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EAN : 9782841162048
44 pages
Cheyne éditeur (01/10/2014)
4.53/5   131 notes
Résumé :
Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. D’un commencement comme ça. Je voiture Adèle jusqu’à la gare de l’Est, elle se départ chez elle, distance d’ici. Bien trop lointain. Elle m’amour, je l’énormément, mais elle s’en retour. A trois centaines de kilomètres.
Que lire après Je, d'un accident ou d'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a des livres vers lesquels on vous pousse. Où vous ne seriez pas allé spontanément.

Il y a des libraires tellement passionnés qu'ils vous traquent sans ménagement et vous lancent vers des oeuvres, vers des écrivains. Je ne remercierai jamais assez celle qui m'a malmené et presque obligé à lire cet ouvrage.

Dans ce livre, il n'y a pas de verbe. Et pourtant tellement de verve.
Je l'ai lu deux fois déjà. Et je le relirai encore.

Une première fois, d'une traite, sans respirer, cliquetis de mots à la mitraillette qui m'ont offert mille sensations, mille sentiments, mille images.
Je l'ai relu ensuite en déshabillant la moindre virgule. En déculottant le moindre mot. Pour le plaisir de déflorer une à une les aspérités du texte. Tenter de toucher un peu plus ce véritable travail orfèvre.

Cette absence de verbe fait que tout crépite. Que tout palpite. Que tout prend sens en se délestant.

Il y a une urgence à lire, comme une sensation de tomber à l'intérieur même de ce livre. de cette histoire. de cet accident.

Ici, chaque mot est à sa juste place. Se suffit à lui-même.

Ici, on va te parler de toi, de Je. Et tu vas être enveloppé par sa musique. Par sa beauté. Par son urgence.

Dans ce livre, il y a la plume unique de Loïc Demey.

Je répète. Loïc Demey.

Si tu aimes les mots. Si tu aimes ressentir, deviner, palper, vibrer, t'interroger, te laisser aller, t'émouvoir, te laisser surprendre, …

Tu ne peux pas pas passer à côté.

Ce livre est une expérience qui raconte quelque chose d'unique. de fou. D'inimaginable et d'incongru.

Une histoire d'amour. Sans verbe. Une douce hérésie. Une folle littérature.
Je suis tellement heureux d'avoir osé.

Il y a des livres qui restent longtemps dans la tête.

Comme une déflagration.

Un accident. Ou d'amour.
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Non je ne boude pas mon plaisir de vous parler de Je, d'un Accident ou d'Amour. Un livre offert par ma fille est déjà un petit bonheur, quand c'est un recueil de poèmes, je goute sans retenue, laisse tout tomber pour me plonger dans le nirvana de la lecture.


Je lis page 15, "Excès d'août et de lumière", moi, je suis dans le Connemara sous un ciel ombragé et une température de novembre, je tente, une translation vers le jardin du Luxembourg où je suis né.
"Cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche". Ainsi commence ce texte où le « je » ne sait plus où il habite, habité qu'il est déjà par Adèle aux yeux verts, couleur de thé.


Comme pour le promeneur, je me suis laissé emporter par cette bohème au pays de l'amour, sans réfléchir aux mots qui se déplaçaient au gré des sentiments d'Hadrien, des aveux et des angoisses des amants, des vides et des pleins, que les mains retenues dénouaient ou qui dérivaient sur des vents comme ceux du Connemara.


Loïc Demey inter change un verbe par un nom ou un adjectif, l'amour est confusion, comme un grand chambardement du langage des amants.

Toute la prose se chamboulait, "la rue se nuit, le ciel se lune", page 27 et vous laissent, "Je me chancelant, je me trac". Alors il faudra bien suivre Hadrien car, "Elle me chuchotements d'amour à l'oreille".

Ce court texte est un poème de 15 pages, une histoire d'amour. Entre les doigts de Loîc Demey le récit de l'amour d'Hadrien et d'Adèle, déploie ses couleurs, lui l'accidenté aveugle et Adèle la lectrice de McEwan qui attend que "le trains se rails". Ce conte amoureux est une pure merveille, comme si les mots les plus simples pouvaient à eux seuls faire émerger une farandole de désirs.


La poésie trouve sur ce chemin une nouvelle ébullition, un rythme convainquant, une accroche du lecteur dans une poésie de complicité, quand page 27, "Elle me peau, je la pulpe des doigts". La musique des corps décline une fantasia, où tous les sens s'invitent pour écouter, et voir les coeurs danser.


Non je ne suis pas surpris par la qualité de ce long poème en prose. Oui je m'interroge quand ce manuscrit de 15 pages, est salué avec un tel enthousiasme. Peut-on encourager la création littéraire à un tel degré de jeûne.
La remise en cause de notre écriture académique, ne devrait en aucune façon réduire la création poétique mais l'exploser.


Oui je ressens un net regret, ou plutôt, je mots Adèle absence. Géométrie à sens unique, Adèle lettre seulement lettres.
"Elle se voie ferrée. Je me sans voix. Elle se chemin de fer. Je me sans issue. On s'impasse". P 41

Trois ou quatre textes de plus exprimant Adèle nous aurait enchanté passant de fragments amoureux à une éclosion de sentiments féminins.
Lecteur j'aime voir vivre les personnages.

Les plus grands noms de la poésie contemporaine se sont fait souvent un dogme d'être étudié avant d'être lu.
Loïc Demey innove dans un procédé, qui utilisé avec économie sera toujours d'une grand réjouissance, banalisé ce sera bien difficile d'être accepté par le grand public, au détriment de très belles plumes.


Reste que je, d'un Accident ou d'Amour est brillant et une vraie réussite.
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Pour finir l'année en beauté, j'ai envie de parler d'un de mes coups de coeur de 2016: Je, d'un accident ou d'amour de Loic Demey.
Ce livre est un petit bijou à mi-chemin entre le roman et la poésie.
Sa particularité est d'être écrit sans verbe, mais au bout de deux pages on ne s'en rend même plus compte tellement les mots s'enchaînent et nous emportent dans cette histoire d'amour née au jardin du Luxembourg.
C'est un livre plein de sensibilité , chaque court chapitre est un moment de pur bonheur de lecture.
J'ai dévoré ce livre en 20 minutes, mais j'en ai savouré chaque mot et j'aime en relire parfois un passage. J'en suis ressortie avec l'impression d'avoir fait une découverte littéraire , ce dont je remercie vivement ma libraire et mon ami Fannyvincent.
Enfin, cerise sur le gâteau, l'auteur est lorrain et enseigne dans le collège de la ville dont je suis originaire.
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Hadrien voit Adèle. C'est le coup de foudre, l'obsession. « Plus rien d'importance depuis cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche. Instinctivement, je pas vers elle et lui paroles futiles. » Aucun verbe conjugué, si ce n'est quelques participes passés à la fonction adjectivale, pour décrire le ravissement d'amour, l'étourdissement de la rencontre. « Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. » Il y a pourtant Martin et Delphine, partenaires respectifs d'Adèle et Hadrien, mais la raison ne fait plus le poids quand le quotidien a oublié la folie douce. « On se calme plat. Je me morne, elle se plaine. Elle se train-train, je me ligne droite. On se routine, on se déroute. » Pendant quatre jours et quatre soirs, l'accident répare : constat d'amour.

Passée la première surprise face à ce texte nominal, la lecture coule, fluide et belle, sensuelle et évidente. Les mots qui remplacent les verbes sont parfaitement trouvés et ils portent l'action avec précision. Résumer la poésie ou toute forme d'inventivité langagière est chimérique. Je vous conseille donc de plonger dans ce court texte de pure fantaisie amoureuse.
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Voici un livre autour duquel je tournais depuis un bon moment, attiré par son originalité, et par les louanges dont il fait l'objet de la part d'une libraire messine.

Ce livre, très court, raconte une histoire d'amour brève, intense, passionnée. Celle vécue à Paris par Hadrien et Adèle. Une histoire d'amour du genre à vous faire tourner la tête, à vous faire perdre vos mots… les verbes surtout.

Car la caractéristique de cette histoire est d'être écrite sans verbes. Cela surprend l'espace d'un instant, mais je m'y suis habitué sans aucune difficulté. Bien au contraire, j'ai trouvé que cela donnait un rythme particulier au récit, que cela le rendait particulièrement poétique.

On ressent l'envie de lire cette histoire à voix haute, afin de savourer encore plus les mots et les émotions qu'elle inspire.

J'ai lu ce roman, l'ai relu dans la foulée. C'est une expérience de lecture étonnante, mais sincèrement formidable.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
                                  16.
  
  
  
  
    J’ai reçu, ce matin, d’Adèle une lettre.
    Une lettre débordant de verbes. Des verbes
conjugués à tous les temps. Le temps du
passé facile et de l’avant compliqué, le temps
de l’inabouti, le temps d’aujourd’hui et celui
de l’espérance. Surtout de l’espérance. Sans
conditionnel ni impératif.
    Les verbes Venir, Revenir, Cueillir,
Accueillir. Les verbes Associer, Donner,
Partager, Mêler.
    Les verbes Grandir. Offrir. Réunir.
Assortir. Les verbes Prescrire et Proscrire,
Dire et Redire.
    Les Verbes Émouvoir, Savoir, Recevoir
et Concevoir. Les verbes Effleurer, Caresser.
Embrasser et Pourlécher.
    Le verbe Accidenter. Et le verbe Aimer.
    J’ai reçu ce matin d’ Adèle une lettre, et
subitement ma désorganisation s’est réorga-
nisée. Mon déséquilibre s’est rééquilibré,
mon désordre s’est réordonné.


    Car je, d’un accident et d’amour.


P43/44
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Je l'affection aussi Delphine. Mais, depuis quelques mensualités, nos sentiments se pâles et se fades. Le rouge se rose et le blanc se boue.
On se trente ans passés avec pas l'envie de seul. On se fatalité, on se facilité. On se quotidien, on se tablette tactile et téléphone portable au petit-déjeuner. Le soir, on se télévision au lit. Elle se séries, je me navets. Et l'on se corps de moins en moins.
Notre couple s'usure. Jusqu'à la corde.
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Je me chancelant, je me trac. Elle me chuchotements d'amour à l'oreille.
La rue se nuit, le ciel se lune. Je la nue.
La pièce se sombre, je m'orage. La fermeture éclair. La robe, tonnerre. Sa tunique en l'air et ses dessous à terre. La rue se lune, le ciel se nuit. Je la nue.
Elle me peau, je la pulpe des doigts. On s'épiderme.
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L'avant-midi, on se Rivoli. Puis Adèle m'île de la Cité et Cité de la musique. Je la Belleville, je la Vilette. L'après-midi, on se pont des Arts et Arc de Triomphe. On se Marais, on se République. Je lui Montsouris, rive gauche. Elle se place des Vosges et Vaugirard. Elle se rue, je m'avenue. Je me square, elle s'esplanade. On se tours. Vertiges. On s'entour, se demi-tour par leparc de Bagatelle. Vertes tiges. On se catégoriquement. On se définitivement.
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                                  3.
  
  
  
  
    Depuis, ma pensée se désordre. Mon
langage se confusion. D’un commencement
comme ça. Je voiture Adèle jusqu’à la gare
de l’Est, elle se départ chez elle, distance
d’ici. Bien trop lointain. Elle m’amour, je
l’énormément, mais elle s’en retour. A trois
centaines de kilomètres.
    Je l’au-revoir du quai, elle me cadeau
d’un baiser avant disparition. Je larmes et
m’injuste, je me rage, je me seul en voiture.
Je me ville, je me boulevard périphérique, je
sanglots de plus grand et m’aveuglement avec
peine et courroucé. Je me vitesse et perte de
contrôle.
  Je dérapage. Un arbre. Ma tête se coup
dans le volant. Je m’inconscient puis
m’ouverture un œil. Rétroviseur. Rien de
gravité ou presque rien.
    Depuis ma pensée se confusion et mon
langage se désordre. En cause d’Adèle ? À
raison du choc ? J’ignorance l’exact comment
du pourquoi. Je me perdition des mots, je
m’égarement des phrases. Mes idées en
déréglage et expression d’incohésion.
    Je, d’un accident ou d’amour


p.17/18
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Vidéo de Loïc Demey
Professeur d'éducation sportive et physique, Loïc Demey est tombé dans la poésie un peu par hasard. Hasard qui tire son origine d'un défi qu'il s'est lancé il y a une vingtaine d'années : être publié.
S'inspirant des univers poétiques et musicaux, il aime à bousculer la langue. En 2016 il reçoit le prix SGDL Révélation de la poésie pour "Je d'accident ou d'amour", coup de coeur unanime des libraires de Dialogues. Il revient en septembre 2022 avec "Jour huitième", dans lequel il explore avec justesse la situation écologique actuelle : Dieu créa la Terre en sept jours, que fera l'humanité avec le huitième jour ? Est-il synonyme d'apocalypse ou de renaissance ?
Au cours de cette rencontre, Loïc Demey parle de la passion, de l'urgence de raconter des histoires, à sa manière, ou « comment travailler la langue au mieux, pour qu'elle puisse exprimer ce que j'ai à dire ». Une rencontre ponctuée de lectures sur la thématique des frontières, en écho à celle du Printemps des Poètes 2023
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21673556-jour-huitieme-loic-demey-cheyne-editeur
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues TWITTER : https://twitter.com/Dialogues LINKEDIN : https://www.linkedin.com/company/dialogues-brest
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