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EAN : 9782848103310
100 pages
Emmanuel Proust (12/05/2011)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Au XIXe siècle, l'Afrique est un continent encore méconnu. Pour , Janet Burroughs, jeune femme indépendante à la curiosité scientifique, la rencontre avec une tribu matriarcale va bouleverser son existence... La fascinante Aboudalé, chef de cette étrange tribu, l'initie aux mystères d'un étonnant cimetière de pierres... Et lui raconte la légende de l'enfant-singe, celui que Edgar Rice Burroughs nous fera connaître sous le nom de Tarzan. Après Marie-Antoinette, Pasca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Janet Burroughs
BD
Pascal Croci, dessins et couleur
Françoise-Sylvie Pauly, scénario
Sandrine Py, illustrations
éditions Emmanuel Proust, collections Atmosphères, avril 2011, 104 planches, 79p


L'Anglaise Janet Burroughs n'a rien d'une aventurière -rien à voir avec Karen Blixen- même si elle a l'audace ou la fatuité d'aller en Afrique à la place de son oncle malade, Edgar Rice Burroughs, le créateur de l'enfant-singe, Tarzan. Janet n'a pas réellement existé. On est au XIX°.
Très vite, à son arrivée à Grand Bassam, la première capitale de la Côte d'Ivoire, colonie française, Janet regrette sa petite vie douillette, et le manque d'une présence féminine, même si elle n'ose se plaindre et se trouve en compagnie d'un géographe, Sir Henry, et son théodolite, qui doit être son promis, et n'apprécie pas ses dessins, et d'un photographe Sir Caldwind qui l'aime en secret, et même si elle est fascinée par le ballet des animaux sauvages et le festival des couleurs. Dans ses bagages, elle a une boîte à musique, sa poupée, et son nécessaire de dessins. Dans une des malles, elle trouvera sa chatte.
le lecteur lit le journal de Janet, sans grand intérêt et parfois même désagréable à lire quand elle raconte leur confection d'un gri-gri contenant des messages peu amènes à l'égard des indigènes qui ne peuvent les comprendre. Comportement de colons sûrs de leur supériorité. Ce sont des notes succinctes, presque impersonnelles, sur leur expédition à tous trois, tout de suite marquée par de mauvais augures, et reliée à l'expédition vingt ans plus tôt d'un couple d'Anglais dont on n'a plus eu du tout de nouvelles, les Galworsthy. Là d'où l'intérêt doit venir, c'est quand Janet arrive dans une tribu matriarcale, et qu'elle fascine leur cheffe notamment par ses dessins. le lecteur pense qu'elle va ainsi être initiée à l'Afrique et à certains de ses mystères, mais non. La cheffe lui montre le cimetière des têtes, toutes féminines, et l'effigie entière d'un jeune garçon dont elle dit en souriant qu'il ne fait pas partie de la tribu. Les trois Britanniques continuent leur exploration qui se déroule mal. Ils sont mal préparés, se trompent d'orientation malgré le théodolite, n'arrivent pas à se concilier les indigènes. Janet a bu une eau boueuse, elle est malade, elle est ramenée dans la tribu matriarcale, où une paria, la cheville entravée, doit la soigner. Comment ? Avec quelles consignes ? Janet reconnaît dans la paria, une égale, noire ou blanche, elles sont femmes et appartiennent au même monde. Lequel ? Celui des dominés ?  Celui des violées ?
La mention du dernier dessin réalisé par Janet laisse entendre qu'elle est morte. D'ailleurs, c'est une lettre posthume de Sir Caldwind à Janet qui est ensuite donnée à lire. Après avoir réglé le sort de Sir Henry, lâche, drogué, docile, il découvre dans la case de Janet une lettre de John Galsworthy
que sa femme est morte en couches, après avoir donné naissance à un garçon qui s'est enfui dans la forêt et vit avec les singes. Il se demande si la cheffe qu'elle fascine ne veut pas obtenir d'elle, après l'avoir mise dans les bras de Sir Caldwind, tous deux drogués, un garçon blanc comme celui qui s'est enfui. Il lit dans les yeux de celle-ci tout le mépris qu'elle a pour Janet qui ne peut lui donner ce qu'elle désire.
Les dessins qui accompagnent le journal de Janet sont beaux. Ce sont ceux de Sandrine Py, quelle a croqués sur le vif pendant son voyage en Afrique, qui n'illustrent en rien le journal, mais qui peuvent être ceux de Janet dessinant les animaux qu'elle contemple. Ceux de Pascal Croci sont très beaux, mais ne sont pas spécialement au service du texte. Ce qui étonne, c'est qu'ils représentent les femmes avec des doigts comme des griffes, et des yeux qui manquent de bienveillance. On a du mal à ressentir de l'affection pour Janet.
La BD déçoit. Janet n'a rien d'extraordinaire. Il n'y a pas de volonté de connaître l'Autre. Qu'apprend-on de l'Afrique ? le Caldwind amoureux secret n'est pas convaincant. Tarzan établit un lien entre la Burroughs inventée et le romancier connu, mais quelle importance a Tarzan dans l'histoire de Janet ? Dessins et texte ne font pas corps.
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Si c'est le nom de l'auteur (Maupassant) qui m'avait attirée dans le choix de la précédente BD, c'est en revanche uniquement le coup de crayon de l'illustrateur qui m'a fait me pencher sur celle-ci. Et très sincèrement, j'en ai pris plein les yeux pendant 104 planches… et j'en redemande ! Je vais très vite me renseigner sur les autres oeuvres de Pascal Croci car j'adhère vraiment à ce qu'il fait. En revanche, une nouvelle fois (décidément, je suis difficile en matière de bande-dessinée), le fond m'a déçue. Enfin, c'est plutôt l'alliance du texte et de l'illustration qui n'a pas eu l'effet escompté.
On suit en effet les aventures de Miss Janet Burroughs, une jeune Lady anglaise du XIXe siècle, qui, contre l'avis de tous ses proches, a décidé de faire une excursion au coeur de l'Afrique. Sur le chemin, elle rencontre des paysages magnifiques, des animaux sauvages et surtout des tribus dont les us et coutumes sont complètement étrangers à son quotidien anglais. En voyant la référence à Tarzan dans la quatrième de couverture, je pensais le rencontrer rapidement au milieu des pages et je m'imaginais presque que cette jeune Janet puisse être la fameuse Jane de la légende. Mais non, pas du tout. le célèbre homme élevé par des singes n'apparaît que dans les toutes dernières pages et il n'apporte absolument rien à « l'intrigue ». En fait, intrigue il n'y a pas. Il s'agit seulement d'un « journal de bord » illustré. Janet y décrit ses rencontres et découvertes de façon assez répétitives et sans grand intérêt, je le regrette.
En outre, si le texte ne me passionnait pas, j'espérais que les illustrations l'accompagnant puissent rattraper les choses… mais celles-ci ne correspondent pas aux mots couchés sur le papier. Certes, Croci nous offrent des images absolument fabuleuses de l'Afrique, mais elles n'ont que peu de rapport avec le journal qu'on lit en parallèle. Ces dessins sont tellement magnifiques qu'ils n'ont besoin de rien d'autres pour vivre et pour nous parler, mais dans ce cas-là, pourquoi avoir choisi de le lier à un texte ? Quelques légendes de-ci de-là auraient amplement suffit, à mon humble avis.
Je n'ai pas trouvé la connexion entre la narration de Janet Burroughs et les images censées l'illustrer… et je le regrette. Malgré tout, je me répète, le travail de Pascal Croci est absolument extraordinaire et je sais avec certitude que je n'oublierai pas son nom de si tôt ! Je vous conseillerais presque de feuilleter cette bande-dessinée et de savourer la beauté des dessins et des couleurs… en laissant complètement de côté le texte autour !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Un carnet de voyage, un album de collection, présenté comme un journal, celui d'une lady participant à l'expédition d'un géographe en 1900.

Une lady dont la filiation interpelle le lecteur ... " Je suis là à la requête de mon oncle, mister Edgar Rice Burroughs. Demi-mensonge, à demi-pardonné, donc ! En vérité, mon oncle s'était fermement opposé à mon départ. Il rêvait, depuis longtemps, d'écrire une épopée sur l'Afrique. le moment venu, il tomba malade. J'insistai tant et si bien qu'il finit, malgré lui, par céder..."

Plus d'une centaine de pages au format généreux dévoilent des dessins naturalistes, un double portrait, celui de la jeune femme et celui de la terre d'Afrique. Alors que le texte est celui du récit de l'expédition relatée par Janet, délicieusement fin, d'un ton et d'un humour tout british, l'illustration raconte l'Afrique, les paysages, la faune, les populations, ce que Janet voit, ce qu'elle pourrait voir, ce qu'elle imagine aussi, les dessins la mettant parfois en scène au milieu des bêtes sauvages, frêle silhouette chapeautée.

Cet écart, qui n'est pas distance, entre les mots intimes et les images panoramiques, évoque à lui seul le contraste entre les deux mondes, la fascination de la rencontre. Fascination de la lecture aussi par ce décalage saisissant et pertinent. Pourtant dépouillées, les planches témoignent parfaitement de l'immensité, de l'inconnu, de la sensation de danger et de mystère, réelle ou fantasmée; comment savoir sur ce continent inexploré où la magie règne en maître ? le sentiment d'étrangeté est latent, prégnant. Puis la rupture. La femme blanche disparaît et c'est finalement aussi l'histoire de l'enfant blanc élevé dans la savane, sa légende déjà, même si elle n'est pas le sujet de cet album.
Cette BD mérite - nécessite - relecture, presque immédiate. L'illustration mêle plusieurs techniques, elle est imposante, quelque chose de solennel dans ce regard fasciné et respectueux. Je ne saurais en dire plus. On y reconnait le trait particulier de Pascal Croci dans les portraits, une beauté froide et majestueuse. Etonnement, la dimension humaine est omniprésente alors que l'album s'offre à la nature, aux pratiques magiques. Encore le décalage, ce sentiment d'étrangeté, ce stupéfiant dans tous les sens du terme.

Un album publié dans la collection Atmosphères. Comme une évidence.



Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Une femme au 19e part en Afrique. Une histoire féministe ou coloniale ? Qu'importe ! Un choc de cultures, des rencontres, des paysages, des personnes.

Un carnet de bord tout en images et en voix off.

Un dessin très inspiré avec un narration subtile… trop, peut-être, et je m'y suis finalement un peu perdu.

Faute à un propos peu inspiré, une vision colonialiste trop datée ou un manque d'action ?

Restent les images, superbes !
Lien : https://www.noid.ch/janet-bu..
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critiques presse (1)
BulledEncre
07 novembre 2011
Ce fascinant roman graphique de 100 pages a trouvé naissance dans les carnets de voyages de Sandrine Py, dont les illustrations parsèment l’album.
Lire la critique sur le site : BulledEncre

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