ait vraiment besoin d'un sujet." Ce n'est pas moi qui le dis. C'est Camille Bordas qui le met dans la bouche de Simone, l'une des trois filles de cette "portée de misanthropes intolérants, toujours le nez dans les bouquins", ainsi que cette mère de six enfants qualifie sa propre famille.

Une famille pour le moins atypique, car s'il arrive en effet d'y avoir un enfant surdoué dans une famille c'est une aubaine, ou une malédiction, mais cinq cela relève de la mise à l'épreuve. Et le sixième me direz-vous ? le sixième c'est Isidore. Ni surdoué ni laissé pour compte question QI, mais qui ne s'en laisse pas conter par ses aînés pour autant. En dépit de son indolence apparente sur son canapé, Dory comme l'appellent ses frères et soeurs, a de la répartie.

La normalité étant affaire de convention, de sens commun ou de majorité, Isidore est donc anormal dans cette famille. Il se cantonne en effet dans la bonne moyenne de ses congénères qui peuplent les bancs de son collège, depuis lequel il ambitionne de devenir professeur d'allemand. Pourquoi ? Il ne sait pas trop. Sans doute parce que c'est la première chose qui lui est venue à l'esprit pour couper court au harcèlement de ceux qui l'interrogeaient sur son avenir. Sans doute aussi parce que son père dominait cette langue, comme tant d'autres. Peut-être encore pour lui rendre hommage à ce père qui, à force d'être absent, pris par son travail, a fini par être absent définitivement. Mort prématurément, sans que cela attriste outre mesure femme et enfants. Exit le géniteur, son rôle s'est cantonné à la mise au monde de cette fratrie improbable.

Au sein de cette progéniture de thésards consacrés ou en voie de l'être, Isidore le narrateur de ce roman au style mâche-pas-ses-mots et au rythme rentre-dedans, cherche sa voie. On le comprend volontiers. La solitude l'étreint entre une mère qui gère ce bouillon de culture comme elle peut et frères et soeurs qui tutoient les sommets en matière de QI, dissertent plus qu'ils ne parlent et fréquentent les chaires doctorales en épatant la galerie dans la soutenance de leurs thèses.

Heureusement qu'il y a le collège pour concourir entre alter ego. Mais là encore tout n'est pas rose. Rivalités de clans, expérience sexuelle, mal-être de l'adolescence, profs démotivés, il faut trouver sa place. Il faut savoir détecter à temps la tendance suicidaire d'une camarade introvertie. Dans un monde matérialiste, un collège par trop terrestre et un milieu familial d'extra-terrestres, Isidore est bercé de valses hésitations pour faire son apprentissage de la vie en société. Il y a Isidore et les autres comme l'annonce si bien le titre de cet ouvrage.
Les autres sont ce qu'ils sont dans le grand concasseur psychologique qu'est notre style de vie moderne. Il faut faire avec. Isidore sera peut-être quant à lui la touche d'humanité qui manque au tableau, dépositaire des sentiments qui font défaut aux stars de l'intelligentsia. le conciliateur des divergences d'opinion, le modérateur des digressions hasardeuses de haute volée, quand ce n'est pas le chaînon qui réconcilie les générations. C'est peut-être bien là qu'est le sujet de ce roman qui n'en veut pas… de sujet.

Isidore au QI normal mais à la sensibilité surdouée, à douze ans. Pas facile pour une auteure de ré endosser les habits de sa jeunesse. Car Isidore, le benjamin de la famille tient de beaux raisonnements qui feraient aisément rehausser son niveau de maturité de deux décennies. Juste l'âge de son auteure. A moins qu'il n'ait été contaminé par la fratrie et n'ait élevé le débat à son corps défendant, celui de son auteure, qui se serait laissé emporter par sa capacité à décoder les caractères et les comportements. Pas facile de gommer l'acquis de l'éducation, de l'instruction, de l'expérience pour retrouver les mots d'enfant issus de raisonnements d'enfant. C'est peut-être là que le bât blesse dans ce roman. Mais c'est de bonne tenue quand même.
Commenter  J’apprécie          170
***

Isidore a 11 ans, 2 frères, 3 soeurs, 1 mère présente mais qui se rend invisible de 22h à 6h et 1 père qui pourrait être un espion tant il voyage à l'étranger pour son travail... En plus de ça, les 5 frères et soeurs d'Isidore sont des surdoués, en perpétuel questionnement, penchés sur leurs livres de cours et sans lien solide avec leur environnement. Qui est Isidore au sein de cette famille atypique et burlesque ?

Camille Bordas est une auteur que je ne connaissais pas avant d'avoir ouvert son troisième roman.
Dotée d'une belle écriture, cette jeune auteur nous livre ici les réflexions d'un jeune garçon entouré de sa famille tellement intelligente et surdouée qu'il pourrait se croire idiot... Mais Isidore a une force qu'aucun ne possède : il a l'intelligence du coeur, il connait le pouvoir des sentiments et les avantages de s'intéresser aux autres.

Même si le rythme de lecture est plutôt lent, on se plait à grandir aux côtés d'Isidore, de ses questions, de ses doutes et de ses fugues à répétitions. Aimé et choyé, il ne peut qu'apporter une pincée d'humanité à tous ces personnages coupés de la réalité et enfermés dans leur monde...

Un roman plaisant à lire et une auteur à découvrir...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
Commenter  J’apprécie          300
Quel roman attendrissant
Isidore, 11 ans, est le cadet d'une fratrie de 6 enfants. Ses 5 aînés sont précoces.
Il observe et nous raconte une tranche de vie de cette famille atypique. Quel don d'observation et d'analyse.
Il est question de deuil, d'amitié, de difficulté à se faire sa place, de solitude et finalement d'amour fraternel.
Le style est nostalgique mais bourré d'ironie.
Les dialogues sont assez savoureux, un peu décalés et émouvants.
On sourit souvent tant le narrateur est perspicace et touchant.
J'ai vraiment passé un bon moment.
Commenter  J’apprécie          280


critiques presse (4)
Actualitte
30 janvier 2019
Ce récit universel sur la mort et l’amour est un excellent roman d’apprentissage sur une adolescence atypique vécue de manière positive. Pour les lycéens, ce livre facile à lire peut permettre une transition en douceur vers la littérature générale.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
02 novembre 2018
La satire pourrait s’annoncer féroce. Elle est, sous la plume de Camille Bordas, douce-amère. Comme si l’auteure réévaluait, plutôt qu’elle ne les reniait, des codes et des valeurs qu’elle avait elle-même, un temps, adoptés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
19 octobre 2018
Française, Camille Bordas a écrit son troisième roman en anglais. Avant de le traduire elle-même dans sa langue maternelle. Une jeune auteure légèrement surdouée à l'image de ses personnages, fratrie de petits génies à l'exception du benjamin, Isidore. Un roman sensible et futé, entre « l'Attrape-cœurs » et «la Famille Tenenbaum».
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
14 septembre 2018
Un enfant « normal » cherche sa place au sein d’une fratrie de surdoués. Ce troisième roman de la jeune Camille Bordas impressionne par sa maturité.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Ce que j'ai bien aimé, par contre, c'est que tout le monde à l'église avait l'air plutôt sympa et triste. Ça m'a changé de l'école, où c'est exactement le contraire. J'ai toujours pensé que j'étais le plus triste de ma classe (enfin, deuxième derrière Denise Galet), et voir que toute cette tristesse pouvait devenir un trait normal à l'âge adulte, ça m'a donné espoir.
Commenter  J’apprécie          250
Vu que notre jardin était le plus mal entretenu du quartier (sa seule gloire était le cerisier, mais c'était pas grâce à nous qu'il survivait, il se debrouillait tout seul), mon état des lieux hebdomadaire était pas beaucoup plus palpitant que l'ennui que je cherchais à fuir en sortant de la maison. A vrai dire, je m'ennuyais autant dehors que dedans, mais disons qu'au moins le silence du jardin était moins pesant que le silence de la maison.
Commenter  J’apprécie          180
J'avais jamais vraiment compris le concept de la récré, son intérêt, sa raison d'être, pourquoi c'était si long. Je passais la récré seul, en général, dans une cage d'escalier isolée, à faire semblant de finir un devoir à la dernière minute au cas où quelqu'un me verrait, qu'il ne pense pas que j'étais juste là à regarder dans le vide, mais ça ne pouvait pas marcher le jour de la rentrée.
Commenter  J’apprécie          160
Maman mangeait dans des assiettes bleues, parce qu'elle avait lu quelque part que la vaisselle bleue coupait l'appétit, et elle disait toujours qu'elle avait deux kilos à perdre. Ce soir-là, elle avait fait du poisson blanc, et le poisson blanc, on pouvait en manger autant qu'on voulait sans prendre un gramme, d'après elle, mais elle s'était quand même mis une assiette bleue.
Commenter  J’apprécie          165
Le salon ressemblait à une salle d'attente. Il y avait plusieurs tables basses avec des magazines. Des soucoupes en verre remplies de bonbons emballés individuellement. On avait jamais eu de magazines à la maison. C'est sans doute pour ça qu'on avait pas de table basse, d'ailleurs.
Commenter  J’apprécie          170

Videos de Camille Bordas (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Bordas
C'est la rentrée sur Bookeenstore ! Notre libraire vous présente trois titres de la rentrée littéraire 2018 à ne pas manquer dans notre nouvelle vidéo.
---------------------- Les livres dont on vous parle dans cette vidéo : - Isidore et les autres de Camille Bordas : http://bit.ly/2LNrPHW - Un gentleman à Moscou d'Amor Towles : http://bit.ly/2C4nvEr - La Purge d'Arthur Nesnidal : http://bit.ly/2LHWiGY
Découvrez notre page dédiée à la rentrée littéraire 2018 sur Bookeenstore : http://bit.ly/2N6xWvx
---------------------- Vous pouvez également venir parler littérature et lecture numérique avec nous sur : - Twitter : https://twitter.com/Bookeen - Facebook : https://www.facebook.com/Bookeen - Instagram : https://www.instagram.com/bookeen_cafe/
---------------------- Musique de fond : I Will Not Let You Let Me Down (Instrumental Version) by Josh Woodward (licence CC) http://bit.ly/2qSEksB
+ Lire la suite
autres livres classés : roman initiatiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (508) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..