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EAN : 9782377220304
192 pages
Jigal (08/02/2018)
3.85/5   17 notes
Résumé :
D’un côté il y a Rafa pour qui le boulot se fait rare et qui, diplôme en poche, se voit contraint d’enchaîner des jobs merdiques. Avec sa chance insolente, il est même possible qu’une bande de cons viennent braquer la caisse de la station-service où il bosse…
De l’autre il y a Warren, parti à l’autre bout du pays sur une moto volée à la recherche d’une petite sœur qu’il n’a jamais vue… Elle, c’est Marisa, une forte tête n’ayant que moyennement confiance en l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jaune soufre est un polar efficace et bien troussé à lire dans un parking souterrain et désert pour mieux coller à l'atmosphère mais qui exsudera, également, toutes ses incertitudes et expectatives, dans le confort d'un fauteuil bourgeois.
D'un côté, Caro, maman à 16 ans d'un petit Rafa, et meurtrière au même âge, c'est la reine de l'alibi béton. De l'autre côté, les deux enfants de la victime, ils ne se connaissent pas encore mais Warren, le frère, a des envies de « regroupement familial ».
Il suffit de quelques pages pour vieillir de 20 ans (heureusement à la fin de l'histoire le lecteur rendosse son âge initial) et on retrouve les quatre protagonistes. La meurtrière, Caro, n'a jamais été arrêtée malgré les fortes présomptions, son fils Rafa enchaîne des boulots foireux, Warren tente avec acharnement de nouer une relation avec sa petite sœur et celle-ci, Marisa, veut retrouver la meurtrière de son père. Comme le soufflet de l'accordéon l'auteur fait subir des compressions et des expansions aux trajets de ces quatre personnages chasseurs/quêteurs.
L'auteur nous emmène dans les arcanes de familles déboussolées et déviantes qui laissent des traces profondes dans les personnalités et les comportements. C'est bref mais avec son style pur, précis, efficient, Jacques Bablon atteint sa cible au premier tir.

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Que dire de « Jaune Soufre » sinon que Jacques Bablon nous offre un roman noir sur un plateau d'argent ? Dans la trempe des oeuvres de la nouvelle collection néo noire des éditions Gallmeister que j'adore, l'auteur nous embarque dans un univers cynique, vif et grisant – oui, je compte faire des jeux de mots avec les couleurs tout au long de cette chronique – dans lequel le lecteur est instantanément pris en otage.
Les premières lignes annoncent la couleur. Une très jeune femme planifie le meurtre d'un ancien compagnon violent alors qu'elle donne naissance à son premier enfant. Une préparation parfaite et des nerfs d'acier font d'elle une suspecte rapidement lavée de tous soupçons par les autorités en charge de l'affaire. Des années plus tard, la descendance réclame réparation.

Au-delà d'une histoire de meurtre irrésolu, ce roman met avant tout en exergue la complexité des liens familiaux. Relations entre une mère et son fils, entre un frère à la recherche de son passé et une soeur en quête de vengeance, la communication est parfois bien compliquée. Ou comment votre enfance grave à jamais vos actes et votre personnalité d'adulte. Nos failles, nos insécurités, nos douleurs viennent toujours de quelque part, enfouis ou conscients. Ces personnages en sont la démonstration.

« Il y a des hommes dont la présence est souhaitée par leurs congénères. Il avait oublié que ça pouvait exister. Il a envie de gouter à cette sensation. Ce qu'il veut, c'est que des yeux brillent le voyant, qu'on prenne son temps avec lui, être le centre des désirs, regardé comme autre chose qu'une merde. »

Le style est tranchant, sans fioritures et nous amène rapidement à l'essentiel. La richesse des dialogues contraste avec le choix minimaliste des mots. Et puis le rythme est soutenu dès les premiers lignes du roman. Les chapitres courts participent également à ce sentiment d'urgence. Finalement, c'est l'apothéose ! le puzzle se complète, les filaments se connectent, et tout devient clair : une explosion de sulfureuses émotions.

Un auteur que je ne connaissais pas et un livre reçu dans ma boîte aux lettres. C'est chouette de sortir des sentiers battus en découvrant des écrivains français qui ont de la poigne. A voir ce que donne les autres oeuvres de Monsieur Bablon, très branché nuancier chromatique apparemment.

Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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Jaune soufre s'ouvre sur une espèce de meurtre parfait exécuté par vengeance par un adolescente qui vient tout juste d'accoucher. Cet acte, puisque la police est en incapacité de trouver la coupable, n'a pas d'incidences immédiates mais, une vingtaine d'années plus tard, ce sont les descendants de la tueuse et de la victime qui vont devoir d'une certaine manière se débattre avec ses conséquences. D'un côté Rafa, né le jour du meurtre, qui malgré son diplôme d'ingénieur vit toujours chez sa mère et vit de petits boulots de nuit. de l'autre Warren et Marisa Grondin, orphelins d'un père qu'ils n'ont en fait jamais connu et qui se retrouvent avec l'idée de le venger.
Les chapitres d'ouverture du roman de Jacques Bablon, qui portent sur l'assassinat de Grondin père, sont particulièrement accrocheurs. La mise en oeuvre du crime par la toute jeune mère est en effet originale, bien menée, avec ce qu'il faut de suspense.
On ne peut pas forcément dire la même chose de la suite. Dès lors que l'on arrive au coeur du sujet du livre, aux conséquences de cet acte une génération plus tard, l'auteur met en place plusieurs trajectoires amenées à se croiser dans ce que l'on présume assez vite être une espèce de feu d'artifice final. Et, pour cela, Jacques Bablon semble centrer tout son travail autour des circonstances qui permettront d'y arriver et, au passage, de mettre en place quelques scènes d'action plutôt cinématographiques tout en conférant à son livre un rythme trépidant. Si l'intention est louable, elle se fait cependant au détriment de deux éléments importants : la cohérence et les personnages eux-mêmes.
La cohérence parce que, pour faire avancer son intrigue a bon rythme, l'auteur se doit d'enchaîner les scènes percutantes et fait donc l'économie de toute explication et, surtout, accélère les actions. Les personnages, montés sur rails, avancent sans que l'on ne comprenne toujours ni le sens de leurs actions, ni l'intérêt des situations dans lesquelles on les place (on pense par exemple aux scènes qui mettent en scène Rafa comme gardien de parking confronté à un règlement de compte entre dealers qui n'a d'autre intérêt que de mettre en place une scène de violence et de rappeler au personnage qu'il a une arme).
Les personnages parce que, lancés dans cette intrigue trop rapide, ils ne sont que clichés au service de l'action et que leurs motivations demeurent extrêmement basiques. Tellement d'ailleurs qu'elles en deviennent pour une bonne part assez peu crédibles. Les rares incursions dans une psychologie un peu plus complexe, à travers par exemple le trouble que peut ressentir Rafa vis-à-vis de sa mère, demeurent à peine esquissées et apparaissent finalement sans grand intérêt.
Tout cela donne en fin de compte un roman vif, certes, mais sans autre intérêt que d'aligner des scènes d'action plus ou moins réussies avec des personnages de carton-pâte.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je découvre l'auteur par ce livre. C'est vrai que l'angle est très original et j'avoue avoir beaucoup apprécié cette rencontre avec Rafa, sa mère et leur histoire. En effet, il mène une vie entre petit boulot, et repas à la maison. Pourtant, un événement va bouleverser sa vie et va l'embarquer vers une autre route qu'il n'aurait sûrement pas prise dans d'autres circonstances.
En parallèle, nous découvrons Warren, qui n'a qu'en tête de reconstruire sa famille lorsqu'il apprend la mort de son père. Il bout intérieurement, connaître la vérité et retrouver sa soeur vont devenir son obsession !
Comment un événement peut bouleverser la vie d'autant de personnes !! Nous en place ici, d'un événement marquant et de toutes les conséquences qui vont en découler. Dans l'immédiat ? Pas forcément, l'auteur montre parfaitement le poids et le rôle du temps qui passe. Soit il efface les blessures, soit il ravive les rancoeurs ! Je vous laisse découvrir par vous-même ce que l'auteur nous a concocté dans cette histoire. Une grande part aussi est consacré à l'aspect psychologique, comment chacun des personnages affronte la réalité et l'appréhende. J'ai particulièrement été séduite par la présentation des réactions de Warren et sa soeur.
Une écriture entraînante, même si parfois nous laissons l'auteur nous guidez aveuglement, j'ai eu l'impression qu'il tissait sa toile afin d'enfermer le lecteur au centre de cette tragédie familiale. Il tourne, détourne l'attention du lecteur et Paf, un évènement percute ! Un régal à découvrir ce procédé. Un des personnage (la maman de Rafa) m'a laissée totalement ineffable et pourtant je reconnais que sa place ou son absence rend à ce récit toute sa dimension.
Les émotions et les sentiments, se mêlent et s'entremêlent, la violence de l'amour et la haine, la colère, la rancune et la vengeance sont des ressentis présents à toutes les pages mais parfaitement bien distillées par l'auteur.
Un ensemble de personnages qui ne laisse pas indifférent. On les aime, ou on les déteste. On les comprend ou on les condamne. Peut importe, leur vie, leurs galères ou réussites atteignent le lecteur et leurs ressorts peuvent aussi nous amener à réfléchir. Rafa m'a touchée par sa volonté de vouloir sortir des chemins tortueux qui semblaient dessiner devant lui. La vie réserve bien des surprises.
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“ Lui devait mourir parce que c'était une ordure, c'était juste ça. “




Et ce fût chose faite l'ordure mourut et Rafa naquit ce jour béni.


" - J'ai quelque chose d'important à vous dire...une mauvaise nouvelle à vous ann...
- Et pas une bonne ? Souvent les : j'ai une mauvaise nouvelle et une bonne à vous annoncer, on commence par... 
- Votre père est mort 
- Ben voilà... Et la bonne c'est que je m'en tape. ”



Apparemment cette ordure ne manquera à personne, ni même à ses enfants dont Marisa, une nana forte tête.
Les années ont passé et Rafa se retrouve avec un paquet de diplômes en poche et pourtant, c'est de petits boulots dont il devra se contenter, les temps sont durs. Mais s'il veut son indépendance et quitter sa mère un peu excessive il n'a pas le choix.

.

" Il fait plus que jour, c'est le matin. Ça grouille de gens, il y a des feuilles aux arbres, la trace d'un avion dans le ciel, c'est reparti ! ” 


Warren, cherche Marisa sa soeur, qu'il n'a jamais rencontré. Les retrouvailles s'avèrent compliquées. La vie n'est pas un conte de fée.



“ (...) l'adresse ne peut plus être la bonne parce que la première chose que doivent faire les gens quand ils arrivent ici, c'est tout ce qu'ils peuvent pour se tirer. " 




Quatre acteurs principaux pour une histoire aux effets très spéciaux. 
Tout s'enchaîne à merveille à travers un rythme déchaîné, une véritable course-poursuite. Les gentils contre les méchants, le bien contre le mal, la vie contre la mort. Les coups s'enchaînent et laissent les bleus sur le carreau.


“ Ce n'est pas parce qu'on est innocent qu'on n'est pas coupable. ” 


Mauvais karma, mauvais choix, mauvaise rencontre, un coup pour rien, passe, perd et gagne, très peu. Les fruits pourris ne tombent jamais loin de l'arbre. 
En attendant si les histoires se créent, un style pareil ça ne s'invente pas. C'est direct, précis, avec autant de phrases chocs que de coups dans la tronche. C'est violent, brutal et même parfois un peu barge, le parfait reflet de ce monde de voyous. L'auteur fascine avec son intrigue, charme avec ses personnages, percute avec son style, un genre particulier qui devrait plaire à tous les amoureux du polar hors norme. 
C'est du noir stylé, déjanté, décalé, tout en finesse, différent, surprenant et on ne peut plus réjouissant. 
Une bien belle découverte, un auteur à suivre indiscutablement. 



Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Il ne se retourne pas, il connaît la règle. Il sent ce qui pourrait être le bout du flingue dans le bas de son dos. Il ne fait pas le con. Ils ne sont pas venus pour le flinguer, mais un mauvais geste et le coup pourrait partir. Il entend qu’on fourrage dans sa caisse. Il n’y a presque pas d’argent liquide, les clients se servent surtout de leur carte de crédit, et ils ne pourront rien faire de la vingtaine de chèques.

Ils se cavalent. Crissements de pneus, bruit du moteur qui va decrescendo. Ils sont partis, Rafa se retourne, glisse le long du mur. Il reste assis par terre, reprend ses esprits.
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T'es fier de ta queue ? Tu baises par-ci, par-là, t'en ressors grandi ? Ça te construit de tirer des coups ? Moi, je sais pourquoi ça merde, pour toi comme pour moi. Je sais parce que depuis que j'ai 3 ans, je fréquente les psys. On m'y a traînée, on m'a obligée, j'y vais aussi de mon plein gré. J'ai vu de tout, des cons, des tordus, des salauds, des vicelards, plusieurs ont essayé de me sauter, d'autres m'ont écoutée, comprise, ont fait ce qu'ils ont pu, se sont mis en quatre.
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Elle était canon et les deux pièces de son maillot de bain coupées dans le moins de tissu possible ne cachaient que ce qu’elles pouvaient. Il culpabilisait depuis la fois où, en baissant les yeux, il avait eu dans son champ visuel, le bas du ventre de sa mère : sable blanc collé sur la peau dorée, duvet blond qui montait en pointe du maillot au nombril, bombé de la culotte dans l’entrejambe au niveau du sexe. Il s’en voulait de ne pas avoir eu la présence d’esprit de fermer les yeux à ce moment-là, ou de ne pas les avoir détournés.
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Elle avait déjà rêvé d’elle. Elle plongeait dans un lac pour sauver la gamine de la noyade, lui achetait une glace double et lui payait le taxi pour l’aéroport. Une autre fois, elles allaient promener des chiens le long d’une rivière. Elle s’était aussi surprise à imaginer Marisa avec une autre coiffure, des nouvelles fringues, à essayer de trouver la couleur qui lui irait le mieux. Et la fois où la gamine avait eu envie d’essayer le divan, elle avait réprimé de justesse son envie de renifler là où elle s’était allongée.
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Il a compris que le tissu tombait d’un seul coup quand on tirait sur le nœud, qu’en dessous il y avait une femme nue.

Il n’en a jamais connu de foutue comme Adélaïde. Une bombe ! La première fois, l’offrande l’époustoufla. Ses mains firent le tour de ses trésors, frôlèrent des surfaces satinées, des sillons profonds qu’il fut invité à visiter. Adélaïde avait des facilités pour relancer la machine. Ils n’avaient pas besoin de chercher loin, tout ce qu’ils faisaient les menait au plaisir.
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Videos de Jacques Bablon (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Bablon
Paris. Un immeuble ancien avec une cour pavée. Cinq étages. Fin de semaine calme. Si ce n'est que… Que la grosse fête au quatrième chez ces trentenaires bien dans leur époque tourne mal. Qu'au premier, un des deux Lettons de passage dans la capitale a pris un éclat de grenade GLI-F4 dans le dos et saigne comme un boeuf. Que l'homme du deuxième qui a accueilli une sans-papiers ne rêve que de la baiser. Que la belle étrangère sait particulièrement bien calmer les ardeurs des hommes qui se croient tout permis. Que le jeune du cinquième connaît tout des horreurs commises par le salaud du deuxième et qu'il ne va pas en rester là. Que l'importateur de pistaches qui habite au troisième a pris une balle dans la tête. Mais qui pourrait affirmer que dans ce nid de vipères l'amour ne pourrait pas éclore ?
Dans ce nouvel opus, Jacques Bablon – usant là encore de son style minimaliste, évitant le superflu, tendant à l'ascèse – va nous entraîner dans la cage d'escalier d'un immeuble parisien très intrigant. Avec lui, nous allons monter les étages un à un, nous arrêtant à chaque palier. Et en poussant la porte des locataires, Jacques Bablon va nous laisser entrevoir des pans entiers de leur vie… Une vie qui aurait pu couler des jours relativement paisibles. Mais l'ironie du sort semble vouloir s'en mêler… On va découvrir leurs aventures personnelles, tumultueuses, qui pourraient peut-être les entraîner vers le chaos… le mélange est savoureux. La famille est omniprésente comme si l'auteur avait voulu lui donner le rôle principal… Elle est naturellement source de problèmes qui tourneront parfois au cauchemar. Monde pourri ? Désespérant ? Pas totalement. Reste une petite lumière. Tant qu'il y a de la vie… Et comme d'habitude avec Jacques Bablon, on va retrouver dans cet excellent roman noir, son don pour donner chair à ses personnages, leur apporter une profondeur qui ne peut que nous faire courir d'un étage à l'autre pour suivre leur destin… L'écriture claque, égratigne, dézingue jusqu'à en devenir jubilatoire !
« Dans ses romans, Jacques Bablon va toujours à l'essentiel. Dès l'ouverture du polar, l'ambiance est bien là, donnant envie d'aller plus loin, de lire encore et encore. Avec lui, pas le temps de souffler, on ne lâche pas le livre tant qu'il n'est pas terminé. Des romans noirs dignes des plus grands. » Emmanuel Fleury.
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