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EAN : 9782841118663
736 pages
Editions Nil (10/03/2016)
3.24/5   35 notes
Résumé :
Le plus fou des romans...
Par l'auteur de L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet

L'histoire est un cercle, et la vie un spectacle de marionnettes... Au commencement, Radar. Il naît dans le New Jersey en 1975 alors qu'une panne d'électricité plonge l'hôpital dans le noir. Le petit garçon vient au monde avec une peau d'un « noir d'aubergine » tandis que ses parents, Charlene et Kermin, sont blancs et que Charlene est une femme f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Kirkenesferda. C'est un des mots qui revient le plus souvent dans les cinq parties de ce long roman tout à fait étrange, qui pose beaucoup de questions et ne répond avec certitude à aucune. Bref, pareil à nul autre. A l'origine ce nom désigne un groupe de scientifiques réunis par les hasards de la guerre dans un camp de travail situé tout au nord de la Norvège, près du cercle arctique.

Ces savants (physiciens pour beaucoup d'entre eux) décident de créer une sorte de performance/happening où des créations mécaniques joueront un grand rôle. Ce sera de l'art pour l'art car ils ne sont pas du tout intéressés par l'aspect public de ces représentations, d'ailleurs risquées car faisant appel à des techniques dangereuses. Ces créations se distinguent par leur caractère éphémère mais sont soigneusement documentées. le roman contient d'ailleurs des photos, schémas pour renforcer cet effet de vérité.

Ce seront les parents caucasiens de Radar, un bébé à la peau noire né en 1975, qui seront invités dans cet endroit, avec la promesse qu'une technique pourrait permettre à cet enfant de perdre sa pigmentation. Ce personnage de Radar, nous le retrouverons dans trois des cinq parties de ce roman qui se veut total. La seconde partie nous fera vivre les horreurs de la guerre en ex-Yougoslavie dans les années 1990, la quatrième nous emmènera au Cambodge et au Viêtnam et culminera avec les massacres des Khmers Rouges.

Enfin dans la dernière partie, qui se situe en Afrique, principalement au long du fleuve Congo, nous retrouverons Radar. Les circonstances (la disparition de son père) ont fait qu'il a été enrôlé par Kirkenesferda. Avec deux autres membres, il embarquera pour un voyage risqué, avec pour thème de cette performance « La Conférence des Oiseaux », le long poème mystique d'Attar.

J'ai été vivement pris par ce roman touffu car il part vraiment, vraiment ! , dans tous les sens. Il faut totalement accepter de se faire balader par le talent de conteur de Reif Larsen. Et surtout être bien conscient qu'il n'y a aucune garantie que les questions qu'on peut se poser trouvent finalement réponse ! Il n'est pas interdit non plus de penser que la fin est bien abrupte.
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Physiquement parlant, « Je m'appelle Radar » est une brique aussi large qu'épaisse (ou presque) avec une 1ere et une 4eme de couverture à thématique indo-africaine et un titre bizarre.
Je ne l'aurais pas acheté, pas d'attirance particulière (ça ne s'explique pas!).
Sauf qu'on me l'a chaleureusement recommandé et finalement offert. Sauf que l'auteur est aussi celui d'un roman adapté dernièrement par JP Jeunet : « l'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet ». Que je lirai/verrai très vite, promesse à moi-même.
Car je ne vous cache pas que « Je m'appelle Radar » est une découverte merveilleuse, un bijou de roman bizarre.
Voilà pour ce que vous raconte la 4ème de couverture :
« L'histoire est un cercle, et la vie un spectacle de marionnettes... Au commencement, Radar. Il naît dans le New Jersey en 1975 alors qu'une panne d'électricité plonge l'hôpital dans le noir. le petit garçon vient au monde avec une peau d'un " noir d'aubergine " tandis que ses parents, Charlene et Kermin, sont blancs et que Charlene est une femme fidèle. Déboussolée, elle le soumet à une batterie de tests. Après des années de vaine quête auprès de différents médecins, Charlene et Kermin tentent un ultime essai : ils acceptent la bizarre invitation de Kirkenesferda, un groupe d'artistes-scientifiques du Grand Nord norvégien... »
Cette affaire de couleur de peau n'est que le point de départ du roman, il ne faut pas s'y tromper. Parce que l'histoire racontée, elle, a plusieurs débuts, qui vont s'échelonner au fil de la lecture. Un autre de ces commencements se situe en Serbie, un autre encore au Cambodge. Ainsi, le lecteur est immergé dans des contextes très différents, des vies et des personnalités multiples, des situations historiques aussi variées que le siège de Sarajevo et le régime des khmers rouges. le tout compose l'histoire, sans pour autant laisser le lecteur dans l'ignorance des liens qui unissent ces destinées : on ne se perd pas, mais on s'immerge alternativement dans ces ambiances. On remonte le fleuve Congo, comme si on y était, on assiste aux horreurs des conflits dans la jungle indochinoise, on s'interroge sur le sens de l'art, on s'initie au froid et à la faim à Belgrade. Et toujours, toujours, on sait pourquoi l'auteur nous raconte cela, on comprend où il nous emmène. Il sait alterner avec brio le récit d'aventure, le roman initiatique, le texte introspectif, l'épopée historique et la saga familiale. Certains passages sont dignes de grands thriller, d'autres très chargés d'humour. Et la poésie prend le dessus, pour finir.
S'ajoute que l'auteur s'est amusé à semer une multitude de parallèles insignifiants mais jouissifs, que le lecteur notera, ou pas : deux hommes, dans deux aéroports différents et à deux époques distinctes, « passent la serpillière sur un sol déjà propre ». Trois personnages racontent le même rêve ou vivent la même expérience métaphysique. Des objets, aussi, se baladent d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre. « L'histoire est un cercle » : c'est peut-être là le propos principal de ce grand roman. Je l'ai vu aussi qualifié de « roman-kaléidoscope », à quoi s'ajoutait « foisonnant, jubilatoire, culotté et mordant » et je crois qu'avec ça, tout est dit !
Je conseille vivement sa lecture, et ne trouve pas de reproche à lui faire. Si ce n'est, peut-être, celui de nous abandonner après le point final.
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Reif Larsen est l'auteur d'un des romans les plus uniques et émouvants de ces dernières années : L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet; avec Je m'appelle Radar cet auteur nous emmène à nouveau dans une aventure inoubliable !

Si j'ai préféré son prédécesseur il n'en reste pas moins que ce fût un plaisir de retrouver la plume de cet auteur : un style original, très original même... Certains ingrédients sont repris notamment les multiples illustrations intégrées au récit ou encore la rencontre avec des protagonistes étonnants, à la marge, sortis tout droit d'une imagination débordante ? Dans tous les cas cet écrivain sait manier la fiction et nous livre une histoire extraordinaire !

Vous l'aurez remarqué si vous l'avez croisé en librairie, ce livre est un sacré beau pavé : plus de 700 pages, écrit tout petit : il faut donc attraper le lecteur et ne pas le lâcher, pari réussi ? Pour moi oui, malgré une construction assez complexe et une flopée de protagonistes, je suis restée attentive et fascinée jusqu'au bout. Certes il y a des longueurs, certaines descriptions ou certains approfondissements paraissaient inutiles pour le coeur de l'intrigue mais on ne perd pas la substantifique moelle de ce roman.

Vous allez ainsi suivre de nombreux périples, de multiples existences, vous verrez des histoires s'arrêter pour recommencer 100 pages plus loin mais entre temps vous aurez découvert d'autres personnages avec une vie aussi passionnante : c'est une véritable expérience littéraire que nous propose Reif Larsen, il faut aimer la différence, la réflexion sous-jacente pour se plonger corps perdu mais je peux vous dire que cela vaut la peine de se perdre dans ce labyrinthe d'idées !

En définitive, une bonne lecture qui démontre encore une fois tout le talent de Reif Larsen pour mélanger la réalité et la fiction dans des histoires incroyables !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Radar ?
"J'avais été très intrigués par L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet mais je n'avais pas eu l'occasion de le lire, je me suis donc dit que j'allais tenter l'aventure avec le nouvel opus du même auteur."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"En 1975, un jeune couple blanc met au monde un enfant noir comme le charbon. Sa mère n'aura alors de cesse de trouver ce qui "cloche" chez son fils et l'emmènera chez tous les médecins du pays. Jusqu'au jour où une troupe de théâtre scientifique installée dans le Grand Nord norvégien lui dit qu'elle peut le guérir..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"J'aimerais vous parler des aspects positifs de ma lecture mais en toute honnêteté, même s'ils existent, ils sont noyés sous le négatif. Ce livre est sans fin, absurde, part dans tous les sens, vous raconte la vie de plusieurs personnages différents en remontant à chaque fois aussi loin que possible dans son arbre généalogique. Vous me connaissez, j'ai fini par sauter des pans entiers de l'histoire sans jamais en ressentir le manque mais tout en gardant mon inébranlable optimisme. J'attendez donc avec impatience l'apothéose, le moment où tous ces destins se croiseraient pour cheminer ensemble et nous offrir leur histoire pleine de poésie. Mais il arrive trop tard et n'apporte rien de plus, tout reste absurde et toutes les questions que vous vous posez restent en suspens. Et si vous vous êtes pris d'affection pour certains personnages, ce qui franchement n'est pas gagné, tant pis pour vous, vous ne saurez rien de leur destin."

Et comment cela s'est-il fini?
"Après avoir lu 719 pages d'absurdités, c'est le summum de la déception et de la frustration. Aucune fin, aucune réponse. Alors, je sais, certains me diront que je n'ai pas compris la beauté du concept défendu dans le livre et dont il est la représentation vivante mais je vous rassure, j'ai saisi, c'est juste que ça ne m'atteint pas ou que je suis complètement passée à côté selon le point de vue. En tous cas, en refermant ce livre, je soupire sur les heures que je lui ai consacré et qui ne me seront jamais rendues."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Ce livre est divisé en cinq parties; je dis bien divisé, car malheureusement j'ai ressenti un manque de cohérence entre ces parties. Il faut savoir que l'histoire du bébé qui naît noir de la 4e de couverture ne concerne qu'une partie sur cinq de ce gros roman foisonnant. Je l'ai bien aimée d'ailleurs, cette 1e partie. Mais 2e partie: on part dans une toute autre histoire, une autre partie du monde, rien à voir (a priori). Pour introduire le personnage de Miro, on remonte 3 générations en arrière, on vit la guerre des Balkans, on s'éloigne de notre sujet... 3e partie du roman: on retrouve notre Radar. J'ai adoré cette partie, tout semblait se rejoindre, s'expliquer. 4e partie, nous voici repartis dans une autre région du monde, on remonte trois ou quatre générations d'un nouveau personnage . Pour résumer, j'ai absolument adoré le fil conducteur, cette troupe d'artistes qui montent des spectacles improbables qui mêlent poésie, technologie et prise de risques. Rien que pour ça, ça vaut le coup de lire ce livre. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Radar adulte. Malheureusement, j'ai trouvé que l'auteur se perdait parfois dans ses histoires annexes, et je n'y ai, pour ma part, pas vu ou pas compris l'intérêt.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
22 août 2016
L'écrivain propose un nouveau roman foisonnant, absolument captivant, truffé de cartes, d’illustrations et de documents plus ou moins farfelus.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Dans le monde qu’il avait quitté, les divisions qui poussaient les hommes à se mépriser, à se tuer, à se déclarer la guerre, reposaient souvent sur des différences invisibles. La religion, les traditions politiques, l’origine ethnique de chacun, tout cela n’avait rien d’évident jusqu’à ce qu’un nom, un accent ou un lieu de naissance soit révélé. Et si les soldats, pendant la guerre, portaient des uniformes permettant de distinguer parmi eux les Partisans des Tchetniks ou des Oustachis, dans le reste de la population, en revanche, on pouvait à sa guise se présenter comme ceci ou cela, en fonction de qui frappait à la porte. Ce flottement des identités faisait que, dans la Yougoslavie d’avant Tito, les liens familiaux primaient sur tout le reste : chacun se souciait d’abord des siens, essentiellement parce que nul ne savait qui étaient vraiment ses voisins. Kermin n’avait passé là-bas que les dix premières années de sa vie, mais cela lui avait suffi pour apprendre qui il devait protéger et qui il devait rejeter, et ces leçons-là ne s’oublient jamais. À sa manière calme et discrète, il aima d’emblée son fils de tout son être.
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Il était un peu plus de minuit dans la salle de naissance 4C et l'obstétricien qui présidait à l'accouchement, le moustachu docteur Sherman, transpirant légèrement dans son slip en coton, se préparait, les mains tendues comme un mendiant, à la sortie imminente du crâne.
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Si les gens avaient pu voir Radar de près, ils auraient compris, dès le début, qu’une simple infidélité ne pouvait être à l’origine d’un basculement aussi radical du plus blanc des blancs vers « le plus noir des noirs ». Mais les gens ne pouvaient pas le voir, car aucune photo de lui n’avait été diffusée, à l’exception d’une vue (supposée) de sa couveuse, prise d’assez loin.
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On ne peut pas éradiquer tout le mal qui existe dans ce monde, mais on doit se souvenir de la bonté.
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Comment nommer un être qui n’existait qu’en théorie ? À plus forte raison s’il s’agissait d’un garçon : on ne nommait pas simplement l’enfant, on nommait l’homme
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"L'Extravagant voyage de T.S. Spivet" de Reif Larsen (Alchimie d'un Roman, épisode 5)
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