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EAN : 9782841727773
395 pages
L’Atalante (25/08/2016)
3.27/5   24 notes
Résumé :
Dans le contexte du réchauffement climatique, un conflit est né en Europe entre des ingénieurs réunis sous la bannière du Consortium et des groupes écoterroristes de la Coop. Cette guerre dure depuis près de 20 ans, suite à un incident appelé « le crime du siècle ». Chaque camp a développé ses propres armes : des animaux-robots pour les ingénieurs, des plantes mécanisées pour les écologistes.
La Tchaïka, que pilote Natalia, abrite une bande de cosaques qui ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jardin d'hiver, titre à la fois expressif et trompeur, contraste ou antagoniste, les mots jardin et hiver ne vont généralement pas de pair, et pourtant ce titre est très bien choisi, et il se comprend bien une fois le roman lu. Pourquoi je vous parle du titre ? Parce que c'est ce qui m'a interpellé, je trouvais l'expression belle, intrigante et j'avais bien envie de découvrir ce que cachait ce titre qui me parlait tant. Dans l'ensemble, je ne suis pas déçue du voyage et une nouvelle fois, je suis surprise par un roman de science – fiction qui est de loin le genre que normalement j'affectionne le moins. Parlons en !

Dans une Europe futuriste, deux sociétés s'opposent. le Consortium d'un côté, régnant sur Mégapôle (ancien Paris), des pro technologistes vivant au crochet d'une intelligence artificielle appelée Sublime, où certaines personnes vivent en quasi symbiose avec un daemon de métal et d'engrenages recouvert de chair et de poils, pur produit des ingénieurs du clan, et se concentrant essentiellement au sein de l'Europe de l'Ouest. Des querelles internes existent entre l'armée et la police, et la population vit insouciante dans le dédale de cette super société technologique où les cyborgs, armes extrêmes ou limite extrémiste de la technologie, circulent dans la rue sans inquiéter. de l'autre, les pro écologistes, occupant globalement l'Europe de l'Est, ils prônent le respect de la nature, et pourtant créent des armes toujours plus destructrices à l'image de celle qu'ils vénèrent, transformant, métamorphosant arbres et fleurs. Il semble être dirigé par un grand manitou répondant au doux nom de Hetman, personnage menaçant dans l'ombre. Ces derniers ont pour allier la Chine menacée par une éruption volcanique et ayant besoin de la technologie du Consortium pour y survivre. Et puis, il y a le Sanctuaire situé en Islande, qui sort de la guerre entre les deux clans précités, ils sont un lieu neutre et pacifique qui est gouverné par une ancienne écologiste, Sylvia, qui quelques années plus tôt aurait du épouser le responsable de l'armée du Consortium et ainsi assurer une paix avortée au sein de l'Europe, mais c'était avant le plus grand crime du siècle.

Et puis au milieu de tout ça, la Tchaïka, vaisseau de contrebandiers mené d'une main de fer par Natalia, se retrouve sur un champ de bataille désastreux afin de récupérer quelques pièces à vendre, où le seul survivant est un jeune homme en tenu de civil, amnésique et au drôle de réactions. Ils nomment ce dernier Innocent, démarre alors pour eux une aventure improbable, à travers l'Europe, en quête de l'identité du jeune homme et au sein du conflit qui scinde le continent en deux.

Olivier Paquet dresse un univers riche, dense et travaillé, c'est très fouillé, très inventif, on sent toute l'imagination débordante et foisonnante de l'auteur à travers ces deux peuples que tout oppose à l'extrême, à tel point qu'ils finissent un peu par se ressembler et se rejoindre, les technologistes « s'écologisent » et les écologistes se « technologisent ». Il y a là un contexte géopolitique des plus intéressants, même si le Consortium a la part belle dans l'histoire, il faut dire que l'auteur nous régale d'inventions technologiques incroyables et les daemons sortent aisément du lot, ces pseudos animaux de compagnie sont un bijou de technologie, de véritables armes dangereuses sous des airs d'animaux tendres et affectueux. Il y a presque quelque chose de chimérique dans toute cette technologie. A travers tout ça, l'auteur pose évidemment des thèmes et ouvrent à la réflexion, d'un côté la technologie s'avère magnifique et indépendante, et nettement moins dangereuse seule que gouvernée par les hommes, d'un autre la nature, amadouée, transformée en arme, surexploitée par l'homme en perd toute son innocence et sa fraîcheur, là encore l'intervention humaine vient tout détruire, on y voit donc l'idée que l'intervention humaine est bien souvent plus néfaste que bénéfique sur l'un comme sur l'autre.

« – Vous pouviez l'empêcher d'atteindre le seuil.
– Tôt ou tard, on se serait confrontés au problème. Une intelligence artificielle forte est conçue afin d'apporter une vision différente du monde, pour explorer d'autres chemins que ceux du raisonnement humain. Nos daemons font le reste. »
Laurée eut une moue dubitative. Elle finit par fermer le robinet. « Désormais, Coop et Consortium se retrouvent à égalité.
– Comment ça ?
– Les écolos fanatiques ont toujours justifié leurs actes au prétexte qu'ils défendaient la Nature, une entité tellement supérieure aux humains qu'ils n'étaient pas dignes de la comprendre et devaient en accepter les colères. Les arbres ne privilégient aucune cible. Vos ingénieurs ont créé un équivalent technologique avec Sublime. Vous devez attendre ses décisions, avec des informaticiens en guise d'oracles.
– C'est dire à quel point on est dans la merde ! »
Laurée éclata de rire. »

Du côté des personnages, Dévoreur est le héro du roman, toutefois s'il a quelque chose de profondément humain, un caractère plutôt bien dépeint et des interrogations propres à tous, il n'en manque pas moins de charisme et de nuances, une attitude immature, un peu trop spontanée, viennent entacher un potentiel énorme, car le personnage est surprenant, recèle bien des secrets et tente de se construire ou du moins se reconstruire à travers cette aventure, une quête d'identité perdue par ce « dévoreur » qu'il est devenu. Il perd aussi en saveur face à un autre personnage, Laurée, un personnage fort, qui s'impose rapidement, et qui pour le coup réserve son lot de surprises et de révélations, là encore on a un personnage perdu, qui cache des choses, qui se cherche et qui cherche une place dans cette vie où le passé lui a été imputé et imposé par l'un des siens. Encore une fois, la thématique de la quête de soi, d'une identité, d'être et d'exister en tant que personne à part entière prédomine. Ensuite, il y a l'équipe de contrebandier, Natalia et toute sa clique de cosaques ; Dimitri, Dunya, Boleslav, Fiodor, absolument géniaux, forts en gueule et en charisme, une vraie famille, des hommes et des femmes libres, sans partie pris et qui emmerdent royalement les uns comme les autres, les lois et la légalité. Il y a aussi Catherine, la marraine de Dévoreur / Innocent, un personnage froid et calculateur, dont on a beaucoup de mal à définir les objectifs, si elle est du bon ou du mauvais côté, un personnage très antagoniste. D'autres personnages secondaires ont aussi leur importance, il faut dire que l'auteur les a particulièrement soignés, les a rendu crédibles avec leur lot de casseroles à traîner et leur attitude plus « héroïque » dans l'aventure.

A partir de là, l'auteur plante un décor d'après réchauffement climatique, à l'aube d'une guerre imminente pour aventurer ses personnages à travers des rebondissements et des révélations qui viennent maintenir notre intérêt tout au long du récit. On vit là une aventure des plus palpitantes et surtout dépaysantes traversant une Europe métamorphosée et gangrenée par des idéologies extrêmes. Un reproche que l'on peut faire, c'est qu'il y a un contraste entre un fond et un univers fouillé et une intrigue légèrement moins soignée. Pourquoi ? Tout simplement, parce que les dénouements des fils d'action ou les moments d'intrigues sont souvent vite balayés par des solutions plutôt faciles et des chutes rapides, il y avait là matière à encore nous en dire davantage et à faire preuve d'autant plus d'imagination. Il nous reste toutefois, une évolution plus qu'attractive de certains personnages et une fin des plus surprenante à laquelle on ne s'attend pas forcément mais qui finit sur une note d'espoir. L'auteur écrit tout ça d'une jolie plume, un style maîtrisé plutôt agréable à lire et détaillé dans le monde dans lequel il nous immerge.

En bref, un univers très fouillé où se heurtent technologistes et écologistes permettant à l'auteur de véhiculer des idées sur les uns et les autres et où l'homme n'a pas le plus beau des rôles, des personnages charismatiques et forts, même si le héros se fait manger la vedette par les autres, il y a là toute une notion d'identité mais aussi d'amitié, d'amour, de pardon, de valeurs humaines prépondérantes, tout ça dans une aventure incroyable à travers une Europe qui n'est plus la notre. Petit bémol pour certaines facilités dans l'intrigue mais le roman est tout même plutôt réussi et on ne peut que souligner l'imagination de l'auteur !

Je remercie Louve du Forum Mort Sure et son partenaire les éditions de l'Atalante pour ce partenariat.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Je découvre Olivier Paquet avec « Jardin d'hiver » ; ne vous attendez donc pas à un retour sur l'ensemble de son oeuvre. D'autant plus que cet auteur français spécialisé en science-fiction est extrêmement prolixe : sorti en 2016 aux éditions l'Atalante, « Jardin d'hiver » fut suivi l'année suivante par « Faux-semblance » et 2018 vit récemment la parution du sombre « Les Loups de Prague ». Je ne vous conseillerai ni de les lire ni de les éviter, en me contentant de partager mon regard critique, en vous faisant plonger dans l'univers pseudo-onirique, technophile et violent de « Jardin d'hiver ».

« Catherine se moque : « Ouf, pendant un instant, j'ai cru que nous étions sauvés. Vous, les ingénieurs, vous vous émerveillez pour pas grand-chose. » p. 374

Monsieur Olivier Paquet est-il lui-même un ingénieur ? As-t-il suivi des études en sciences de l'informatique ? Nourrie t-il en son sein une passion cachée pour les biotechnologies ? Que nenni car – malgré son admiration affichée pour la classe ingénieuriale (peut-être son passage par Grenoble a-t-elle eu une certaine influence) – Paquet modelé par les sciences-politiques, reste profondément attaché à la description des luttes de pouvoirs entre factions antagonistes. Les relations entre individus, frères et soeurs, enfants-parents, membres d'une même communauté sont empruntes de difficultés/incompréhensions, de lourdeurs et d'impossibilités. le contexte général voit notre bonne vieille terre souffrant de par l'affrontement terrible opposant le camp des ingénieurs-informaticiens et celui des forces d'écolos-guerrilleros. Jusqu'ici rien de très nouveau sous le soleil de la science-fiction ; mis à part le fait il est vrai, que l'aventure se déroule dans une Europe futuriste à feux et à sangs.

Pourtant, une certaine originalité se dégage d'une histoire globalement plate. La.e lect.eur.rice verra nos différentes héroïnes et héros parcourir (trop) rapidement et en navire volant, des pays d'Europe (du Nord essentiellement). Une sorte de « space-opéra » à l'échelle terrestre, où les végétaux deviennent machines, tandis que les machines ressemblent à des animaux. Ajoutez à ceci un zeste de critique du mouvement transhumaniste – par le biais de la destruction complète de pauvres humains n'ayant rien demandés, martyrisés dans leur transformation en machines-humaines – et vous aurez une vue d'ensemble d'une intrigue simple remplie néanmoins de rebondissements.

« Le père de Mathieu rit : « Bien sûr que non. le lacis neuronal ouvre la voie d'une informatique nouvelle, un mélange de chimie et d'électronique. Il faudra corriger, améliorer, mettre à jour, adapter aux évolutions. Fini les militaires, place aux informaticiens.

- le monde n'est pas prêt », se lamenta Catherine. » p.393


« Place aux informaticiens ». Place au mélange des genres du vivant et du non-vivant, à la prolifération des technologies modernes et de la disparition des anciennes techniques. Il n'y a pas la place, semble t-il, dans le monde d'Olivier Paquet pour les ruraux, les agriculteurs et éleveurs, les artisans et les résistants aux nouvelles nano-bio-info-technologies : ces populations n'existant tout simplement pas dans sa mise en récit. Il faut bien « adapter aux évolutions » notre espèce humaine ayant si pleinement pris la voie – décrite comme l'unique chemin – des transformations corporelles entre humains/machines/végétaux/animaux. Si l'idée, de par la réflexion qu'elle propose sur les continuités et discontinuités entre différentes formes de vie, paraît attirante aux premiers abords, il n'en reste pas moins que c'est l'I.A, les bidouilleurs de l'informatique, les ingénieurs du vivant se trouvant aussi bien du côté du Consortium ou de la Coop, qui restent les grands gagnants de l'écriture plaisante mais pas assez fouillée d'Olivier Paquet.

- « Pour lui éviter de contraindre sa pensée à des catégories syntaxiques ? »
- « Ne parle pas comme un ingénieur, je t'en prie. » p.362

Ce livre est avant tout dédié aux personnes déjà sensibilisées à la littérature de science-fiction. J'ai été suffisamment pris par le déroulement de l'action, pour finir l'ouvrage. Cependant, j'aurai personnellement préféré que l'auteur affiche un peu moins son admiration latente pour l'univers des ingénieurs. J'aurai apprécié un peu plus de lyrisme, de beauté dans le phrasé, de magie dans l'imprévisible, d'invisible et de mystérieux. Car si l'écrivain s'inspire des traditions orales, spirituelles et légendaires de nos sociétés, il les a malheureusement lui-même retranscrite en des formes très matérielles. Entre autre exemple, les dragons ces entités si puissantes, polymorphes et extrêmement présentes dans nos cultures européennes, sont transformées ici en simples machines-outils, tout juste bonnes à répondre aux exigences de leurs propriétaires-guides.

C'est un univers riche, intense en affrontements, participant d'un questionnement très actuelle sur nos rapports aux technologies et à nous-mêmes en tant qu'espèce, mais néanmoins un univers très plat dont Olivier Paquet nous propose l'exploration.

On pourrait néanmoins espérer qu'un jour,...

« Un rythme naît dans les ténèbres, une ronde de nuit, un chant polyphonique. » p.385
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge en plein milieu d'un conflit dans une Europe futuriste entre la faction des Ingénieurs et celles des Ecologistes. L'intrigue se révèle percutante, soignée, dense, proposant de nombreux rebondissements et de nombreuses surprises tout en évitant de tomber dans le binaire, offrant de nombreuses nuances dans sa politique et ses personnages. L'univers est captivant à découvrir que, ce soit à travers sa technologie à l'imagination foisonnante comme dans son contexte géo-politique mais aussi géographique. Les personnages ne manquent pas d'intérêts, se révélant complexes et humains. Je me suis rapidement attaché aux deux héros principaux dans leurs évolutions comme dans leurs questionnements. Un des points forts du récit vient des réflexions que soulève l'auteur que ce soit sur la dédiabolisation des machines, sur la technologie, la nature, l'environnement l'identité ou encore sur l'avenir. Alors après j'ai trouvé que certains rebondissements, certaines évolutions paraissent un peu trop faciles ou que la solution apparaissent un peu vite. Certains liens entre les personnages paraissent un peu rapides et j'avoue j'aurais aimé que certains aspects soient plus développés, mais franchement rien de dérangeant tant j'ai été emporté. La plume de l'auteur est soignée, poétique, entrainante et je lirai sans soucis d'autres de ses écrits.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Roman initiatique autour de l'hybridation entre le vivant et la machine, l'auteur raconte une Europe future secouée par le réchauffement climatique. Un goût de réchauffé.

Vendu comme un livre de science fiction, j'ai pour ma part pensé que c'était un livre de fantasy. Certains éléments y sont présents : initiation, des daemons qui pourraient très bien être des créatures fantastiques, la nature sauvage, la légende de l'Epée et même un géant et un nain... Tout cela ne serait pas bien grave si c'était bien mené, tel n'est pas le cas.

Très caricatural : des contrebandiers qui se soumettent sans rechigner aux ordres d'un individu qu'il vienne de sauver.
Des personnages à l'évolution beaucoup trop rapide, la pire étant Laurée, contrebandière émérite, sachant reconnaitre chaque espèce de plantes, une véritable amazone. Dès que Innocent apparait, l'a voilà en quelques jours devenir une ado frivole, écervelée et inconséquente, gloussant à chaque page et n'ayant d'yeux que pour son héros amnésique. Olivier Paquet n'est pas dupe, un de ses personnages disant "Votre guimauve me file mal à la tête"
Des enfants qui en veulent à leur parents qui les ont délaissé (Finiront-ils pas se rabibocher ?)
Les militaires de sexe féminin ont toutes de beaux cheveux longs non entravés. Plus simple lors des combats.
Dès qu'une explication est technique, ou devient inintéressante, un personnage clôt la discussion : "D'accord, je te crois"; "On discutera philosophie plus tard"; "OK, pas la peine de tout me raconter ! Je suis phytogéographe, pas stratège"
Des cyborgs derviches policiers dont la seule arme est un ersatz de scie circulaire alors que les ingénieurs sont capables de construire des répliques d'animaux cybernétiques aux forces incommensurables !
La partie où Innocent parle à une porte (je caricature mais c'est une demi vérité) et se lance dans un monologue verbeux pseudo philosophique est à pleurer dans les deux sens du terme. En outre, cela ne correspond pas à la psychologie du personnage.,
La condescendance des urbains face aux ruraux

En prenant comme point de vue les contrebandiers, neutre au conflit, je pensais que l'auteur aller nous démontrer les défauts-qualités de chaque camps. mais l'accent est surtout mis sur les ingénieurs (la ville) face aux écolo (les ruraux). Il évite cependant un manichéisme trop important, mais cela reste simpliste.

Littérature d'après moi destiné plus aux jeunes, n'ayant pas une connaissance des littératures de l'imaginaire. Cependant, l'intrique politique étant tortueuse à souhait, pas sûr qu'ils s'y retrouvent.
La fin est grand guignol faisant penser à certains mangas.

Bref, la seule chose pour moi qui sauve ce roman est la couverture.
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Je lis en général peu de science fiction lui préférant le fantastique ou la fantasy mais j'ai été tout de suite sous le charme de cette magnifique couverture d'Aurélien Police et j'ai eu envie de découvrir ce roman. Je remercie chaleureusement Olivier Paquet pour m'avoir envoyé ce livre et permis de découvrir sa prose, ce roman étant le premier mais certainement pas le dernier de l'auteur que je lisais.

Le roman se situe dans notre monde dans un avenir non déterminé. le réchauffement climatique (sujet d'actualité s'il en est) a entrainé une guerre en Europe entre deux factions bien distinctes par leurs idéologies et leurs armes. le consortium est contrôlé par des ingénieurs ayant créé des machines ressemblant trait pour trait à des animaux alors que la Coop a transformé des plantes en véritables armes. On sait peu de choses sur le reste du monde et le récit est centré sur ce conflit qui a pris ses racines suite à un incident nommé le crime du siècle. L'univers développé par Olivier Paquet est à la fois très intéressant et réaliste. La montée des eaux a entrainé des changements géographiques et dans la façon de vivre que l'on découvre durant le voyage de l'équipage de la Tchaïka. On retrouve beaucoup de la science fiction dans ce roman mais intégré dans notre propre monde. L'univers est très riche et un des éléments que j'ai préféré est les daemons, les animaux machines. le concept est très bien fait et utilisé. On rêverait presque d'avoir son propre daemon après la lecture de ce roman.

L'écriture d'Oliver Paquet est très riche et fluide et apporte beaucoup à l'ambiance du roman. le roman se lit très bien et est bien rythmé. Les personnages du roman sont nombreux mais l'histoire se concentre surtout sur Laurée et Mathieu. Ces deux personnages sont à la fois complexes et attachants. Ils ne ressemblent pas vraiment aux personnages habituels du genre et on apprend leur histoire au fur et à mesure. La relation entre ces deux personnages est également très intéressante et constitue pour moi un des gros points forts du récit. On vibre et on s'inquiète pour ces héros et l'auteur ne tombe jamais dans le romantisme. J'ai d'ailleurs préféré la première partie du roman centrée sur leur rencontre et la découverte du monde à la seconde plus centrée sur la guerre.

Le roman recèle de créations intéressantes mais il est parfois un peu trop touffu et j'ai un peu eu du mal par moments. Il y a pas mal d'explications sur les concepts des ingénieurs et sur la politique et parfois la situation est assez complexe. Cependant, on s'y retrouve quand même et n'enlève pas le plaisir de la lecture.

Le roman est également centré sur le conflit entre les 2 factions et la dernière partie du roman s'intéresse plus particulièrement à la guerre et à ce qu'elle engendre. Il y a une vraie réflexion sur les armes et la guerre. le jardin d'hiver qui donne son nom au roman est une conception complexe et une arme de destruction qui est comparée à l'arme nucléaire. Les machines n'ont pas forcément le mauvais rôle comme c'est souvent le cas dans les univers d'anticipation. Il y a ainsi une véritable réflexion sur les machines et l'humain.

Ce roman propose donc un univers intéressant et très inventif avec des personnages bien construits. Il pose beaucoup de questions sur l'humain et l'avenir. Cependant, j'ai préféré la première partie du roman à celle centrée sur le conflit et je regrette un peu la complexité de certains points. Je lirais volontiers d'autres romans de l'auteur dont j'ai beaucoup apprécié le style.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
05 février 2019
Avec une ambiance originale et des thèmes forts et trop actuels, ce roman vous embarquera à bord de la Tchaïka pour des aventures rythmées et dangereuses.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Je ne comprendrai jamais ces machines, lâcha Natalia. Il suffit d’une minute pour qu’elles passent de l’hostilité à la familiarité.
— Elles ne trichent pas, répondit Innocent. Quand on a débarqué, elles auraient pu nous tuer ; désormais, puisque nous sommes autorisés à embarquer, elles se montrent amicales. Ne cherchez pas plus loin.
— Je ne me suis jamais fiée à une machine, pas même à mon navire, et ça m’a suffisamment sauvé la vie pour que je m’en tienne là.
— Je vous explique comment les comprendre, je ne vous demande pas d’aimer les daemons. Je suis né avec eux, j’en connais toutes les finesses.
— Elles sont mieux que les humains ? »
Innocent fronça les sourcils. « Elles ne m’ont jamais abandonné. »
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À l'époque, Je ne voyais qu'un jouet mis au point par papa, et je me demandais quand ce compagnon viendrait rejoindre ma ménagerie, parmi les tortues et les perroquets du parc. La technologie était synonyme de joies et de découvertes, un ensemble de merveille sans fin. Pourquoi en avoir peur ? un cliquetis tinta au milieu de la mécanique, provoquant un début de panique chez mon père. Il coupa l'alimentation électrique en débranchant l'interface dissimulée dans le ventre, mais la tête eut assez d'énergie pour se modifier et prendre la forme d'un canon avant de s'éteindre.
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Le cyborg fronça les sourcils et parla d'une voix grave dépourvue d'émotion: «Tu bluffes. Tu bluffes bien, mais tu bluffes.»
Laurée fut étonnée d'entendre un de ces individus s'exprimer. Ils étaient vraiment humains, alors?
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— Ils avaient peur qu’on soit des terroristes ?
— Ah ah. Allons, tu es à Mégapole, pas dans une zone frontière. Les habitants sont curieux, mais respectueux. Ils ne voulaient pas nous déranger, voilà.
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Vidéo de Olivier Paquet
Le romancier de SF Olivier Paquet explique que les IA remettent en cause le mythe de la créativité humaine.
Interview en entier : https://youtu.be/tIopiCFoCtg Notre site : http://www.artisansdelafiction.com/
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