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EAN : 9782362291845
112 pages
Editions Bruno Doucey (05/09/2019)
3.86/5   7 notes
Résumé :
« Mon baluchon d’exil » et « Berceuse pour le dieu de la guerre » : les textes qui composent le livre de Souad Labbize donnent le ton d’une poésie écrite par une femme celle qui a fait le choix de l’exil pour échapper aux diktats imposés par les hommes et par la religion.
Femme libre, femme livre… Qu’elle évoque ceux que nous nommons aujourd’hui migrants, exilés, réfugiés, ou raille le retour du divin dans le quotidien, l’autrice affirme son droit à l’insoum... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La poésie de Souad Labbize est celle « d'une femme libre et insoumise » comme l'affirme son éditeur Bruno Doucey.
Dans « Je franchis les barbelés », elle nous raconte l'exil et ses blessures. Cet exil, elle l'a voulu pour se libérer d'un pays qui impose sa loi et ses diktats religieux aux femmes. Mais même choisi, l'exil est cruel, il écartèle.

« Jouer à pile
exil
face
terre natale
marcher
pieds joints
sur le listel
ligne d'horizon striée
entre ici
et là-bas. »

Dans les textes qui composent « le baluchon d'exil », il y a deux langues qui s'entrecroisent, deux alphabets tissés. Il faut pourtant quitter le pays natal, lui tourner le dos sans espoir de retour, c'est le prix à payer pour retrouver la liberté confisquée.

« Je suis la frontière
dès lors que je franchis
les barbelés
sans projet de retour »

Les évocations du pays perdu jalonnent le poèmes, moments heureux comme « l'appel parfumé des couscoussiers brûlants » mais il faut vivre avec ses peurs.

« La liste de mes peurs
est une amulette
collée sur le calendrier »

Dans la seconde partie, « Berceuse pour le dieu de la guerre », Souad Labbize part en guerre contre ce dieu vorace et belliqueux

« Á qui cette guerre sainte
lâchée sans collier
ses hurlements couvrent
tous les bruits »

Elle ironise aussi sur ce dieu fainéant

« …je reste assise
à ne rien faire
comme tous les hommes
qui ont créé Allah
à leur image
en restant assis
à ne rien faire »

La langue de Souad Labbize est sobre, percutante mais elle sait aussi manier l'ironie pour appuyer son propos.
Une poésie-choc qui ne peut laisser indifférent.
Merci aux éditions Bruno Doucey et à Babelio


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c'est court
percutant
le déchirement de l'exil
la langue sur les 2 rives
de la méditerranée
qui se heurtent
qui s'affrontent
dieu a disparu
est mort
pas enterré toujours
sanctifié par les pires

c'est une femme
entre deux rives
ne sait plus où se mettre
cherche à se recoller
sa liberté
une langue efficace
des images fulgurantes
la voix des sans voix

Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey
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Dans un très belle collection de la maison d'édition Bruno Doucey, Souad Labbize nous offre d'une plume sensible, des poèmes aux couleurs de l'exil, aux cris de femmes soumises qui d'une seule voix crient leur liberté !
Merci Babelio et Masse critique qui m'a permis cette lecture.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
D’abord
ils ont coupé
le cordon ombilical
pour des raisons naturelles

Ensuite
ils ont coupé
le prépuce
pour des raisons d’hygiène

Enfin
ils ont coupé
la langue
pour des raisons de sécurité
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Toi Cosette moi Gavroche
aux jeux de récréation
les Misérables c'était nous
en classe de français
nous ânonnions ton nom
Liberté
sur le cahier d'écolière
hum
ni Hugo ni Eluard
n'ont écrit un seul mot
pour nous autres
poussières de colonisées
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Au pays de l’amante imaginaire…



Au pays de l’amante imaginaire
les frontières fuguent
vers les collines abandonnées
rêve des lignes de front
des apatrides comme nous
figues dattes olives
déroulent nappes d’en-cas
au pied de l’arbre de solitude
les coquelicots suivent
la danse des tournesols
Toi qui erres
je t’attends au no man’s land
de l’amante imaginaire
viens avec tes rêves tes blessures
j’ai préparé une gelée
des fruits tombés
du figuier tourmenté
Toi qui n’a plus de nom
viens je te raconterai
les confidences des épis de blé
aux fleurs de pavot
bribes épargnées par le vent
Tu étendras tes peines
sur le talus de la lessive
quand ils seront secs
nous les rangerons
sous le rocher de l’oubli
Au pays de l’amante imaginaire
les frontières jouent à semer
chasseurs de fugitives
là un abri
creusé dans un tronc
avec un vieil écriteau
tu sauras peut-être
le déchiffrer
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Tu m'as dit

Viens petit

La terre nous est étroite

allons à la mer

grimpons sur la vague

en sens inverse

des nuées d'oiseaux

qui partent en vacances

nous squatterons à leur place

un nid encore tiède

nous ferons ensemble

des rêves d'hirondelles


La terre nous est étroite

mais la mer nous vomit

et nous étale sur le sable
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Il s'agit de quitter les pays
légère
valise en soute
sac en cabine
le reste
n'est pas déclaré
le reste n'a pas de bagage
à sa taille
l'avion décolle
les bagages intimes
tombent en pluie
de leur cachette
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Videos de Souad Labbize (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Souad Labbize
Abigail Assor, Hélène Coutard, Souad Labbize au sommaire de MOE 5 mars 2021
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