AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070240463
Gallimard (30/12/1948)
3.73/5   15 notes
Résumé :
Parce qu'il a obtenu quelque succès dans un petit théâtre de province, Ralph vient à Hollywood tenter sa chance au cinéma. Avec, naturellement, le désir de devenir très vite une grande vedette. Une jeune fille, Mona, partage son sort et son espoir. Mais les jours, les semaines, les mois passent, et tous deux attendent, attendent en vain. Mona comprend rapidement qu'ils n'arriveront jamais à rien, mais Ralph s'entête dans son illusion. Il ne peut s'arracher à son obs... >Voir plus
Que lire après J'aurais dû rester chez nousVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« La Californie est un endroit merveilleux si vous êtes une orange. »  Pas de chance pour Ralph Carston il n'est qu'un comédien amateur venu de sa Georgie natale pour devenir une star à Hollywood. Il a pour colocataire une aspirante actrice originaire de l'Oklahoma ,Mona Matthews, qui rêve elle aussi d'une grande carrière. Autant Mona est lucide, courageuse, et entière, autant Ralph, naïf, prisonnier de son éducation puritaine, et qui ne connait rien au cinéma, est obsédé par ses désirs de gloire.
Plus les jours de déveine passent et plus Mona, devenue doublure, voit ses certitudes fondre comme neige au soleil californien. Ralph quant à lui suscite la convoitise d'une riche angeline mature attirée par sa candeur.

I Should Have Stayed Home (1937) et On achève bien les chevaux (1935) sont les deux faces d'une même médaille. le grand Horace McCoy y foule au pied le rêve américain, symbolisé par l'usine à bonheur, le Hollywood de l'âge d'or. Avec McCoy, le mythe a du plomb dans l'aile.
Et c'est un milieu qu'il connait bien. Il a gagné l'Ouest suite à la Grande Dépression, s'est installé à Los Angeles en 1931 où il est devenu scénariste.
Dans J'aurais dû rester chez nous, c'est le personnage secondaire de Johnny Hill qui retient finalement l'attention du lecteur. Lucide, sans complaisance aucune pour l'Amérique puritaine, pour l'hypocrisie d'un système qui abomine les grèves et toute tentative aussi minime soit-elle de revendication, il est viré de son emploi de scénariste sous la pression d'un consul allemand pour avoir montré dans un de ses scénarios les visées d'Hitler. Hollywood, il rêve d'en faire un vrai roman: « Toute la tragédie, toute la désillusion qui s'entasse dans cette ville infernale, toute la méchanceté, la cruauté… »


J'aurais dû rester chez nous, pensera l'un des protagonistes, comme ont souvent dû le penser nombre de petites mains de cette brillante industrie à la réalité sordide, pour laquelle des milliers de crève-la-faim ont payé un lourd tribu.

"-Vous y allez fort! Est-ce que nous n'avons pas envoyé des pansements et des secours médicaux aux Loyalistes d'Espagne? Est-ce que nous ne soutenons pas la ligue antinazie?
- Des nèfles, dit le petit. Vous soutenez la ligue antinazie, parce que dans ce maudit patelin, tous les producteurs sont juifs et que vous vous dites qu'ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Il ne faut pas m'en compter. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom."

Hill se fait renvoyer, comme Horace McCoy tombe dans l'oubli, l'un, Cassandre marquée par la guerre d'Espagne, et la guerre mondiale qui s'annonce, et l'autre, grand nom du noir boudé par le public qui n'aime pas contempler le miroir aux alouettes.
Commenter  J’apprécie          564
Horace Mc Coy est décidément un excellent auteur pour dresser le portrait social de l'Amérique du 20ème siècle. Avec « J'aurais dû rester chez nous », roman traduit de l'anglais par Marcel Duhamel et Claude Simonnet, il dénonce l'époque où le cinéma devient une industrie, quand les enjeux commerciaux et de pouvoir deviennent prépondérants sur la création artistique.
Hollywood 1938. Ralph Carston a 23 ans et il est content d'être à Hollywood parce qu'il pense que c'est un endroit où les miracles se produisent et où on est fauché et inconnu aujourd'hui et riche et célèbre demain. Pourtant, comme des milliers de postulants qui cherchent à faire de la figuration et malgré son physique avantageux, Ralph n'a aucun avenir dans le cinéma-bizness où « on ne peut pas jouer en respectant les règles ».
Venant de Géorgie, le jeune homme est vraiment naïf. Les perversités du star-système lui échappent et il subit la situation. Il fait croire à sa famille qu'il réussit et pense “Je mourrai plutôt que de rentrer chez moi”. Mais Ralph n'est pas prêt à renoncer.
Tous les personnages de ce roman sont intéressants et c'est à travers eux qu'Horace Mac Coy dénonce ce qui se passe à Hollywood à la fin des années 30. le personnage de Johnny Hill, par exemple, travaille dans la promotion et dénonce l'hypocrisie ambiante : “Vous soutenez la ligue antinazie parce que, dans ce foutu patelin, tous les producteurs sont juifs et vous vous dites qu'ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom.” A cette époque, la guerre est imminente.


Commenter  J’apprécie          20
description de l'Hollywood dont on ne parle jamais!
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'amour-propre, dans le cinéma, c'est un boulet qu'on traîne après soi.
Commenter  J’apprécie          250
Vous soutenez la ligue antinazie parce que, dans ce foutu patelin, tous les producteurs sont juifs et vous vous dites qu’ils vous prendront pour un héros, en tant que chrétien ayant épousé leur cause. Si tous les producteurs étaient nazis, vous seriez les premiers à commencer le pogrom.
Commenter  J’apprécie          50
Vous êtes ici depuis assez longtemps pour savoir qu’il suffit de parler de syndicalisme ou d’organisation pour être classé comme rouge et mis sur la liste noire. J’ai été mêlé à la dernière histoire avec le Syndicat des Auteurs. J’ai assisté aux réunions de producteurs et j’ai entendus dicter leurs quatre volontés aux auteurs.
Commenter  J’apprécie          40
- Je sais que je peux faire de bonnes choses si on m’en donne la possibilité.
- Et de plus, vous n’avez pas de métier.
- Comment aurais-je un métier, si personne ne me donne l’occasion d’en acquérir un ? demandai-je.
Commenter  J’apprécie          50
Je me rendais compte maintenant que sans aide on n’arrivait à rien dans le cinéma et que plus vite on se mettait à la page plus vite on réussissait.
Les gens à la réception de Mme Smithers avaient raison : il fallait faire de la lèche, une sale lèche.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Horace McCoy (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Horace McCoy
C à vous en intégralité https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite en intégralité https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite — Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa — Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5 | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ L'Oeil de Pierre - le maître Horace McCoy par Pierre Lemaitre
autres livres classés : figurantsVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7079 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}