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EAN : 9782268065144
297 pages
Les Editions du Rocher (24/04/2008)
4/5   1 notes
Résumé :
"Qu'est-ce qui t'a pris d'ouvrir ta gueule ?" demande Marcel Bigeard à son camarade de combat, le général Paul Aussaresses, ancien de la France libre, baroudeur de légende, quand il a commencé de livrer ses souvenirs sur la guerre d'Algérie dans son ouvrage Services spéciaux - Algérie 1955-1957 (Éditions Pion et Perrin, 2001). En disant clairement que oui, il avait torturé et qu'il en avait reçu l'ordre, le général Paul Aussaresses a provoqué un beau tohu-bohu média... >Voir plus
Que lire après Je n'ai pas tout dit : Ultimes révélations au service de la FranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
S'il vous restait encore quelques illusions sur la sphère politique, après la lecture de ce livre je pense qu'elles vont s'écrouler comme un vulgaire château de cartes.
Aucun respect de la parole donnée, pas la moindre trace de sens moral, une duplicité digne des plus grands criminels. Voilà ce que l'on trouve dans ce monde là.
Embargo sur les armes ? Passons outre et tout le monde se tape sur les cuisses !
Torture ? L'important c'est de nier et laisser courir.
Un opposant encombrant ? Un accident est si vite arrivé...
En faisant ces révélations, d'ailleurs on peut se demander lesquelles sont les plus gênantes, Aussaresses dérange les "grands" de ce monde.
Ah le vilain canard qui révèle que tout le monde était au courant, jusqu'au plus haut sommet de l'État ! Il ne se prive d'ailleurs pas de donner des noms.
Qu'ont-ils trouvé ces messieurs comme réponse ? Lui retirer sa Légion d'honneur histoire qu'il n'y revienne pas. Le faire tomber de son balcon du quatrième étage, comme à d'autres, c'eût été quand même maladroit.
L'auteur avait pris la précaution d'inscrire dans le titre : Ultimes révélations... une assurance pour s'éviter la fin du photographe de presse James Andanson ou du pasteur Doucé.
Le général Aussaresses n'était pas un enfant de choeur.
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Ce livre est une suite, si l'on ose le traiter ainsi de son premier opus :
Services spéciaux, Algérie 1955-1957
Mon témoignage sur la torture paru aux éditions Perrin.

Mais ici, il ne s'agit pas principalement de l'Algérie mais des Services spéciaux ou les services secrets français de la SDECE. Membre du service Action de cette agence de renseignements durant la seconde guerre mondiale et durant la guerre d'Algérie, Paul Aussaresses livre ici son témoignage pour la postérité, sans états d'âmes, sans fioritures dans le pur style militaire du soldat obéissant et aguerri.

Le livre est un long entretien du type journalistique avec Jean Charles Deniau qui s'efforce de scruter le personnage à sa façon mais souvent de le pousser dans ses derniers retranchements pour livrer des secrets, des confessions. le journaliste ne cesse de nous décrypter au fil des pages les différentes facettes du général, sa gestuelle, ses mimiques et souvent ses moments de silences, parfois approbateurs, parfois accusateurs des méfaits perpétrés dans le cadre de ses missions de soldat d'élite. Ce sont souvent des assassinats, des empoisonnements, des liquidations physiques et de tortures.

Le livre dévoile aussi le rôle de Paul Aussaresses comme instructeur au service de plusieurs États au nom de la France après l'épisode algérienne ; soit en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis. Et comme marchand d'armes au profit des dictatures sud-américaines.

Le journaliste n'en a pas moins essayé de lever le voile sur l'affaire Maurice Audin, le militant communiste durant la guerre d'Algérie, mathématicien de son état, torturé par les Paras de Massu durant la Bataille d'Alger mais dont les circonstances de son assassinat restent obscures jusqu'ici.

En somme, un livre témoignage mais aussi une plongée dans l'univers du renseignement à la sauce d'Aussaresses. Celui qui a dit qu'il a torturé et qui ne regrette rien.

Note : le général Paul Aussaresses est mort en décembre 2013.
Dans sa fresque romanesque, La Guerre d'Algérie, Yves Courrière le cite comme Commandant O.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Cet ingénieur, ce représentant du Giat, ne savait peut-être pas que ce monsieur Altman était Klaus Barbie .
- Vous rigolez . Bien sur qu'il savait ! Si un militaire ou un ingénieur français, débarquant à La Paz, n'apprenait pas dans les jours qui suivaient son arrivée qu'Altman et Barbie étaient un seul et même homme, c'est qu'il était un benêt. L'envoyé du GIAT a donc discuté avec Barbie du pourcentage qu'il allait recevoir sur la vente de ces canons et ils se sont aisément mis d'accord. Nous ne savons pas combien Barbie a touché comme commission, mais ce n'était surement pas des cacahuètes.
- Et l'ambassadeur de France en Bolivie, dans tout ça ?
- Il ne fallait pas lui en parler, car il se serait étranglé de colère. Son excellence l'ambassadeur semblait avoir comme politique de ne rien voir, rien entendre et rien faire.
- Mais les gens du GIAT, à Paris, ceux qui ont donné leur aval pour payer des commissions à Altman, ils savaient ?
- Et bien sur qu'ils le savaient. Tout le monde savait qui était Altman.
- C'était sous Giscard .
- Oui, c'était sous Giscard.
- Cette histoire est-elle connue ?
- Non, pas trop. Irribaren me l'a raconté parce que j'étais de la Maison, sinon c'est motus et bouche cousue. Vous imaginez le tollé, si la presse avait su que le GIAT, c'est-à-dire une entreprise de l'État français, avait versé officiellement de l'argent à Barbie.
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- Tous, ils s'étaient tous tiré à l'étranger, sauf Yacef Saadi.
Mais, après une belle accalmie, les attentats et les meurtres ont repris de plus belle. Le 3 juin, quatre bombes dissimulées dans des lampadaires explosent à l'heure de la sortie des bureaux près de la station de bus à Alger. Elles font des dizaines de morts et de blessés. Le 9 juin, c'est sous l'estrade de l'orchestre du Casino de la Corniche, un dancing très fréquenté par les jeunes Algérois, qu'explose la bombe. Les musiciens sont pulvérisés. Et encore une fois des morts, des mutilés, des blessés, et des dizaines de victimes autant musulmanes qu'européennes.
Massu était fou furieux. Il nous convoquait, Trinquier et moi, et nous engueulait comme si c'était nous qui avions posé les bombes : " Et ça, c'est quoi, espèce de salauds ? nous disait-il. Hein, qui est-ce qui a fait ça ? Qu'est-ce que vous attendez ? ".
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.....Je suis entré chez Thomson. En septembre 1976, je suis embauché à la Direction commerciale de Thomson-Brand Armement. J'étais le second du directeur commercial.
- Donc, à partir de ce moment-là, chez Thomson, vous avez travaillé sur l'Amérique latine, votre secteur de prédilection.
- Au début, pas du tout, sur l'Afrique du Sud.
- Pourtant, le régime d'apartheid était mis au ban des nations et il y avait un embargo de la France et de l'ONU envers l'Afrique du Sud.
- Oui
- Donc, la France violait l'embargo.
- Ce que vous dites là, c'est une accusation ?
- Non, c'est un fait.
- C'est bien dit. Oui.
- Donc, la France violait l'embargo.
- Comme vous dites.
- Elle aidait le régime d'apartheid ?
- Carrément.
- Qu'est-ce que vous leur vendiez ?
- J'ai oublié, j'ai oublié.
- Vraiment ?
- Oh, nous vendions toutes sortes d'armes.
- Vous aviez des contacts avec les services secrets sud-africains, le fameux BOSS ?
- Bien sûr que j'avais des contacts. Quelle question !
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- Des Argentins ont dit qu'à Manaus, on enseignait la torture sur des prisonniers vivants. C'est vrai ?
- Je ne sais pas. Je ne crois pas, mais ça se peut.
- Et pour la torture, ça se passait comment ?
- On leur enseignait les techniques - On ne le faisait pas devant eux - ; on leur racontait comment ça se passait.
- L'enseignement de la torture, c'était uniquement théorique, donc ? Ou est-ce qu'il y avait des exercices ?
- Il y avait des exercices.
- Sur des cobayes...il y avait des stagiaires qui jouaient le rôle de torturés et d'autres celui de tortionnaires ?
- Voilà.
- Chacun jouait son rôle ?
- Oui.
- Mais ils ne le faisaient pas vraiment ?
- Non.
- Mais parfois ils le faisaient vraiment ?
- Parfois ils le faisaient vraiment...
- En fait, vous formiez des spécialistes de la torture brésiliens, qui ont, par la suite, exporté leurs techniques dans d'autres pays d'Amérique latine ?
- Oui, c'est exact.
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- La réalité, c'est que l'ordre est venu de Paris.
- De Paris, vous voulez dire, du ministère de la Justice ?
- Oui. On nous demandait de "laisser sa capsule de cyanure à Ben M'Hidi". Devant mon ahurissement, lorsqu'il m'a communiqué cet ordre, le juge Bérard a insisté lourdement : "Mais oui, mais oui, tous les grands chefs ont leur capsule de cyanure. Vous ne savez pas ça. Ils l'avalent pour se supprimer s'ils tombent aux mains de l'ennemi."
J'avais compris. Il fallait que Ben M'Hidi se supprime comme un grand chef. Sauf qu'il était impossible de trouver une capsule de cyanure à Alger. Il a donc fallu trouver autre chose pour "suicider" Ben M'Hidi.
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Video de Paul Aussaresses (7) Voir plusAjouter une vidéo

[Réactions tortures du général Aussaresses]
Reportage. Après la publication du livre du général Paul AUSSARESSES, où il avoue avoir pratiqué la torture pendant la guerre d'Algérie, sans exprimer de regrets, plusieurs hommes politiques se sont exprimés sur l'opportunité de la création d'une commission d'enquête. Commentaire sur images factuelles et pages du "Monde", alternant avec une interview du général AUSSARESSES (archives...
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