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EAN : 9782246771814
208 pages
Grasset (24/08/2011)
2.91/5   278 notes
Résumé :
«Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967 sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle.»
Dans cette Buick broyée se trouvait une femme, une "Hollywood movie star" de trente-quatre ans, danseuse nue à Las Vegas, célébrissime sex-symbol des années 50.
Simon Liberati ressuscite Jayne Mansfield, l'actrice méconnue la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
2,91

sur 278 notes
Sentiments partagés à la lecture du livre de Simon Liberati. Un roman qui démarre pourtant de belle manière. le récit du dramatique accident qui coutera la vie à la célèbre bimbo des années soixante vaut vraiment le détour. C'est à mon avis pour ces pages que le livre mérite l'attention. Et puis bizarrement, comme si Liberati avait lui aussi perdu le contrôle, son biopic devient tout à coup bien moins intéressant. le choix de narrer les derniers mois de Mansfield, d'une façon froide, clinique m'ont fait décrocher de nombreuses fois. Liberati fait le choix d'anecdotes (pas toujours intéressantes) au détriment d'un portrait plus fouillé de cette femme au QI exceptionnel, addictive à l'alcool, à la drogue, au sexe, étrangement attiré par le satanisme, et qui sera rejeté par le tout Hollywood après de nombreuses frasques et d'autant de navets cinématographiques.
Un livre bien oubliable, pourtant Prix Fémina 2011 !, que j'ai refermé déçu et frustré.

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Surprenant, déroutant... pas une biographie, pas un essai, pas un roman.
Comment définir cet ouvrage? Une longue, longue réflexion de Simon Liberati sur quelques bribes de la fin de vie de Jayne Mansfield.

Mais trop longue la réflexion. Où veux-tu en venir Simon?
Et récompensé par le Prix Fémina de surcroît? C est à ce moment qu'il faut baisser la tête et être humble, faire confiance aux professionnels et admettre qu'il y a probablement un truc qui vous a échappé.
Car la lectrice amateure que je suis n'a vu qu'un style pompeux et insipide, une écriture grossière, embarrassée et un rien prétentieuse. Et les faits relatés semblent davantage voyeuristes et spécieux qu'apporter une réelle plus-value à ladite réflexion.
Mais prix Fémina. Donc je dois me tromper.

Liberati crie haut et fort être fasciné par Jayne Mansfield depuis toujours. Je le crois. Car écrire 200 pages sur un personnage qui vous indiffère me paraît hasardeux. Je le crois d'autant plus qu'il semble sérieusement documenté sur le sujet. Du moins en apparence, car difficile de discerner le réel de l'imaginaire: faute de témoins sur certaines scènes, les échanges sortis tout droit du cerveau liberatien semblent surjoués à la limite du grotesque.
Donc fasciné comment? Je pensais naïvement qu'il lui rendrait un bel hommage, redorerait une image ternie. Qu'on découvrirait autre chose que ce que l'on connaît déjà, à savoir une pin-up péroxydée embrigadée dans un american star system impitoyable et tragiquement disparue dans un spectaculaire accident de la route.
Mais raté. Rien de plus. Et elle est même plutôt taillée pour l'hiver là. Allez, même pour l'année va, ne soyons pas rat.

L'oeuvre rappelle en continu l'actrice ratée qu'était Jayne Mansfield, surfant de navets en navets vers une descente en enfers somme toute prévisible. Bouffés par l'alcool, le LSD et autres psychotropes, le corps et le cerveau ne suivent plus. On rajoute des amants à la pelle et pas un qui reste, une image de blondasse idiote et sans cervelle et le tour est joué. Mélange de Nabilla et Eve Angeli. En fin de carrière, la trentaine passée et cinq grossesses, le corps ne fait donc plus recette. Et le cerveau au QI pourtant phénoménal qui en ferait pâlir plus d'un n'a jamais intéressé personne de toute façon.

Simon Liberati dépeint donc une Jayne Mansfield proche d'un monstre de foire, arriviste, prête à n'importe quoi pour encore attirer l'attention, d'une immoralité sans borne et briseuse de couples, et aux accointances douteuses et satanistes. Fasciné qu'il est.

Ah si j'ai quand même appris un truc: l'actrice, Mariska Hargitay, de New York Police Judiciaire dans le rôle d'Olivia Benson est la fille de Jayne Mansfield, rescapée du fameux accident. Me coucherai moins bête.

En définitive, j'ai plus eu l'impression de lire du Voici longue version qu'un prix littéraire. Mais je dois me tromper.
Et finalement Jayne Mansfield m'inspire de la pitié et une terrible compassion à la lecture de ce torch.. euh de ce prix Fémina.
Probablement était-ce l'objectif? Auquel cas, bravo Simon.
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Avec quelle constance, quelle insensibilité malsaine « Los Angeles » broie les anges qu'elle glorifie, brûle leurs ailes sur l'autel de la renommée et après les avoir montés au pinacle, les enterre dans les affres de l'oubli !
En 1967, au moment de sa mort à 34 ans, Jayne Mansfield, dernière « movie star » de l'âge d'or du cinéma hollywoodien, était depuis longtemps déjà une « has been », tout juste bonne à alimenter la presse à scandale et à se produire dans des night-clubs de seconde zone où elle s'effeuillait devant un public de lourdauds en mal de sensations fortes.
La jolie «pin-up cheesecake » était devenue un de ces « monstres de foire » dont on se sert pour faire de la publicité, une « freak » dont les travers, le ridicule, le pathétique, la vie dissolue et la déchéance, maintenaient l'attention de médias médisants toujours à l'affût de ragots et de secrets d'alcôve.
Il faut dire qu'elle donnait volontiers dans la surenchère, agençant dans de grands cahiers, avec un « sens méticuleux du scandale et un mépris byronien pour sa réputation », tous les articles la concernant :
Relations amoureuses houleuses, abus d'alcool et de psychotropes, conduites indécentes, ennuis de justice, fréquentation de sectes satanistes…Sa fin tragique dans un accident de voiture une nuit du 29 juin 1967 est à l'image de ce que furent les dernières années de son existence, excessives, mouvementées, dramatiques.

Jayne Mansfield était pourtant un être beaucoup plus complexe et intrigant que ce personnage de bimbo qu'elle a endossé comme une seconde peau tout au long de sa vie.
Sous les perruques-poufs et les robes à paillettes, la blonde peroxydée affichait tout de même un QI de 163, parlait 5 langues, jouait du violon, possédait une « intrépidité de caractère, une impudeur joyeuse » propres au natures entières.
Mais « les époques de décadence n'aiment pas forcément les gens décadents et Hollywood redoute l'intelligence ». Les starlettes paient souvent de leur vie le prix de leur gloire éphémère…

Dans une forme d'hommage crépusculaire à l'ange déchu, Simon Liberati retrace les dernières années de la « sex blond » transformée en attraction foraine.
Caméra au poing, comme un cinéaste underground, l'auteur de « L'Hyper Justine » (Prix de Flore 2009), prend comme point de départ la collision brutale entre la Buick Electra bleu métallisé et le semi-remorque 18 roues, sur la route US 90.
Séquence serrée, zoom en contre-plongée, plein feu sur la voiture encastrée, amas de tôles et de chairs enchevêtrées dont la description crue et sauvage, d'une précision chirurgicale dans l'énumération des détails, projettent le lecteur, dès les premières lignes, dans un redoutable « scary movie » qui font de lui le spectateur-voyeur d'une scène de carnage.
Puis le champ s'élargit dans un travelling arrière, le geste s'affine, devient plus nuancé, le montage prend forme, l'auteur remonte le temps et fait jaillir en plans-séquences le portrait sans fard d'une reine en fin de règne : la passion amoureuse, destructrice, délétère avec Sam Brody - un avocat ayant abandonné pour elle femme, enfants et carrière - les membres, comme celui d'un ocelot, mouchetés d'hématomes sous les coups répétés de cet amant violent, les relations avec le fondateur de « L'Eglise de Satan », les représentations minables dans des endroits glauques, les expulsions des festivals, les problèmes de justice avec les ex-maris, avec les enfants…et puis le corps grossi et boudiné dans des robes trop moulantes, le visage ravagé par les psychotropes, la chair devenue flasque…la chute, la chute, la chute…
Simon Liberati n'a que faire de linéarité. Son tableau, fragmenté, éclaté, découpé en plans serrés, juxtaposé au drame de l'accident et comme en surimpression, révèle aussi la fin d'une époque, celui de l'âge d'or du cinéma hollywoodien dans lequel Jayne Mansfield joue le rôle de la victime expiatoire.

Alors faut-il être un peu voyeur pour apprécier une telle oeuvre ? Peut-être un peu…peut-être pas…car en écrivant sur « le dernier des diplodocus de la période Dumb Blonde du cinéma des années 50 », avec ce ton à la fois désabusé et poétique, cette nonchalance désenchantée, ce flegme faussement détaché, Simon Liberati a su magnifiquement donner à cette actrice en mal de reconnaissance son plus beau rôle, le rôle tragique qu'elle rêvait d'interpréter lorsqu'elle déclamait pour elle-même des sonnets de Shakespeare sous le ciel violacé de Sunset Beach.

Avec la collection « ceci n'est pas un fait divers » où les auteurs écrivent de manière romancée sur les faits divers qui les ont marqués, les éditions Grasset offrent encore une fois un très beau livre.
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Impression de brouillon. Je ne comprends pas bien où veut en venir Simon Liberati. le livre n'est pas nul, loin de là, mais, comme aurait dit ma prof de philo, il me semble raté. Ce qui n'a rien à voir avec nul, juste, il y a une idée, intéressante, mais c'est raté. Enfin, je crois. Ou alors il me manque des éléments pour tout saisir.
La structure est assez claire :
-L'accident : 50 pages de description clinique, qui forment un ensemble baroque en réalité très maîtrisé, nous amenant peu à peu au corps détruit de Jayne Mansfield. Détruit à la tête, au front, ayant percuté de plein fouet la barre arrière d'un camion...La perruque a volé, d'autres perruques jonchent le sol. Il y a là quelque chose, c'est une artiste de performance qui nous est montré, plus qu'une actrice. Une metteuse en scène d'elle-même dans son dernier show. A ses côté, le corps de son amant maudit, Sam Brody. Les trois enfants, Dieu soit loués, sains et saufs à l'arrière.
Ensuite, flash back.
20 octobre 1966, Jayne Mansfield vient sans invitation au festival international du film de San Fransisco. Il y a là Roman Polanski...(annonce de California Girls ? ). Jayne se fait éjecter pour tenue indécente. Son corps est à nouveau décrit. Une robe, deux bouts de tissus noirs lacés sur des courbes immenses, une perruque blonde-blanche. le visage bouffi (moi, ça me frappe pas trop sur les photos, je la trouve splendide...)par l'alcool et la drogue. Simon Liberati dit que ce moment signe la fin de l'âge d'or hollywoodien. Là, il me manque des connaissances historiques.
19 octobre 1966, la veille, Jayne rencontre, avec son amant, un sataniste. Allusion à Susan Atkins et Charles Manson, qui le connaissent (deuxième lien avec California Girls) Je n'ai pas non plus compris à quoi cela rimait. Il n'est pas vraiment question de déchéance, plutôt de malédiction que le gourou aurait lancé sur l'amant de Jayne, Sam. Epais mystère.
-Les extraits de journaux ayant suivi le festival de San Fransisco, tous découpés et rassemblés par Mansfield. L'idée, c'est qu'elle fait de sa vie une oeuvre, par l'intermédiaire des médias. Elle ressemble alors à Loana, à Kim Kardashian. Mais il n'y a toujours pas d'idée majeure de déchéance ou de tragédie. Jayne maîtrise son destin. Elle essaie de jouer avec le système, d'en tirer un profit maximum, tout en étant une artiste "l'artiste qui se fait appeler Jayne Mansfield". Cela rappelle "l'actrice blonde", de Joyce Carol Oates, pour désigner Marilyn Monroe, elle aussi une pure création de Norma Jean Baker. Réflexion intéressante.
Puis retour au soir du drame, le show minable et la route vers la Nouvelle Orléans, et l'accident, dû à la vitesse excessive du chauffeur, sans doute sous influence de l'amant. La boucle est bouclée.
On retrouve ici des thèmes abordés dans California Girls, un attrait pour les années 60 aux USA, la face ténébreuses de la Californie, sa culture underground, ses monstres. Jayne Mansfield est une sorte de monstre, un système monstrueux tente de la broyer sans véritablement y parvenir. Avec elle, visiblement, ce système meurt (celui des grand studios tout puissants). Mais pourquoi ce lien, c'est ce que je n'ai pas compris. Ainsi que l'intervention de l'occulte, des satanistes, et la relation avec Sam Brody. Liberati ne dit rien clairement. Il ne dit pas vraiment que Jayne Mansfield choque le puritanisme, ou si peu, il ne dit pas vraiment que Jayne se noie, ou pas, en fait, il ne dit pas grand chose sur elle, il ne l'explique pas (pas plus qu'il n'expliquera vraiment les filles de Manson). Ce qu'il fait exactement dans ce roman me laisse perplexe. Mais il y a quelque chose, c'est sûr.
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Il m'aura fallut attendre les presque dernières pages de ce livre, pour comprendre pourquoi il était classé comme roman.
Simon Liberati nous livre, en effet, une biographie des derniers jours de la vie de la star déchue Jayne Mansfield.
L'auteur nous raconte le tragique accident qui lui couta la vie ainsi qu'à son amant et son chauffeur (sans oublier deux de ses chihuahuas chéris) et qui épargna heureusement et miraculeusement ses enfants.
Puis, dans un flashback, les derniers mois et la déchéance de l'actrice célèbres pour sa poitrine et ses nombreuses perruques, que les abus d'alcool, de drogue et de sexe auront entrainée à sa perte.
Bannie par ses pairs, ses frasques la verront même expulsée d'un festival. Obligée de se produire dans des bars pour gagner sa vie, flirtant avec le satanisme,sa disparition en fera un mythe.
Dans ce petit livre Simon Libérati nous livre cette triste fin et quand les témoins manquent, l'imagination de l'auteur complète parfaitement son récit.
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critiques presse (9)
Lexpress
06 décembre 2011
Ni biographie ni document à la Hollywood stories, Liberati signe un hommage sincère et élégant à une femme d'exception - et à la gent féminine en général -, ainsi qu'une critique acerbe du star-système qui, par essence, dévore ce qu'il aime. Aujourd'hui comme hier.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
22 novembre 2011
A la manière d'un Bret Easton Ellis, Simon Liberati retrace une déchéance. Il est difficile de définir un genre à ce livre qui prend la forme d'une vaste réflexion sur des années soixante à la fois dangereuses et fascinantes. Roman sous certains aspects, il ne s'agit ni d'une biographie ni d'un essai. L'auteur se concentre sur les derniers instants de vie de la star, et l'on en sait d'ailleurs peu sur l'enfance et l'adolescence de Vera Jane Palmer avant qu'elle ne devienne Jayne.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LesEchos
28 septembre 2011
Un roman écrit au scalpel, documenté et distancié, ironique sans être jamais cynique, sauf à l'égard des médiocres. Ils l'ont bien cherché.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaPresse
19 septembre 2011
L'écrivain voit presque en Mansfield la figure sacrificielle d'une époque révolue et c'est cette réflexion particulière qui fait de son livre un roman plutôt qu'une biographie, dont le style est un hommage évident à Kenneth Anger, auteur du sulfureux Hollywood Babylon, qui se lit avec la même coupable jouissance.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
02 septembre 2011
En un flash-back savoureux, à travers sept chapitres, l'auteur nous apprend les différentes vies de Jayne Mansfield, se dévoilant et s'entremêlant entre poésie noire et anecdotes préréalistes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
02 septembre 2011
Avec "Jayne Mansfield 1967", Simon Liberati nous livre à son tour un tombeau : celui qu’il érige à la mémoire d’une créature sculpturale.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LePoint
29 août 2011
Loin d'être une simple récréation biographique, l'envoûtant Jayne Mansfield 1967 prolonge ainsi une oeuvre obsessionnelle et singulière, hantée par les archanges corrompus et les destins aimantés par le cloaque. Fétichiste des décadences, Simon Liberati fouille méticuleusement parmi les clichés, les articles de presse, les perruques blondes, les mini-robes western qui, bien plus que ses (mauvais) films, représentent les véritables reliques de cette icône damnée.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
24 août 2011
Une méditation […], intense et désenchantée, sur le basculement des sixties, la perte de l'innocence, le vertige obscène des apparences et de la gloire.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
24 août 2011
Jayne Mansfield 1967 n'est donc pas seulement un grand roman, c'est aussi le superbe cadeau d'un fils sur les traces de Truman Capote.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ja:yne Mansfield n'était plus une actrice pin-up cheesecake, ni même une actrice blonde : entre 1962 et 1966, elle était devenue un monstre, un des freaks les plus spectaculaires de l'internationale du spectacle, elle vivait une existence comparable à celle d'une femme à barbe ou d'un Elephant Man qui aurait eu plusieurs dizaines de millions de fans. Avec le temps, les perruques et les scandales, les choses étaient devenues de plus en plus claires et, comme dans les grandes familles du cirque, ses enfants, ses maris et ses amants travaillaient dans le numéro et servaient à sa parade.
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...ils n'étaient pas moins d'une trentaine d'hommes à s'activer. Une fois divulgué le nom de scène de Vera Jane Ottaviano ou Vera Jane Hargitay, selon les papiers que la police trouva dans son grand sac blanc verni, leur nombre s'éleva encore davantage.
"I believe in flashy entrances¹", avait-elle affirmé à ses débuts, en 1956, à Louella Parsons, la commère du Los Angeles Examiner. Fidèle à sa stratégie du crescendo, elle sut soutirer au diable la sortie la plus spectaculaire des années bitume, douze ans après Jame Dean. Ensuite, jusqu'aux princesses sanglantes (Grace et Diana), on ne parlerait plus que d'overdoses ou de meurtres.

1."Je crois aux entrées flamboyantes."
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Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967, sur un tronçon de la route US qui relie la ville de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une Buick Electra 225 bleu métalisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle.
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Elle avait choisi le rose,le bleu fut sa dernière couleur.Bleu gazeux des gyrophares qui éclairaient par flashes toute la scénographie de l'accident;bleu réglementaire des uniformes;bleu métal de la Buick;bleu lagon des garnitures intérieures.Bleu pâle, d'un azur tempétueux, d'une minirobe Barbie à col froncé cordon,boutonnage tissus et manches sequins en broderie lacée,qu'elle portait jambes nues sur une paire de bottes cosmonaute à fermeture Eclair latérale en simili-agneau laqué bleu outremer. Bleu des ecchymoses qui étoilaient son corps depuis sa rencontre avec Samuel Brody,moins d'un an plus tôt,en septembre 1966.
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Posant la croupe sur le plateau de la table à maquillage, elle fixa Sam d'un air de mégère shakespearienne, sans mot dire. Elle se trouvait en pleine scoosa hour. Depuis sa courte et mauvaise prestation, il était clair qu'elle s'en voulait. Elle avait chanté et dansé (ou selon ses propres termes "montré son cul") douze minutes seulement au lieu des trentes prévues par le contrat. Le Grec allait encore fulminer et elle regrettait d'avoir abandonné la scène et le public pour contempler un défoncé qui jouait avec une panthère rose. Les peluches, les chiens et les enfants appartenaient à sa sphère personnelle, soumise à une loi d'interdiction aux autres et surtout à ces amants. Le LSD avalé sans mesure depuis des mois rendait les sautes plus difficiles à contenir. Un simple scoosa hour d'antan avait tendance à s'étaler. Scoosa 24 hours. Elle haissait les hallucinogènes qui avaient accéléré sa chute et , contre toute honnêteté, elle en tenait Sam pour responsable. Les sucres infectés ayant traîné partout chez elle (jusque que dans le sucrier) il n'était pas rare que toute la maisonnée rechute en même temps, Jayne Marie ou Linda, la femme de chambre, s'étaient plaintes d'hallucinations. La rebellion recente de Jayne Marie était une conséquence des psychotropes. La faute de Sam aussi, qui avait battu l'adolescente à coups de ceinture. Sam n'avait pas l'excuse de la drogue pour mal agir, il était tout simplement mauvais. Le malheur incarné. Monsieur LaVey l'avait bien dit.
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Vidéo de Simon Liberati
Extrait du livre audio « Performance » de Simon Liberati lu par l'auteur. Parution numérique 23 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/performance-9791035413491/
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