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EAN : 9782213701356
208 pages
Fayard (23/08/2017)
3.43/5   175 notes
Résumé :
Hospitalisée à la suite d’une opération, Lucy Barton reçoit la visite impromptue de sa mère avec laquelle elle avait perdu tout contact. Tandis que celle-ci se perd en commérages, convoquant les fantômes du passé, Lucy se trouve plongée dans les souvenirs de son enfance dans une petite ville de l’Illinois – la pauvreté extrême, honteuse, la rudesse de son père, et pour finir son départ pour New York, qui l’a définitivement isolée des siens. Peu à peu, Lucy est amené... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 175 notes
Découverte de ce roman et de cette auteure américaine...au fil des déambulations en librairie...
Un roman émouvant sur les rapports mère-fille et sur la pauvreté vécue par une enfant...La narratrice se retrouve hospitalisée...et quelle n'est pas sa surprise de retrouver à son chevet, sa mère qu'elle n'avait pas revue depuis des années...

Seule enfant d'une fratrie de trois, elle est la seule à être partie de la maison, et à avoir poursuivi des études... Un mérite d'autant plus grand que la famille bien que vaillante était très pauvre...Nous constaterons au fil du récit que ses frères et soeur ne lui ont pas pardonné d'avoir en quelque sorte "trahi" leur milieu...Lucy a réussi socialement et professionnellement , mais pour le prix de cette réussite, elle a fui sa famille, et savait encore moins qu'avant, comment communiquer avec elle... La trahison de l'origine sociale de la famille, d'où on provient !

Cinq nuits où sa mère va se tenir au chevet de sa fille , Lucy...où elles vont évoquer, toutes deux les souvenirs, l'enfance, ce que sont devenus tel ou tel voisin, tel(le) ou tel(le) camarade d'école...Peu importe ce qui se dit;
Lucy a besoin d'entendre le son de la voix maternelle...Pourtant ...qu'il semble difficile à la mère et à la fille de formuler en mots leur "amour"...réciproque

"J'ai cessé d'écouter. C'était le son de la voix de ma mère dont j'avais besoin : ce qu'elle disait n'avait pas d'importance. Alors j'ai écouté le son de sa voix; avant ces trois derniers jours, je ne l'avais pas entendue depuis longtemps et elle était différente. Ou peut-être était-ce mon souvenir qui était différent car, d'habitude, le son de sa voix me crispait. Tout le contraire de ce que
j'entendais là, avec ce sentiment pressant, cette urgence. " (p. 102)

" J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ma mère n'a jamais pu dire les mots "je t'aime". J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ça n'était pas grave" (p. 148)

C'est un roman percutant... dans la sobriété du style, et la gravité des thèmes abordés:
La pauvreté du milieu familial, vécu douloureusement par un enfant... au milieu des autres, plus chanceux, la complexité des rapports mère-fille, un amour réel et intense entre cette fille et sa mère, qui ne parvient que
très imparfaitement à se manifester ! d'où l'intensité de chaque instant de ces cinq nuits de veille maternel, auprès de la fille hospitalisée !
...le changement de milieu social par les études, la réussite intellectuelle [ dans ce cas, notre narratrice, veut devenir écrivain, ce qui se réalisera]
qui augmente l'incompréhension et la distance avec cette famille que la narratrice aime et déteste à la fois !

Il est question du "désamour" ou de l'incapacité à se dire "je t'aime"..., la pauvreté éprouvante qui provoque "honte et exclusion sociale"... et pour tenter de réparer tout cela, "les MOTS" et un des éléments de la fratrie, cette soeur, Lucy, plus brillante, qui va devenir écrivain,
et parler pour elle, pour sa propre construction, mais aussi pour atténuer sa culpabilité, et exprimer la densité des souvenirs communs de cette famille taiseuse,mal-aimante, mais réelle.

Un roman très fin, rempli de simplicité et de sensibilité... qui parle de nous tous... de notre construction, d'enfant à adulte, de nos failles, de celles de nos parents...qui nous transpercent, nous forment ou nous déforment... plus ou moins gravement...de la Résilience... du fait , comme le dit notre narratrice, que pour continuer à se construire et à vivre son existence, on se doit d'être "impitoyable"... et penser à soi, exclusivement, parfois !!

Sans omettre l'insistance de notre narratrice qui parle de l'écriture, de son métier d'écrivain [ignoré et dédaigné par sa famille !!], d'ateliers d'écriture auprès d'une auteure [qui l'intrigue], mais qui l'enrichit dans ses questionnements personnels sur son travail de "mise en
mots" de son histoire, mais aussi celle de tous les autres, rencontrés, qui n'ont pas la facilité, ni la possibilité de s'exprimer et de jongler avec la parole et la force des mots !

"- Quel est votre métier en tant qu'auteur de fiction ?
Elle exposa que son métier en tant qu'auteur de fiction était de rendre compte de la condition humaine, de nous dire qui nous sommes, ce que nous pensons et ce que nous faisons." (p. 111)
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Lucy, hospitalisée pour plusieurs semaines à New York, reçoit la visite de sa mère qu'elle n'a plus vu depuis plusieurs années après une enfance difficile dans une grande misère.
Lucy a pu étudier, sortir de son milieu, grâce à des bourses pour étudiants méritants.
A présent, elle commence à écrire des nouvelles d'abord.
Elle a un mari, William et deux petites filles.
Les faits à l'hôpital se passent dans les années 80, une époque où on ne connaît pas encore les moyens de communication actuels.
Sa maman restera cinq jours à son chevet et la longue conversation entre elles s'établira sans peine , avec un naturel déconcertant, au sujet du passé.
C'est un lourd passé qu'elle aura dû vivre Lucy et elle ne semble pas du tout en vouloir à ses parents.
Elle est adulte et éprouvera un grand réconfort à établir une relation avec sa mère loin de leur village d'origine.
Sa vie reprend son cours normal par la suite avec chaque fois le naturel que Lucy adopte pour nous raconter tous les évènements.
Ce naturel qui fait de ce roman magnifique un livre qui aurait pu être un livre semé de tourments.
Elizabeth Strout, une auteure à retenir pour moi car je pense qu'il existe une suite au roman.
Au passage, je salue le travail du traducteur Pierre Brévignon qui rend la lecture bien agréable pour nous, francophones.


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Je m'appelle Lucy Barton est l'histoire d'un lien, celui entre Lucy hospitalisée et sa mère qui est venue la voir et reste à son chevet durant 5 jours et 5 nuits.
Avec sa mère, qu'elle n'avait pas revue depuis plusieurs années, Lucy va revivre des bribes de son enfance. Issue d'un milieu très pauvre, Lucy va se rappeler des moments difficiles, des situations délicates, humiliantes mais aussi savourer des petits instants avec sa mère.
On ressent combien le dialogue entre elles deux est difficile à renouer mais l'on ressent aussi toute l'émotion exacerbée par un seul mot : « à l' entendre utiliser ce surnom que je n'avais plus entendu prononcer depuis une éternité, je me sentais envahie d'une sorte de chaleur liquide. Comme si toute la tension accumulée en moi avait formé un bloc compact, et que ce bloc n'existait plus ».
L'émotion est palpable, les regards fuyants, les sourires devinés et si on trouve dans cette histoire de la délicatesse, de la tendresse, le texte n'en est pas moins dur, j'ai eu à plusieurs reprises envie d'entendre la mère de Lucy, lui dire « je t'aime » même si l'amour n'a pas toujours besoin de mots .
Elizabeth Strout décrit avec beaucoup de sensibilité la relation mère-fille. C'est un très beau livre intimiste écrit avec pudeur .

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Lucy est hospitalisée et entre deux sommeils fiévreux, elle a la surprise de voir sa mère à son chevet. Elle en est heureuse même si sa présence provoque beaucoup de questionnements. Après une enfance misérable où la faim et les brimades faisaient partie du quotidien, elle a eu la volonté de partir pour New York. Au moment où elle est hospitalisée, Lucy est mariée, mère de deux petites filles et commence sa carrière d'écrivaine, elle n'a jamais revu ses parents et sa fratrie.

Sa mère qui ne dort que très peu, raconte de vieux commérages de sa ville natale à Lucy qui en parallèle repense à cette enfance si particulière. Elle se berce de la voix de cette femme qui est dans le déni du passé. Leur relation est pudique. Sans haine, ni rancune avec un amour certain sans les démonstrations. Les non-dits sont là entre elles, presque visibles, placés avec subtilité par l'auteure.

Ces quelques jours passés avec sa mère à son chevet vont avoir une forte incidence sur la vie de Lucy.

L'enfance a toujours une influence sur notre vie d'adulte.

Une très belle histoire poignante toute en retenue.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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***
Loin des siens, Lucy Barton vit entourée de son mari et de ses deux filles. Alors qu'elle est hospitalisée pendant plusieurs semaines suite à une opération, elle reçoit la visite de sa mère. Au cours des quelques jours où elles seront toutes les deux, Lucy se souvient de son enfance. Et alors que sa mère lui donnent des nouvelles des personnes qu'elles ont côtoyés par le passé, les deux femmes semblent tisser des liens bien fragiles...
J'attendais plus de ce roman... Pourquoi, je ne sais pas : la quatrième de couverture peut être, le prestigieux pris Pulitzer en 2009 reçu par l'auteur... Mais je n'ai pas été conquise par l'écriture. Il y avait pourtant tellement matière à faire de la vie de Lucy Barton un roman passionnant !!! On sent bien que son histoire de famille est compliquée mais on la survole. On comprend que la relation avec ses parents est quasi inexistante mais on n'en connaît pas les raisons. On partage sa solitude et sa souffrance mais on ne s'émeut pas.
Les 200 pages se lisent, sans supplice, sans accroc mais aussi sans frisson...
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 décembre 2017
Une femme dont l'enfance fut un cauchemar retrouve sa mère. Un roman d'une subtilité exceptionnelle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
A la maison, nous n'avions ni télévision, ni journaux, ni magazines, ni livres. dans l'année qui avait suivi leur mariage, ma mère avait travaillé à la bibliothèque municipale. Apparemment, comme l'a appris mon frère par la suite, elle adorait les livres. Mais, un jour, des gens ont dit à ma mère que le règlement de la bibliothèque avait changé et qu'il fallait posséder un diplôme pour y travailler. Elle ne les a pas crus. Elle a cessé de lire, et plusieurs années ont passé avant qu'elle s'inscrive à une autre bibliothèque d'une autre ville et recommence à rapporter des livres à la maison. Je mentionne cette histoire parce qu'on se demande souvent comment les enfants prennent conscience de ce qu'est le monde et de la façon de s'y comporter. (p. 20)
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J'étais vraiment perdue. Je n'arrivais pas à faire taire mon sentiment de panique, comme si la famille Barton, ses cinq membres - si déséquilibrés que nous ayons pu être -, formait une structure au-dessus de ma tête dont je n'avais jamais eu conscience avant qu'elle soit détruite. (...) Je me répétais que, tous les cinq, nous avions vraiment formé une famille malsaine, mais je voyais aussi combien nos racines étaient farouchement entremêlées autour de nos cœurs. Mon mari disait : 'Mais tu ne les aimais même pas.' Et, après cette remarque, je me sentais particulièrement effrayée.
(p. 160)
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Sans doute me suis-je tue parce que, comme si souvent dans ma vie, j'ai préféré passer sous silence les erreurs des autres que ne sont même pas conscients de leur indélicatesse. J'agis ainsi, je crois, parce que très souvent j'ai été dans le même cas. J'ai le pressentiment, même aujourd'hui, que je me suis souvent mise dans des situations embarrassantes, et cette impression me renvoie toujours à l'enfance, à ces pans entiers de connaissance du monde qui me faisaient défaut et n'ont jamais pu trouver leur place.
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Votre histoire parle d'amour, vous le savez bien. C'est l'histoire d'un homme qui, tous les jours de sa vie, a été tourmenté par ses actions pendant la guerre. C'est l'histoire d'une femme qui est restée avec lui, parce que c'est ainsi que se comportaient la plupart des femmes de sa génération, et qui vient voir sa fille à l'hôpital.
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J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ma mère n'a jamais pu dire les mots "je t'aime". J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ça n'était pas grave. (p. 148)
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