J'ai plus d'un vieux dans mon sac, si tu veux je te les prête

Un grand merci aux éditions Riveneuve de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Le préambule m'a aidée à comprendre pourquoi ce livre est complètement différent de ce que l'on peut lire habituellement.
Ni un scénario, ni un roman, ni une pièce de théâtre, ni un témoignage, ni un recueil de poésies, ni un reportage graphique, et pourtant c'est tout cela à la fois !

Qui a déjà mis les pieds dans un Ehpad, saura que la plume est d'une infinie justesse, d'une tendresse incroyable, d'un humour féroce. Tous comme ces "vieux" qui y vivent. Ben oui, tu sais, ceux qui ont été des humains comme les autres avant que la maladie les attrape.

J'imagine que le covid a du empêcher de monter tout de suite ce texte en spectacle, mais je me suis imaginé les protagonistes d'après les dessins de France Dumas.

En tout cas, j'ai replongé dans cet univers avec bonheur, et j'ai ri souvent, eu le coeur serré souvent aussi, car ayant accompagné ma mère plusieurs année dans cet environnement, je sais que nos "vieux" ont plus d'un tour dans leur sac et sont passionnants. Même si c'est en pointillé, et le texte le rend magnifiquement.

Un mot ? Génial !

Ce petit livre relate un témoignage assez unique sur la vieillesse, par Marie-Do Fréval, femme de théâtre de rue après 3 années passées par elle et sa compagnie Bouche à Bouche au sein de différents établissements pour personnes âgées dépendantes, situés en région parisienne. Il est illustré d'une centaine de dessins au trait et à l'encre noire par l'artiste France Dumas dans un style un peu BD.
Les chroniques et les saynètes sont pleines de tendresse, d'humour, de réflexions aussi sur le temps et la mort.
À de nombreuses reprises, Marie-Do utilise la chanson dans son texte. Ce procédé prend toute sa force pour évoquer les personnes âgées, pour lesquelles le souvenir des mélodies populaires reste présent dans leurs mémoires.
Le texte peut paraître un peu décousu mais comme l'est le discours des vieillards qui ne structurent plus vraiment le temps et l'espace.
Ce texte est une pièce de théâtre qui a été présentée par la compagnie à plusieurs reprises.

Je remercie Babelio et "Riveneuve" de m'avoir envoyé ce livre au travers de la masse critique de janvier.
"J'ai plus d'un vieux dans mon sac, si tu veux je te les prête" est un livre qui se découpe en plusieurs actes, lesquels racontent des scènes et des débuts de roman inspirés par les interventions de l'autrice et de sa compagnie théâtrale auprès de personnes âgées d'EHPAD parisiens.
« C'est une écriture fleuve », comme nous prévient la quatrième de couverture. Il n'y a donc pas forcément de suite, d'histoire à proprement dite entre les actes, ce qui peut parfois nous perdre un petit peu.
Chaque résident a un surnom. Nous retrouvons «la rescapée", "l'énamourée", "le général".
L'autrice permet ainsi de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas forcément. Au travers des différents actes, nous pouvons entrevoir des bribes de leur l'histoire. On comprend que certains ont perdu leur femme, que d'autres ont connu la guerre…
L'expression théâtrale est, et ce livre en est un bon exemple, un excellent moyen de communication pour les personnes âgées. Tous les sujets sont évoqués dans ces scènes : la vie, la mort, les relations amoureuses… et, ceci, parfois même de manière un peu crue !
J'ai aussi beaucoup aimé les dessins de France Dumas qui sont très jolis (surtout ceux en couleur de la fin) et qui nous aident à nous représenter les personnages racontés.
On sent dans ce livre que l'autrice aime beaucoup les personnes âgées et vraiment elle les met joliment en avant.